Pontcarré

Pontcarré
Page d'aide sur les redirections Pour la famille noble, voir Camus de Pontcarré.

48° 48′ 00″ N 2° 42′ 19″ E / 48.8, 2.7053

Pontcarré
Mairie de Pontcarré.
Mairie de Pontcarré.
Administration
Pays France
Région Île-de-France
Département Seine-et-Marne
(Melun)
Arrondissement Arrondissement de Torcy
(Torcy)
Canton Roissy-en-Brie
Code commune 77374
Code postal 77135
Maire
Mandat en cours
Tony Salvaggio
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de la Brie Boisée
Démographie
Population 2 009 hab. (2007)
Densité 212 hab./km²
Géographie
Coordonnées 48° 48′ 00″ Nord
       2° 42′ 19″ Est
/ 48.8, 2.7053
Altitudes mini. 111 m — maxi. 119 m
Superficie 9,46 km2

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Pontcarré est une commune française, située dans le département de Seine-et-Marne et la région Île-de-France.

Ses habitants sont appelés les Pontcarréens.

Sommaire

Géographie

Lieux-dits et écarts

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont :

Histoire

Le 28 mars 1762, Louis Charles de Bourbon(-Maine), duc d'Aumale, échangea avec Louis XV la principauté de Dombes contre le duché de Gisors et les terres de Gretz-Armainvilliers et de Pontcarré. Son héritage passa à la branche collatérale des Bourbon-Penthièvre, puis aux Orléans (Louise Marie de Bourbon-Penthièvre, Madame Égalité, en apportant l'héritage).

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001   Tony Salvaggio PS  
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Jumelages

Population et société

Démographie

Évolution démographique

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
300 348 366 ???? 372 377 366 416 449
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
509 589 591 502 509 529 555 578 606
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
639 622 526 364 416 400 368 374 404
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007  
468 584 1 166 1 648 1 748 1 816 2 018 2 009  

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Source : Cassini[1]

Santé

Enseignement

Économie

Culture et patrimoine

Patrimoine religieux

L'église de Pontcarré

Église Saint-Roch de Pontcarré.

De style byzantin, l'église, sous sa forme actuelle, remonte à la fin du XVIIe siècle.

Primitivement, c'est-à-dire vers le milieu du XVe siècle, il n'y avait à Pontcarré qu'une chapelle érigée en l'honneur de Saint Roch par un homme de guerre guéri de la peste.

Cette chapelle était à la collation du seigneur du lieu. Le sujet désigné par lui, ordinairement religieux de Prémontré, était ensuite présenté par l'abbé d'Hermières et représenté, c'est-à-dire présenté une seconde fois selon la coutume par l'archidiacre.

En 1668, cette chapelle devient trop petite pour contenir la foule des pèlerins et le chœur tombe en ruine. Les habitants (le pays formait 47 feux, soit environ 266 habitants) adressent une requête à l'Archevêque de Paris, d'où relevait la paroisse, et obtiennent l'autorisation de faire des quêtes et de reconstruire leur chapelle sur des dimensions plus grandes, celles d'aujourd'hui.

Ces travaux eurent le désavantage de faire disparaître des souvenirs intéressants du passé.

Dans l'église paroissiale du village de Pontcarré on voyait aux vitres les armes mi-partie de Camus et Sanguin. En dehors une litre ou ceinture funèbre, sur laquelle étaient figurées les armes de Camus et de Pincé, et aussi on voyait une tombe de pierre élevée de terre de plus de deux mètres de hauteur, sur laquelle était l'effigie d'un homme armé, avec cette inscription « Ci-gît Christophe Camus, écuyer, seigneur de Tord, fils aîné de Messire Geoffroy Camus, seigneur de Pontcarré, conseiller du roi en son conseil d'État, âgé de 22 ans, atteint de maladie devant le siège de Laspère, choisit ce lieu pour y déposer ses cendres, 8 décembre 1596. »

