- Prades (Lozère)
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Sainte-Enimie
Sainte-Enimie
DétailAdministration Pays France Région Languedoc-Roussillon Département Lozère Arrondissement Florac Canton Sainte-Enimie
(chef-lieu)Code Insee abr. 48146 Code postal 48210 Maire
Mandat en coursFrançois Gaudry[1]
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes des Gorges du Tarn et des Grands Causses Site internet (fr) www.sainte-enimie.fr Démographie Population 517 hab. (2006) Densité 6 hab./km² Gentilé Santrimiols Géographie Coordonnées Altitudes mini. 444 m — maxi. 1096 m Superficie 87,34 km² Sainte-Enimie est une commune française située dans le département de la Lozère et la région Languedoc-Roussillon.
Haut lieu touristique car situé en plein cœur des gorges du Tarn, lieu de villégiature parfait pour le tourisme vert, sportif ou culturel, le village de Sainte-Enimie est classé parmi les plus beaux villages de France de par son côté médiéval et son adaptation aux gorges qui l'entourent.
Sommaire
Géographie
Situation
Le village de Sainte-Enimie est situé dans les gorges du Tarn dans la partie sud du Gévaudan. Il est disposé sur le flanc du causse de Sauveterre, que la commune englobe en grande partie. Les communes voisines sont : au nord Chanac et Balsièges ainsi qu'une partie du Valdonnez (Saint-Bauzile), à l'est d'autres cités des gorges du Tarn (Ispagnac, Quézac et Montbrun), au sud de l'autre côté du Tarn Hures-la-Parade et à l'ouest Mas-Saint-Chély et Laval-du-Tarn.
Climat
Hydrologie
Géologie
La chaîne hercynienne se met en place par le plissement des sédiments de la mer primaire (il y a 285 millions d'années) pour former une chaîne de montagne plus grande et plus haute que les Alpes que nous connaissons. L'érosion de cette chaîne montagneuse entraîne les premiers dépôt fluviatiles issus des massifs (sables, conglomérats) et lagunaires (argiles, dolomies) qui s'accumulent dans les dépressions au fil des millénaires. Il y a 190 millions d'années, la vaste pénéplaine issue de l'érosion du massif hercynien est envahie par une mer peu profonde. Les principaux dépôts marins sédimentent de 135 à 65 millions d'années (Jurassique et Crétacé). Le premier soulèvement des Cévennes vide cette mer « secondaire ». Débute alors une érosion lente de la plaine calcaire issue des dépôts marins. Par la suite, les mouvements tectoniques alpins et pyrénéens du Cénozoïque (ère Tertiaire) soulèvent, basculent et fissures les bordures sud et est du Massif central : les Causses émergent et se disloquent. Le climat chaud et humide d'alors (il y a 40 millions d'années) favorise les phénomènes de dissolution en fonction de la nature des roches. Les fragmentations des formations favorisent les percolations de l'eau dans les zones fracturées et accélèrent la dissolution des zones broyées ou cassées. Il y a 6,5 millions d'années, quelques volcans transpercent l'épaisse couche de sédiments. C'est surtout vers - 5 millions d'années que les vallées se creusent ainsi que les réseaux souterrains caractéristiques des reliefs karstiques (grottes, avens) que nous connaissons actuellement.
Datant presque toutes du Jurassique, reposant sur les bancs de grès du Trias et recouvrant le socle hercynien (les schistes), les roches mères principales de ce site sont des roches sédimentaires :
- Le calcaire : Il peut être massif, lité ou marneux. L'épaisseur des couches de calcaire atteint 650 m et jusqu'à 1 500 m par endroit. Sensibles au gel, les calcaires en plaquette se désagrègent en vaste ensemble caillouteux. A la différence des autres roches, les calcaires ne sont pas parcourus en surface par un réseau hydrographique, le réseau est dit « karstique ». L’eau s’infiltre dans les fissures et se charge en gaz carbonique . Elle dissout la roche en creusant des réseaux souterrains complexes de galeries et de grottes. Elle ressort en surface sous forme de résurgence au contact de couches géologiques imperméables. Ces calcaires sont souvent dolomitisés , avec des niveaux marneux ou argileux. Les calcaires dolomitiques sont souvent perceptibles dans les falaises, les corniches et les ruptures de pente qui façonnent le paysage.
