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Savoureuse
Valdoie : la Savoureuse, le pont et l'église.Caractéristiques Longueur 40 km Bassin 235 km2 Bassin collecteur Rhône Débit moyen 6,16 m3⋅s-1 (Vieux-Charmont) Cours Se jette dans l'Allan Géographie Pays traversés France La Savoureuse est la rivière qui constitue l'axe hydrologique principal de la ville de Belfort, département du Territoire de Belfort. Elle est aussi le principal cours d'eau des Vosges belfortaines.
Sommaire
Géographie
Elle prend sa source 60 m sous le sommet du ballon d'Alsace qui culmine à 1 250 mètres d'altitude, et est un torrent de montagne sur les premiers kilomètres de son cours. Au pied du Ballon, elle devient une petite rivière de piémont ; l'agglomération de Belfort s'est établie sur ses rives et occupe largement une importante partie de sa vallée. La rivière quitte le Territoire de Belfort pour entrer dans le département du Doubs où elle se jette dans l'Allan, affluent du Doubs, près de Sochaux. L'Allan est un bref cours d'eau né de la confluence entre deux rivières du Territoire de Belfort, l'Allaine (cours d'eau en réalité franco-suisse) et la Bourbeuse. Le nom de Savoureuse pourrait provenir du mot patois savour (scie – vient du son que fait la scie lorsque elle est tirée alternativement par chaque scieur de long en faisant SA à l'aller et VOUR au retour) car cette rivière alimentait beaucoup de scieries mécaniques le long de son parcours. Il pourrait aussi avoir la même origine que les noms de la Seine et de la Saône, de Sequana, déesse celtique des eaux.
Son bassin versant, à la confluence avec l'Allaine, a une superficie de 235 km², il couvre toute la partie ouest du département (qui fait 609 km²). Le bassin versant de la partie supérieure, en amont de Giromagny est de 30,5 km² mais il reçoit des précipitations bien plus importantes, sous forme de neige à la saison froide.
Profil en long
La source de la Savoureuse est située à 1 190 m d'altitude à une centaine de mètres de distance de l'hôtel du Sommet, au ballon d'Alsace. Dans les premiers kilomètres sa pente est de l'ordre de 200m/km. C'est un torrent qui saute sur les rochers, se calme un peu dans l'Étang du Petit-Haut mais se précipite ensuite dans la cascade du Rummel. Arrivée à la Roche-du-Cerf, le verrou glaciaire de Malvaux, elle a perdu plus de 600 mètres d'altitude et sa pente n'est plus que de 28 m/km. Cette pente passera à 10m/km entre Giromagny et Belfort puis à 4 m/km entre Belfort et l'entrée de Sochaux, au point de confluence avec l'Allan (altitude 329 m).
Il s'agit d'un cours d'eau fortement aménagé, pour les besoins de l'agriculture et de l'industrie.
Principaux affluents
Dans son cours supérieur, entre sa source et Giromagny, la Savoureuse reçoit l'eau de nombreuses « gouttes » (ex : Goutte Thierry), ces torrents et ruisseaux qui dévalent les pentes fermant le cirque glaciaire où serpente la route du Ballon d'Alsace. Voici quelques-uns de ses principaux affluents :
- – la Beucinière et le Ruisseau des Belles Filles à Lepuix ;
- – la Rosemontoise à Valdoie ;
- – le Rhôme à Valdoie ;
- – la Douce à Bermont.
Débit
Le régime de la Savoureuse est celui d'un torrent. Le débit instantané peut varier de pratiquement zéro jusqu'à 209 m³/s lors de la crue du 15 février 1990 où le niveau à Belfort atteignit 2,36 mètres, provoquant des dégâts considérables : le pont du Magasin qui avait résisté à la crue de février 1970, a été disloqué par l'inondation.
Ces variations sont dues principalement au fait que l'essentiel de ses eaux vient des précipitations sur le massif du Ballon d'Alsace, un des endroits le plus arrosé de France avec 240 cm d'eau par an.
Il peut arriver qu'une montée des eaux se déclenche sans précipitation car, en hiver, il suffit d'un fort radoucissement pour faire fondre le manteau neigeux couvrant le massif de Vosges. Si le redoux s'accompagne de fortes pluies, une crue peut se produire en quelques heures suivie d'une décrue presque aussi rapide dès que les intempéries diminuent d'intensité.
Une crue typique
Le graphe ci-contre montre les variations du débit de la Savoureuse à Belfort, début mars 2006.
