- Rue de Varenne
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Arrondissements 7e arrondissement Quartiers Invalides Début Rue de la Chaise Fin Boulevard des Invalides Longueur 930 mètres Création 8 janvier 1850 Anciens noms Rue du Plessis ; rue de Garenne Images et documents sur Wikimedia Commons La rue de Varenne est une rue de Paris située dans le VIIe arrondissement. Longue de 930 mètres, elle commence rue de la Chaise, près du boulevard Raspail et se termine boulevard des Invalides.
C'est dans cette rue que se trouvent plusieurs bâtiments gouvernementaux, comme l'hôtel Matignon (résidence et bureau du Premier ministre), l'hôtel de Villeroy (ministère de l'Agriculture) ou encore l'hôtel de Castries (ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale) ainsi que le musée Rodin à l'angle du boulevard des Invalides.
Sommaire
Histoire
Ouverte au commencement du XVIIe siècle, la rue de Varenne s'est appelée successivement rue du Plessis, rue de la Garenne ou rue de la Varenne.
Avant 1850, seule la portion comprise entre la rue du Bac et le boulevard des Invalides était dénommée rue de Varenne tandis que la portion entre les rues du Bac et de la Chaise s'appelait, depuis 1640, rue de la Planche. La rue de la Planche fut réunie à la rue de Varenne par décret du 8 janvier 1850.
L'origine du nom Varenne est controversée :
- Une varenne est un terrain inculte et fertile en gibier, ou une réserve de chasse (voir la rue de Bellechasse).
- Le nom pourrait venir d'un abbé de Varennes, comme Mathieu Perrot, chancelier de l'académie et de l'église de Bourges sous Charles IX ou Jacob de Nuchez, coadjuteur de l'évêque de Chalon-sur-Saône sous Louis XIV, d'un seigneur de Varennes, comme François Perron, écuyer, sieur de Varennes au XVIIe siècle, ou encore de Florent de Varenne, amiral de France.
- Le bailliage et le greffe de la Varenne était une juridiction forestière qui se tenait au Louvre où était également le siège de la capitainerie des chasses de la Varenne du Louvre.
En aucun cas, elle ne commémore donc le lieu où le roi Louis XVI fut arrêté au moment de sa fuite à Varennes (le « s » final différencie l'orthographe des deux noms).
Bâtiments remarquables
La rue de Varenne est l'une des plus riches en hôtels particuliers du XVIIIe siècle. La plupart ont été gravés dans les recueils de Mariette ou de Blondel.
- no 45 : hôtel de Jaucourt : Construit en 1777 par Jacques Denis Antoine pour Élisabeth de La Châtre. Celle-ci épousa en secondes noces le comte Louis Pierre de Jaucourt, qui a donné son nom à l'hôtel. Hôtel désigné aussi sous le nom de maison des Huguenots.
- no 47-49-51 : hôtel de Boisgelin (dit aussi hôtel de La Rochefoucauld-Doudeauville). Siège de l'ambassade d'Italie en France.
- no 48 (anciennement no 6) : la comtesse de Ségur et son mari, Eugène de Ségur, y ont habité après leur mariage en 1819.
- no 50 (autre entrée au no 73 rue de Grenelle) : hôtel de Galliffet.
- no 53 : la romancière américaine Edith Wharton (1863-1937) a habité cet immeuble à partir de 1906.
- no 54 : la navigatrice Virginie Hériot a vécu dans cet immeuble. Pierre Janet, philosophe, psychologue et médecin français, a vécu dans cet immeuble de 1907 à sa mort en 1947.
