Okhrid

Okhrid

Ohrid

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Охрид
Ohrid
Fichier:Ohrid 12345.jpg
La ville d'Ohrid sur le lac

Blason
Drapeau
Héraldique Drapeau

Latitude
Longitude
41° 07′ 05″ Nord
       20° 48′ 48″ Est
/ 41.11806, 20.81333
 
Pays Macédoine Macédoine
Région Sud-Ouest
Municipalité Ohrid
Code Postal 6000
Altitude 695
Superficie 383,93 km2
Population (2002) 42 003 hab.
Densité de population 109,4 hab/km2
Gentilité
Maire
Mandat en cours
Alexandar Petreski
Divers
Site Web www.ohrid.gov.mk
MKD muni nonn(Ohrid).png
Situation de la municipalité d'Ohrid en Macédoine
Municipalité de
Superficie
Population
Densité de population xErreur d’expression : opérateur / inattendu hab/km2
Maire
Mandat en cours

Site Web [http:// ]

Ohrid (en macédonien : Охрид) est une ville du sud-ouest de la République de Macédoine, située en bordure du lac du même nom. À 700 m d'altitude, le lac d'Ohrid, dont une partie appartient à l'Albanie voisine, est entouré de montagnes. La ville ancienne occupe les pentes d'un mont qui la surplombe. La petite ville culturelle de Struga est à proximité sur la rive. Durant l'Antiquité la ville était connue sous le nom de Lychnidos.

Note : le nom est le plus souvent translittéré en « Ohrid ». La translittération traditionnelle du « х » cyrillique (du russe en français) est en effet « kh ». Mais les normes ISO du macédonien disposent : (х → h).

Sommaire

Nom

En macédonien, et les autres langues slaves du sud, le nom de la ville est Ohrid (Охрид). En albanais, la ville est connue comme Ohër ou Ohri. Des noms historiques incluent Lychnidus en latin[1] ou Lychnidos (Λύχνιδος), Ochrida (Οχρίδα, Ωχρίδα) et Achrida (Αχρίδα) en grec, les deux derniers étant toujours en usage.

Géographie

Généralités

La municipalité d'Ohrid est située dans le sud-ouest de la République de Macédoine, entre les lacs d'Ohrid et Prespa, les plus grands du pays. Elle est bordée au sud et à l'ouest par l'Albanie, qui possède un tiers du lac d'Ohrid et une partie plus restreinte du Prespa, au nord-ouest par la municipalité de Struga et à l'est par celle de Resen. Ohrid est également limitrophe de la municipalité de Demir Hisar sur quelques kilomètres, à son extrême nord-est.

Topographie

Le village de Trpeitsa et le lac d'Ohrid vus des monts Galitchitsa

La municipalité possède une forme allongée, orientée du nord au sud. La ville d'Ohrid se trouve au centre, sur le lac éponyme. Plusieurs villages sont également au bord du lac, d'autres sont dans les terres. Le sud de la municipalité, c'est-à-dire l'espace compris entre les deux lacs, forme le parc national de Galitchitsa, un des trois que compte la Macédoine. Le point le plus bas de la municipalité est le lac d'Ohrid, situé à 695 mètres d'altitude. Le lac Prespa est à 850 mètres et le mont Magaro, dans le parc, culmine à 2255 mètres[2]. Le relief accentué ainsi que la présence de lacs expliquent une faune et une flore exceptionnellement riches[3].

Géologie et hydrologie

Les monts Galitchitsa

Le sol est formé d'une roche calcaire, qui est percé par endroits de grottes et de crevasses. Les monts Galitchitsa sont parmi les montagnes les plus sèches du pays, car leur roche ne retient pas l'eau. En revanche, le calcaire permet à l'eau du lac Prespa de s'écouler sous le massif jusqu'au lac d'Ohrid, qui est ainsi constamment approvisionné, par des sources en profondeur ou sur ses rives, comme à Saint-Naum.

Les sources de Saint-Naum sont célèbres pour leur débit ; 7,5 mètres cubes par seconde. Elles forment un petit bassin de 30 hectares et profond de 3,5 mètres au maximum[4]. Le lac d'Ohrid est le plus vieux lac d'Europe, il s'est formé il y a environ 4 millions d'années, lorsqu'un mouvement sismique a crée un enfoncement vertical du sol. Il est également assez profond, dans sa partie est, il descend jusqu'à 288 mètres d'altitude[3].

