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Nesle
Nesle Pays France Région Picardie Département Somme Arrondissement Péronne Canton Nesle
(chef-lieu)Code Insee 80585 Code postal 80190 Maire
Mandat en coursPaul Pilot
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de Nesle Latitude
LongitudeAltitude 57 m (mini) – 82 m (maxi) Superficie 7,72 km² Population sans
doubles comptes2 500 hab.
(2006)Densité 322 hab./km² Nesle est une commune française, située dans le département de la Somme et la région Picardie.
Les habitants de cette cité se nomment les Nesloises et les Neslois.
Responsabilités territoriales : Chef-lieu de canton et siège d'une communauté de communes de plus de 7 500 habitants.
Sommaire
Origine et étymologie
Nesle tire son nom de la nielle des blés, une jolie plante à fleur (de couleur rose mauve ou bleu) qui était répandue autrefois dans les champs de céréales. La nielle bénéficie désormais du statut d’espèce protégée. Et au cours de son histoire, la ville au Xe siècle, se nomme Néele, puis vers la moitié du XIIIe siècle, Néelle.
- Nèle en picard (la nielle des blés).
- Néel ; "Marécageux" en celtique. Auparavant la rivière Ingon était un fleuve. Le niveau de l'eau, en se retirant, a laissé sur ses rives de vastes espaces de marais où les peuples d'alors établirent leurs habitations.
- Lors de la conquête de la Gaule par les Romains, Jules César déclara le latin seule langue officielle. Nesle portait alors le nom de Nigella.
Géographie
Nesle est une petite ville picarde dans la région naturelle du Santerre, située à l'Est du département de la Somme, au Sud de Péronne, à l'Est d'Amiens, à l'ouest de St-Quentin et au Nord de Compiègne.
L'Ingon est sa rivière. Cet ancien fleuve qui, jadis entourait les murailles de la ville, est aussi un affluent de la Somme et passe dans la commune.
Géo-économie
Acteur mondial en agro-alimentaire, Nesle et ses pôles d'activités se trouvent sur le tracé du Canal du Nord. Ce moyen de transport des marchandises et des biens deviendra une partie intégrante du futur Canal Seine Nord Europe dont les travaux d'aménagement débuteront en 2011 pour environ 4 ans.
Le territoire de Nesle se caractérise par un tissu économique diversifié. En plus de son potentiel agricole, son tissu industriel se distingue par sa spécialisation agroalimentaire et l'implantation de grands groupes français ou étrangers. De même, les filières caractéristiques de l'industrie picarde, à savoir les industries chimiques, la métallurgie, le textile et les équipements mécaniques y sont bien représentés. (Sources : "Autour de Nesle : un territoire rural ouvert sur l'Europe" Insee Picardie Regards, septembre 2008).
Nesle est le siège de la Communauté de communes du pays neslois. Elle a en charge la gestion d'une zone industrielle et d'un pôle d'activités composé d'un hôtel d'entreprises, d'une zone commerciale et dans un futur proche (à échéance 2014) d'une plateforme multimodale et d'un port fluvial.
La ville et son échangeur routier (rocade de contournement, dessertes des zones d'activités) sont proches des autoroutes A1 et A29.
Histoire
Nesle est une très ancienne cité gauloise et a une histoire remarquable. En effet, les seigneurs de Nesle ont grandement participé à la renommée de sa région. La ville était déjà importante sous l'occupation romaine et possédait une muraille flanquée de tours qui protégeait son cœur médiéval et ses habitations à pan de bois. En 636, la ville fût donnée en dot à Rothilde, fille du roi Dagobert. Au VIIIe siècle, à l'époque de Charlemagne, la ville tenait une place de choix en matière de fabriques de monnaie. Les pièces qui étaient frappées à Nesle étaient les "Nérets" ou "Monnaie noire". (On se servira d'ailleurs de cette monnaie, frappée dans une rue qui existe toujours - la rue de la Monnaie -, jusqu'au XVIIe siècle). Charlemagne avait à ce propos décrété que la monnaie ne serait conçue qu'en son palais. Charles le Chauve, au IXe siècle en décida autrement. Les principales villes de frappe de la monnaie furent Chalons, Narbonne, Paris, Orléans, Reims et Nesle. À la fin du XIXe siècle, plus de 11 000 pièces et médailles anciennes ont été retrouvées dans la région nesloise.