Le week-end des 4 et 5 mars 2006, la Franche-Comté en général et le territoire de Belfort en particulier ont connu des chutes de neige assez importantes (45 cm à Belfort, et plus d'un mètre sur les sommets du sud des Vosges). Le mercredi et le jeudi suivants, un redoux important se produit (au moins 10°C de plus) lié au passage d'une perturbation pluvieuse d'intensité modérée. La pluie va faire fondre une grande partie du manteau neigeux présent sur le bassin versant, provoquant une montée rapide des eaux.
Remarque : Le niveau de cette crue n'a rien d'exceptionnel puisque la période de retour d'une telle crue est estimée proche de cinq ans.
État d'aménagement
La Savoureuse est un cours d'eau fortement et anciennement aménagé pour les besoins de l'agriculture et de l'industrie (c'est-à-dire : pour l'irrigation et la force motrice, besoins actuellement révolus). Dans le Territoire de Belfort, une étude réalisée en 2005 par les services du conseil général montre qu'entre 1760 et la fin du XXe siècle, le lit mineur mesuré entre Lepuix et Châtenois-les-Forges a perdu environ 9% de sa longueur, soit environ 2,5 kilomètres. Cette diminution de la longueur du cours d'eau est due aux nombreuses rectifications (suppression des méandres et sinuosités) opérées surtout au XIXe siècle et au XXe. Au XIXe siècle, les nombreuses rectifications poursuivaient un double objectif : augmenter la vitesse d'écoulement pour réduire la hauteur d'eau atteinte lors des crues, et donc atténuer le risque d'inondation ; et réduire les emprises du cours d'eau pour gagner des terres arables. Au XXe siècle, il s'agira plutôt d'insérer de grands aménagements, en particulier l'autoroute A36 qui a été construite dans l'axe de la vallée de la Savoureuse au sud de Belfort. L'évolution du cours d'eau depuis 1760 témoigne certes d'une artificialisation extrême du lit mineur et de l'urbanisation du lit majeur ; mais les plans d'époque montrent que déjà au XVIIIe siècle, le cours d'eau avait subi de nombreuses interventions (biefs rectilignes, dérivations industrielles ou agricoles, déplacement manifeste du lit mineur...). L'étude montre également que plus de 80% du lit majeur a été urbanisé ou déconnecté du lit mineur par des remblaiements ou divers aménagements. La rivière est encore aujourd'hui pénalisée par cette forte densité d'aménagements qui contrarient sa mobilité naturelle, limitent le transport solide (sédiments), et réduisent fortement la biodiversité dans la mesure où la plupart des milieux naturels ont été supprimés ou simplifiés. Le cours d'eau présente sur pratiquement toute sa longueur des enrochements latéraux de toutes époques, une largeur standardisée, un fond plat, parfois colmaté, des berges fréquemment encaissées entre des remblais... L’aulne glutineux a été fortement utilisé pour fixer le lit mineur en zone rurale, et constitue ainsi l'essentiel des peuplements rivulaires, bien différents d'une ripisylve naturelle. À plusieurs endroits, des prélèvements importants de matériaux ont laissé des traces encore très visibles (certaines gravières étaient encore actives à la fin du XXe siècle). De nombreux seuils et petits barrages jalonnent le lit mineur et certains d'entre eux sont infranchissables pour la plupart des espèces de poissons. L'invasion par la renouée du Japon est massive, bien que peu surprenante dans des milieux aussi dégradés.
Si quelques interventions ont été réalisées par les collectivités sur des ouvrages particulièrement préoccupants (comme par exemple le seuil du centre-ville de Valdoie, rendu franchissable à la faune aquatique par le conseil général), le fait que tout le cours d'eau relève du domaine privé (il est la propriété des riverains) et non du domaine public, ne facilite pas les interventions des collectivités, sur le plan juridique. En outre, un programme de restauration du cours d'eau serait sans doute coûteux en raison du nombre de mesures qu'il faudra adopter.
À partir des dernières années du XXe siècle, un premier progrès a été obtenu suite à l'adoption d'un plan de prévention du risque d'inondation par les communes, qui réglemente l'urbanisation en zone inondable. En outre les collectivités ont parachevé la collecte et le traitement des eaux usées dans la première décennie du XXIe siècle, améliorant ainsi la qualité de l'eau.
Voir aussi
- Services de l'Eau et des Milieux aquatiques des DIREN du bassin RMC (station de Belfort)
- Climat du Territoire de Belfort
Tourisme
À voir :
- – le sommet du ballon d'Alsace ;
- – la haute vallée de la Savoureuse, au-dessus de Lepuix-Gy ;
- – la cascade du Saut de la Truite et celle de Malvaux ;
- – les quais de la Savoureuse à Belfort et la promenade François-Mitterrand.
Catégories :- Système hydrologique de la Saône
- Cours d'eau du Territoire de Belfort
- Cours d'eau du Doubs
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