- La dolomie : Cette roche se différencie du calcaire par la présence de carbonate de magnésium. Elle résulte de la transformation de sédiments calcaires par l’eau de mer qui y apporte le magnésium. Cette roche est assez fréquente sur les Causses, en alternance avec le calcaire, notamment dans les Gorges du Tarn et de la Jonte. La dolomie forme des piliers et des reliefs ruiniformes, rochers déchiquetés, appelés « lapiaz » ou « lapiés » (ex. : Les Arcs de St-Pierre, commune de St-Pierre-des-Tripiers).
- Les marnes et le basalte (quelques traces issues de l'activité volcanique du tertiaire récent) sont présents, mais de façon plus marginale.
Histoire
Néolithique
Le causse de Sauveterre porte les traces d'une habitation très ancienne, avec une forte concentration de dolmens, aux limites entre la commune de Sainte-Enimie et de celle de Chanac.
Époque gallo-romaine
C'est vers la fin de l'époque gallo-romaine que la cité du bord du Tarn prend son nom de Burlatis.
Haut Moyen-âge
Article détaillé : Sainte Énimie.Le haut Moyen-âge est marqué par la légende de Sainte Énimie, la princesse atteinte de la lèpre. Fille de Clotaire II et donc sœur de Dagobert Ier[2], ayant donc vécu au VIe siècle, Énimie aurait guéri de la lèpre dont elle été atteinte, grâce aux eaux de la source de la Burle. Ordonnée abbesse, elle aurait fondé un monastère, autour duquel le village s'est développé.
Moyen-Âge
La petite bourgade médiévale de Sainte-Enimie se développe autour du monastère bénédictin fondé en 951 par Étienne I, évêque de Mende. L'implantation d’une communauté de moines bénédictins marque une période de prospérité économique pour ce haut lieu spirituel. L'édification du nouveau monastère se termine au XIe siècle. Des recherches historiques authentifient alors l'histoire de la bienheureuse Énimie et un culte lui est consacré. En 1060, un moine retrouve le tombeau d'Énimie. Au XIIIe siècle, le prieur du village commande au troubadour Bertran de Massilha, la réécriture d'un poème latin relatant la vie d’Énimie. Ce poème, qui vante les mérites de la sainte, est déclamé dans toute la région. De nouveau, les pèlerins affluent.
Par le biais de dotations, les biens du monastère s'accroissent. Les habitants des gorges travaillent les versants défrichés des causses de Sauveterre et Méjean. Ils édifient des terrasses inclinées (les faïsses), plantent des vignes, des amandiers, des arbres fruitiers. Les causses, traditionnellement voués à l'élevage ovin, procurent le lait et ses dérivés ainsi que la laine (tissée dans la vallée). Des échanges transversaux entre les gorges et les causses permettent la survie de tous.
La situation de la bourgade sur des voies de communication ancestrales (draille d'Aubrac, rivière, Camin Romieu ou Camin Ferrat) constitue un atout majeur pour la circulation des pèlerins et des marchandises. L'édification d'un pont vers le XIIIe siècle facilite les transhumances et le transport des marchandises. À la Révolution française, le pouvoir de l'Église décline, les moines quittent le village, ce qui entraîne inexorablement la ruine du monastère de Sainte-Enimie.
La Renaissance
Du XVIIe à la Révolution française
En 1793, pendant la convention, le village est renommé, comme beaucoup en ce temps-là, et prend le nom de PuyRoc. Cependant les habitants sont très attachés à leur princesse, et ne tardent pas à lui redonner l'hommage, en rebaptisant le village[3].
Depuis le XIXe siècle
Au XXe siècle, la mécanisation et le phylloxéra font disparaître progressivement les vignobles en terrasses.
En 1905, l'ouverture de l’actuelle route des gorges du Tarn apporte un désenclavement partiel à la région.
Les conflits du début du XXe siècle et l'industrialisation vident le pays de la population active. Après la dévaluation de la laine, les caussenards restructurent l'élevage ovin, au profit des races à lait et à viande.
Vers 1950, Sainte-Enimie et les gorges s'orientent vers une nouvelle ère économique fondée sur le tourisme. L'A75, qui relie Clermont-Ferrand à Montpellier, désenclave aujourd'hui la région dans sa totalité.Au début des années 2000, 250 personnes habitent le village même de Sainte-Enimie à l’année. La commune, quant à elle, compte 500 habitants : elle comprend 25 hameaux et villages (Sauveterre, Champerboux, Saint-Chély-du-Tarn, Pougnadoires, etc.)
Héraldique
Le blasonnement de Sainte-Enimie est : d'azur à l'écusson d'or chargé de six tourteaux de gueules en orle, accompagné de trois fleurs de lys aussi d'or, au chef bastillé de cinq pièces cousu de gueules chargé d'une couronne à l'antique d'or, accostée de deux lys de jardin d'argent, tigés et feuillés d'or, mouvant du trait du chef.