Nesle s'est illustrée par son chapitre indépendant érigé en 1021 par l'Evêque Hardouin de Croÿ, par son marquisat et aussi pour les désastres qui l'ont désolée.
Le 7 septembre 1200, eut lieu à Nesle le concile national. Avec ce concile, l'interdit (du 13 janvier 1200 suspendant toutes les activités du clergé) dont avait été frappé le royaume, fut levé par suite du mariage illégitime de Philippe Auguste (Philippe II Auguste, de la dynastie des Capétiens) avec Agnès de Méranie.
La cité a subi les pillages, les saccages, les incendies et la destruction de ces murailles. Toutefois, des fortifications subsistent aux abords de la collégiale actuelle. Nesle se releva de toutes ses désolations et devint un Comté en 1466 puis un Marquisat en janvier 1545. Cette puissante seigneurie devint même le premier marquisat de tout le royaume de France. Près de 2 000 fiefs étaient sous son contrôle.
A nouveau en août 1636, l'Espagnol Jean de Wert envahit la ville qui tenta vainement de se défendre face à une colossale armée de 40 000 hommes.
Aujourd’hui, Nesle est une ville agréable, riche de commerces et de nombreuses industries. La vie culturelle et associative y est aussi très active. La réalisation du canal à grand gabarit Seine Nord Europe marquera une étape de plus dans son développement.
Siège de Nesle en 1472
En 1467, le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire entraîne dans la révolte presque toutes les villes de Picardie. Et Nesle lui résiste. Au cours du XVe siècle, en l'an 1435, le roi de France avait cédé la cité au duc de Bourgogne par le traité d'Arras qu'il avait fait avec lui contre les Anglais. Le roi et le duc se disputent la ville. En 1470, Louis XI s'en empare à nouveau pour la céder l'année suivante au duc.
Charles le Téméraire, toujours en guerre contre Louis XI, abattit son implacable vengeance sur Nesle en juin 1472. C'est un siège mémorable, écrit en lettres de sang et de feu (Archives de la ville). Louis XI s'est vu former un complot contre lui par ce duc. Pressentant le danger, le roi de France négocia et obtint une trève avec le duc. La promesse était basée sur la remise des villes de la Somme. Mais à la mort du duc de Guienne, la ratification du traité n'a pas été réalisée. Le duc, empli de haine et de colère d'avoir été trompé (avant de tromper lui-même) lance son armée de 80 000 hommes sur la Picardie. Il passa la Somme à Bray, entra en Santerre et vint, entre autres, assiéger la ville de Nesle.
Une des rues de la ville est d'ailleurs nommée "rue du sac" ; c'est en fait le témoignage parvenu à nos jours du Sac de Nesle.
Hôtel et Tour de Nesle
Près d'un hôtel appartenant au sire Amaury de Nesle à Paris sur la rive gauche (la bâtisse portait d'ailleurs le nom de son propriétaire, l'Hôtel de Nesle), une tournelle large de 10 mètres et haute de 25 faisait partie, au début du XIIIe siècle, de l'enceinte de Philippe Auguste. Quand cette tour fut annexée par l'hôtel de Monsieur de Nesle, elle prit le nom de Tour de Nesle. Amaury de Nesle vendit la tour en 1308 à Philippe le Bel (Philippe IV de France). Après la destruction de cette tour et sur ses ruines, on frappa une monnaie du même nom.