Urbanisme

La ville d'Ohrid est caractérisée par un centre dense, du fait de son ancienneté. La périphérie est néanmoins plus aérée et faite d'immeubles modernes et de maisons individuelles espacées.

La municipalité compte 28 villages, localisés en majorité au bord du lac. Ils comptent tous moins de 1 000 habitants à l'année et vivent d'activités artisanales et du tourisme.

Transports

Ohrid possède un aéroport, le deuxième de Macédoine ; il est baptisé aéroport Saint-Paul et il se trouve au nord de la ville, à mi-chemin entre Ohrid et Struga. Il s'agit d'un petit aéroport de tourisme, qui possède des emplacements pour huit avions de commerce et cinq d'aviation générale. Il a une capacité de 60 000 passagers et accueille près de 10 000 avions par an. Des vols réguliers sont assurés vers Amsterdam, Dusseldorf, Zurich, Vienne, Ljubljana, Belgrade et Tel-Aviv[5].

La ville est également desservie par l'autoroute E65, qui relie Malmö, en Suède, à La Canée, en Grèce, et par l'autoroute E852, qui relie Tirana, capitale de l'Albanie, à Bucarest.

Histoire

Origine du nom

Appelée « Lychnidos » pendant l'Antiquité, la ville prend le nom d'Ohrid au VIe siècle ou au VIIe siècle, lors de l'arrivée des Slaves dans la région. Ce nom vient du mot slave hrid qui signifie « colline »[6]. La vieille ville est en effet construite sur un promontoire, coiffé de la forteresse de Samuel, construite à l'époque byzantine.

Le lac d'Ohrid ne prend son nom qu'au Xe siècle, auparavant, les écrivains continuaient à l'appeler « lac de Lychnidos »[6].

Ohrid a donné son nom spécifique à la mineuse du marronnier (Cameraria ohridella), petit papillon ravageur de cet arbre.

Origines

La ville d'Ohrid est connue pour être un des plus vieux établissements humains d'Europe[3]. Des vestiges de maisons, tombes et céramiques permettent d'établir une présence au Néolithique dans quelques villages autour de la ville d'Ohrid. Près de celui de Gorenci, situé à 9 kilomètres du centre, des fouilles ont permis de mettre au jour des nécropoles de l'Âge du fer, de la période du Hallstatt. La région est alors habitée par un peuple, les Enhéliens[7].

Lychnidos

À partir du règne de Philippe II en Macédoine, l'artisanat local suit de plus en plus l'art gréco-macédonien. Des fouilles ont permis de découvrir une ancienne ville sur le territoire de la municipalité à proximité de la nécropole Saint-Érasme, elle possédait une acropole et un théâtre[7].

Des sources écrites romaines et byzantines permettent d'affirmer que la ville actuelle d'Ohrid se trouve sur l'antique Lychnidos, qui était une étape importante sur la via Egnatia, voie terrestre qui relie les rives de l'Adriatique et celles de la mer Égée[8].

Après la conquête romaine, Lychnidos devient la capitale de la Desarétie, mais reste dans l'aire d'influence hellénistique. Sous la République romaine, de nombreux monuments sont construits dans la ville et, pendant l'Antiquité tardive, elle est mentionnée comme centre épiscopal. La première mention date du conclave de Serdica, qui s'est déroulé en 343 ; Dionysus de Lychnidos, évêque de la ville, est un des signataires[8].

Lychnidos disparaît lors d'un tremblement de terre en 526, des sources historiques rappellent que plusieurs centaines d'habitants sont alors tués. La ville n'est ensuite jamais plus mentionnée[8].

Époques byzantine, bulgare et serbe

Saint-Clément d'Ohrid, icône du XIIIe ou du XIVe siècle

À partir du début du VIe siècle, les Slaves traversent le Danube et dévastent les Balkans, qui font alors partie de l'Empire byzantin. La région d'Ohrid est colonisée par la tribu des Berzites au VIIe siècle[6]. Les Berzites s'allient à d'autres tribus comme les Draguvites et la Sagudates sous la domination d'Hatczon. Les Berzites s'installent également dans les régions de Vélès, Kavadarci, Prilep, Bitola et Debar, villes du sud-ouest de l'actuelle République de Macédoine. Les écrivains byzantins appellent ce territoire la « Sclavinia »[6].

À partir du VIIe siècle, une culture macédonienne slave émerge, elle supplante la culture byzantine au Xe siècle. Le pouvoir de l'empereur se fait également beaucoup plus faible à cette époque[6].

