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Hôtel Matignon
Pour les articles homonymes, voir Matignon.L'hôtel Matignon est un hôtel particulier qui sert de résidence officielle au Premier ministre français, situé 57 rue de Varenne, dans le 7e arrondissement de Paris.
Ce site est desservi par les stations de métro : Rue du Bac et Varenne.
Sommaire
Palais
Il compte quatre salons au rez-de-chaussée : la galerie du conseil, le salon jaune, le salon bleu (où sont reçus les visiteurs de marque) et le salon rouge. Les espaces de travail du premier ministre se trouvent à l'étage : le bureau, la salle de réunion, la salle à manger, le fumoir... ainsi que ses appartements privés.
Histoire
Il a été bâti sur l'ordre de Christian-Louis de Montmorency-Luxembourg, prince de Tingry, qui en passa commande à l'architecte Jean Courtonne, en 1722 sur un terrain qu'il avait acheté en 1719. Les travaux s'étant révélés plus coûteux que prévu, le prince de Tingry dut vendre l'hôtel en voie d'achèvement à Jacques III de Goyon, sire de Matignon et de la Roche Goyon (l'actuel Fort La Latte), comte de Torigny, dès le 23 juillet 1723.
Au moment de l'acquisition, le nouveau propriétaire retira à Courtonne, soupçonné d'indélicatesse, le marché de travaux mais lui conserva la fonction d'architecte jusque dans les premiers mois de 1724. Lorsque Courtonne fut en définitive supplanté comme architecte par Antoine Mazin, le gros œuvre et la décoration extérieure étaient achevés et la décoration intérieure était en cours. Mazin se borna à réaliser le portail, dont Courtonne se plaignit d'ailleurs au motif que son couronnement était trop semblable à celui de l'hôtel.
Jacques III de Goyon-Matignon mourut le 14 janvier 1725. Son fils Jacques IV de Goyon-Matignon (1689-1751) en hérita et par l'intermédiaire de sa femme Louise-Hippolyte Grimaldi, devint prince de Monaco sous le nom de Jacques Ier Grimaldi. L'édifice passa donc à ses descendants, les princes de Monaco (l'actuel prince de Monaco, Albert II, porte d'ailleurs parmi ses nombreux titres celui de sire de Matignon).
Le 10 février 1744 Claude-Constant Juvénal d'Harville des Ursins épouse Antoinette de Goyon-Matignon dans la chapelle de l'Hôtel Matignon.
L'hôtel appartint ensuite à la danseuse Anne Éléonore Franchi et à son amant le riche banquier Quentin Crawford.
En 1808, ceux-ci l'échangèrent à Talleyrand, qui dut le revendre en 1811 à Napoléon Ier.
En 1816, au début de la Restauration, Louis XVIII l'échangea contre le palais de l'Élysée à Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon. À sa mort en 1822, elle le laissa à sa nièce Adélaïde d'Orléans (1777-1847), sœur du futur Louis-Philippe. Celle-ci le fit occuper par une communauté de religieuses, avant de le louer jusqu'en 1848 à Herman Thorn, un riche colonel américain.
Sous le Second Empire, l'hôtel fut acquis par Raffaele de Ferrari, duc de Galliera. Après le vote de la loi d'exil contre la maison d'Orléans, la duchesse de Galliera offre son hôtel gracieusement à l'empereur d'Autriche-Hongrie, pour en faire son ambassade après le décès de la duchesse.
Pendant la Première Guerre mondiale, l'hôtel fut mis sous séquestre comme bien ennemi. En 1922, la France finit par l'acheter ; l'hôtel a été le siège de les tribunaux arbitraux mixtes institués par le Traité de Versailles[1]. Par ailleurs l'hôtel, ainsi que ses dépendances, le parc et le pavillon de musique situé au fond du jardin, sont classés au titre des monuments historiques par un arrêté du 3 janvier 1923[2].
Après avoir songé à en faire un musée, puis des maisons d'habitation, Gaston Doumergue en fit la résidence du président du Conseil en 1935.
À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, le général de Gaulle s'installa à Matignon où il présida, le 9 septembre 1944, le premier conseil des ministres parisien du Gouvernement provisoire de la République française[3].
Résidence officielle
Il est la résidence du Premier ministre français. Actuellement, les occupants de l'hôtel particulier sont François Fillon, son épouse Pénélope et trois de leurs cinq enfants.
Le parc
L'hôtel est entouré d'un parc de trois hectares, dessiné en 1902 par Achille Duchêne. C'est le plus grand jardin privé de Paris. Il allie perspective à la française et plantation à l'anglaise.
On y trouve une centaine d'espèces différentes. Depuis Raymond Barre, qui a planté un érable à sucre, chaque premier ministre, à l'exception de Jacques Chirac, y a planté un arbre à son arrivée :
- Pierre Mauroy : Chêne de Hongrie
- Laurent Fabius : Chêne du marais
- Michel Rocard : Copalme d'Amérique
- Pierre Bérégovoy : Tulipier de Virginie
- Édith Cresson : Arbre aux quarante écus
- Édouard Balladur : Erable argenté
- Alain Juppé : Cercidiphyllum
- Lionel Jospin : Orme de Lutèce
- Jean-Pierre Raffarin : Arbre de fer
- Dominique de Villepin : Chêne pédonculé
- François Fillon : Cornouiller des pagodes (le 7 décembre 2007)[4]
Références
- ↑ Recueil des décisions des tribunaux arbitraux mixtes, Librairie de la société du recueil Sirey, Paris, 1922, p. 4.
- ↑ Notice no PA00088722, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
- ↑ « Une plaque pour de Gaulle à Matignon », leJDD.fr, 16 juin 2009.
- ↑ « François Fillon aura son cornouiller des pagodes à Matignon », AP, sur NouvelObs.com, 5 décembre 2007.
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