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Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
Pour les articles homonymes, voir MRAP.
Logo de Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuplesContexte général Champs d'action action politique, lutte contre les discriminations Zone d'influence France Fiche d’identité Forme juridique association à but non lucratif Fondation 1949 Structure comités locaux, fédérations, siège central Siège central 43 bd Magenta
75010 ParisPersonnage(s) clef Charles Palant, Albert Levy, Mouloud Aounit Financement Privé et public Slogan « Tous pas pareil
et tous égaux »Site internet http://www.mrap.asso.fr/ Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) est une association française non gouvernementale qui se définit comme un moyen de revendication pour « l'égalité des droits entre tous les citoyens »[1]. Cet objectif était présent dès la fondation de l'association dans ses statuts[N 1].
Par un arrêté du Ministère de la jeunesse et des sports du 21 avril 1983, le MRAP est agréé comme « Association nationale d'éducation populaire ». Il est doté du statut consultatif auprès de l'ONU et est membre de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH)[2].
Présentation générale
Positionnement
L'action du MRAP s'exerce notamment en faveur de migrants, demandeurs d'asile, immigrés légaux ou illégaux, Roms, Tsiganes et gens du voyage, Juifs, Français d'origine étrangère, des homosexuels et des femmes immigrées. Le MRAP soutient les sans-papiers, et milite contre certains éléments de la politique immigratoire de la France et de l'Union européenne.
Il intente des actions contre ce qu'il considère être de la discrimination raciste dans le travail, le logement, les loisirs[3]. Le MRAP se déclare pour une paix juste et durable au Proche-Orient, les démocrates iraniens, les actions contre la peine de mort aux États-Unis et en Chine surtout, le soutien à toutes les victimes innocentes des violences politiques.
Il organise chaque année une « semaine d'éducation contre le racisme » dans des établissements scolaires. Il participe, notamment avec la Ligue des droits de l'Homme (LDH), à des campagnes sur la citoyenneté et milite pour le droit de vote des étrangers, et communique à ce sujet ses positions[4].
Liens avec d'autres mouvements
Ce mouvement a pris part à la création de l'Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne (ATTAC), et en est membre à ce titre. Il fait partie du Réseau éducation sans frontières (RESF), de Migreurop[5], de l'European network against racism[6], et à ce titre participe à une réflexion globale, avec d'autres associations, sur les droits de l'homme[7].
Mouloud Aounit, président du MRAP, est conseiller régional d'Île-de-France, élu tête de liste Alternative citoyenne sur une liste d'union avec le PCF dans la Seine-Saint-Denis, et a soutenu la candidate communiste Marie-George Buffet à l'élection présidentielle de 2007, sans pour autant avoir sa carte au Parti communiste.
Historique
1949-1977 : Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et pour la paix
Articles détaillés : Mouvement national contre le racisme et Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme.Le 22 mai 1949, le MRAP a été créé par des membres du Mouvement national contre le racisme (MNCR), de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), et du mouvement des Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI)[8] ainsi que par de diverses personnalités telles que le peintre Chagall. Il prend le nom de « Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et pour la paix ».
Positions contre le réarmement de l'Allemagne
De 1950 à 1954, le MRAP participe activement aux campagnes contre le réarmement de l'Allemagne en organisant des rassemblements, des délégations auprès des députés[réf. nécessaire]. En 1951, il participe à la vaste campagne de pétitions contre l'arme atomique qui prend le nom d'appel de Stockholm[réf. nécessaire]. Le 13 décembre 1951, il organise à l'Hôtel Moderne une conférence contre le réarmement allemand et se rend à l'ONU pour y porter une résolution. Le 9 mars 1953, le MRAP organise, toujours à l'Hôtel Moderne, une réunion contre la reconstitution de l'armée allemande ou Wehrmacht. Le 9 mars 1954, sous l'égide de son Président Maître Léon Lyon-Caen, il tient un meeting contre le réarmement allemand. En août 1954, à la veille du vote sur la Communauté européenne de défense, une délégation du MRAP se rend à l'Assemblée nationale pour demander de s'y opposer[9].
Actions contre l'antisémitisme
Dans les dix années qui suivent la libération de la France, il y a un renouveau des formations à caractère raciste, notamment par le biais de nombreuses publications (L'Époque, Le Nouveau Prométhée, Aspects de la France, Paroles Françaises)[10],[11].
Le MRAP cherche tout d'abord, à utiliser le droit existant pour lutter contre la diffusion des idées racistes mais il complètera son action par du lobbying juridique en vue du renforcement de la législation existante[réf. nécessaire].
Collaboration contre le racisme
Le MRAP cherche aussi à développer une solidarité entre les associations de lutte contre le racisme. Dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29 septembre 1975, des attentats sont commis contre les deux fils du Président de la LICRA, Jean-Pierre Bloch. Le MRAP condamnera ces attentats.[12]
Le samedi 18 et le dimanche 19 octobre 1975 a eu lieu la conférence annuelle « Neï Press » (« Presse nouvelle » en yiddish). Le MRAP, par l'intermédiaire de son Président Pierre Paraf, y participera.[13]
La Justice comme arme contre le racisme
Le 10 février 1951, par exemple, Aspects de la France, hebdomadaire de l'Action française de tendance royaliste est condamné en première instance à 35 000 francs français de l'époque pour la diffusion d'articles antisémites. L'amende sera portée à 50 000 francs en appel.
Le 18 janvier 1955, Aspects de la France est à nouveau condamné pour avoir attaqué Pierre Mendès France sur sa judéité ; la 17e chambre du tribunal correctionnel de la Seine condamnera Pierre Boutang, alors gérant du journal, à 100 000 francs français d'amende. L'amende sera portée à 500 000 francs en appel le 3 mai 1955, notamment pour « la persistance des prévenus dans leur diffamation ».[14]
Le Droit comme arme contre le racisme
Déjà en février 1949, dans la revue Droit et Liberté qui deviendra la revue du MRAP trois mois après, Daniel Bess préconise d'engager des poursuites judiciaires contre le Mouvement socialiste d'unité populaire (ou MSUF qui deviendra le Parti républicain d'unité populaire), un groupuscule nazi qu'il suspecte d'être la vitrine légale d'un groupe responsable de plusieurs attentats antisémites dans des magasins à Paris.[réf. nécessaire] Mais les limites de la loi sont là car les textes sont difficiles à appliquer et sont insuffisants. Le MRAP accuse les publications d'extrême droite de profiter de cette faille juridique.
À la suite de divers procès[15], le MRAP entame une campagne pour obtenir l'interdiction de la presse antisémite. En mai 1952, il diffuse auprès d'un large public une liste de brochures antisémites. Le MRAP accuse en septembre 1952 Charles Maurras, leader de l'Action française de réclamer dans Aspects de la France, un statut pour les juifs[16],[17]. Le MRAP demande alors à ses adhérents d'écrire et d'envoyer des pétitions au juge d'instruction du Palais de Justice de Paris pour que Maurras soit le plus rapidement poursuivi devant les tribunaux. Maurras sera effectivement inculpé.
« La loi Pleven »
Apologie du racisme dans la France d'après-guerre
Fraternité Française, en juin 1961, a publié un article de Pierre Poujade attaquant un candidat du 9e arrondissement de Paris. Le MRAP jugea l'article antisémite et saisit le Procureur de la République qui intentera un procès. En décembre 1961 paraît un second article dans Fraternité Française intitulé « Le régime et les juifs. Pierre Poujade inculpé d'antisémitisme. Un comble ! », dans lequel Pierre Poujade accuse le MRAP d'exciter la haine raciale et attaque l'association pour diffamation. Le procès est jugé à Limoges en octobre 1962, où Pierre Poujade et Fraternité Française sont alors condamnés chacun à 2 000 nouveaux francs[réf. nécessaire]. Pierre Poujade et le directeur de Fraternité Française font appel, et en mars 1963, la Cour d'appel annule le jugement de première instance et se range aux arguments de l'avocat de Pierre Poujade selon lequel l'article incriminé ne s'attaquait pas à tous les juifs, mais à une personne en particulier (le candidat aux élections dans le 9e arrondissement de Paris).
En novembre 1963, Marc Augier, un ancien collaborateur sous l'occupation de la France par les Allemands, publie sous le pseudonyme de Saint-Loup une apologie de la Luftwaffe. Le MRAP et des associations de résistants et de déportés demandent en vain l'intervention du Ministère de l'intérieur[réf. nécessaire], invoquant l'interdiction d'apologie de crimes de guerre. Mais le Parquet ne s'estimera pas compétent[réf. nécessaire].
En mars 1964, le négationniste Paul Rassinier nie dans Rivarol sous le pseudonyme de Jean-Pierre Bermont l'existence des chambres à gaz[réf. nécessaire] (la mortalité dans les camps de concentration serait due selon lui aux prisonniers qui se volaient la nourriture). Attaqué pour diffamation, il est jugé et condamné en octobre 1965 ; ce sont les résistants qui ont dû faire la preuve, témoignages à l'appui, de leur honnêteté[réf. nécessaire].
En novembre 1965, éclate l'« affaire de Bagneux ». Une adolescente prétend avoir été violée par quatre Nord-Africains, puis dément trois jours plus tard[réf. nécessaire]. Le journal d'extrême-droite Minute décrit alors les Maghrébins comme des brutes sanguinaires[réf. nécessaire] et se lance dans une campagne contre « la criminalité des Nord-Africains ». A la suite d'une plainte de deux Algériens, le procès débute en juin 1967 mais la plainte sera jugée irrecevable, y compris en appel.
En juin 1969, la revue du MRAP Droit et Liberté détaille l'argumentaire raciste d'un journaliste de Minute, Pierre Desmaret. Ce dernier poursuivra le MRAP pour diffamation, mais sera débouté[réf. nécessaire].
En 1959, Léon Lyon-Caen, alors Président du MRAP, rédige un projet qui est envoyé à tous les députés et les sénateurs, mais il restera longtemps sans suite[réf. nécessaire].
L'action du MRAP pour la création d'une loi interdisant l'apologie du racisme
Dès sa création, le MRAP a exprimé la nécessité selon lui d'une loi pour réprimer le racisme et pour permettre aux associations de se constituer partie civile.
En 1959, Léon Lyon-Caen, alors Président du MRAP, rédige un projet qui est envoyé à tous les députés et les sénateurs, mais il restera longtemps sans suite[réf. nécessaire].
À chaque élection législative, le MRAP envoie ses propositions de loi aux députés et aux sénateurs. Il demande une extension des poursuites à toutes les formes de discrimination et de diffamation, la dissolution des groupes fascistes, et la possibilité pour les associations de se constituer partie civile. Le MRAP fait signer des pétitions et continue d'envoyer sans succès ses propositions aux parlementaires (notamment en 1963 et 1966, après l'« affaire de Bagneux »)[réf. nécessaire].