En 886, saint Clément, un moine grec, s'installe dans la ville. Il est suivi sept ans plus tard par Saint-Naum, autre élèves des saints Cyrille et Méthode. Ils fondent chacun un monastère qui porte ensuite leur nom et y instruisent des centaines d'élèves.

En 969, un conflit oppose l'Empire byzantin à la Rus' de Kiev. Les Bulgares, qui forment un empire indépendant, luttent aux côtés des Kiéviens. Au cours de la guerre, La mort de Pierre Ier de Bulgarie pendant la guerre entraîne la révolte des Macédoniens contre l'autorité byzantine[9]. Ohrid est le centre de la rébellion et, lorsque le prince Samuel réussit à constituer un État bulgare avec la Macédoine, il choisit la ville comme capitale. Cet État couvre, en plus de la Macédoine, le territoire des actuelles Bulgarie, Serbie, Grèce, Albanie et Croatie. Thessalonique reste néanmoins sous contrôle byzantin[9]. La ville d'Ohrid s'agrandit rapidement et se dote d'une forteresse, elle devient le siège du Patriarcat de Macédoine, crée par Samuel Ier[9].

Mur de la forteresse de Samuel

En 1015, cependant, l'empereur byzantin Basile II prend le contrôle d'Ohrid, qui retombe aux mains du bulgare Ivan Vladislav, neveu de Samuel. Ce dernier est assassiné en 1018 et en 1073, un écrit présente Ohrid comme une ville en ruines. Ce serait Basile II, inquiété du risque de rébellion des Macédoniens, qui aurait fait détruire les lieux stratégiques de la ville. L'empereur, qui supprime le patriarcat autocéphale, maintient néanmoins un archevêché à Ohrid, qui lui permet de maintenir sa domination en Macédoine[9].

En 1081, l'empire byzantin déclara la guerre aux Normands, qui envahissaient les Balkans. Ils restent à Ohrid jusqu'en 1085. À partir de ce moment, l'insoumission des Macédoniens face aux Byzantins reprit de l'ampleur et le bogomilisme, mouvement chrétien considéré hérétique, s'implanta largement dans la région[9].

L'arrivée de la Quatrième croisade à Constantinople en 1204 précipita l'empire byzantin dans la ruine. Il se divisa en divers États, comme l'Empire de Nicée ou le Despotat d'Épire et Ohrid se retrouva dans le Royaume de Thessalonique, un des États latins d'Orient mis en place par les Croisés. Peu de temps après, en 1219, le patriarche de Nicée créa un archiépiscopat serbe autocéphale, qui se posa comme le concurrent de celui d'Ohrid. Ce dernier perdit plusieurs éparchies, qu'il ne récupéra qu'en 1272[9].

La ville d'Ohrid fut ensuite conquise par le roi de Serbie Stefan Uroš IV Dušan en 1334[9]. Ce souverain se fit par ailleurs couronner empereur des Serbes et des Grecs en 1346 à Skopje.

Époque ottomane

La cathédrale Sainte-Sophie, transformée en mosquée au XVIe siècle

À la fin du XIVe siècle, les Serbes furent remplacés dans la région par les Turcs, conduits par le sultan Bayezid Ier. La date exacte du passage d'Ohrid aux Turcs ne peut être précisément déterminée ; une inscription dans une église proche dit 1408, les écrits turcs affirment 1395[10].

L'arrivée des Turcs et l'islamisation des habitants eut un impact important sur la ville, qui changea de visage. les premiers monuments turcs furent construits dès le début du XVe siècle et le monastère Saint-Pantaleimon fut converti en mosquée, tout comme la cathédrale Sainte-Sophie au XVIe siècle[10].

D'après le recensement effectué par les Turcs en 1582, la municipalité d'Ohrid couvrait alors 88 villages et comptait 13 592 habitants, ce qui traduit une densité de population élevée. La majorité des habitants devaient être Macédoniens slaves, ils devaient cohabiter avec des minorités valaques et albanaises[10]. Le grand voyageur et écrivain du XVIIe siècle Evliya Çelebi recensa à Ohrid 17 lieux de culte musulman, sept écoles primaires, 77 bains et trois cantines publiques. La ville devait compter en plus 150 magasins, trois tavernes, trois auberges et sept cafés[10].