- no 56 : hôtel Gouffier de Thoix : hôtel construit entre 1719 et 1727 par un nommé Baudoin pour Henriette de Penancoët de Kéroual sur un terrain acquis par elle en 1719. Son mari, Thimoléon François Louis Gouffier, marquis de Thoix, a laissé son nom à l'hôtel. La marquise de Thoix était la sœur de Louise Renée de Penancoët de Keroual, duchesse de Portsmouth, maîtresse de Charles II d'Angleterre. Son petit-fils vendit l'immeuble en 1768 à Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière, beau-frère de Philibert Orry et ex-chancelier du roi Stanislas Leszczyński. À sa mort en 1783, l'hôtel passa à son fils puis fut saisi sous la Révolution française comme bien d'émigré. Après être passé en de nombreuses mains au XIXe siècle, l'hôtel abrite aujourd'hui des services du Premier ministre. Ensemble de boiseries rocailles de premier ordre dans les salons du rez-de-chaussée. La salle à manger est ornée d'une fontaine et d'un poêle en terre cuite d'un magnifique style rocaille. Louis Aragon a habité un appartement dans cet hôtel.
- no 57 : hôtel Matignon Résidence officielle du Premier ministre français.
- no 58 : hôtel de Montalivet (dit aussi hôtel de Feuquières ou d'Orrouer).
- no 60 : hôtel du Prat dit aussi de Tingry : construit (ou agrandi ?) par Pierre Boscry, assisté pour la décoration par Nicolas Pineau (1732-1750).
- no 61 : ancien hôtel de Mazarin (dit auparavant hôtel d'Étampes) : Il s'agissait d'un des plus importants hôtels de la rue de Varenne, construit en 1703 par Jean Courtonne, remanié et décoré en 1729 par Germain Boffrand et Claude III Audran, transformé en 1736 par Jean-Baptiste Leroux et Nicolas Pineau pour la duchesse de Mazarin. L'hôtel a été amputé d'une moitié lors du percement de la rue Vaneau en 1826 et l'architecte Jean-Joseph Rougevin a reconstruit un bâtiment sur rue, d'ailleurs intéressant.
- no 62 : hôtel construit, comme le no 58, en 1738 par Pierre Boscry pour la marquise de Feuquières.
- no 69 : hôtel de Clermont (dit également hôtel de Chaulnes et hôtel d'Orsay) : entre 1708 et 1714, Jeanne Thérèse Pélagie d'Albert de Luynes, veuve de Louis de Guilhem de Castelnau de Clermont, marquis de Saissac, fait construire un hôtel par Jean-Baptiste Alexandre Le Blond avec l'aide du sculpteur François Dumont. Le duc de Chaulnes le fait transformer en 1759 par Charles Axel Guillaumot. De nouvelles transformations sont exécutées en 1768 pour Pierre Gaspard Marie Grimod d'Orsay par Pierre Convers, Jean Augustin Renard et Charles Joachim Bénard[1]. Sous l'Empire, l'hôtel est la résidence de Félix Julien Jean Bigot de Préameneu, ministre des cultes. L'hôtel actuel est, pour l'essentiel, une reconstruction réalisée pour Jacques-Juste Barbet de Jouy, qui le racheta au marquis Carl Costa de Beauregard en 1836, et qui a fait ouvrir la rue portant son nom, puis pour la comtesse Duchâtel, propriétaire en 1838, et pour le fils de cette dernière, le comte Tanneguy Duchâtel (1838-1907), sous le Second Empire. L'hôtel, affecté au Secrétariat général du gouvernement, abrite le ministère chargé des Relations avec le Parlement et la direction du développement des médias (service du Premier ministre).