Depuis cette restauration de l'église, les générations qui ont vécu à ses pieds ont toujours veillé avec soin à sa conservation. En 1884 d'importants travaux furent faits par Leloir, maire de la commune, qui en prit la plus grande partie à sa charge. La tradition n'est pas interrompue. Le conseil municipal usant des droits que lui confère la loi a fait refaire les toitures en 1911 et en 1987 avec en plus un ravalement complet, en 1914 la grande porte dans son style primitif, en 1990 remise en place des abat-sons du clocher, en 1995 la réhabilitation de tous les vitraux et la création du vitrail du narthex, du portail, de la rosace et des deux sacristies. En 2002 un coq tout neuf est mis en place il est surmonté d'un dispositif anti-foudre, actif dans un rayon de 60 mètres. En 2003 la collectivité travaille à l'assainissement des fondations et des piliers du chœur rongés par l'humidité. À cette occasion les services compétents ont découvert que chaque pilier était en fait constitué d'un gros tronc d'arbre chemisé dans un moule de plâtre. Technique inconnue en Île-de-France et qui fait l'objet d'une étude, en cours.

L'église de Pontcarré est dédiée à Saint-Roch. Saint Roch fut le saint populaire par excellence à Pontcarré. L'église est remplie de son souvenir. Les vitraux du sanctuaire reproduisent trois épisodes de sa vie au centre, saint Roch guérit un malade atteint de la peste ; à droite, saint Roch reçoit du chien légendaire sa nourriture quotidienne ; à gauche, saint Roch, sur le point de mourir, reçoit la visite du prêtre et communie de ses mains. Ces vitraux ont été posés en 1884, par les soins de Monsieur le chanoine Rouiller dont il nous plaît de saluer ici la mémoire.

Au-dessus du maître autel, du côté de l'épître, nous apercevons une statue en bois de saint Roch, du XVe siècle. Saint Roch y est représenté sous le costume de pèlerin ayant sur la tête le chapeau à larges bords, sur les épaules un long manteau pour le préserver des intempéries des saisons, la panetière au côté et le bourdon de voyage à la main.

Sur le chapeau relevé par devant et sur les parements du manteau se voient les coquilles de saint Jacques, insigne ordinaire du pèlerin au Moyen Âge. Une de ses jambes est dénudée et on y voit une plaie, c'est le mal de la peste dont il souffre lui-même.

Un chien est à ses pieds, tenant un pain entre ses dents.

Sur la droite est un ange, l'ange consolateur, qui lui apporte du ciel, ainsi que Rubens l'a représenté dans un de ses tableaux, la promesse écrite que la peste cesserait à son invocation. Ces signes, véritable blason que l'humanité reconnaissante a donné à saint Roch, résument « les merveilles » et les gloires de sa vie. Le chien fut le ministre fidèle dont Dieu se servit pour secourir la misère extrême de son serviteur. Suivant une tradition très répandue dans la Brie, avant 1914, chaque année la veille de sa fête, le saint était fleuri par les conscrits. On peut encore apercevoir un ruban tricolore autour de la statue.

Le messager céleste fortifie le saint dans ses souffrances solitaires. Le chapeau à larges bords, le manteau, les coquilles de saint Jacques, la panetière et le bourdon rappellent les longues marches du pèlerin, de cet apôtre de la charité.

Cette statue n'est point sans valeur artistique. Par arrêté du 21 août 1905, elle a été classée par le ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts. Malheureusement minée par les vers et les mites, elle dut être restaurée autour de 1884. Le praticien à qui elle fut confiée se crut obligé de l'enjoliver en la modernisant et, entre ses mains, elle est devenue, pour l'œil non prévenu, un des lieux communs de la statuaire moderne comme on en voit trop au quartier Saint-Sulpice à Paris.