Le 7 janvier 1971, dans le contexte de l'« affaire du Latin musique »[18], une délégation du MRAP est reçue par le Premier ministre Jacques Chaban-Delmas et lui demande que la proposition de loi contre le racisme soit inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée. Même si cette proposition n'a pas été suivie d'effet, l'année 1971 a été décrétée année internationale contre le racisme et la France a ratifié la même année la Convention de l'ONU sur l'élimination de toutes les formes de discriminations raciales de 1965.
La loi contre le racisme est finalement examinée par l'Assemblée nationale le 7 juin 1972. La LICRA demandera dans un projet concurrent déposé au sénat que seules les associations reconnues d'utilité publique puissent se porter partie civile ; le MRAP propose que seules les associations ayant plus de cinq années d'existence puissent le faire. C'est finalement cette dernière option qui sera choisie et le 22 juin 1972, après plus de 20 ans, le MRAP obtient une loi contre le racisme, dite « loi Pleven ». Elle sera complétée par la suite, notamment par la « loi Gayssot », qui étend l'application des poursuites au négationnisme.
Soutien aux migrants dans l'après-guerre
Les guerres coloniales et le recours à une main d'œuvre immigrée durant les « Trente Glorieuses » ont changé les données de la lutte contre un racisme qui prenait des formes diverses. Raymond Sarraute, Secrétaire général du Comité français pour la défense des immigrés dénonce en 1953 « le cycle des persécutions contre les immigrés qui se développe en France depuis 5 ans et qui constitue, avec notre politique coloniale, l'un des plus tristes aspects de la politique française de l'après-guerre »[19].
Le MRAP en collaboration avec la journaliste Madeleine Jacob réussit à piéger un hôtel du 2e arrondissement qui refusait des logements sur des critères de faciès[20].
Cette situation préoccupe le MRAP dès sa création.[réf. nécessaire] Dans les « journées contre le racisme, l'antisémitisme et pour la paix » qui suivent la création du Mouvement, la référence au sort des travailleurs migrants est constante.
À partir des années 50, le magazine du MRAP, Droit et Liberté publie plusieurs reportages qui expliquent les raisons qui poussent les migrants à quitter leur pays et qui dénoncent les conditions d'accueil en France. C'est essentiellement l'immigration des Maghrébins qui est étudiée puisqu'elle est majoritaire[21]. Des bidonvilles commencent à apparaitre à Nanterre, où vivent près de 8 000 Maghrébins, population la plus en proie à l'oppression à l'époque, notamment en raison des revendications pour une « Algérie libre et indépendante » qui accroissent la répression ; des camps d'internement où s'exerce la répression politique des Algériens sont ouverts sur le territoire métropolitain dès 1959[22].
De par l'intention de ses objectifs, lesquels s'opposent par définition au colonialisme, le MRAP se positionnera en faveur des victimes de l'occupation coloniale de l'Algérie.[réf. nécessaire] Des campagnes se développent dans des journaux comme France Dimanche, Le Parisien Libéré, et l'Aurore[23]. Le MRAP accuse dès 1951 ces journaux d'organiser des campagnes contre les Maghrébins, et d'imputer à eux seuls les phénomènes de délinquance. Dès le 12 octobre 1961, le MRAP émet un communiqué dans lequel il exprime qu'en « "conseillant de la façon la plus pressante" aux "Musulmans d'Algérie" de s'abstenir de circuler la nuit de 20h30 à 5h30, (...) on institue, en fait et contrairement au droit français, un véritable couvre-feu pour un seul groupe de citoyens déterminés par leur confession et leur lieu de naissance présumé. »[24]
Après 1977 : Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
Le changement de nom
Entre 1971 et 1979, le MRAP aurait recensé selon lui 104 crimes à caractère raciste. Le mercredi 27 octobre 1971, Djellali Ben Ali, agé de 15 ans, est assassiné au 53 rue de la Goutte d'Or à Paris (18e arrondissement) par le gardien de son immeuble, Daniel Pigot. Le MRAP lancera un appel intitulé : « Le racisme tue en France ».[25] Cette affaire suscite une mobilisation importante, dont celle de Jean-Paul Sartre et Michel Foucault.[26] Le meurtrier, Daniel Pigot, est finalement condamné à deux ans de prison ferme (juin 1977).
Le 28 novembre 1972, Mohammed Diab, 32 ans, est tué au commissariat de Versailles par le sous-brigadier Robert Marquet[27], qui sera finalement inculpé pour homicide involontaire. Maître Gisèle Halimi, avocate du MRAP, affirmera que cet homicide est à caractère raciste : la chambre d'accusation de Cour d'appel de Paris prononcera un non-lieu en 1980[28].
En juin 1973, le ministre du Travail et des Affaires sociales, M. Gorse, annonce la suppression de la concordance entre permis de travail et titre de séjour. Le ministre annonce également le renforcement du contrôle de l'immigration. La circulaire Fontanet inaugure l'ensemble des lois qui seront prises dans les décennies suivantes pour empêcher l'entrée des immigrés en France. Le MRAP les étudie avec beaucoup d'attention. Maître George Pau-Langevin[29] écrit régulièrement pour le MRAP des articles où elle décortique ces projets et en explique les conséquences.
Fin 1973, 35 000 immigrés ont déposé des demandes de régularisation comme les y autorisait la circulaire Fontanet, alors que le solde migratoire était de 105 000 personnes en 1972. Pour le MRAP : « Tout se passe comme si l'objectif visé n'était pas fondamentalement le contrôle de l'immigration mais des immigrés, facilitant à moindre frais l'utilisation de cette main-d'œuvre. »[30]. « À origine sociale égale, écrit l'historien Gérard Noiriel, les fils d'immigrants ont plus de chance d'être ouvriers et moins de chance d'être employés que les nationaux. Le même constat vaut pour les femmes. »[31]
Fin août 1973, un déséquilibré mental, Salah Bougrine, blesse mortellement un chauffeur de bus. A la suite d'une campagne de presse violente[32], sept algériens sont assassinés à Marseille dans les jours qui suivent l'enterrement du chauffeur[réf. nécessaire]. Le gouvernement algérien suspend officiellement l'émigration car la sécurité de ses ressortissants n'est plus selon lui assurée[réf. nécessaire]. Le MRAP écrit à l'ambassade d'Algérie pour exprimer sa compréhension.
En janvier 1974, le journal d'extrême droite Minute titre : « Dehors les Algériens ! Ils n'ont plus leur place chez nous après le coup de force des pirates du pétrole. »[33].
En mars 1975, le MRAP élabore un projet de loi contre ce qu'il estime être des expulsions arbitraires. À l'époque, un étranger entré régulièrement sur le territoire français et titulaire d'un titre de séjour peut être expulsé s'il « constitue une menace pour l'ordre ou le crédit public ». Quand une expulsion est prononcée, il faut deux ans avant que le cas soit réexaminé et le cas échéant, que la personne puisse revenir. Malgré certains arrêts du Conseil d'État, le sort des étrangers reste entre les mains des autorités politiques.
Les policiers sont confrontés par les déclarations du ministre de l'Intérieur Poniatowski, qui affirme sans aucune preuve dans un bulletin du ministère confidentiel de juillet 1976 que les immigrés sont responsables de plus de crimes que les Français.[34] Le MRAP rédige un argumentaire en dix points en réponse aux affirmations du ministre. Il organise à Saint-Denis une Semaine de l'immigration.
L'année suivante, sous l'impulsion notable de son Secrétaire général Albert Lévy, le MRAP cesse de signifier Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et pour la paix pour devenir le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples.
Le changement de nom du MRAP reste encore aujourd'hui l'objet de débats passionnés. Pour certains, le retrait du terme « antisémitisme » signifie l'abandon de cette lutte, tandis que pour d'autres le changement de nom n'est qu'un signe de l'engagement du MRAP aux côtés des victimes de tous les racismes. « Les organisations nées dans le cadre de la Résistance, écrit l'historien Gérard Noiriel, principalement le MRAP, ont en effet joué un grand rôle pour inscrire le combat contre l'antisémitisme dans une perspective plus vaste de lutte contre le racisme colonial, en étroite relation avec le mouvement ouvrier. »[35]
Actions contre l'antisémitisme
- Le 16 octobre 1981, Robert Henri Petit, le secrétaire de l'ancien commissaire aux affaires juives est condamné à un an de prison avec sursis et 20.000 francs français de l'époque. Il avait attaqué dans une revue qu'il éditait à Argenteuil Simone Veil, Michel Debré, des juifs, et les habitants de l'État d'Israël. Le MRAP et la LICRA s'étaient portés partie civile.[36]
- Le 22 mars 1982, Mark Frederiksen, ex-dirigeant du groupe néo-nazi « FANE » a été condamné suite à une plainte du MRAP à 6 mois de prison avec sursis et 6.000 francs français de l'époque pour apologie de crimes de guerre, provocation à la haine et à la violence raciale, diffamation et injures raciales. Il avait repris dans la revue « Notre Europe » la thèse du négationniste Robert Faurisson selon laquelle les chambres à gaz n'avaient pas existé. Il avait déjà été condamné pour les mêmes faits en 1980 et 1981.[37]
- En avril 1996, le MRAP porte plainte contre le journal de rue Le Réverbère, pour provocation à la haine raciale et à la discrimination. Dans le numéro du 17 février, le MRAP relève « des digressions antisémites calomniant l'ensemble des professions juridiques » dans un article signé de Georges Mathis, directeur de la publication. Celui-ci s'y interroge sur l'implication « des personnes de confession juive dans l'absence d'indépendance de la justice ».[38]
- En mars 2000, 13 juifs iraniens sont incarcérés par le régime iranien pour un prétendu espionnage au profit d'Israël et des États-Unis. Ils encourent la peine de mort. Le CRIF suivra l'affaire de très près et agira, en France, pour que ces treize juifs puissent être sauvés. Le MRAP apportera son entier soutien au CRIF dans cette démarche, ainsi que la LICRA, SOS Racisme, de nombreuses organisations d'avocats et de magistrats, dont le barreau de Paris.[39]
- Alain LBihel, employé à l'usine nucléaire de la Cogema à La Hague (Manche), a comparu, lundi 15 novembre 1999, devant le tribunal correctionnel de Paris, poursuivi pour « injure raciale » par le MRAP qui lui reproche d'avoir dit, lors d'une manifestation en marge de la visite du candidat Verts aux élections européennes, Daniel Cohn-Bendit à Cherbourg : « Avec quoi, les Allemands vont-ils faire brûler leurs centrales ? Avec des Juifs ? ».[40]
- MRAP proteste contre l'enregistrement, au Journal officiel du 25 novembre dernier, d'une association intitulée " Amnistie nationale pour les internés et les victimes de la loi Gayssot ", qui se donne pour objet d'" ouvrir un débat contradictoire sur la question des chambres à gaz homicide durant la seconde guerre mondiale ". Le MRAP se déclare " stupéfait par cette légalisation officielle de la propagande négationniste " et demande " la dissolution de cette association ". Il indique qu'il a, à cette fin, " interpellé le ministère de l'intérieur ", " saisi l'ensemble des groupes parlementaires " et " initié une procédure ", le 10 décembre, devant le tribunal de grande instance de Fontainebleau, " afin qu'il soit procédé à l'annulation de ladite association ". Saisissant le ministère de l'intérieur et la justice, Le MRAP s'indigne de l'enregistrement d'une association " négationniste " au " Journal officiel , Paris, Le Monde, 01.01.93.
