- Rue de Grenelle
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Arrondissements 6e et 7e arrondissement Quartiers Saint-Germain-des-Prés, Saint-Thomas d'Aquin, Invalides et Gros-Caillou Début 44, rue du Dragon Fin 83, avenue de La Bourdonnais Longueur 2250 m Largeur 10 - 12 m Création XIVe siècle Anciens noms chemin Neuf, chemin aux Vaches, chemin de la Justice, chemin du Gibet, petit chemin du Port, grand chemin des Vaches, grand chemin de Garnelle, chemin de la Forest, petit chemin de Grenelle, rue Garanella, chemin de Guarnelles, rue de Guernelles Images et documents sur Wikimedia Commons La rue de Grenelle est située à Paris dans les 6e et 7e arrondissements.
D'une longueur de 2 250 m, elle traverse les quartiers suivants : quartier Saint-Germain-des-Prés (numéros 1-7 et 2-10), quartier Saint-Thomas-d'Aquin (numéros 9-91 et 12-106), quartier des Invalides (95-127 et 108-152) et quartier du Gros-Caillou (135-201 et 158-218). En sens unique, elle débute au carrefour de la Croix-Rouge et s'achève en croisant l'avenue de La Bourdonnais (quelques mètres avant le Champ de Mars).
Sommaire
Histoire de son nom
Elle porte son nom car elle reliait Paris à l'ancien village de Grenelle, mais dès le XIVe siècle la rue existait en tant que chemin, appelé le chemin Neuf, et est indiquée sur l'arpentage de 1529. Elle est aussi mentionnée avec les noms de chemin aux Vaches, chemin de la Justice, chemin du Gibet ou petit chemin du Port. Au XVe siècle, elle prend de l'importance et les noms de grand chemin des Vaches ou grand chemin de Garnelle, puis au XVIIe siècle chemin de la Forest ou petit chemin de Grenelle. Enfin, on l'a plus tard désignée sous les noms rue Garanella, chemin de Guarnelles ou rue de Guernelles. Au XVIIIe siècle la rue sera appelée Grenelle-Saint-Germain.
Bâtiments notables
- no 7 : Dans L'Élégance du hérisson, de Muriel Barbery : Hôtel particulier fictif, cadre du roman.
- no 15 : Hôtel de Bérulle : Construit en 1775-1776 par Claude-Pierre Convers pour Amable-Pierre-Thomas de Bérulle. Louis Aragon y a tenu le Bureau de recherches surréalistes entre 1924 et 1925.
- no 38 : Boutique du chausseur Christian Louboutin.
- no 44 : Lycée Saint-Thomas-d'Aquin
- no 53 : École centrale d'électronique (ECE).
- Entre les numéros 57 et 59 : Fontaine dite « des Quatre Saisons » construite en 1739-1745 par le sculpteur Edmé Bouchardon dans un style qui annonce le style Louis XVI.
- no 59, Alfred de Musset passa presque toute sa vie d'écrivain dans cet hôtel, jusqu'en 1839, date à laquelle il entreprit, avec George Sand, son voyage à Venise[1].
- no 59-61 : Le musée Maillol, ouvert par la Fondation Dina Vierny et consacré à Aristide Maillol, dans lequel se déroule régulièrement des expositions d'autres artistes.
- no 73 : Hôtel de Galliffet : Construit en cœur d'îlot à partir de 1784 par Étienne-François Le Grand pour Simon de Galliffet (aujourd'hui Institut culturel italien[2]).
- no 75 : Hôtel de Furstenberg : Construit en 1687-1693 par Pierre Delisle-Mansart.
- no 77 : Hôtel bâti pour la comtesse de Lamothe-Houdancourt par l'architecte Pierre Delisle-Mansart.
- no 79 : Hôtel dit d'Estrées : Construit en 1711-1713 par Robert de Cotte (aujourd'hui résidence de l'ambassadeur de Russie).
- no 83 : Hôtel dit de Monceaux (dit aussi « de Bonneval ») : Construit en 1672 par un architecte du nom de Jean-Paul Marot.
- no 84 : Siège de la Société nationale d'horticulture de France.
- nos 85 et 87 : Les hôtels d'Avaray et de Beauffremont disposent de cadrans solaires notables. Le premier, construit en 1720 par Jean-Baptiste Leroux (aujourd'hui ambassade des Pays-Bas[3]).
- nos 97-99 : Conseil supérieur du gaz et de l'électricité.
- no 101 : Hôtel de Rothelin-Charolais : Construit vers 1703, peut-être par Pierre Cailleteau dit « Lassurance » pour le marquis de Rothelin. L'hôtel a appartenu en 1735 à Louise-Anne de Bourbon-Condé (1695-1758), la scandaleuse Mlle de Charolais, qui lui a donné son nom et l'a légué en 1758 comte de La Marche (prince de Conti en 1776), qui en fit sa résidence parisienne. Abrite jusqu'en 2010 le ministère de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire
- no 102 : Hôtel de Maillebois : Construit en 1660 par Antoine Le Pautre et reconstruit partiellement par Jacques Denis Antoine vers 1771.
- no 103 : immeuble construit en 1841 et surmonté de la tour du télégraphe (Tour Chappe). Le bâtiment abrita le ministère des postes et télégraphes jusqu'en 1960 où il devient le siège de France Telecom jusqu'en 2007. La Tour du télégraphe retient un rôle symbolique fort pour avoir été pendant des années le centre des communications de la France.
