- Sing Sing (prison)
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Sing Sing est une prison américaine de l’État de New York, située à une cinquantaine de kilomètres au nord de la ville de New York, sur les rives de l'Hudson.
La prison est toujours en fonctionnement au début du XXIe siècle et sa capacité est de 1 700 prisonniers. Elle est classée comme établissement de sécurité maximum et a été le lieu, avant 2004, d'exécutions capitales.
Le nom de la prison provient du nom d'origine du village d'Ossining, où se situe la prison.
Sommaire
Histoire
Construction
En mars 1796, la décision de construire deux prisons dans l'État de New York est prise, une à Albany, l'autre dans le sud de la ville de New York. Une équipe d'inspecteurs, chargée de visiter les prisons, acheter les vêtements, le mobilier et les infrastructures, est également mis en place. Aucune prison n'est finalement construite à Albany, mais à Auburn, dont la construction à lieu en avril 1815 et l'ouverture un an plus tard.
La construction de la prison débute en 1825, sous la supervision d'Elam Lynds, directeur de la prison d'Auburn mandaté par les autorités new-yorkaises. Il s'inspire d'une prison visitée dans le New Hampshire, où le travail des détenus pour la construction est encouragé. Il choisit le lieu-dit de Mount Pleasant dans le village d'Ossining (traduisible par « pierre sur pierre », et sélectionne 100 détenus dans sa prison, afin d'extraire dans une carrière voisine le marbre nécessaire à sa construction. 20 100 dollars servent à l'achat des 130 acres de terrains.
Sing Sing au XIXe siècle
Une fois achevée, en 1826 la prison demeure autosuffisante grâce aux profits de l'exploitation du marbre. Elle est à ce titre considérée comme une prison modèle et se distingue aussi au XIXe siècle par la rigueur de ses règles de détentions, imposant la loi du silence et le port d'uniformes rayés et autorisant les châtiments corporels. Des scandales parcourent néanmoins la direction d'Elam Lynds, comme la grossesse d'une prisonnière ou encore la déterioration des conditions de vie des prisonniers. En 1861, le gouverneur de l'État est obligé d'envoyer l'armée pour réprimer une émeute.
Sing Sing au XXe siècle
Un gardien notable arrivé en 1914, Thomas Mott Osborne tente de moderniser la prison, comme le laissait supposer sa réputation et ce qu'il avait vu incognito à la prison d'Auburn. Il souhaite centrer son action sur ce qu'il appelle la Mutual Welfare Society. Un conseil d'administration élu par les détenus s'occupe de maintenir l'ordre et de punir les infractions aux lois. Au départ moqué par la presse, les résultats probants de cette expérience le conduisent à se voir félicité de toutes part. C'est alors la fin des privilèges pour les détenus influents qui corrompaient les gardiens. Certains d'eux tentèrent en vain d'attaquer Thomas Mott Osborne pour des abus et une mauvaise gestion, mais la justice prononce un non-lieu et un retour du gardien à la prison de Sing Sing.
Un autre gardien qui marque l'institution est Lewis Lawes, arrivé en janvier 1920. Il y a alors 795 détenus hommes et 102 détenues femmes. Il veille à confier des postes à des détenus modèles de confiance, comme celui de barbier. Fait notable sous son exercice, un photographe de New York Daily News cache une caméra sur sa cheville, au moment où le premier sursaut d'électricité transite par le corps de Ruth Snyder, une femme meurtrière de son mari qui avait été condamnée à mort par chaise électrique. La photo fait scandale et conduit Lewis Lawes à abandonner les méthodes les plus brutales et les abus des gardiens et surtout mettre en œuvre des réformes historiques concernant les condamnations à mort.
Sing Sing au XXIe siècle
En 1996, Katherine Vockins initie le programme Rehabilitation Through the Arts (RTA) à destination des prisonniers. Il vise à donner à certains des cours d'art dramatique, dans le but de monter des pièces et de leur offrir une formation qui pourra leur servir une fois sortis de prison. Le programme a un tel succès qu'il est étendu à cinq autres prisons new-yorkaises.
Un projet est actuellement à l'étude pour convertir la prison en musée.
Détenus notables
Directeurs et gardiens notables
Date d'entrée en fonctions Date de cessation de fonctions Nom 1826 18?? Elam Lynds 1868 18?? David P. Forrest 1??? 1913 John S. Kennedy 1913 1914 James M. Clancy 1914 1917 Thomas Mott Osborne 1920 1941 Lewis E. Lawes Dans les arts
Sing Sing fait partie des prisons qui ont marqué la culture populaire américaine.
Cinéma
- Audrey Hepburn s'y rend dans le film Breakfast at Tiffany's.
- Un personnage du film Phantom of the Paradise de Brian De Palma y est condamné à l'emprisonnement.
- Paul Vitti (Robert de Niro) y est emprisonné à la fin du film Mafia Blues.
- Dans le film Constantine, réalisé par Francis Lawrence en 2005, il est fait mention d'une chaise électrique provenant de la prison de Sing Sing sur laquelle 200 condamnés auraient été mis à mort.
- Dans le film Citizen Kane, réalisé par Orson Welles en 1941, Charles Kanes (Orson Welles) menace son adversaire politique Getty de l'envoyer à la prison de Sing Sing.
- Dans le film de Brian de Palma, L'Impasse (Cartlito's way) le personnage d'Al Pacino sort de la prison de Sing Sing au début du film.
Musique
- Serge Gainsbourg la cite dans la chanson Chez Les Yé-Yé en 1963 : « Oui à Sing-Sing je finirai ».
- Claude Nougaro lui consacre une chanson.
- Jean-Pierre Ferland a composé une chanson qui s'intitule Sing Sing. « Je sors de Sing Sing... ».
Littérature
- Un personnage de Georges Simenon y est emprisonné dans le roman policier Le Chien jaune.
Jeux vidéo
- The Kid, personnage principal du jeu Driver: Parallel Lines y est condamné pendant 28 ans pour meurtre.
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Sing Sing » (voir la liste des auteurs)
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