- Gonfanon
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Le gonfanon ou gonfalon (en ancien français, confenons) est un morceau d'étoffe quadrangulaire, comme la bannière, ou terminé par des pointes. Il était attaché à la hampe ou au fer d'une lance et pouvait y être enroulé. On disait, fermer le gonfanon, pour l'attacher à la hampe. L'orthographe gonfalon — et gonfalonier ou gonfalonnier pour le porteur — est également très fréquente, bien que l'étymologie fasse préférer gonfanon.
Il ne fallait pas que le gonfanon soit très grand, puisque l'on combattait avec la lance à laquelle il était fixé et que l’étoffe pouvait gêner les mouvements du porteur ou se prendre dans les jambes du cheval.
Sommaire
Étymologie
Le mot associe deux racines franciques :
- gund : bataille,
- fano : pièce d'étoffe (vers 720). Le mot se transforme en fanum (vers 1170).
En haut allemand, gundfano est un étandard de combat.
Fano a donné en allemand Fahne, drapeau ou étandard. Le mot a dérivé vers fanon et fanion.
On trouve dans la Chanson de Roland, au XIe siècle : De cels de France virent les gunfanuns.Histoire
Le terme a d'abord été utilisé pour désigner un étendard réunissant autour de ses plis les hommes d'un baron ou les vassaux d'un seigneur. Il pouvait également être utilisé lors du rassemblement de l'ost. Les auteurs des XIIe et XIIIe siècles paraissent employer indifféremment les mots gonfanon et bannière, pour désigner un étendard réunissant autour de ses plis les hommes d'un baron.
L'objet pouvait avoir une signification religieuse et l'étendard que le pape envoie à Guillaume le Conquérant, avant son expédition d'Outre-Manche, est qualifié de gonfanon dans le Roman de Rou de Wace.
Les gonfalons (en italien, gonfalone ou confalone) étaient également utilisés très largement dans les communes italiennes du Trecento – à l'instar de Sienne, Milan, Padoue – et par la suite ils furent appliqués aux quartiers (vicinanze à Florence ou piviere), compagnies armées ou d'armes et corporations (Arti) de ses communes. Plus tard et jusqu'au XVIe, il vint à désigner, comme à Florence, des subdivisions intermédiaires entre la paroisse et le quartier, aux fonctions fiscales, électorales et administratives. Les gonfaloni étaient leur représentants et étaient responsables de la surveillance des rues et de leur éclairage mais aussi de rendre la justice.
Le gonfalon a été utilisé lors de la cérémonie d’intronisation des papes pour afficher l’emblème de la papauté, du Moyen Âge jusqu’à l’abandon de celui-ci par Paul VI au 20e siècle, dans l’esprit du concile œcuménique Vatican II.
Héraldique
Le gonfanon est aussi un meuble héraldique, qui peut être frangé, et qui est généralement représenté par trois fanons arrondis.
Voir aussi
Bibliographie
- Andrea Zorzi, « Contrôle social, ordre public et répression judiciaire à Florence à l'époque communale : éléments et problèmes », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 1990, v. 45, n°5, pp. 1169-1188.
- François-Olivier Touati (sous la direction de), Vocabulaire historique du Moyen Âge (Occident, Byzance, Islam), 3e édition, Boutique de l'Histoire, 2002.
Sources
- Viollet-le-Duc
- Giovanni Villani, Cronica, VI, 39.
Liens internes
- Vexillologie
- Étendard, tel qu'introduit au XIVe siècle
- Gonfalonnier
- Oriflamme
Liens externes
- disponible sur Gallica Agneau portant un gonfanon, Moutonnet d'or de Jean II de France, 1356
Catégories :- Drapeau
- Vexillologie
- Glossaire militaire
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