La relique de Saint-Roch

Enfin, cette église a le grand honneur de garder une relique insigne de saint Roch. À l'entrée à droite au-dessus du bénitier, se lit, gravée sur la pierre, cette inscription :

L'AN 1661 LE PAPE ALEXANDRE VI!
ACCORDA A PERPETUITE INDULGENCE
PLENIERE A LA CONFRERIE DE ST
ROCH ERIGEE EN CETTE EGLISE
QUE LE R.P. CLAUDE FOURNET
VICAIRE GENERAL DE L'ORDRE DE LA
TRES S. TRINITE ENRICHÎT L'AN 1668.
D, UNE PRETIEUSE RELIQUE DU MEME ST
ROCH, LAQUELLE Mre HARDOIN DE
PEREFDŒ ARCHEVEQUE DE PARIS VÎNT
LUY MEME RECEVOIR ET EXPOSER A
LA VENERAON DES FIDELES IL
PERMIT AUSSI (CE QUE Mre FRANÇOIS DE
HARLAY SON SUCCESSEUR A DEPUIS
RATIFIE) QU'ON CELEBRAST. DESORMAIS
TOUS LES ANS SÇAVOÎR LE DIMANCHE
D'APRES LA FESTE DE STjEAN BAPT.
LA MEMOIRE DE CETTE BIENHEUREUSE
SUSCEPTION.

Pierre : haut., 0 m. 62 ; larg., 0 m. 49.

Ce document lapidaire d'une trop grande concision au gré du lecteur, fixe cependant trois points importants :

  1. L'antiquité du culte de saint Roch à Pontcarré.
  2. L'origine de la relique conservée dans l'église.
  3. L'institution de la fête de la « Translation de la Relique » établie pour perpétuer dans le cours des âges « la mémoire de sa bienheureuse susception » et l'existence de la confrérie de saint Roch.

Le culte de Saint-Roch

Le culte de saint Roch à Pontcarré est très ancien ; peut-être remonte-t-il au temps même où il fut autorise par l'Église, c'est-à-dire dans la première moitié du XVe siècle.

A cette époque (1414) un concile général était assemblé à [Constance]. Plus de cent mille personnes, rapporte l'histoire, étaient accourues de tous les points de la catholicité dans cette ville de la Souabe. Un tel concours de peuple, à une époque où les conditions d'hygiène publique étaient si peu observées, ne pouvait manquer d'amener une de ces épidémies fréquentes au Moyen Âge. C'est en effet ce qui advint, la peste ne tarda pas à se déclarer au milieu de cette foule et aussitôt, devant l'imminence du danger, le nom de Roch passa dans tous les cœurs et sur toutes les lèvres. On racontait la puissance qu'il lui fut donné d'exercer, de son vivant, contre le fléau destructeur. On aimait surtout à rappeler la promesse que Dieu lui fît de ne point laisser sans secours les peuples qui, en ces dures calamités, réclameraient son intervention, et d'un commun accord on plaça la ville et rassemblée sous sa protection tutélaire. Les Pères du Concile prescrivirent des prières publiques en son honneur. Une image improvisée qui le représentait dans son costume de pèlerin, fut solennellement portée dans les rues de la ville. C'était la première fois qu'un culte public, approuvé par l'Église, était rendu à saint Roch.

Après cette solennelle invocation, le fléau disparut presque subitement : l'assemblée des évêques, la ville étaient sauvées.

Le judicieux et savant Baronius qui rapporte ce fait miraculeux, ajoute que les peuples commencèrent dès lors à dédier à saint Roch "des tableaux, des autels, des chapelles et enfin des temples même".

Jean Philippe de Bergame qui écrivait en 1485, raconte le même événement et ajoute également que des "basiliques des chapelles et des temples furent construits en l'honneur de saint Roch, non seulement dans les villes, mais même dans les bourgs, dans les villages et jusque dans les maisons privées".

Pontcarré fut-il du nombre de ces bourgs, de ces villages dont parle l'écrivain ? La statue de saint Roch du XVe siècle, conservée dans son église, nous autorise à le croire.