Au XVIIIe siècle, de nombreux désaccords entre les évêques et les patriarches de la région eurent raison de l'archevêché d'Ohrid, qui fut rattaché en 1767 à celui de Constantinople.

Constantin Miladinov

À partir de la première moitié du XIXe siècle, la ville d'Ohrid fut témoin du développement rapide du nationalisme macédonien. Les frères Miladinov, poètes et compilateurs de contes populaires, firent rapidement d'Ohrid un centre nationaliste. Ils furent suivis par d'autres intellectuels, comme Grigor Parlitchev ou Kuzman Chapkarev, qui y publièrent plusieurs ouvrages dans leur langue natale, le macédonien[11].

Au départ, l'influence grecque était grande à Ohrid, et les nationalistes s'appuyèrent d'abord sur la langue et les traditions grecque. Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, cependant, des écoles purement macédoniennes ouvrirent et la population se mit à rejeter les propagandes grecques et bulgares[11].

Au même moment, les Balkans devenaient une des régions les plus convoitées d'Europe, les rebellions contre les Turcs étaient fréquentes en Bosnie-Herzégovine, en Bulgarie et en Macédoine, la Grèce avait obtenu son indépendance en 1821. En 1878, une guerre opposa une coalition formée par la Russie, la Serbie et le Monténégro à l'Empire ottoman, qui fut finalement vaincu. Des nationalistes d'Ohrid profitèrent du conflit pour former un groupe terroriste et attaquer l'occupant turc. Une fois la guerre achevée, les membres de ce groupe furent sévèrement punis et toute révolte écrasée[11].

En 1903, avec l'apparition de l'Organisme révolutionnaire pour l'Indépendance de la Macédoine (ORIM), fondé à Thessalonique, la lutte pour l'indépendance de fit plus dure et un gigantesque soulèvement bouleversa le pays. L'insurrection d'Ilinden fut particulièrement violente dans la région d'Ohrid, où 31 batailles eurent lieu, opposant 2091 rebelles à 45898 soldats turcs. 118 macédoniens et 374 soldats moururent, sur les 75 villages insurgés, 32 furent incendiés et 10 furent partiellement brûlés. 13 000 personnes se retrouvèrent sans domicile[12].

Depuis 1913

La Macédoine, partagée entre plusieurs États en 1913 (en rouge, l'ancienne Macédoine serbe, aujourd'hui indépendante)

En 1913, la Turquie dut finalement céder la Macédoine, qui fut partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Serbie. Ohrid devint théoriquement serbe, mais les Bulgares envahirent la Macédoine serbe et les combats entre les deux pays se poursuivirent pendant la Première Guerre mondiale[13].

Le conflit et le partage de la Macédoine furent défavorables pour Ohrid, en 1923, elle comptait encore 12 000 habitants, un an plus tard, il n'y en avait plus que 10 000. Le sectionnement de la région, qui était économiquement développée, entre trois États différents, explique la fuite des Macédoniens d'Ohrid vers d'autres villes plus propices à leurs activités[13]. À l'issue de la guerre, Ohrid demeura en Serbie, qui forma avec d'autres territoires cédés par l'Empire d'Autriche-Hongrie, le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, qui devint Royaume de Yougoslavie en 1929.

Les Communistes, présents à Ohrid depuis 1908, propagèrent largement leurs idées à partir de 1920, alors que la ville s'industrialisait. Le parti fut néanmoins interdit dès 1921 par le pouvoir yougoslave[14].

Les idées communistes n'étaient pourtant pas disparues et pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu'Ohrid était occupée par les Bulgares puis par les Allemands, des sympathisants socialistes s'attribuèrent du crédit auprès des habitants en luttant efficacement contre l'envahisseur. Ce sont les Résistants communistes de la 48e division de la Libération du peuple qui libèrent eux-mêmes la ville le 15 octobre 1944[15].

Après la Libération, Ohrid fait partie de la République socialiste de Macédoine, première reconnaissance officielle de l'existence du peuple macédonien slave. Dans le même sens, des conseils tenus à partir de 1943 permettent le rétablissement en 1967 d'une Église orthodoxe macédonienne autocéphale, dont le siège est à Ohrid[16].

Pendant la seconde moitié du XXe siècle, la ville devient un grand centre touristique, grâce à ses richesses culturelles et naturelles. La parc national de Galitchitsa est créé en 1958 et la région est classée au Patrimoine mondial de l'Humanité en 1979. Lors du conflit de 2001 en Macédoine, la ville est le siège des négociations entre les chefs rebelles albanais et le gouvernement, qui aboutissent le 13 août 2001 à la signature des accords d'Ohrid.

