Victor Pierre Le Gorgeu

Victor Pierre Le Gorgeu
Victor Le Gorgeu

Parlementaire français
Date de naissance 5 mai 1881
Date de décès 11 septembre 1963
Mandat Sénateur du Finistère (1930-1940)
IIIe République

Victor Pierre Marie Le Gorgeu est un homme politique français, né le 5 mai 1881 à Quimper, mort le 11 septembre 1963 à Paris, est un résistant et homme politique français.

Sommaire

Etudes

Études primaires et secondaires au Lycée de Brest (de la maternelle à la philosophie) de 1886 à 1898. Grand prix d'honneur du lycée de Brest en 1898. Élève de l'école Principale du Service de Santé de la Marine à Bordeaux en octobre 1900 ESSA. Prix de la faculté de médecine de Bordeaux en 1903 (médaille d'argent) Docteur en médecine le 22 février 1904 (médaille de bronze, le plus jeune docteur après Cazanove en 1881). Choisit les Troupes Coloniales. Suit les cours de l'institut Pasteur 1907 1908

Carrière Politique

Sénateur du Finistère du 23 septembre 1930 au 30 décembre 1945, il faisait partie de la Gauche démocratique. Il se montra très actif au Sénat.

  • Membre de la Commission de l'Hygiène et de la Prévoyance Sociale.
  • Membre de la Commission de la Marine dont il devait devenir vice-président puis en 1939. Président lorsque M. Rio fut nommé ministre de la Marine Marchande.
  • Président du Groupe des Sénateurs-Maires, qui réunissait à peu près la moitié des sénateurs.
  • Commissaire Régional de la République à Rennes du 4 août 1944 au 31 mars 1946.
  • Maire de Brest le 19 mai 1929 puis réélu le 19 mai 1935, jusqu'au 31 décembre 1941 car il fut révoqué à cette date par le gouvernement de Vichy suite à son refus de voter une adresse de reconnaissance et de confiance au chef de l'état.
  • Conseiller général de Brest (1er canton) de décembre 1919 à 1925 puis de 1931 à 1941.
  • Sous-secrétaire d’État au Ministère de l’Éducation nationale, chargé de l’Éducation physique dans le cabinet d'Albert Sarraut : 26 octobre – 25 novembre 1933
  • Sous-secrétaire d’État au ministère de l’Éducation nationale, chargé de l’Enseignement technique dans le cabinet de Camille Chautemps : 26 novembre 1933 – 29 janvier 1934. Partisan de la laïcité, sa grande idée était de permettre l'accès aux études supérieures aux enfants les plus défavorisés et de développer l’enseignement post-scolaire et professionnel.

Résistance 2e Guerre Mondiale

Il fit partie des 80 parlementaires (Les Quatre-Vingts) (dont 7 du Finistère sur 16 parlementaires) qui refusèrent de donner les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en disant non au projet de loi du 10 juillet 1940.

Son opposition au régime s'affirma. Il accepta d'abord que son conseil municipal fut remanié par le gouvernement de Vichy et il multiplia les appels au calme pour éviter que la population ne fut victime de représailles de la part des autorités allemandes. Il entra en conflit de plus en plus ouvert avec le pouvoir et finit, dès 1941, par être révoqué pour 3 mois le 30 décembre 1941 de ses fonctions de maire de Brest pour avoir refusé de voter une motion de confiance à Pétain.

Rapport du préfet de la région de Rennes du 22 décembre 1941 ( M F RipertListe des préfets d'Ille-et-Vilaine) :

« Dans le Finistère "l'âme de la résistance" semble être M Le Gorgeu, Maire de Brest, ancien sénateur vers lequel tous les yeux sont tournés....S'il affiche le portrait du Maréchal Pétain dans la salle du conseil municipal, il estime ne pas devoir aller jusqu'à la mettre dans son cabinet personnel. Il est d'autre part décidé à s'abstenir si les membres du conseil municipal proposaient une motion de confiance au Maréchal....L'attitude de M Le Gorgeu commande celles de tous les anciens parlementaires de la région....A mon avis la clé de la Révolution Nationale dans le Finistère repose sur le Maire de Brest. Les milieux nationaux de la région en particulier la marine militaire, semble très montés contre la passivité de M. Le Gorgeu et sa résistance à l'esprit nouveau qui donne le ton dans le pays et maintient la tiédeur de la population envers le Gouvernement.... La seule difficulté vient de l'absence d'homme pour remplacer M Le Gorgeu mais j'estime que si le Maire de Brest refusait de voter une motion s'adressant personnellement au Maréchal, son remplacement s'imposerait de toute nécessité. »

À partir de cette époque il a dû quitter Brest et est allé vivre à Crosmières petit village de la Sarthe dans la famille (Émile Rideau) de l'épouse de son fils Victor Léon Le Gorgeu.