Quoi qu'il en soit, faute de documents plus précis, un fait certain c'est que le culte de saint Roch était en honneur à Pontcarré au XVIIe siècle, puisqu'en l'année 1661, il y existe une confrérie érigée sous ce vocable. Cette confrérie est prospère, les membres qui en font partie, par leur nombre ou leur qualité, méritent de fixer l'attention du souverain Pontife, le pape Alexandre VII, qui leur accorde à perpétuité une indulgence plénière.

Une relique

A cette faveur, alors si justement appréciée, devait s'en ajouter une autre, autrement considérable : la donation dune relique qui lui fut faite par le R.P. Claude Fournet vicaire général de l'ordre de la Très Sainte Trinité.

Aussitôt après sa mort, le corps de Roch, en souvenir de ses admirables vertus et de ses bienfaits, fut l'objet, d'une religieuse vénération de la part de ses concitoyens et excita les pieuses convoitises des peuples qui firent partout des tentatives pour en avoir quelque parcelle.

En 1399, le midi de la France était divisé par le schisme. Jean-le-Maingre, maréchal de Boucicaut, envoyé par le roi pour pacifier la contrée, réussit heureusement dans sa mission. De passage à Montpellier, il réclama pour prix de ses services une partie du corps de saint Roch. La cité ne pouvait repousser la demande d'un si puissant personnage et le maréchal de Boucicaut reçut une partie notable de ces précieux restes qu'il légua dans la suite aux Trinitaires d'Arles.

Cet ordre religieux fondé en 1196 à Cefroi, près de Meaux, par saint Jean de Matha et saint Félix de Valois, avait pour but le rachat des captifs chrétiens tombés aux mains des musulmans. Sans cesse exposés aux dangers de la peste par leurs fréquents voyages en Orient où elle était, à l'époque, à l'état endémique, les Trinitaires reçurent ce précieux dépôt avec des transports de joie et de reconnaissance et le considérèrent comme un gage de la protection spéciale du saint contre le mal pestilentiel.

Cette confiance en la protection de saint Roch incita les marchands de Venise, exposés eux aussi à la peste par leurs rapports constants- avec l'Orient, à s'emparer du reste du corps de saint Roch conservé à Montpellier. Le pieux larcin s'accomplit par ruse ou par audace en l'année 1485.

Montpellier était donc dépossédé de son trésor. À partir de cette époque, le monde chrétien dut s'adresser, pour obtenir quelques parcelles du corps de saint Roch, ou à la ville de Venise qui le possédait presque en entier, ou aux Trinitaires d'Arles qui en avaient reçu une partie notable.

Pontcarré, comme d'ailleurs la plupart des communes de France qui possèdent des reliques de saint Roch, telles que Saint-Louis de Versailles, Saint-Roch de Paris, etc., reçut la sienne du couvent d'Arles, des mains de Claude Fournet en l'année 1668.

Cette relique échappa aux profanations de 1793.

À cette époque, d'après un document déposé aux archives de Pontcarré, tous les objets du culte, calice, ostensoir, ciboire, chandeliers, croix, même les grilles de l'église et du cimetière, furent portés à Melun et vendus au profit de la nation. Une châsse en cuivre contenant des reliques de saint Vincent de Paul eut le même sort. La châsse de saint Roch fut épargnée parce qu'elle était en bois et sans valeur. On se contenta d'enlever la feuille d'argent "d'environ quatre livres pesant" qui la recouvrait. Rien en elle ne pouvait tenter la cupidité sacrilège et sa pauvreté fut sa meilleure sauvegarde. Dans la suite, elle fut vendue sur place avec la statue de saint Roch et tous les autres objets mobiliers de l'église. La châsse contenant la relique et la statue de saint Roch, furent achetées par un nommé Gruson, marchand de bois qui, la tourmente passée, les rendit à l'église. Honneur à cet honnête homme ! Le 3 octobre 1826, sur commission spéciale de Mgr de Cosnac, évêque de Meaux, M. Bernard-Joseph-André Pruneau, chanoine honoraire de l'église cathédrale de Meaux et directeur du petit séminaire de Notre-Dame de Chaâge, à Meaux, vint vérifier et reconnaître la relique de saint Roch. Il fut dressé procès-verbal signé par Olivier Lainé, Minoré et Pruneau J.P. André Vante, Curé de Champs.