Spécialité nesloise
La tarte à l'œillette : dessert confectionné à base de graines de pavot blanc, sorte de génoise. Autrefois à Nesle, étaient fabriqués les "coechons d'oeillette". Ces desserts au nom amusant étaient des chaussons garnis d'une farce aux graines de pavots. La tarte à l'œillette en est tout simplement issue.
Administration
'Liste des maires successifs' Période Identité Parti Qualité 1965 1971 Jacques Gronnier Divers droite 1971 1983 Jack Pinconnet Divers gauche 1983 1989 Jacques Gronnier Divers droite 1989 1996 Jack Pinconnet Divers gauche 1996 Paul Pilot Apparenté communiste Réélu pour le mandat 2008-2014[1] Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Histogramme
(élaboration graphique par Wikipédia)Lieux et monuments
- L'ancienne Collégiale romane Notre Dame du XIe siècle consacrée par Hardouin de Croÿ fut détruite en 1918, à la fin de la Première Guerre mondiale. Une nouvelle collégiale a été reconstruite en 1930. À nouveau endommagée durant la Seconde Guerre mondiale, elle n'a été rouverte aux fidèles que dans les années 1950. Elle habrite actuellement dans sa crypte des pierres tombales (inscrites aux Monuments historiques en 1993) provenant de l’ancienne Collégiale.
- Statue de Saint-Pierre, XVIe siècle, à l'intérieur de la collégiale.
- Crypte établie en 1401 par Jeanne d'Amboise (dame de Nesle, fille d'Igerber 1er, Seigneur d'Amboise) et de Marie de Flandre. (Inscrite aux Monuments historiques en 1879).
- Calvaire Saint Marcoult ; une légende révèle que le transfert de ses cendres à Nesle aurait provoqué des miracles en guérison.
- Vestiges d'un des châteaux, détruite avec la collégiale romane en 1918 et reconstruite en 1930.
- Chapelle Notre-Dame de Bon Secours érigée en 1761, rebâtie en 1869 en lieu et place d'un oratoire du XVIIe siècle.
- Hôtel de Ville (Pierre blanche et brique rouge) bâti en 1930 par l'architecte Georges Sibilot (également architecte de la nouvelle collégiale).
- Le Jeu de paume (seul vestige des fossés du nord de la vieille ville) est l'un des plus grands de la Somme. C'est en ce lieu qu'a été créée la coupe Cassel.
- La promenade des remparts ; sur l'emplacement des anciens fossés également au nord de la vieille ville.
- Stade Auffeve.
- "Le P'tit Baltar" ; ce pavillon de l'exposition universelle de 1890 à Paris a été démonté, transporté puis reconstruit à Nesle en 1900. Il abrite aujourd'hui un cabaret-spectacle.
- Place du Général Leclerc (Philippe Leclerc de Hautecloque) ; une des places de la ville de conception Art déco.
Manifestations annuelles
- Oculi ; Foire en mars. "Ouvre mes yeux" en latin. Troisième dimanche de carême dont l'introït (de la messe) commence par ce mot. Le roi Philippe V dit le Long (1291-1322) en accorda le privilège à la ville. La manifestation n'a pas de date fixe et se déroule en fonction de la date de Pâques. La date de la première Foire d'Oculi est inconnue. L'histoire retient qu'elle a été interrompue lors du sac de Nesle en 1472, rétablie en 1583 par Henri III et confirmée par Louis XIII en 1621. Le roi revint d'ailleurs séjourner à Nesle en septembre 1640, accompagné du Cardinal de Richelieu.
- Nuits celtiques de Nesle ; Festival celtique alliant concerts et fest-noz en tout début mai.
- Poulains ; Foire en fin de mois de juin.
- Saint-Pierre ; Fête également à la fin juin.
- Marché de Noël en fin d'année.
Rendez-vous sportifs
- Duathlon en novembre.