Le racisme sur Internet
- Le lundi 13 juillet, le MRAP dépose plainte contre la société Yahoo! « tant qu'elle n'aura pas moralisé ses services ». Yahoo vendait des armes ornées de croix gammées[réf. nécessaire]. Plusieurs associations antiracistes, dont le MRAP, poursuivent en justice le géant américain de l'Internet, accusé notamment de donner accès à un site de vente aux enchères sur lequel figurent des objets à la symbolique nazie (Le Monde du 26 juillet). Le juge des référés doit rendre sa décision dans cette affaire le 11 août.
- Le MRAP appelle le 31 juillet 2001 à une manifestation qui appelle au boycott de la société Yahoo, notamment pour y avoir vendu des armes recouvertes d'insignes nazis.[41]
Soutien aux migrants et demandeurs d'asile
Action dans le cadre de Migreurop
- Le MRAP a soutenu le 16 juillet 2004 l'action de Migreurop "Cap Anamur, cap au pire : l’Europe contre l’asile se fait sous nos yeux"[42]
- Le 25 mars 2005, le MRAP soutenu à nouveau l'action de Migreurop "L’Italie expulse des boat-people, l’UE ferme les yeux"[43]
- En avril 2006, le MRAP a participé à l'action Migreurop "La « réinstallation » contre le droit d’asile".[44]
- Le 22 août 2007 s'est ouvert à Agrigente en Italie le procès de sept pêcheurs tunisiens qui ont recueilli à leur bord 44 migrants dont l’embarcation allait sombrer. En tant qu'association soutenant le réseau migreurop en France, le MRAP a participé à la mobilisation européenne de soutien aux pêcheurs tunisiens en soutenant la manifestation organisée par la FTCR (Fédération tunisienne pour une citoyenneté des deux rives) devant l'ambassade d'Italie à Paris le 7 septembre 2007. « Auparavant, les navires de sauvetage italiens et maltais, tout comme d’autres bâtiments de pêche, avaient refusé de les prendre à leur bord, « effet tragiquement palpable des intimidations croissantes » dont ils font l’objet, explique le Mrap. »[45]
Lobbying contre une rue Richepanse
Le MRAP a produit des actions de lobbying pour le changement de nom de la rue Richepanse (général qui rétabli l'esclavage en Guadeloupe en 1802) en rue du Chevalier Saint-Georges, dans le Ier arrondissement de Paris[46].
Soutien aux femmes immigrées, iraniennes et afghanes
- Le 1er octobre 2001, par la présence de ses militants et de Mouloud Aounit, le MRAP participe à la manifestation organisée par l'association Negar-soutien aux femmes afghanes afin de protester contre le sort des femmes afghanes sous le régime des Talibans. La manifestation réunira 5000 personnes et plusieurs autres personnalités et organisations y participeront : Brice Lalonde (Génération Écologie), Halima Boumédienne, députée européenne des Verts, des sœurs de la Grande Loge féminine de France, l'association Mix Cité, Alain Lipietz et Noël Mamère, le PCF, la CGT, le Groupe des Dix, la FSU notamment.[47]
- Le 8 mai 2001, Mouloud Aounit, alors Secrétaire général du MRAP, publie dans L'Humanité une tribune en soutien aux femmes afghanes intitulée : « Ils devront répondre de ce crime contre ton humanité ».[48]
Soutien au mouvement lesbien-gay-bi-trans
- En 1996, Mouloud Aounit sera présent à la Gay Pride et y représentera le soutien du MRAP.[49] Il participera tous les ans au nom du MRAP à la Marche des fiertés.
- Le 8 juin 2004, le MRAP en tant que Mouvement et Mouloud Aounit en tant que personnalité soutiendront l'appel "Contre l’extrême droite homophobe : solidarité avec les antifascistes inculpés !"[50]
- Le MRAP soutiendra et appuiera depuis le début de cette lutte toutes les démarches de lobbying des associations de lutte contre l'homophobie afin que ces associations puissent se porter partie civile contre les actes et les paroles homophobes[51]
Les violences policières
Le terme « violences » est entendu ici aussi bien comme étant physiques que morales. Les faits seront classés par la suite dans deux sous-titres correspondants à ce type de violences.
- Vendredi 21 et samedi 22 octobre 1988, le MRAP et le SNAPC (premier syndicat chez les inspecteurs de police) organisent un colloque « Justice et police face au racisme ».[52] Christian Naijeon, du SNAPC, déclare : « L'image que beaucoup de policiers se font du MRAP : "c'est une organisation qui s'empresse à la moindre occasion de les persécuter" »[53]. « Attitude courageuse, écrit Libération : le SNAPC et la CFDT-Police étaient tout seuls face aux magistrats du syndicat de la Magistrature et aux avocats du syndicat des Avocats de France, des personnels pénitentiaires de la CFDT, CGT, de la FEN, et des membres des organisations antiracistes. Les débats auraient pu tourner à la partie de boxe entre les policiers et les autres. Chacun a balayé devant sa porte. »[53]. Les associations, les magistrats et les avocats soulignent l'importance des crimes racistes en France, tandis que les policiers se plaindront des politiques qui ne prévoient pas des termes déontologiques aux lois qu'ils votent. « Être obligé de garder dans des commissariats des étrangers, sans structures pour les accueillir plusieurs jours, conduit les policiers à reporter leur mauvaise humeur contre l'administration sur celui qui gêne »[53]. Selon Thierry Spizer : « Quand un directeur de prison organise un tabassage de détenus maghrébins ou distribue des tracts racistes, des briquets du front national à l'intérieur de sa taule, déclare Thierry Spizer de la CFDT Justice, il n'y en a pas beaucoup qui bavent. »[53]. Les organisations décident de se revoir et de mener des actions ensemble.
- Début 1994, Mme Ben Brahim se présente au commissariat d'Aubenas (Ardèche) pour déposer une plainte suite à l'agression de son mari par un forain et son hospitalisation pour une fracture du crâne. Les policiers répondent à Mme Ben Brahim que son mari doit venir lui-même déposer la plainte. Le comité local du MRAP est sollicité par Mme Ben Brahim et les militants locaux mettent quatre jours pour que la plainte soit finalement enregistrée. Nadia Kurys, alors Présidente du Comité local d'Aubenas et Vice Présidente du MRAP depuis 2004, écrit le 10 février 1994 au Procureur pour dénoncer l’« inertie » des services de polices à enregistrer la plainte ; elle termine sa lettre par : « Nous osons espérer que ce n’est pas l’origine maghrébine de la victime qui a ainsi suscité l’attitude inconcevable des services de police. ». Le procureur de la République poursuit immédiatement Nadia Kurys pour lui avoir « dénoncé un fait de nature à entraîner des sanctions disciplinaires contre les services de la police nationale d’Aubenas, en l’espèce leur inertie à diligenter une enquête judiciaire, en sachant que ce fait était totalement ou partiellement inexact ». Elle encourt jusqu’à cinq ans de prison et une très lourde amende. Elle comparait le 1er février 1995 devant le tribunal correctionnel de Privas ; une pétition est lancée pour participer à un rassemblement de soutien devant le tribunal avec notamment pour signataires Jean Ferrat, Mouloud Aounit, Mgr Gaillot, Albert Jacquard, Gilles Perrault, Jack Ralite, le professeur Schwartzenberg, l’ASTI, la Ligue des droits de l’homme, la Fédération des œuvres laïques, Terre des hommes, les Amis de « Témoignage chrétien », l’Appel des cent, la FDIRP, la CGT, le SNES, la FSU, la CFDT-Santé, le PCF, le PS, les Verts.[54] Le 2 février 1995, l'Humanité écrit : « Au nom du MRAP, Mouloud Aounit, président national, s’est indigné de "l’affront qui était fait à Nadia et à tous ceux qui sont attachés aux valeurs fondamentales". Après avoir dénoncé la "brutalité" et la "nocivité" de l’arsenal que constituent les lois Pasqua, il a souligné que "l’affaire Nadia Kurys n’était pas un fait divers, mais bien un fait de société". »[55] Elle est relaxée le 1er mars 1995, mais le Procureur fait appel et Nadia Kurys comparait à nouveau, cette fois devant la cour d'appel de Nîmes, le 23 février 1996[56] Elle est finalement relaxée le 5 avril 1996[57], après deux ans d'acharnement judiciaire sur une militante des droits de l'homme qui s'est interrogée sur un déni de droit de la part des autorités policières.
- Le 27 juillet 2006, la Présidente du Comité Local du MRAP de Sarreguemines, Vice Présidente de la Fédération de la Moselle et membre du Réseau éducation sans frontière, a été arrêtée et mise en garde à vue pour avoir pris soin des deux enfants d'une famille congolaise interpellée par les gendarmes pour une reconduite à la frontière (les enfants avaient été laissés sur place par les gendarmes). Mouloud Aounit, alors Secrétaire général du MRAP, avait écrit au Ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. Nicole Mussle fut libérée devant la mobilisation citoyenne au terme légal de la garde à vue (48 heures).[58]
- Le 27 mars 1991, le jeune Damel Chettoux meurt au centre commercial de Sartrouville par des vigiles[réf. nécessaire]. Au début de l'après-midi, le MRAP déposait une gerbe de fleurs à l'endroit où était morte la victime. Une voiture de police qui passait par là a été prise à partie par plusieurs jeunes. Kamel Zouari, 28 ans, le vigile, a été inculpé dans la journée d'homicide involontaire par les juges d'instruction de Versaillles.[59] Dans la nuit du 28 au 29 mars, c'est l'émeute : des magasins et des voitures brûlent et de grands renforts de police sont amenés.[60] Le MRAP déclarera le 28 mars 1991, dans La Liberté (Lille) : « Ce drame révélé, si besoin est, d'une part la substitution au profit de sociétés privées du rôle préventif de la puissance publique et de la paix sociale, d'autre part, il illustre le déficit des lieux de vie, de rencontres, d'animations au sein de cités rongées par les exclusions.[61]. Le comité local d'Épinay se rendra le 26 mars au foyer des travailleurs immigrés pour y exprimer leur indignation.[62]
Actions contre l'apartheid
Article détaillé : Actions du MRAP contre l'apartheid.Le 5 mars 1977, Albert Levy, alors Secrétaire général du MRAP, signe une tribune dans Le Monde intitulée « Les armes de l'apartheid ». Ce sera le début d'une longue lutte du MRAP contre l'apartheid.