Ce procès-verbal (Consultable en Mairie de Pontcarré) est du plus haut intérêt, il garantit la parfaite authenticité de la relique de saint Roch; il nous renseigne sur la nature de cette relique: c'est un petit ossement "enveloppé dans un morceau d'étoffé de soie jaune safran"; il nous apprend quels grands honneurs étaient rendus à saint Roch dans cette église, avant et après la révolution, que sa châsse était portée en procession le dimanche d'après la Saint-Jean Baptiste et le 16 du mois d'août, qu'elle a toujours donné lieu à un pèlerinage très considérable auquel on se rendait en procession.

À partir de cette époque, la relique de saint Roch reprit sa place d'honneur en l'église de Pontcarré.

(De nombreux Pontcarréens étant en vacances pendant le mois d'août, depuis longtemps déjà, la fête de Pontcarré du 16 août a été peu à peu remplacer par la fête du muguet au début du mois de mai.)

Le reliquaire

Elle n'eut plus rien pour reposer le riche reliquaire recouvert d'une lame d'argent dont nous avons lu précédemment la description. Seul, le bois, dépourvu de tout intérêt artistique et sans aucune valeur, échappa à la destruction.

Ce reliquaire, de si modeste apparence, subit au cours du siècle dernier d'importantes déprédations. En 1847, il tombait en poussière. M. l'abbé Brion, curé de la paroisse, sollicite de Mgr l'Evêque de Meaux l'autorisation de l'ouvrir, pour y faire les réparations urgentes.

Sa lettre, datée du 22 mai 1847, lui est retournée le 3 juin, avec l'autorisation demandée. Deux jours après, le 5 juin, le reliquaire est ouvert en présence de Isidore-Elie Bizet, instituteur primaire, Lucien-Maxime Gougibus, maître menuisier et Marie-Louise-Agathe-Appoline Jourdain, femme Legras. Le reliquaire est refait en bois de chêne sur les mêmes dimensions que l'ancien et, le 26 juin du même mois, quelques jours avant la fête de la translation, la relique est renfermée dans ce nouveau reliquaire en présence des mêmes témoins.

Depuis cette époque, à part quelques menus frais d'entretien, ce reliquaire n'avait point subi d'autres réparations. Il était placé à l'entrée du sanctuaire, à deux mètres environ du sol du côté de l'évangile, mais hélas ! il ne contient plus son précieux trésor. Une fois encore, l'insigne relique a dû fuir devant la persécution et c'est en 1906, l'année de la séparation, que s'est accompli ce triste événement. Les biens des églises venaient d'être inventoriés et mis sous séquestre, qu'allaient-ils devenir ? Allions-nous comme à la grande révolution les voir dispersés au vent des enchères ? Nul ne le savait. Mais, l'Église, instruite par l'expérience du passé, se devait à elle-même de soustraire à une profanation toujours possible les précieux restes des saints. Le 8 décembre 1906, parut à ce sujet dans la Semaine religieuse de Meaux un avis prescrivant aux curés de retirer les reliques de leurs reliquaires et de les mettre en lieu sûr, à l'abri de toute profanation. Conformément à cet avis, le 12 décembre 1906, en présence de M. l'abbé Sauvage, curé de Croissy- Beaubourg, M. l'abbé Pouthé, curé de la paroisse, M. Sauvage père, et Mesdames Brésilien et Laillier, de Pontcarré, la relique de saint Roch fut retirée de son reliquaire, mise sous scellés et confiée à l'un des témoins présents avec tous les documents et authentiques qui la concernent. À cette occasion M. le Curé exprimait ce vœu aux fidèles de Pontcarré : "Viennent des temps meilleurs et la relique de saint Roch reprendra sa place d'honneur en cette, église ! Ce jour-là, la joie au cœur, nous vous inviterons à offrir à votre saint patron un reliquaire moins indigne de lui, reliquaire qui dira aux générations de l'avenir votre confiance en sa puissante protection".