Héraldique

Les armes modernes d'Ohrid

Le blason de la ville d'Ohrid représente un bateau navigant sur le lac devant la forteresse de Samuel. Depuis que la ville est classée par l'UNESCO, l'or remplace l'argent et les armes sont placées dans l'emblème du Patrimoine mondial, un carré qui symbolise les constructions humaines, entouré d'un cercle qui évoque la nature[17].

Les armes traditionnelles d'Ohrid se blasonnent ainsi :
D'azur à cinq fasces ondées d'argent en pointe, chargée d'un vaisseau de même, le tout surmonté par un château ouvert à cinq tours d'argent.

Démographie

Selon le dernier recensement, effectué en 2002, la municipalité d'Ohrid comptait alors 54 380 habitants. Depuis, elle a cependant fusionné avec une autre municipalité, celle de Kosel, qui était beaucoup plus petite et comptait en 2002 1 759 habitants. Ohrid, dans ses dimensions actuelles, comptait donc à la même date 55 749 habitants, ce qui en fait la septième municipalité la plus peuplée de Macédoine.

Le groupe ethnique le plus important est constitué par les Macédoniens slaves, qui représentent 85 % de la population. Ils sont suivis par les Albanais, 5,9 %, puis par les Turcs, 4 %. Les Roms, Serbes, Valaques, et les habitants n'appartenant à aucun de ces groupes forment 4,2 % de la population.

Économie

l'hôtel Donco

En tant que capitale touristique de la République de Macédoine, Ohrid compte un nombre très important d'hôtels et de restaurants. Les touristes sont attirés par les nombreux sites archéologiques, les monastères, la vieille ville, les paysages uniques, la nature et le lac d'Ohrid.

La municipalité vit également grâce à la pêche, le lac d'Ohrid est par ailleurs le refuge de poissons endémiques tels la truite d'Ohrid, très estimée. Les forêts, nombreuses dans les montagnes, sont également exploitées, bien que la présence du parc national pose des règles d'abattage très strictes.


Malgré ces activités, le niveau de vie moyen est plutôt faible. En 2001, selon la Banque mondiale, le produit intérieur brut par habitant s'élevait à 1 678 $ dans la région d'Ohrid[3] alors que la République de Macédoine connaît une moyenne de 8 400 $ en 2007[18]. Le produit intérieur brut de la région augmente cependant depuis plusieurs années[3].

Le tourisme a beaucoup souffert de l'isolement du pays et des problèmes économiques qu'il a connu depuis son indépendance, en 1992. Ainsi, les hôtels d'Ohrid a vu reculer leur nombre de nuitées de 70 % entre 1991 et 2004[3].

Lieux et monuments

Vieille ville

Fouilles autour des églises de Plaochnik

La vieille ville est dominée par l'imposante forteresse de Samuel, qui est assise sur l'une des deux collines de la cité. Sa muraille, longue de trois kilomètres, était autrefois ouverte par trois portes, dont seule la Porte Haute subsiste. Cette forteresse, mentionnée pour la première fois en 209, abritait de nombreuses constructions telles que des magasins et des citernes, qui lui conféraient un rôle résidentiel. Lors de l'arrivée des Turcs au XVe siècle, les habitants ont progressivement délaissé la forteresse et sont venus s'installer dans la plaine.

La trame urbaine de la ville basse, constituée de rues et de ruelles étroites et sinueuses, remontant au Moyen Âge, est bien préservée. Il reste de nombreuses maisons des XVIIe siècle, XVIIIe siècle et XIXe siècle. Toutes possèdent des façades blanches et sont disposées de manière à ménager, pour chacune, la vue sur le lac ainsi que l'accès à la lumière du soleil.

À proximité de la Porte Haute se trouve le théâtre antique, construit par les Grecs et transformé en arène par les Romains. Il a été détruit par un tremblement de terre au VIe siècle et des bas-reliefs ainsi que des pierres de construction ont été réemployés dans divers monuments postérieurs. Il accueille aujourd'hui divers spectacles.