Prises de positions concernant le milieu scolaire
Affaires de voiles islamiques et de foulards à l'école
Article détaillé : Voile islamique en France.L'Humanité titre le 6 octobre 1989 : « Le renvoi de trois collégiennes musulmanes soulève la protestation du MRAP et de SOS Racisme. Pendant que le SNES appelle à la tolérance, l'administration annonce la reprise du dialogue avec les familles. »
Mouloud Aounit, qui venait d'être élu Secrétaire général du MRAP un mois auparavant, déclare : « Menace sur l'emploi, menace sur la santé, menace sur l'identité culturelle et maintenant menace intégriste. Le racisme commence toujours par chercher des boucs émissaires à des difficultés sociales qui ont des racines économiques et politiques. (...) Pourquoi la pratique de la religion musulmane serait-elle nécessairement intégriste, fanatique, ou intolérante ? »[63] Le MRAP publiera un communiqué dans lequel il réclamera des « moyens pédagogiques » en lieu et place des « mesures autoritaires ». « En France, déclare le MRAP, d'autres communautés manifestent leur appartenance religieuse par le port d'autres symboles, sans qu'elles fassent l'objet de sanction. »[64]
Le mercredi 25 octobre 1989, Lionel Jospin, alors ministre de l'éducation, fait à l'Assemblée nationale une déclaration saluée par le MRAP comme une déclaration « courageuse et pédagogique »[65], dans laquelle il affirme notamment qu'« en cas de blocage [avec des filles voilées], l'école doit accepter et accueillir »[66], ce qui sera une position constante du MRAP depuis l'affaire de Creil. Un éditorial de Claude Cabanes dans l'Humanité du 26 octobre 1989 critiquera néanmoins violemment la position de Lionel Jospin, accusé d'« offrir sur un plateau à la droite le brevet de défenseur intraitable de la laïcité ». Deux députés socialistes (Edmond Vacant et Jacques Lavédrine) arrivent à l'Assemblée nationale coiffés d'un foulard sur lequel est imprimé la déclaration des droits de l'homme[67] afin de protester contre le discours de Lionel Jospin[68].
Le jeudi 26 octobre 1989, le MRAP dépose plainte, par l'intermédiaire de Maître Gilbert Collard, contre Mme Vouland-Fessard, proviseur du LEP Marie-Laurencin dans le 14e arrondissement de Marseille, pour avoir refusé en cours une élève voilée, Souan Flijan[69].
Toutes ces affaires viennent relancer un climat délétère : sans discontinuer, les prises de position et analyse des médias connaîtront un déferlement incroyable pendant 7 jours. La violence des débats le disputera à la cacophonie.
L'emballement au sein du MRAP (novembre 1989)
Le MRAP n'échappe pas à des divisions internes sur la question. Comme le dit Libération du 23 octobre 1989 à propos du débat de société qui vient de s'engager, « les clivages ne recoupent pas les frontières politiques et idéologiques traditionnelles. Ils départagent ceux qui prônent l'interdiction par crainte du développement de l'intégrisme et les partisans de l'autorisation, eux-mêmes différemment motivés. ». Le 6 novembre 1989, le comité local de Marseille marque sa désapprobation avec la position nationale du MRAP (contre le port du voile mais contre les exclusions). Baya Bouhouné-Jurquet rend publique une résolution adoptée en assemblée générale par le comité de Marseille « opposé à la tolérance de toute représentativité religieuse à l'intérieur des établissements d'enseignement public. ». Selon elle, « la position adoptée par le secrétariat national dans un communiqué flagorneur soutenant la position prise par Lionel Jospin à propos du voile coranique dans les écoles, constitue une violation de l'orientation de la dernière session du bureau national. Devant cette situation, écrit-elle, je me trouve dans l'obligation d'en appeler, publiquement pour être entendue, à une convocation urgente du conseil national du MRAP. ». Elle s'étonne que le MRAP « puisse soutenir une attitude obscurantiste et sexiste vis-à-vis des femmes musulmanes. ». Tout en rappelant son origine maghrébine, elle affirme qu'elle a pu « s'affranchir du port du voile après l'avoir subi pendant quinze ans » et que « toute concession accordée à l'intégrisme ne peut provoquer un nouvel essor du racisme ». Elle affirmera à l'AFP que cette divergence avec les instances du MRAP « ne marque pas une rupture, mais simplement une discussion sur un problème sensible. » [70].
Affaire Louis Chagnon (2004)
Voir ci-dessous les controverses sur les prises de position du MRAP.
Le MRAP et l'ONU
Le MRAP est admis comme ONG auprès de l'ONU depuis 1975. Il peut introduire des témoins, à qui la parole est accordée. Ce fut notamment le cas de José Ramos Horta, dirigeant pour l'indépendance du Timor oriental, qui a reçu le Prix Nobel.
Prise de position spécifique
Très sensible aux questions internationales, le MRAP milite notamment contre l'apartheid en Afrique du Sud et le racisme anti-noir aux États-Unis. Il défend notamment le journaliste membre des Black Panthers Mumia Abu-Jamal, dont la condamnation à mort pour le meurtre d'un policier a fait débat au sujet d'une éventuelle erreur judiciaire.
En France, il continue à s'exprimer contre l'antisémitisme (bien qu'il supprime de son appellation la mention « contre l'antisémitisme »), défend les droits des travailleurs immigrés, des gens du voyage, et plus généralement toutes les formes de racisme. Il exprime un avis, son avis politique, contre l'extrême droite, la droite et même le Parti socialiste lorsque Ségolène Royal annonce son programme en matière de sécurité, estimant qu'elle se lance « dans le populisme le plus dangereux » [71]. Le MRAP s'oppose aussi à Philippe de Villiers.
En 1998, le MRAP s'est engagé comme personne morale dans la création d'ATTAC, et ainsi dans le mouvement altermondialiste.
Le mouvement concentre actuellement son action contre les lois en matière d'immigration et pour les droits des immigrés, dans la dénonciation du racisme sur internet[4] et contre le négationnisme (procès à Bruno Gollnisch). Il estime par ailleurs que l'islamophobie [5] est une forme de racisme et doit être combattue au même titre que l'antisémitisme.
L'affaire Rosenberg
Des millions[72] de manifestants à travers le monde n'ont pu empêcher que le 19 juin 1953, Ethel et Julius Rosenberg, un couple d'espions américains communistes, soient exécutés dans la prison de Sing Sing (New York, États-Unis). Ils ont été condamnés à mort durant la période du maccarthisme (campagne anticommuniste aux Etats-Unis de 1950 à 1956).
Le MRAP a été à l'initiative de la création en France du Comité de défense des Rosenberg. Le siège de l'Association pour le réexamen de l'affaire Rosenberg est encore aujourd'hui situé au MRAP mais celle-ci attend sans impatience de recevoir d'URSS les documents relatifs à l'affaire.
Prises de positions contre l'apartheid
Le MRAP s'est opposé à la politique de développement séparé des races, également connue sous le nom d'apartheid, mise en place en Afrique du Sud à partir de 1948. Après des tentatives de réformes au cours des années 70 et 80, les dernières lois du système législatif de l'apartheid furent aboli par le président Frederik de Klerk en juin 1991.
- Dès 1950, dans sa revue Droit et Liberté, le MRAP condamne l'arrivée au pouvoir du parti national en Afrique du Sud (deux ans plus tôt) et cite des extraits du livre L'Afrique du Sud cette inconnue d'Andrée Viollis.[réf. nécessaire]
- Le 2 juillet 1974, le MRAP proteste contre le jumelage de la ville de Nice avec celle du Cap[73].
- Le 29 novembre 1974, le MRAP organise une manifestation contre la venue en France des Springboks, l'équipe sud-africaine de rugby[74].
Prises de position contre le racisme antiblanc
Le MRAP est accusé par de nombreuses personnes de ne pas reconnaître le racisme antiblanc. Notamment lors des violences pendant les manifestations de lycéens en 2005, où le président, Mouloud Aounit, avait rejeté une pétition nommée « Appel contre les "ratonnades anti-Blancs" » en argumentant que « derrière ces violences, il y a des gens exclus, les violences du 8 mars sont le prolongement d'autres violences ».
Au delà de ces accusations, le MRAP reconnait et se prononce contre le racisme envers les blancs ou plus généralement les européens, notamment au Zimbabwé ou en Côte d'Ivoire. Il déclarera solennellement par exemple dans un communiqué du 13 novembre 2004[75] : « Le MRAP exprime son effroi et son dégoût devant les insupportables exactions commises par les bandes de pilleurs sur la population civile française et dénonce l’inacceptable climat xénophobe « anti blanc » entretenu par les tenants de ce concept raciste « d’ivoirité », porté et soutenu par Laurent Gbagbo. Devant cette chasse aux blancs, avec son cortège d’atrocités physiques et de blessures morales qui ont généré des insultes, des violences, des viols, le MRAP exprime sa solidarité à toutes les victimes et à leurs proches et attend que tout soit mis en œuvre pour que tous les auteurs et les commanditaires politiques de ces forfaits monstrueux soient recherchés, identifiés et fermement condamnés. »
Organisation du MRAP
Les organisations locales
Le MRAP est constitué par un siège national situé à Paris. Il s'appuie sur plus de 180 comités locaux et une vingtaine de fédérations situées dans toute la France. Les comités locaux et les fédérations sont indépendantes du siège national et ont des statuts à part[76].
Les Responsables
De sa création en 1949 au congrès de décembre 2004, le MRAP a été composé de présidents ou de présidences collégiales (rôle politique), de présidents délégués (chargés d'ester en justice), de vice-présidents (rôle politique également), et de Secrétaires généraux (généralement porte-parole du Mouvement). Au delà de 2004, le poste de Secrétaire général a été statutairement transformé en poste de Président(e), et les postes de président(e)s sont devenus des vice-président(e)s.