- no 72 : hôtel de Castries : datant de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle, l'hôtel a été profondément transformé pour le duc de Castries entre 1843 et 1863 par Joseph-Antoine Froelicher et Clément Parent. Abrite aujourd'hui le ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale
- no 73 : hôtel de Broglie : Sur l'emplacement d'un hôtel construit en 1704 pour le comte de Langonnay et remanié en 1711 par Germain Boffrand, hôtel bâti en 1752 pour les ducs de Broglie par Pierre Mouret. Cet hôtel a lui-même été remanié, ou peut-être même reconstruit, après 1782 par Jean-Baptiste Louis Élisabeth Le Boursier pour le maréchal de Broglie[2]. Le principal corps de logis comporte onze travées, un étage, un attique et un toit-terrasse dissimulé par une balustrade. Pour assurer l'étanchéité de celui-ci, Le Boursier utilisa le ciment du chevalier d'Estienne, encore insuffisamment au point puisque des craquelures se produisirent dès le premier hiver qui contraignirent le chevalier de refaire la chape à ses frais. L'hôtel de Broglie a été, sous l'Empire, la résidence de Charles-Louis Huguet de Sémonville. Il le loue à Charles-François Lebrun, duc de Plaisance, à partir de 1815 puis le vend à la duchesse de Montebello, veuve du maréchal Lannes en 1826[3]. On pense que c'est l'hôtel de Broglie qui a inspiré à Stendhal la description – au demeurant succincte – de l'hôtel de La Môle dans Le Rouge et le Noir : « La gravité du portier et surtout la propreté de la cour l’avaient frappé d’admiration. Il faisait un beau soleil. — Quelle architecture magnifique ! dit-il à son ami. Il s’agissait d’un de ces hôtels à façade si plate du faubourg Saint-Germain, bâtis vers le temps de la mort de Voltaire. Jamais la mode et le beau n’ont été si loin l’un de l’autre. »[4] Restauré vers 1970 par Jacques Robine. La splendeur du bâtiment est insoupçonnable de la rue.
- no 78 : hôtel de Villeroy (en fond de parcelle) : hôtel construit entre 1713 et 1724 par François Debias-Aubry pour le baron Antoine Hogguer à l'intention de sa maîtresse Charlotte Desmares. Transformé pour Louis François Anne de Neufville de Villeroy, duc de Villeroy, qui lui a laissé son nom par Jean-Baptiste Leroux, avec une participation possible de Nicolas Pineau. Très remanié au XIXe siècle. On mentionne une intervention d'Étienne-Louis Boullée qui n'est pas discernable. C'est aujourd'hui l'hôtel du ministre de l'Agriculture.
- no 78-80 : le bâtiment sur rue a été construit entre 1881 et 1889 par les architectes Emmanuel Brune puis Abel Chancel et Georges Lambert pour abriter les services du ministère de l'Agriculture. La construction est d'une qualité remarquable. Elle a fait disparaître le petit hôtel de Castries construit par l'architecte Nicolas Marie Potain pour le marquis de Castries et donné en location par celui-ci en 1772 au prince de Rohan et en 1778 au duc de Guines.
- no 75 à 79 : hôtel Biron (dit également hôtel Peyrenc de Moras) : il abrite le musée Rodin.
Bâtiments détruits
Le percement du boulevard Raspail a entraîné la destruction de plusieurs vieilles maisons de la rue de Varenne, notamment une maison où ont vécu l'écrivain Remy de Gourmont et sa maîtresse Berthe de Courrière.
- no 26-28 : hôtel Saint-Celais (détruit) : Emplacement d'un hôtel particulier qui a été habité, sous le règne de Louis XVI, par la duchesse de Lauzun et qui a notamment appartenu (avant 1881) au politicien Daniel Wilson, gendre de Jules Grévy, qui l'avait hérité de son père.
- no 51 : hôtel de Maisons (détruit).
- no 59 : hôtel de La Tour-Maubourg (détruit au moment du percement de la rue Vaneau).
- no 63 : hôtel de Rohan-Chabot, construit par Jean-Baptiste Leroux vers 1736. Appartient sous l'Empire au maréchal Lannes. Acheté par Rougevin en 1827, il permet le lotissement de la rue Mademoiselle comprise entre la rue de Varenne et la rue de Babylone. Cette dernière prendra le nom de rue Vaneau après les journées de 1830.
Références
Liens externes
Notes
- XVIIIe siècle) mentionne également une intervention de Jean-François-Thérèse Chalgrin. Michel Gallet (Les architectes parisiens du
- 22 mai 1782. Un jeu des plans, profils et élévations se trouve aux Archives nationales (N III Seine 90) avec le journal de la construction Le projet de Le Boursier fut déposé devant la chambre des Bâtiments le
- Yvan Christ, Le Faubourg Saint-Germain, Paris, Henri Veyrier, 1976, p. 309
- Le Rouge et le Noir - tome II - chap. 1er Stendhal,
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