Démographie
Économie
Politique et administration
Liste des maires
Liste des maires de Sainte-Enimie Période Identité Parti Qualité 2001 2008 Maurice Pagès 2008 François Gaudry Intercommunalités
La commune de Sainte-Enimie appartient à la communauté de communes des Gorges du Tarn et des Grands Causses dont elle est par ailleurs le siège. Cette communauté a été fondée en 2002 et regroupe cinq communes, dont Sainte-Enimie est le centre.
Découpage administratif
Le village est le chef-lieu du canton de Sainte-Enimie.
Conseiller général Canton Code cantonal Population (1999) Communes Jean-Jacques Delmas Canton de Sainte-Enimie 48 21 1 164 hab. 5 Canton de Sainte-Enimie - La Malène
- Mas-Saint-Chély
- Montbrun
- Quézac
- Sainte-Enimie
Les autres villages de la commune
La commune de Sainte-Enimie regroupe plusieurs autres villages, dont l'histoire est assez proche de celle de Sainte-Enimie. Ceux de ces villages qui se trouvent dans les gorges du Tarn ont souvent la particularité de posséder un château encore visible (bien que souvent en ruines). Alors que les autres, sur le causse de Sauveterre, ont la particularité d'avoir garder leurs fonctions de fermes, principalement ovines.
Boisset
Le village (ou plutôt le domaine) des Boisset est principalement connu pour sa ferme-écomusée et son centre d'interprétation. C'est à proximité qu'a été tourné le film Le Frère du guerrier.
C'est à proximité qu'ont été réintroduits des mouflons que l'on peut depuis observer dans toute la commune.
Castelbouc
Le village de Castelbouc est un village troglodytique sur la rive gauche du Tarn. Au sommet du piton rocheux sur lequel sont attachées les maisons, on retrouve les ruines d'un château médiéval, détruit en 1592 sur ordre des états du Gévaudan, afin qu'il ne puisse pas servir de refuge aux protestants durant les guerres de religion.
Une légende est liée au château. Du temps des Croisades, tous les hommes seraient partis guerroyer, sauf le seigneur de Castelbouc. La légende raconte qu'il aurait dû contenter toutes les femmes du village, en manque d'homme, et qu'il en serait mort d'épuisement. Le soir venu, son fantôme en forme de bouc aurait survolé le château, donnant son nom au lieu.
Champerboux
Hauterives
Article connexe : Château d'Hauterives (Lozère).Le village d'Hauterives est le plus distant de Sainte-Enimie (10 km en aval du Tarn). Il est situé sur la rive gauche du Tarn, et on ne peut l'atteindre depuis l'autre rive qu'en traversant la rivière en barque. Le village est surmonté d'un château, utilisé dès le XIe siècle pour surveiller le passage dans les gorges.
Prades
Article connexe : Château de Prades (Lozère).Pougnadoire
Le village de Pougnadoire présente lui aussi la particularité d'être troglodyte.
Saint-Chély-du-Tarn
Le village de Saint-Chély-du-Tarn est une ancienne commune de la Lozère. La commune a été déplacée et rebaptisé en 1972, devenant celle de Mas-Saint-Chély. Cependant le village de Saint-Chély-du-Tarn se trouve depuis sur la commune de Sainte-Enimie.
Monuments et lieux touristique
- L'église Notre-Dame-du-Gourg
de Sainte-Enimie du XIVe siècle où l'on pourra apprécier les diverses statues de bois et de pierre des XIIe et XVe siècles, sans oublier la céramique retraçant la vie de Sainte-Énimie.
- Le monastère fortifié
une abbaye dont il ne reste aujourd'hui que trois salles à savoir l'entrée, la crypte et la salle capitulaire.
- L'ermitage
L'ermitage de Sainte Énimie, une grotte, a été aménagé au fil des siècles et des pèlerinages. Il abrite aujourd'hui une chapelle, et est ouvert au public durant la période estivale
- La source de la Burle
C'est dans cette source qu'Énimie se serait baignée, et aurait été guérie de la lèpre. C'est pas ailleurs cette source qui avait donné son nom primitif au village de Burlatis. Cette source est de type vauclusien.
Notes et références
- ↑ Site du conseil général de la Lozère
- ↑ Ou nièce suivant les sources, bien que celle de sœur soit la plus courante (Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, p. ?).
- ↑ (fr) [pdf] Légendes des gorges du Tarn - p. 3
- ↑ Données Cassini
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
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