Les Présidents, vice-Présidents, et Présidents délégués
- 1949 - 1953 : Maître André Blumel (Président).
- 1953 - 1962 : Léon Lyon-Caen (Président).
- 1962 - 1981 : Pierre Paraf (Président), Maître Fred Hermantin (Vice-Président), Charles Palant (Vice-Président), Abbé Jean Pihan (Vice-Président).
- 1981 - 1984 : François Grémy (Président délégué), Maître George Pau-Langevin (Présidente), Charles Palant (Président), Abbé Jean Pihan (Président).
- 1984 - 1988 : Maître George Pau-Langevin (Présidente), Charles Palant (Président).
- 1988 - 1989 : Maître Roland Rappaport (Président délégué), Jacques Chevassus (Président), Pierre-Marie Danquigny (Président), Albert Lévy (Président), Maître Alain Miranda (Président), Charles Palant (Président).
- 1989 - 1996 : Jacques Chevassus (Président délégué), Pierre-Marie Danquigny (Président), Albert Lévy (Président), Maître Alain Miranda (Président), Charles Palant (Président).
- 1996 - 1998 : Jean-Jacques Kirkyacharian (Président délégué), Jacques Chevassus (Président), Maître Pierre Mairat (Président), Paul Muzard (Président).
- 1998 - 2001 : Maître Pierre Mairat (Président délégué), Alain Callès (Président - démissionnaire en 2000), Catherine Lloyd (Présidente), Paul Muzard (Président).
- 2001 - 2004 : Maître Pierre Mairat (Président délégué), Jean-Jacques Kirkyacharian (Président), Paul Muzard (Président), Bertrand Barry (Président).
- 2004 - 2008 : Mouloud Aounit.
- A partir de 2004 : le Président est l'équivalent de l'ex-Secrétaire général, et les Présidents deviennent des Vice-Présidents. Mouloud Anout est élu à ce poste avec 60% des voix exprimées.
- Au partir du Congrès de janvier 2008 : les statuts sont modifiés dans le sens de la création d'un Collège de la Présidence, composée de Bernadette Hétier, Mouloud Aounit, Renée le Mignot, tout trois porte-parole du mouvement.
Les Secrétaires généraux
- 1949 - 1950 : Maître Maurice Grynspan
- 1950 - 1971 : Charles Palant
- 1971 - 1989 : Albert Lévy
- 1989 - 2004 : Mouloud Aounit
- 2004 : Plus de poste de secrétaire général.
Controverses
Sur les prises de position
Depuis l'an 2000, des orientations du MRAP ont été désapprouvées par une partie de ses membres. Sa position en faveur de la libération pour motif humanitaire de Maurice Papon, partagée par Robert Badinter, a été critiquée. Le MRAP est ensuite revenu sur cette position.
Alain Callès (un des quatre membres de la présidence collégiale pendant presque deux ans)[77], déclarait à propos du MRAP « il est évident qu'il a abandonné dans son combat antiraciste, ses références aux principes fondamentaux qui constituaient sa colonne vertébrale. En obscurcissant les principes laïques à l'ombre du voile puis en développant le concept d'islamophobie, il ouvrait la voie à un communautarisme à l'anglo-saxonne et perdait progressivement pied avec les principes d'égalité et de citoyenneté. La citoyenneté n'est plus le combat du MRAP » (Charlie-Hebdo n° 713 du 15/2/06) Deux anciens présidents, François Grémy (Président délégué de 1980 à 1984) et Albert Lévy (Secrétaire général de 1971 à 1989) ont au contraire apporté leur soutien aux orientations actuelles du MRAP à la même période.
Sur ces points, lors du congrès de 2004, la ligne de la direction de Mouloud Aounit a été vivement contestée par un certain nombre de ses fédérations. Finalement Mouloud Aounit a été élu au poste de Président du MRAP avec une majorité de 61% des exprimés.
Le MRAP a été accusé notamment par des associations dont l'Union des Familles Laïques (UFAL) ou encore par le "Mouvement des Maghrébins Laïques de France"[78] de vouloir réintroduire un délit de blasphème, qui n'existe plus depuis la séparation de l'Église et de l'État, et d'œuvrer ainsi contre la liberté d'expression. Ces accusations ont notamment été proférées lorsque le MRAP a saisi le procureur de la République de Nanterre le 22 octobre 2003, avec la Ligue des droits de l'Homme, contre Louis Chagnon, professeur d'histoire,[79] pour avoir dicté à ses élèves les phrases suivantes : « Mahomet va se transformer en voleur et en assassin. Il va piller les caravanes de la Mecque pour se faire de l'argent, ce qui va provoquer une guerre entre les deux villes... Mahomet va imposer sa religion par la terreur. Il fait exécuter 600 à 900 juifs par jour. »[80]; le MRAP cessa ses poursuites lorsque Louis Chagnon reçut un blâme[81] et quitta l'enseignement « de son propre chef »[79]. Le jugement de la 17e chambre du TGI de Paris du 24 mars 2005 « relèvera, principalement, que les qualificatifs de "voleur" ou d'"assassin" ou encore le mot de "terreur", relèvent exclusivement d'un jugement global de disqualification et non de l'énoncé des faits. »[82] Louis Chagnon sera à nouveau débouté par la 11e chambre de la Cour d'appel de Paris le 9 novembre 2005. Mais le blâme est finalement annulé le 26 mars 2008 par le tribunal administratif de Paris, qui condamne en outre l'État à verser 1000 euros à Louis Chagnon au titre des frais irrépétibles, statuant que « comme l’énonce l’arrêté attaqué la vérité historique des propos relatés n’est pas contestée ; que, par ailleurs, la provocation imputée à M. Chagnon n’est pas établie ; que, dès lors, quelle qu’ait pu être la maladresse commise par le requérant, et pour regrettable qu’elle fût, M. Chagnon est fondé à soutenir qu’il n’a pas commis de faute disciplinaire ». Sa demande d'indemnisation a en revanche été rejetée comme irrecevable, faute de demande préalable adressée à l'administration[83][84].
Le MRAP a également poursuivi en justice, sans obtenir gain de cause, avec la Ligue française pour la défense des droits de l'Homme et du citoyen et des associations musulmanes, l'écrivain Michel Houellebecq[85], celui-ci ayant déclaré : « La religion la plus con c'est quand même l'islam ».
Le président du MRAP, Mouloud Aounit, déclare [86] dans une réaction aux propos de Jean-Marie Le Pen [87]: « la liberté de blasphémer et la liberté d'ouvrir le champ au racisme doit être condamnée avec la plus grande fermeté ». Mouloud Aounit précisera notamment le 10 février 2006 sur le site du Nouvel Observateur : « Après les propos de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz et le doute qu’il a émis sur le nombre de juifs exterminés, j'ai estimé que cette déclaration était une offense blasphématoire à la mémoire des victimes de la Shoah. Le sens que je donnais à blasphème, c'était le caractère sacré de la protection de cette mémoire. C'est cela qui a été transféré en campagne. ».[88].
En 2004, lors du débat sur le port du voile islamique dans les établissements publics français, le MRAP soutient les sœurs Levy, filles d'un des avocats du mouvement, lycéennes qui refusent d'enlever leur voile dans le lycée Henri Wallon à Aubervilliers. Il est alors sujet à d'autres critiques qui l'assimilent à un mouvement pour l'unique défense et de prosélytisme de l'islam. Au journal de France 2 le 6 janvier 2005, Mouloud Aounit intervient sur le cas d'élèves exclus de la cantine parce qu'ils avaient refusé de manger des plats non "hallal" et il suggère que les élèves puissent avoir le choix entre plusieurs plats. Cette intervention a été aussi jugée par des détracteurs comme un autre signe de la dérive du MRAP vers un communautarisme musulman [89].
Selon Caroline Fourest, « une certaine gauche tiers-mondiste confond volontiers la libre critique de la religion musulmane (ses excès intégristes, sexistes ou homophobes) avec du racisme sous prétexte d’ " islamophobie " »)[90]. Néanmoins, lors d'un procès en octobre 2007 dans les Vosges opposant une responsable de gîtes ruraux et une femme voilée, Caroline Fourest estima qu'à l'inverse l'opposition au port du voile pouvait, dans certains cas, avoir des motivations politiques « racistes », la femme refusant qu'une autre porte le voile (Mme Truchelut) fût défendue par un avocat de Philippe de Villiers (un des avocats de la femme voilée étant Michel Tubiana, qui plaidait pour la Ligue des droits de l'Homme)[90]. Grégoire Bouvier, avocat de la Licra, déclarera à l'occasion de ce procès : « Le tribunal ne s'est pas laissé abuser par les arguments pseudo-féministes et pseudo-laïcs avancés par Mme Truchelut. Ces arguments sont un faux-nez derrière lesquels on retrouve un comportement raciste. »[91]
Le mouvement a participé en 2003 à une conférence avec l'islamologue Tariq Ramadan au Forum Social Européen à Ivry sur Seine (Mouloud Aounit était à la tribune, avec cinq autres responsables d'associations, dont la Ligue des droits de l'Homme[92]; le Forum social européen regroupait une centaine d'autres organisations). Selon l'essayiste et journaliste Caroline Fourest, c'est Tariq Ramadan qui aurait apporté au mouvement le concept de lutte contre l'islamophobie pour faire condamner le blasphème et les critiques de l'islam en France[93]. Selon Caroline Fourest, la section de Paris du MRAP aurait pris la défense de Tariq Ramadan[94] à la suite de son article controversé sur notamment certains intellectuels juifs [95]. Michel Tubiana, alors Président de la Ligue des droits de l'homme, déclarera : « Ma judéité m'a protégé. Personne n'a osé me traiter d'antisémite. La haine de soi, ça va comme ça. Mouloud [Aounit], lui, s'est fait taper dessus. Il en a pris beaucoup plus parce qu'il est arabe. »[96].
En 2006, suite à la publication des Caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten dans le journal France-Soir, le MRAP est la principale association avec l'Union des organisations islamiques de France (faisant partie du CFCM) à porter plainte contre ce journal[97]. Répondant à des internautes inquiets de ce qu'ils perçoivent comme une dérive identitaire et religieuse, Mouloud Aounit répond: « J’estime que le droit au blasphème fait partie intégrante de cette exigence démocratique ». [98] Cette notion de lutte contre l'islamophobie promue par Mouloud Aounit est contestée au sein même du mouvement et a provoqué des conflits et des démissions de membres estimant qu'il s'agit d'une « rhétorique communautariste et éthniciste[99] ». Emmanuelle Le Chevallier, ancienne présidente de la fédération de Paris estime que « ce concept va à l'encontre du principe d'universalité et confond défense de l'homme et défense d'une religion ».