Il s'engagea alors dans la lutte clandestine et rejoint l'Organisation civile et militaire en début 1943, chargé de l'organisation administrative de la Bretagne. De ce fait, il s'est trouvé en rapport avec le mouvement Libération Nord. Il est pressenti en juin 1943 par le Comité national de la Résistance pour les fonctions de Commissaire régional de la République à Rennes ; le général de Gaulle le nomme en octobre 1943 son représentant pour la région Bretagne.

Au cours de tournées périodiques en Bretagne, il s'occupe de l'organisation des Comités de libération des départements de l'Ille et Vilaine, des Côtes du Nord, du Finistère, du Morbihan, comités qu'il installe en janvier 1944.

Avisé le 2 février 1944 qu'il était dénoncé à la Gestapo et à Darnand, il fuit à Paris et dût se cacher en divers domiciles à compter de cette date tout en maintenant les contacts avec les organismes centraux de la Résistance.

Il rejoint son poste à Rennes le 15 mai 1944, conformément aux instructions reçues, pour y préparer la prise de pouvoir. Avec les premiers obus américains qui tombent sur Rennes le 1er août, il s'installe dans ses fonctions de Commissaire Régional de la République le 4 août à la libération de Rennes, fonctions qu'il exerce jusqu'au 31 mars 1946, suite à la démission du général de Gaulle. Deux difficultés majeures se présentent à lui : gérer l'épuration et le ravitaillement. Il a pour directeur de cabinet Henri Fréville, futur sénateur-maire de Rennes.

Cet engagement lui valut d'être décoré de la médaille de la Résistance à la Libération.

Les Commissaires de la République étaient rattachés directement au général de Gaulle et avaient tout pouvoir législatif et exécutif, y compris le droit de grâce, en attendant que l'état se réorganise. Cette organisation fut mise en place afin d'éviter que la France fut gouvernée par les Américains au travers de l'AMGOT comme le fut l'Allemagne.

Il entre au Conseil d'État en 1947.

Carrière de médecin

Médecin des troupes coloniales au Tonkin de mai 1904 à juillet 1906 puis séjours en Mauritanie, au Sénégal, de novembre 1908 à novembre 1910. Démissionne en juin 1911.

Médecin civil à Brest de juin 1911 à octobre 1930; ouvre le premier laboratoire d'analyses médicales à Recouvrance.

Guerre 14 - 18 :

Médecin de Bataillon au 2e régiment d'infanterie coloniale
Médecin chef de l'ambulance de colonne mobile N° 30 à l'armée d'Orient. Démobilisé en mai 1919.

Carrière de fonctionnaire

Conseiller d'État le 27 mars 1947 au 5 mai 1952.
Président du jury de la première promotion "France Combattante" de l'ENA en 1947
Président du Conseil Supérieur de la Marine Marchande de 1952 jusqu'à sa mort en 1963.
Vice Président du conseil d'administration de l'Institut Scientifique et Technique des Pêches Maritimes (ISTPH) en 1953
Président du Comité d'examen des comptes de la Marine
Président de la Société de Comptabilité de France
Président du Conseil d'Administration du Muséum National d'Histoire Naturelle en 1961.
Président du Conseil d’administration de l'École Nationale de la Santé Publique ENSP en 1961

  • Algérie:

Président de la Commission Centrale de contrôle des élections municipales en mars 1959
Président de la Commission Centrale de contrôle des élections cantonales en avril 1960

  • Commissariat au Plan:

Président de la commission de l'équipement scolaire à partir du 4e Plan
Président de la commission de l'équipement hospitalier
Président de la commission de l'équipement Sanitaire et social en 1962
Membre de la Commission des rapports entre l'État et l'Enseignement Privé, présidée par Mr Lafre du 25 juin au 29 octobre 1959.

Famille

Il épouse Madeleine Peltier dont il eut trois enfants Victor-Léon (inspecteur-général des Ponts et Chaussées), Maryvonne et Marie-Louise.

Décorations

Liens externes


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