Ce vœu du pasteur s'est réalisé sept ans après. Le 20 juin 1913, la relique était déposée par Mgr Marbeau, évêque de Meaux, dans une nouvelle châsse en cuivre doré, de style gothique, fermée de glaces sur ses quatre côtés, recouverte d'une toiture également en cuivre doré avec un petit clocheton.

La translation

La translation solennelle en fut faite le dimanche 23 juin 1913, au milieu d'un grand concours de peuple.

Cette châsse plus riche et plus belle que l'ancienne, parle davantage aux yeux, à l'esprit et au cœur. À travers les glaces, on aperçoit, reposant sur du velours constellés de perles, deux boîtes enchâssées l'une dans l'autre : la plus petite, à peine visible, est en ivoire et la plus grande, finement ajourée, en bois. Ces deux boîtes ont contenu jusqu'à ce jour la relique de saint Roch. Au-dessus, retenu par des fils d'or, se présente le précieux ossement que l'on peut désormais contempler selon les règles de la liturgie.

Le tout a été merveilleusement agencé par les Saintes Filles du Carmel de Meaux.

L'institution de la fête dite de "la Translation de la relique", établie pour perpétrer dans le cours des âges "la mémoire de sa bienheureuse susception" remonte à l'année 1668.

A cette époque, Pontcarré appartenait au diocèse de Paris et c'est Mgr Hardoin de Péréfîxe, archevêque, qui vint présenter la précieuse relique à la vénération des fidèles.

L'affluence des pèlerins y fut considérable. "La relique du saint, renfermée dans une châsse toute simple, était disposée de manière que l'on puisse passer dessous, selon l'ancien usage".

A partir de cette époque, la fête annuelle de la susception de la relique n'a pas cesse d'être célébrée au jour fixé par Nos Seigneurs Hardoin de Péréfîxe et François de Harlay son successeur. En temps d'épidémie, cette précieuse relique attirait à Pontcarré un grand nombre de pèlerins. On y voit accourir, d'une distance de plusieurs lieues, des paroisses entières en processions et leurs curés en tête.

Même aux plus mauvais jours de la révolution, la relique, sauvée de la profanation, reçut les honneurs des pieux fidèles. Et ce n'est qu'au siècle dernier que l'on vit les foules déserter le sanctuaire de saint Roch; les pèlerins se firent de plus en plus rares et, d'après les témoignages les plus sûrs, le dernier pèlerinage eut lieu en 1876. L'interruption fut d'une relative courte durée. Après 37 ans d'oubli, la tradition a été reprise en 1913, au milieu d'un grand concours de peuple. Mais après la guerre de 14-18 le pèlerinage devait à nouveau perdre peu à peu de son pouvoir d'attraction. Après la guerre de 39-45 la tradition fut même peu à peu totalement abandonnée.

La confrérie de saint Roch est encore plus ancienne que la fête de la translation de la relique. En 1661, elle est si prospère qu'un pape et trois archevêques n'hésitent pas à la combler des faveurs les plus précieuses. Les trésors de l'Église lui sont ouverts ainsi que le prouve la vieille image de la confrérie.

On y lit: "Indulgence plénière accordée à perpétuité par N.S.P. le Pape Alexandre VII en faveur des confrères et sœurs de la confrérie de saint Roch érigée en l'église paroissiale de Pontcarré-en-Brie. Diocèse de Paris… ".

Personnages célèbres

  • Le fils de Napoléon III est enterré dans le cimetière de Pontcarré.
  • Enfant, le poète Robert Desnos venait en vacances à Pontcarré.

Événements

Références

Liens externes


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