Pour Gérard Kerforn, président de la fédération des Landes, la promotion de ce concept d'islamophobie est « un tiers-mondisme primaire, qui conduit à tolérer dans les religions dites "des pauvres" ce que l'on n'aurait pas toléré pour d'autres religions ».[100]Fiammetta Venner et Caroline Fourest reprochent des liens entre le MRAP et des associations musulmanes, dont certaines comptent en leur sein des prédicateurs intégristes ou des "antisémites notoires" [101]. Le 7 novembre 2004, la CFDT, la CFTC, la CGT, l'UNSA, la FCPE, la FSU, l'Union syndicale Solidaires, la LDH, la Ligue de l'enseignement, et le MRAP ont organisé une campagne intitulée Vivre ensemble libres, égaux et solidaires, qui a compté parmi ses dizaines de signataires l'UOIF [102] (organisation représentant selon la politologue Fiammetta Venner « la mouvance intégriste de l'islam » et dont l'idéologie se base sur des « relents d'antisémitisme, fatwas belliqueuses, financements douteux »[103]). Caroline Fourest adresse aussi ces reproches à la LDH, mais pas aux autres organisations [104].
Les divergences avec SOS Racisme
Du fait des positions du MRAP en ce qui concerne ce qu'il appelle la « lutte contre l'islamophobie » et le conflit du Proche-Orient, le mouvement a eu de fortes et parfois vives divergences avec SOS Racisme.
Le 23 novembre 2003, Malek Boutih alors encore président de SOS Racisme déclare à propos du MRAP : « Il faut dire, par exemple, que si je prends la société française que je connais, il y a des formes d’antiracismes différentes : il y a celui du MRAP qui défile aux cris de "Mort aux juifs", celui de la Ligue des droits de l’homme qui écrit le texte justifiant la présence de Tariq Ramadan au FSE. Mais, il y a aussi celui de SOS Racisme qui lui organise des débats contre l’antisémitisme et qui l’assume. »[105] Le MRAP a porté plainte contre Malek Boutih, les cris incriminés ayant été prononcés par des éléments incontrôlés en marge de la manifestation. Le 14 septembre 2006, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a décidé de condamner Malek Boutih pour diffamation à l’encontre du MRAP. Il devra, comme le MRAP l’avait demandé, verser un euro de dommages et intérêts pour le MRAP, 1 000 euros d’amende, et 2 500 euros au titre de l'article 475-1 du code pénal. Cette condamnation a été confirmée par la Cour d'appel de Paris le 27 juin 2007.
En février 2006, suite au meurtre crapuleux fondé sur des préjugés antisémites d'Ilan Halimi, une manifestation est organisée en mémoire du jeune juif assassiné, à l'appel de SOS Racisme, de la LDH, de l'UEJF et de la LICRA et avec la participation de partis politiques UDF, UMP, PS, Les Verts et le MPF. Le MRAP retire son soutien à cette manifestation, au motif de « la participation annoncée du Front national [...] et celle du MPF de Philippe de Villiers. [...] Le soutien de ces deux organisations d’extrême droite met en lumière le caractère ambigu de cette manifestation et son instrumentalisation politique. »[106] Interviewé par le journal 20 minutes à ce sujet, le vice-président de SOS Racisme Patrick Klugman déclare que de la part du MRAP « cet argument est crapuleux » et qu'il « n’est pas nouveau qu'il y a un malaise au sein de ce mouvement sur les questions de l'antisémitisme ». Le vice-président de SOS Racisme dit aussi se réserver « le droit d’attaquer le MRAP et son dirigeant, Mouloud Aounit, en diffamation ».[107] Ce qui ne sera jamais fait.
Au sujet de l'antisémitisme, Maya Vigier, membre du conseil d'administration du MRAP, estime qu'au sein du mouvement « au prétexte de ne pas les stigmatiser, on ne peut plus parler du racisme antisémite en banlieues ». [108]
Affaire Robert Redeker
Robert Redeker est un professeur de philosophie qui a écrit un article critique sur l'islam, le coran et Mahomet[109]. Il a exprimé l'idée que l'Islam est une religion de violence et de haine, contrairement aux autres religions. Il a été menacé de mort dans un mail d'insultes et vit désormais caché. Le MRAP et Mouloud Aounit ont à la fois critiqué les propos du philosophe et condamné les menaces de mort à son encontre[110],[111]. Lors d'un débat télévisé (« L'Arène de France » le 25 octobre 2006 sur France 3), M. Aounit a associé M. Redeker à Ben Laden dans un même rejet[112].
Contestation de Mouloud Aounit et de ses positions au sein du mouvement
Suite à ses diverses prises de positions concernant l' "islamophobie" et les actions engagées dans ce sens (comme dans l'affaire des caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten), le président Mouloud Aounit est de plus en plus contesté au sein même du mouvement. En mai 2007, 26 membres du mouvement dont plusieurs membres du Conseil National signent un appel considérant que Mouloud Aounit ne représente pas « les valeurs universalistes et laïques » du MRAP et estiment qu'il utilise une « rhétorique communautariste et éthniciste » [113].
Gérard Kerforn, Emmanuelle Le Chevallier, Horiya Mekrelouf, René Meyer, Didier Poupardin, Yves Loriette, Anne Savigneux, Maya Vigier et Nadia Kurys, membres du Conseil National du MRAP entendent signifier par cet appel qu'ils ne reconnaissent plus Mouloud Aounit comme le président du mouvement. Gérard Kerforn avait déclaré : « Nous craignons que le Mrap ne s'égare sur une voie qui n'est pas la nôtre celle de la défense d'une religion ».
Cette contestation s'est intensifiée quand Mouloud Aounit s'est déclaré candidat au mandat de député dans la 3e circonscription de Seine-Saint-Denis en tant que "candidat des populations issues de l'immigration". Ces membres du Conseil National ont considéré cette candidature « incompatible avec la présidence d'un mouvement qui repose sur des valeurs universelles » et ont donc demandé sa démission[113]. En 2008, le MRAP est à nouveau la cible de nombreuses attaques dans la presse, notamment de l'hebdomadaire Marianne et du magazine Le Courrier de l'Atlas (mensuel des Maghrébins de France) qui reprochent à la direction du mouvement un communautarisme et une confessionalisation de la question antiraciste[114].
Publications du MRAP
- MRAP, Chronique du flagrant racisme, Éditions la Découverte, Paris, 1984 (ISBN 2-7071-1453-7).
- Pierre Paraf[115], La France de l'affaire Dreyfus, Paris, Droit et liberté, 1978 (ISBN 2-900-213-10X).
- Collectif, Chronique d'un combat inachevé (50 ans contre le racisme), éd. Le temps des cerises/MRAP 1999 ; livre édité à l'occasion du 50e anniversaire du MRAP
- Marie-Agnès Combesque, Racisme, de l'injure au meurtre, éd. Syros/MRAP, 1996
- Jeunes Israéliens et Palestiniens ensemble contre l'occupation et pour la paix, MRAP
Notes et références
Notes
- ↑ « [L'objectif de l'association est de] lutter contre le racisme, c'est-à-dire toutes discriminations, exclusions, restrictions ou préférences, injures, diffamations, provocations à la haine ou aux violences, à l'encontre d'une personne ou d'un groupe de personnes en raison de leur appartenance ou de leur non-appartenance, réelle ou supposée, à une prétendue « race », une ethnie, une nation, une culture ou une religion déterminées. ». Ses statuts affirment aussi que le MRAP « entend contribuer à prévenir et à réprimer les crimes contre l'humanité, les génocides leur apologie ou leur contestation (...), [et] entend favoriser l’amitié entre les peuples par la connaissance mutuelle, la compréhension entre les personnes d'origines différentes, afin de contribuer au dialogue des cultures et à la paix mondiale. ». Source : Statuts nationaux du MRAP, adoptés au Congrès de Bobigny le 5 décembre 2004 sur Comité nancéien du MRAP, 5 décembre 2004. Mis en ligne le 15 août 2006, consulté le 27 octobre 2007
Références
- ↑ Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples, « Qu'est-ce que le MRAP ? », p. accueil. Consulté le 27 octobre 2007
- ↑ Voir notamment « M. Pierre-Bloch reconduit à la Présidence de la Commission nationale consultative des Droits de l'homme », dépêche AFP, Paris, 15 février 1989.
- ↑ Quelques affaires dans lesquelles le MRAP s'est porté partie civile :
- AFP, « Quatre mois avec sursis pour la propriétaire d'un gîte qui avait refoulé des femmes voilées » sur http://www.google.fr/, 9 octobre 2007, Google. Consulté le 1er novembre 2007
- JDD, « Qui en veut au paysan kabyle ? » sur http://www.lejdd.fr/, 14 Octobre 2007. Consulté le 1er novembre 2007
- ↑ Voir la campagne Votation citoyenne, organisée par la Ligue des droits et à laquelle le MRAP participe, notamment en mettant des urnes dans ses permanences pour faire voter sur l'octroi ou non de ce droit aux résidents étrangers.
Voir notamment : LDH, « Appel à Votation citoyenne, tous résidents, tous citoyens, tous égaux » sur http://www.ldh-france.org/, 2006. Consulté le 1er novembre 2007 - ↑ Site de Migreurop
- ↑ [1]
- ↑ Par exemple « Pour son anniversaire, la Déclaration des droits de l'homme mérite bien un lifting », Libération, Paris, 10-11 décembre 1988.
Article où sont notamment détaillées les propositions du MRAP pour faire évoluer les droits de l'homme en rapport avec la Déclaration universelle des droits de l'homme [ lire en ligne ].
Le MRAP insiste plus particulièrement sur le droit d'être jugé équitablement (article 10 de la déclaration), sur le droit d'asile (article 14), sur le droit à la nationalité (article 15), sur le suffrage universel et la démocratie représentative (article 21). - ↑ Gérard Noiriel, Immigration, antisémitisme et racisme en France (XIX-XXe siècle), Fayard, coll. « Nouvelles Études Historiques », Paris, 28 février 2007 (ISBN 2213630011), p. 489-494
- ↑ MRAP, Chronique d'un combat inachevé, Le Temps des cerises, ISBN 2-84109-186-4 ; informations recoupées par des journaux Droits et libertés d'époque (années 1950)
- ↑ Pour le contexte de l'époque voir : Anne Grynberg, « Des signes de résurgence de l’antisémitisme dans la France de l’après-guerre (1945-1953) ? », dans Les Cahiers de la Shoah « Survivre à la Shoah : Exemples français », no 5, 2001/1, p. 171-223 (ISSN 2251694072) [texte intégral (page consultée le 1er novembre 2007)]
- ↑ Pour un exemple de publication raciste de l'époque dans laquelle le directeur du journal sera condamné à 100 000 francs français d'amende : « La médecine française envahie par les métèques. », dans L'Époque, 1947
- ↑ Encart, Le Monde, Paris, 2 octobre 1975.