Annonciation dans l'église Saint-Clément (début XIVe siècle)

Dans la partie ouest de la forteresse se trouve le monastère Saint-Pantaleimon et les églises de Plaochnik, construites à l'emplacement du monastère de Saint-Clément. L'église Saint-Clément, construite en 2002, renferme un atrium romain et divers autres vestiges du monastère primitif, ainsi que le tombeau du saint, placé en 916. Elle contient de grandes fresques réalisées en 1378[19]. L'église Saint-Clément fut agrandie de nombreuses fois jusqu'au XVe siècle, lorsqu'elle a été convertie en mosquée. Non loin se trouvent les ruines d'une une vaste basilique du Ve siècle, elle conserve d'immenses fresques illustrant notamment des paons s'abreuvant à une source sacrée.

Sur un promontoire au-dessus du lac, à l'extrême ouest de la vieille ville, est construite l'église Saint-Jean de Kaneo, qui date du XIIIe siècle. Elle a cependant été dégradée du XVIIe siècle au XIXe siècle, lorsqu'elle était laissée à l'abandon.

La cathédrale Sainte-Sophie, située dans la partie basse de la ville, fut au Moyen Âge le siège de l'archevêché d'Ohrid. Elle a été construite au XIe siècle à l'emplacement d'une église paléochrétienne et des coupoles ont été ajoutées au XIVe siècle. Les Turcs l'ont ensuite transformée en mosquée puis en entrepôt et elle fut finalement restaurée en 1912 puis dans les années 1950.

La maison Robev, qui abrite le musée national

L'église Saint-Clément-Sainte-Vierge-Perivleptos a été construite sur l'une des deux collines de la vieille ville en 1295. Lorsque la cathédrale fut transformée en mosquée, c'est elle qui accueillit l'archevêché. En face de cette église se trouve la galerie des Icônes, qui conserve des œuvres datant du XIe siècle au XIXe siècle. Non loin se trouve un musée de manuscrits slaves et plusieurs petites églises médiévales toutes décorées de fresques.

Le musée national d'Ohrid, installé dans la maison Robev, édifice caractéristique du XIXe siècle, est un des plus vieux musées du monde. Il a été fondé en 1516 et rassemble un grand nombre d'objets trouvés lors de fouilles archéologiques dans les environs. Le Néolithique et la période romaine sont particulièrement présents.

Aux alentours

Le monastère Saint-Naum vu depuis le lac

En haut d'une falaise du lac d'Ohrid, près de la frontière albanaise, se trouve le monastère Saint-Naum. Son église, construite par le saint en 900, a été détruite pendant la période ottomane et remplacée par une construction du XVIe siècle, coiffée d'une coupole du XVIIIe siècle. Le monastère est entouré par 45 sources, qui déversent dans le lac d'Ohrid l'eau du Prespa.

Dans les montagnes, se trouvent de nombreuses petites chapelles rupestres, décorées de fresques. La plus célèbre est la chapelle Saint-Érasme, construite près de la nécropole éponyme, dont les fresques datent du XIIIe siècle.

Le parc national de Galitchitsa est un cadre naturel exceptionnel par sa faune et sa flore.

Notes et références

  1. Wilkes, J. J. The Illyrians, 1992,ISBN 0-631-19807-5,Page 273: "... The provincial capital Scodra and Dyrrhachium were seats of the metropolitans, and there were bishops at Lissus, Doclea, Lychnidus (Ohrid),
  2. (en)Park of Galicica - Landscape
  3. a , b , c , d , e  et f (en)UNESCO - Report about the Lake Ohrid watershed region
  4. (en)Park of Galicica - Geology and Hydrology
  5. (en)Ohrid Saint-Paul the Apostle Airport
  6. a , b , c , d  et e (en)The arrival of the Slavs - History of Ohrid
  7. a  et b (en)Prehistorical and classical monuments of culture - History of Ohrid
  8. a , b  et c (en)Lychnidis - History of Ohrid
  9. a , b , c , d , e , f  et g (en)Samuel's empire - History of Ohrid
  10. a , b , c  et d (en)Fall under Turkish rule - History of Ohrid
  11. a , b  et c (en)The revival - History of Ohrid
  12. (en)The Ilinden insurrection
  13. a  et b (en)Ohrid during the Balkans Wars - History of Ohrid
  14. (en)Emergence of socialist ideas - History of Ohrid
  15. (en)World War II - History of Ohrid
  16. (en)Macedonian autocephalous othodox church - History of Ohrid
  17. (en)Centre du Patrimoine mondial - World Heritage emblem
  18. CIA - The World Factbook, 2007
  19. (en)The church of Old Saint-Clement - History of Ohrid

Voir aussi

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Liens internes

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