- nos 104-106 : Ancienne abbaye de Penthemont, qui relevait de l'ordre de Citeaux (dite abbaye des Bernardines de Penthémont) et s'installa en 1671 rue de Grenelle. C'était à la fois une maison de retraite et une maison d'éducation pour les jeunes filles de la noblesse. Les anciens bâtiments conventuels qui s'alignent Rue de Bellechasse sont aujourd'hui occupés par le secrétariat d'État aux anciens combattants.
- no 107 : Ancien hôtel de Jean-Baptiste Sylvère Gay, vicomte de Martignac.
- no 110 : Hôtel de Rochechouart : Construit en 1776 par Mathurin Cherpitel, remanié à partir de 1839 par Alphonse de Gisors pour le ministère de l'éducation nationale[4], actuel occupant des lieux.
- no 115 : Hôtel de Sommery, à l'entrée duquel on trouve une plaque à la mémoire de l'actrice Adrienne Lecouvreur (1692-1730 ). Cette plaque, gravée par d'Argental, amant et légataire universel de l'actrice, fut retrouvée dans les combles de l'hôtel.
- no 116 : Mairie du 7e arrondissement[5], abritant la bibliothèque Saint-Simon depuis 1983 qui offre plus de 40 000 volumes. Construite sur l'emplacement de l'hôtel de Villars, dont il ne reste qu'un portail en forme d’arc de triomphe attribué à Germain Boffrand.
- no 118 : Hôtel de Bourbon-Busset : Petit hôtel de Claude Louis Hector, duc de Villars, ancienne dépendance de l'hôtel autrefois situé au no 116. À partir des années 1880, résidence d'Albert Cahen (1846-1903), compositeur.
- no 125 : Ambassade de Corée du Sud[6]
- no 127 : Hôtel du Châtelet : Construit de 1770 à 1776 par Mathurin Cherpitel, aujourd'hui ministère du travail[7].
- no 129 : Hôtel des Invalides abritant le musée de l'Armée
- no 136 bis : Direction de l'Institut géographique national (IGN) et siège du Conseil national de l'information géographique.
- no 138 : Hôtel de Noirmoutiers, construit en 1720-1723 par Jean Courtonne pour Antoine François de La Trémoille, duc de Noirmoutiers. Le duc était aveugle et « le prodige, écrit Saint-Simon, fut que, quoique pauvre, il se bâtit une maison charmante, qu'il en régla la distribution et les proportions, et en gros et en détail les dégagements, les commodités et jusqu'aux ornements, aux glaces, aux corniches, aux cheminées et, au tact, choisit les étoffes pour les meubles en lui disant les couleurs. » Initialement, le premier étage ne couvrait que les sept travées centrales du rez-de-chaussée. L'hôtel fut attribué comme logement au maréchal Foch en 1919. Il y résida jusqu'à sa mort en 1929. Il est aujourd'hui la résidence du préfet de la région d'Île-de-France, préfet de Paris.
- no 142 : Hôtel Chanac de Pompadour (dit aussi « de Besenval »), construit en 1704 par Pierre-Alexis Delamair et remanié par Alexandre-Théodore Brongniart en 1767 pour Pierre Victor de Besenval de Brünstatt, qui l'achète à la maréchale de Luxembourg (aujourd'hui ambassade de Suisse[8]).
- no 147 : Église luthérienne Saint Jean
- no 151 : Immeuble de style Art nouveau de l'architecte Jules Lavirotte (1898)[9].
- no 164 : Bibliothèque Amélie ouverte en 1981 et disposant d'environ 35.000 volumes.
Autres
- L'artiste peintre Jim Dine a réalisé en 1981 un tableau intitulé A Heart on the Rue de Grenelle (Un cœur sur la Rue de Grenelle)
- L'artiste américain James Abbott McNeill Whistler a réalisé en 1894 une lithographie intitulée La Fruitière de la rue de Grenelle
- La rue a laissé son nom aux accords de Grenelle, négociés au ministère du Travail (sis au 127) en pleine crise de mai 1968
- Au début de Meurtre sur le Léviathan du romancier Boris Akounine, le lieu du crime est un hôtel particulier de la rue de Grenelle
- Dans plusieurs romans de la Comédie humaine, Honoré de Balzac situe des hôtels particuliers de l'aristocratie la plus raffinée. Notamment dans Béatrix : « Béatrix de Rochefide avait écrit à la duchesse de Grandlieu l'histoire de Calyste, en lui annonçant qu'elle vendait sa maison de la rue du Mont-Blanc, de laquelle quelques spéculateurs offraient deux millions cinq cent mille francs. Son homme d'affaires venait de lui remplacer cette habitation par l'un des plus beaux hôtels de la rue de Grenelle, acheté sept cent mille francs[10]. » Mais aussi dans Le Père Goriot où habite la vicomtesse de Beauséant[11].
Voir aussi
Notes et références
- Hachette livre.1988 Paris. Guide bleu.
- Présentation de l'Hôtel de Galliffet sur le site de l'Institut culturel italien
- Histoire de l'Hôtel d'Avaray sur le site de l'Ambassade des Pays-Bas
- Visite virtuelle de l'hôtel de Rochechouart sur le site du ministère
- Site officiel de la mairie du 7e
- Site officiel de l'ambassade de Corée du Sud
- Visite et histoire de l'Hôtel du Châtelet sur le site du ministère
- Site officiel de l'ambassade de Suisse
- 1 2 Deux photos du n° 151 sur cambridge2000.com :
- Édition Furne de 1845, vol 3, p. 473
- Furne de 1845, vol.9, p. 366
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