- ↑ « « Presse Nouvelle » : conférence nationale à Paris », dans L'Humanité, 21 octobre 1975
- ↑ Jacqueline Costa-Lascoux, Andrée Francisci, Manfred Imerglik, Albert Lévy, Martine Mehl, George Pau-Langevin, Francis Pudlowski, Bruno Ryterband, pour le MRAP, Chronique du flagrant racisme, Éditions la découverte, 1984, pp. 10-11.
- ↑ Celui de l' association des médecins d'origine étrangère contre L'Époque en mars 1949. Celui intenté par l' Association des anciens internés et déportés juifs et par l'Union des engagés volontaires et anciens combattants juifs contre Aspects de la France qui affirmait, notamment, que les juifs « sont responsables de quelques-unes des pires conséquences de cette guerre de 1939 ».
- ↑ Voir MRAP, Chronique d'un combat inachevé, Éditions le Temps des cerises, Paris, 1999, p. 23.
- ↑ De manière plus générale, Charles Maurras a également eu des propos contestant la lutte contre le nazisme. Voir le discours à l’Assemblée nationale du 11 avril 1952 de Pierre-Henri Teitgen.
- ↑ une brasserie du Boulevard Saint-Germain à Paris qui s'entête à refuser de servir des noirs.
- ↑ Raymond Sarraute, De la Libération à la répression. Étude sur la situation des immigrés en france, Paris, Ed. du Comité français pour la défense des immigrés, 1953. Cité dans Gérard Noiriel, Immigration, antisémitisme et racisme en France, Fayard, Paris, p. 518.
- ↑ Marcel Manville, Les Antilles sans fard, L'Harmattan, Paris, 1992, 271 p. (ISBN 978-2738414892)
- ↑ Gérard Noiriel, Immigration, antisémitisme et racisme en France, Fayard, Paris, 502 p..
« Entre 1946 et 1954, la population étrangère n'a pratiquement pas augmenté. Le nombre des Belges, des Polonais, et des Espagnols est même en recul. Celui des Italiens a progressé de 10% (50 000 personnes). La seule hausse spectaculaire concerne les Algériens, dont le nombre, multiplié par dix, est passé de 22 000 à 210 000. (...) Beaucoup de chefs d'entreprise préfèrent recruter des travailleurs algériens plutôt que des étrangers car ils sont moins exigeants sur le plan salarial, moins impliqués dans les grèves (...). »
- ↑ Voir notamment L'immigration : l'installation en métropole des populations du Maghreb (de Pascal Blanchard, Eric Droo, Driss El Yazami, Pierre Fournié et Gilles Manceron) et Le crime : violence coloniale en métropole (de Jean-Luc Einaudi), in' Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire, Culture impériale, 1931-1961, Éditions Autrement, Collection Mémoires, Paris, 2004, pp. 213-235.
- ↑ Guillaume D'Hoop, Les Algériens acteurs des faits divers pendant la guerre d'Algérie (extrait), Mémoire de maîtrise d’histoire sociale, sous la direction de Michel Pigenet, Université Paris I Panthéon Sorbonne, 2001, 205 pages
- ↑ Il y a trente cinq ans... le 17 octobre 1961, Dossier de Presse, Octobre 1996, Archives de MRAP. Communiqué reproduit dans Le MRAP stigmatise les mesures discriminatoires frappant les musulmans, La Presse nouvelle, 21 et 22 octobre 1961. Voir également Le Monde du 26 octobre 1961.
- ↑ Qui a tué Djellali, Droit et liberté, n°308, décembre 1971, p. 7, article de Jacques Desmoulins
- ↑ Cf. l'encadré 1971 : l’affaire Djellali, « La question immigrée après 68 », Michelle Zancarini-Fournel, Professeur d'histoire contemporaine IUFM de Lyon in « Immigration : trente ans de combat par le droit », Plein Droit n° 53-54, mars 2002.
- ↑ Cf. « Fragments du singulier, archive du collectif », Philippe Artières, Historien, chargé de recherches au CNRS, in « Immigration : trente ans de combat par le droit », Plein Droit n° 53-54, mars 2002. [2]
- ↑ Cf. [3] Le président de la Cour d’assises des Yvelines, M. Bernard Daeschler, a prononcé le huis-clos, à la demande de la partie civile, dès l’ouverture vendredi du procès de Mourad Diab, L'Humanité, 18 mai 1991.
- ↑ Présidente du MRAP de 1981 à 1988. élue députée en 2007.
- ↑ Cf. 50 ans contre le racisme : Chronique d'un combat inachevé, sous la Direction d'Albert Levy (Secrétaire général du MRAP, 1971-1989), Édition le Temps des Cerises, p. 86.
- ↑ Gérard Noiriel, Immigration, antisémitisme et racisme en France, Paris, Fayard, p. 529.
- ↑ Le Méridional écrit par exemple : « Nous en avons assez. Assez des voleurs algériens, assez des casseurs algériens, assez des fanfarons algériens, assez des trublions algériens, assez des syphilitiques algériens, assez des violeurs algériens, assez des proxénètes algériens, assez des fous algériens, assez des tueurs algériens. » (27 août 1973)
- ↑ Début 1974, l'OPEP avait restreint ses livraisons de pétrole aux États-Unis et aux Pays-Bas. On rend la population arabe généralement coupable de la crise économique qui a lieu en France. De grandes entreprises, prétextant la crise « créée » par l'OPEP, annoncent qu'elles ne renouvèleront pas leur contrat avec des travailleurs étrangers. Pour le MRAP, cette argumentation spécieuse cache non seulement des licenciements, mais contient un fond raciste évident.
- ↑ Cf. note confidentielle envoyée à tous les préfets et cotée « CAC 19950493 ». Son article 6 précise par exemple «Pour l'immédiat, le gouvernement a décidé d'interrompre temporairement le recrutement de nouveaux travailleurs étrangers ainsi que l'admission des familles. ». Cité dans "Suspendre l'immigration" : " 1974 " passé au crible d'une sociologie de l'(in)décision, par Sylvain Laurens, LaSSP – GTMS (EHESS). Voir le texte intégral de l'analyse.
- ↑ Maurice Winnykamen, "Grandeur et misère de l'antiracisme", Tribord, 2007; Gérard Noiriel, Immigration, antisémitisme et racisme en France, Fayard, 2007, p. 678.
- ↑ Le secrétaire de l'ancien commissaire aux Affaires juives condamné pour diffamation, Le Havre Livre, Le Havre, 17 octobre 1981.
- ↑ Marc Fredriksen de nouveau condamné, Centre Presse, Poitiers, 23 mars 1982 ; Encart dans l'Yonne Républicaine, Auxerre, 23 mars 1982 ; Le néo-nazi Mark Fredriksen de nouveau condamné, La Marseillaise, Marseille, 23 mars 1982.
- ↑ Voir le MRAP porte plainte contre le journal de rue Le Réverbère, pour « provocation à la haine raciale et à la discrimination », Le Monde, Paris, 23 avril 1996.
- ↑ Voir Le CRIF s'inquiète du sort des treize juifs iraniens accusés d'espionnage, Le Monde, Paris, 5 avril 2000
- ↑ Alain Bihel poursuivi pour « injure raciale » par le MRAP, Le Monde, 17.11.19999.
- ↑ le MRAP a appelé au boycott de la société Yahoo !, Paris, Le Monde, <- reference à remplacer ou à détailler ->
- ↑ Voir http://www.migreurop.org/article583.html
- ↑ Voir http://www.migreurop.org/article791.html
- ↑ Voir http://www.migreurop.org/article915.html
- ↑ Voir Emprisonnés pour avoir aidé des migrants, Politis, Paris, jeudi 6 septembre 2007 (http://www.politis.fr/Emprisonnes-pour-avoir-aide-des,1816.html). Voir aussi Des associations tunisiennes réclament la libération des pêcheurs interpellés en Italie, dépêche Associated Press, Paris, 7 septembre 2007
- ↑ Date ? Cf. article Bertrand Delanoë, rubrique « Toponymie ».
- ↑ Voir À Paris, 5 000 personnes manifestent pour soutenir les femmes afghanes, Le Monde, Paris, 2 octobre 2001.
- ↑ Lire la tribune sur le site de l'Humanité, 8 mai 2001
- ↑ Voir La Gay Pride ou la grande fête pour le contrat d’union sociale, L'Humanité, Paris, 24 juin 1996 (http://www.humanite.fr/1996-06-24_Articles_-La-Gay-Pride-ou-la-grande-fete-pour-le-contrat-d-union-sociale)
- ↑ Voir par exemple : http://solidarite.samizdat.net/article1.html
- ↑ Voir par exemple le communiqué du MRAP du 23 juin 2003 intitulé Soutien à la Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans.
- ↑ Voir Flics et MRAP : même combat contre le racisme, Libération, Paris, 24 octobre 1988; Le policier, le magistrat, et l'immigré, L'Humanité, Paris, 14 octobre 1988; Un colloque "Justice et police face au racisme" à Paris, Dépêche Agence France Presse, 17 octobre 1988; L'avenir en garde à vue, La Croix, paris, 18 octobre 1988.
- ↑ a , b , c et d Flics et MRAP : même combat contre le racisme, Libération, Paris, 24 octobre 1988.
- ↑ Quand le procureur cite le MRAP à comparaître, L'Humanité, Paris, 31 janvier 1995. http://www.humanite.fr/1995-01-31_Articles_-Quand-le-procureur-cite-le-MRAP-a-comparaitre. Voir aussi Nadia Kurys refuse l’arbitraire, L'Humanité, Paris, 31 janvier 1995
- ↑ Nadia Kurys devant les juges, L'Humanité, Paris, 2 février 1995. http://www.humanite.fr/1995-02-02_Articles_-Nadia-Kurys-devant-les-juges
- ↑ Cf. Nadia Kurys victime du devoir, L'Humanité, Paris, 21 février 1996. http://www.humanite.fr/1996-02-21_Articles_-Nadia-Kurys-victime-du-devoir
- ↑ Nadia Kurys reconnue dans son droit, L'Humanité, Paris, 6 avril 1996. http://www.humanite.fr/1996-04-06_Articles_-Nadia-Kurys-reconnue-dans-son-droit
- ↑ Voir par exemple http://actu.fsu.fr/spip.php?article307
- ↑ Sartrouville : des jeunes parmi les nouveaux vigiles de la cité des Indes, Corse Matin, Bastia, 19 mars 1991. Voir Sartrouville : baisse de tension, Charente Libre, Angoulême, 29 mars 1991. Voir aussi Sartrouville s'enflamme, 29 mars 1991. Voir aussi On ne tourne pas la page, La Liberté, Lille, 29 mars 1991.