- Coupe Cassel ; Tournoi fédéral de jeu de paume créé par Jules Cassel (ancien président du club neslois) en 1929. Chaque année, le tournoi est lancé par le (ou la) plus jeune paumiste avec la lecture... du serment du jeu de Paume.
Personnalités liées à la commune
- Saint Pierre ; saint patron de la ville.
- Blondel de Nesle ; page de Richard Cœur de Lion, né à Nesle. Il parvint à faire libérer le roi d'Angleterre alors prisonnier de Léopold V de Babenberg - le Duc d'Autriche - qu'il lui permit de reprendre possession du trône convoité par Jean Sans Terre.
- Amaury de Nesle (+1180), patriarche latin de Jérusalem.
- Mars 1231. Acte notoriété établi par le chevalier Jean de Béthencourt pour garantir à tout jamais d'une vente de plusieurs pièces de terre appartenant à Symon de Coquerel, son homme lige, à l'abbesse de Beaulieu et sises sur le chemin de Béthencourt à Nesle dans le fief de Jean de Nesle, seigneur dominant ; vente effectuée par autorité seigneuriale pour liquider honorablement les dettes laissées à acquitter par ledit Symon de Coquerel (Cokerel) à ses enfants mineurs" [4].
- Ives de Nesle, Seigneur de la ville pendant presque tout le XIIe siècle. Probablement à l'origine de la "charte de la commune". Il souscrivit celle de plusieurs autres communes, notamment Noyon en 1108.
- Raoul III de Nesle, comte de Soissons (1150 - 1235) - http://genealogiequebec.info/testphp/info.php?no=23056
- Jean-Antoine Leclercq de Lannoy (1728-Moyenneville / 1812-Nesle) député des États généraux pour le Tiers état du Vermandois.
- Les Sœurs de Nesle ; Filles de Louis III de Mailly-Nesle, Marquis de Nesle et de Mailly. Louis Julie de Mailly-Nesle, Pauline Félicité de Mailly-Nesle, Diane Adélaïde de Mailly-Nesle et Marie-Anne de Mailly-Nesle furent les favorites de Louis XV. Seule Hortense-Félicité de Mailly ne partagea pas la couche du roi. Charles André van Loo, dit Carle, les choisit en 1763 pour poser pour le tableau Les Trois Grâces, actuellement au château de Chenonceau.
- René Vergelot, acteur majeur (et maire) qui a relevé la ville au sortir du premier conflit mondial.
- Germaine Vallet ; pendant la seconde guerre mondiale, cette femme a participé au parrainage de Nesle par Grasse dont elle était originaire.
Notes et références
- ↑ Liste des maires de la Somme sur http://www.somme.pref.gouv.fr, 9 juin 2008. Consulté le 15 juillet 2008
- ↑ http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
- ↑ INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- ↑ "Une charte rare et inédite de Jean de Béthencourt (1231), par Jürgen Klötgen, in : Revue Historique et Archéologique du Maine, t.CLVI, Le Mans, 2005, p. 321-330 (ill.)
Annexes
Liens externes
- Le site de la ville de Nesle
- Nesle sur le site de l'Institut géographique national
- Liste des Morts pour la France de Nesle sur Les Morts pour la France. Consulté le 15 juillet 2008
- Patrimoine à Nesle sur le site dee "Patrimoine de France"
Bibliographie
- "Nesle et ses environs" de Paul Decagny (parution de 1844, réimprimée en 1988).
- "Nesle, Histoire de ville Histoire de France" de Pierre Leroy (Tome 1 : 1996, Tome 2 : 1998).
- Xavier Hélary, « L’édition électronique du cartulaire de la seigneurie de Nesle - http://www.cn-telma.fr/nesle/ », dans Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre, novembre 2007 [texte intégral (page consultée le 13 mai 2009)]
- Regards Nesle. "Autour de Nesle : un territoire rural ouvert sur l'Europe" Insee Picardie Regards. Septembre 2008.
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