- ↑ Sartrouville : une nuit de violence, Dernières nouvelles d'Alsace, Strasbourg, 29 mars 1991. 'Sartrouville : apaisement et dialogue, La Liberté de l'Est, Épinal, 29 mars 1991. Nouvelle émeute, Le Maine Libre, Le Mans, 29 mars 1991. Encore une nuit chaude, Éveil de la Haute Loire, Le Puy, 30 mars 1991. Sartrouville après l'émeute", Le calme après les vifs incidents, La voix du nord, Lille, 28 mars 1991, Divergences entre le maire et le Préfet, La voix du Nord, Lille, 28 mars 1991. Sartrouville : violents incidents entre jeunes et forces de l'ordre, Nice Matin, Nice, 29 mars 1981. Sartrouville : des jeunes parmi les jeunes vigiles de ma cité des Indes, Le Var, Toulon, 29 mars 1991. Regain de violence à Sartrouville, Nord Éclair, Roubaix, 29 mars 1991.
- ↑ Des réponses urgentes, La Liberté, Lille, 28 mars 20990.
- ↑ "Solidarité, Actualité, Drancy, 5 avril 1991. Hier : de violents incidents entre jeunes et forces de l'ordre à Sartrouville, Nord Littoral, Calais, 19 mars 1991 ; Sartrouville : l'apaisement, Vaucluse matin, Avignon, 29 mars 1999. L'apaisement, Sud Ouest, Bordeaux, 29 mars 1991.
- ↑ L'Humanité, 6 octobre 1989, « Au nom de la laïcité ».
- ↑ Le Monde, samedi 7 octobre 1989, « Les réactions ».
- ↑ Le Bureau exécutif du Parti socialiste contestera néanmoins la position de Lionel Jospin. Cf. Le Monde, vendredi 27 octobre 1989, « La position du ministre de l'éducation contestée au sein du bureau exécutif du PS ».
- ↑ Le Quotidien de Paris, vendredi 27 octobre 1989, « Tchadors : les profs refusent Jospin ».
- ↑ Le Quotidien de Paris, jeudi 26 octobre 1989, « Deux députés socialistes avec le foulard ».
- ↑ Le Quotidien de Paris, vendredi 27 octobre 1989, « Le député PS Jacques Lavédrine : "Pourquoi j'ai porté le voile" ».
- ↑ Voir plus haut. Cf. également Le Quotidien de Paris, vendredi 27 octobre 1989, « Une nouvelle plainte contre un proviseur »
- ↑ Zizanie au MRAP, le Quotidien de paris, Paris, 7 novembre 1989.
- ↑ Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples - Après les déclarations de Sarkolène Royal sur la sécurité
- ↑ L'exécution des époux Rosenberg, Le Monde, Paris, 22 octobre 2004.
- ↑ Protest, Paris, The Standard, Nairobi, 2 juillet 1974 ; Le Monde, 22 juin 1975 ; Twinning of French city with Cape Town attacked, Daily news international, 3 juillet 1974.
- ↑ Tract. Archives du MRAP, 43 boulevard Magenta, 75010 Paris. Parmi les signataires : CFDT, CGT, SNEP, SNES, FSGT, Jeunesses socialistes, Jeunesses communistes, Jeunes radicaux de gauche, UNEF, PCF, PS, PSU, CIMADE, etc.
- ↑ « Le MRAP condamne les violences en Côte d’Ivoire »
- ↑ Afin de pouvoir effectuer plus rapidement des démarches juridiques.
- ↑ Voir plus haut pour une liste détaillée des membres de ces présidences collégiales.
- ↑ Sur le "Mouvement des Maghrébins laïcs de France", cité en soutien dans cette partie, voir le texte du MRAP « Les communautaristes en délire !... » http://web.archive.org/web/20050105082007/mrap.asso.fr/article.php3?id_article=693. Voir également « Qui tire les ficelles du « Mouvement des maghrébins laïques de France » et de la campagne calomnieuse contre le MRAP ? », par le MRAP, Paris, février 2004 : http://web.archive.org/web/20050105102957/mrap.asso.fr/IMG/pdf/doc-123.pdf
- ↑ a et b Cf. le jugement du 24 mars 2005 de la 17e chambre du Tribunal de grande instance de Paris (affaire n°0414009340), page 6.
- ↑ Cf. le jugement du 24 mars 2005 de la 17e chambre du Tribunal de grande Instance de Paris (affaire n°0414009340), page 5, qui confirme que « des parents d'élèves devaient constater que les cahiers d'écoliers comportaient, tous, les phrases suivantes » (suivent les mêmes phrases que celles citées ci-avant). Le jugement de 17e chambre du TGI de Paris poursuit : « seule [la dernière phrase] comportant des variantes et apparaissant sous la forme « Il a fait exécuter de 600 à 900 juifs par jour » sur un cahier et « 600 à 900 juifs par journée » sur un autre ».; il affirme : « En l'espèce, les propos tenus par M. CHAGNON en classe sont, pour l'essentiel, établis » (ibid., page 8). Dans une Interview de Louis Chagnon dans Le Figaro du vendredi 6 février 2004, celui-ci nie avoir dicté de tels propos, affirmant que les propos cités comme ayant été dictés seraient diffamatoires pour Louis Chagnon. Le jugement du TGI de Paris du 24 mars 2005 affirme qu'« une telle analyse des propos poursuivis ne saurait être faite sienne par le tribunal » (page 7 du jugement).
- ↑ Par un arrêté du recteur de l'Académie de Versailles du 30 janvier 2004. Cf. le jugement du 24 mars 2005 de la 17e chambre du Tribunal de grande Instance de Paris (affaire n°0414009340), page 6.
- ↑ Page 9. Le tribunal poursuit : « En tout état de cause, il n'est pas contestable que l'emploi de mots choisis tels que "voleur", "assassin", "terreur", appliqués au prophète Mahomet et donnés pour essentiels à retenir dans le cadre d'un cours sur le monde musulman dispensé à des enfants en classe de 5e, âgés d'une douzaine d'années, est chargé d'une force particulière, pour des auditeurs généralement dépourvus à cet âge d'un esprit critique personnel suffisant, ce qui a pu naturellement alarmer des parents, puis le MRAP, saisi par eux, dès lors que cette association s'assigne pour objectif, parmi d'autres, de "favoriser la connaissance mutuelle, la compréhension et l'amitié entre les personnes d'origines différentes, comme entre tous les peuples", objectif qu'un tel enseignement a pu lui paraître de nature à compromettre. » (page 9).
- ↑ TA Paris, 26 mars 2008, n° 0416085
- ↑ Article de Ivan Rioufol du 18 avril 2008.
- ↑ Jugement du tribunal correctionnel de Paris (relaxe) rendu le 22 octobre 2002.
- ↑ Au journal télévisé de 13h00 de France 3 le 13 janvier 2005
- ↑ Le MRAP assure la défense de l'islam
- ↑ Voir http://www.nouvelobs.com/forum/archives/forum_497.html
- ↑ "Grandeur et misère de l'antiracisme. Le MRAP est-il dépassé ?" de Maurice Winnykamen, éditions Tribord
- ↑ a et b Laïcité : la clarification est un combat (à propos de l'affaire d'Épinal) - Prochoix, la revue pour le droit de choisir, dirigée par Caroline Fourest et Fiammetta Venner
- ↑ Discrimination sanctionnée à Épinal, Est républicain, 10 octobre 2007.
- ↑ Étaient présents à la tribune : Tarik Ramadan , Ulla Jelpke (Allemagne), lazlo FARKAS (Rom Minorities), Svtlana SIMONOSKA (Antiwar Coalition-Macédoine), Mouloud Aounit (MRAP), Sintayeho TSEHAY (Autriche), Henri WAHLAUM (Réseau Européen de Juifs pour la Paix), et Bahija OUEZINI (FTCR). Modérateurs : Tomas Krausk (Attac Hongrie) et Madeleine Rebérioux (LDH)
- ↑ Tirs croisés, La laïcité à l'épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman de Caroline Fourest (avec Fiammetta Venner), éditions Calmann-Lévy, 2003
- ↑ Frère Tariq : Discours, stratégie et méthode de Tariq Ramadan de Caroline Fourest, éditions Grasset, Paris, 2004, (ISBN 2-246-66791-7) (page ?)
- ↑ Critique des (nouveaux) intellectuels communautaires
- ↑ Michel Tubiana, 52 ans, avocat, président de la LDH, Libération, Paris, 27 avril 2005.
- ↑ Plainte de l'UOIF, Communiqué de plainte du MRAP
- ↑ Actualités en temps réel - Forums en archive
- ↑ « Des membres du Mrap fustigent Mouloud Aounit », Le Nouvel Observateur, 24 mai 2007
- ↑ Article du Monde, 06.06.06 intitulé « L'"islamophobie" secoue le MRAP »
- ↑ Expression employée dans cet article du site Prochoix.org de Fiammetta Venner, Caroline Fourest et Moruni Turlot; http://www.prochoix.org/frameset/news_2004/sarkozyantiraciste.html
- ↑ http://www.gisti.org/doc/actions/2004/racisme/index.html. L'affiche de l'époque montre la liste des organisateurs : http://www.gisti.org/doc/actions/2004/racisme/affiche.html
- ↑ L'Express, article intitulé "La Face cachée de L'UOIF" http://www.lexpress.fr/info/societe/dossier/mosquees/dossier.asp?ida=432856
- ↑ De l'antiracisme au sarkozysme
- ↑ Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples - la haine de Malek Boutih
- ↑ Communiqué sur la manifestation suivant le meurtre d'Ilan Halimi.
- ↑ « SOS Racisme se réserve le droit d'attaquer le MRAP », 20 minutes, 24 février 2006.
- ↑ « L'"islamophobie" secoue le MRAP », Le Monde, 6 juin 2006
- ↑ Article
- ↑ Communiqué du MRAP
- ↑ Communiqué du MRAP
- ↑ desinfos.com
- ↑ a et b Des membres du Mrap fustigent Mouloud Aounit, Le Nouvel Observateur, 24/05/2007
- ↑ Article "Le Mrap au bord de l'implosion" (Le Courrier de l'Atlas) et le - droit de réponse de la direction du Mrap
- ↑ Président du MRAP de 1962 à 1981.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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