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Bray-sur-Somme
L'église Saint-Nicolas, vue depuis l'office du tourismeAdministration Pays France Région Picardie Département Somme Arrondissement Péronne Canton Bray-sur-Somme Code commune 80136 Code postal 80340 Maire
Mandat en coursMarcel Guyot
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Pays du Coquelicot Démographie Population 1 284 hab. (2006) Densité 76 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 32 m m — maxi. 122 m m Superficie 16,81 km2 Bray-sur-Somme est une commune française, située dans le département de la Somme et la région Picardie.
Sommaire
Géographie
Bray-sur-Somme est un bourg picard de la vallée de la Haute-Somme, situé sur la courbe nord d'un des méandres de ce fleuve côtier, à 29 km à l'est d'Amiens et à 17 km à l'ouest de Péronne.
La commune est entourée de collines à l’est et à l’ouest. Au sud, les marais sont traversés par la Somme. Le village fut un emplacement stratégique au cours des siècles grâce au passage entre l’Artois et la Picardie par quatre gués.
Toponymie
Braium serait attesté depuis environ 630.
Bray est un toponyme d’origine celtique braco, attesté dans une glose en ancien français signifiant « terrain fangeux », « marais ». Les termes français « brai » (au sens de "boue, goudron" ) et « braye » (terre grasse) aujourd'hui tombés en désuétude en proviennent aussi.
En 1956, Bray change de nom pour devenir officiellement Bray-sur-Somme.
Histoire
Développement de la cité
Si, en 630, Braium appartenait au domaine de l’abbaye de « Centule » (qui prendra le nom de Saint-Riquier), l'implantation gauloise et la romanisation furent confirmées par des armes, des objets divers, des monnaies trouvées lors de fouilles archéologiques.
En 868, sous le règne de Charles le Chauve, une forteresse y contrôlait déjà cette partie de la Somme en amont de Corbie et d'Amiens.
Après rachat par Hugues Capet à l’abbé Ingelard, le bourg fut rattaché à la châtellenie de Péronne.
Ayant appartenu tantôt à Péronne tantôt aux comtes de Vermandois, le fief fut acquis, en 1210, par le roi de France, Philippe Auguste, qui lui octroya une « charte communale ».
Le bourg au Moyen Âge
La ville était fortifiée à l’Ouest et au Nord par des remparts et des fossés profonds. A l’Est, un talus en terre, entouré de marais et surmonté d’une palissade en bois, longeait « les Catiches », cours d’eau se jetant dans la rivière d’Arleux et traversant en longueur le sud de Bray jusqu’au port de la Gayette. À chaque entrée de la ville, se trouvait une porte avec deux tours, des mâchicoulis et une herse ainsi qu’un pont à franchir. Ces portes étaient au nombre de quatre :
- Porte de Corbie, à l’ouest
- Porte d’Encre, au nord vers Albert
- Porte de Hurel, à l’est vers Cappy
- Porte de Wiquet, une simple poterne
Bray avait un château fort, dans la rue du Castel. Sur l’autre rive de la Somme, on pouvait apercevoir un pont-levis, une porte avec ses deux tours. Il existait sur la Somme un autre pont-levis.
Chronologie de la violence
Octobre 1359 : résistance de la garnison locale à l'assaut du duc de Lancastre.
Juillet 1373 : le duc de Warwick, repoussé, se vengea en incendiant Cappy.
1378 : attaque du duc de Buckingham.
Juin 1472 : Charles le Téméraire réduisit la ville en ruines.
1423 : Les écorcheurs ravagèrent la banlieue de la cité.
Novembre 1522 : siège des Anglais et des Germains qui pillèrent, incendièrent la ville et massacrèrent la population. La rue des Massacres porte depuis le souvenir de cette tragédie.
Septembre 1536 : le comte de Roeux incendia la ville.
1553 : saccage de la cité par Adrien de Croy.
1595 : assaut du comte de Fuentès.
Juillet 1636 : les Espagnols menacèrent la cité en tirant 600 coups de canon.
4 août 1636 : attaque des Espagnols, commandés par Jean De Werth.
1649 : les murailles furent détruites, la ville fut de nouveau incendiée par les Espagnols, une cloche fut emportée.
12 avril 1653 : lors de l'assaut du prince de Condé, la porte d’Encre fut détruite puis le bourg lui-même.
30 avril 1653 : l’église, les autres portes, le château fort furent détruits à leur tour. La ville perd alors toute valeur stratégique importante.
Épisodes plus prospères
1598 : Bray jouit d’une période de redressement économique, on y intensifia la culture de la vigne. 1680 : Louis XIV fut de passage à Bray avec sa cour.
1793 : un grand pont fut construit sur la Somme.
Première Guerre mondiale
En 1914, l’armée allemande, arrivée à Bray par la route de Proyart, se dirigea vers Amiens. Dans les premiers mois, la commune ne subit aucun dégât et n'eut à souffrir que d'une réquisition des chariots. Après le bombardement d'Albert le 28 septembre, par les Allemands, et son évacuation le 4 octobre 1914, le front se stabilisa autour de Bray-sur-Somme, en un arc de cercle constitué par Fricourt, Carnoy, Curlu, Frise, Herbécourt, Dompierre-Becquincourt. Bray eut la fonction très importante, 28 mois durant, de centre de ravitaillement et de repos.
En février 1915, les vitraux et la tour du clocher furent endommagés par des obus allemands tombés près de l’église. Les blessés du front furent soignés dans un grand cantonnement aménagé dans la localité.
Le 329e régiment d'infanterie du Havre, constitué de réservistes, cantonne le 15 octobre 1914 au 18 avril 1915 à Bray-Sur-Sommes (pour organiser les premières tranchées, les fortins, ainsi que différentes opérations), le 17 mars 1915 il résiste (17e, 21e et 24e compagnies renforcée par une section de la 18e compagnie, ainsi que le 236e régiment d'infanterie) énergiquement à une attaque allemande lancée pour reprendre l'entonnoir. Dans le secteur de Carnoy, les pertes du régiment se sont chiffrées à 47 tués, 96 blessés et 6 disparus, dont 23 tués et 70 blessés à la suite de l'opération de l'entonnoir. Le régiment perdit durant la Grande guerre, 2097 hommes, 58 officiers, 158 sous-officiers et 1881 caporaux et soldats[1]. Une plaque commémorative, apposée dans l’église Saint-Nicolas, témoigne de leurs actions.
En 1916, les armées franco-britanniques préparèrent l’offensive et stockent munitions, armes et matériels divers.
Le 1er juillet 1916 à 7 h 30, la Bataille de la Somme fut lancée et infligea jusqu’en novembre 1916 de lourdes pertes à l’armée allemande, qui dut reculer.
Au printemps 1918, les Allemands, voulant reconquérir du terrain en lançant des attaques sur Péronne et Saint-Quentin, passèrent en force la Somme le 25 avril 1918. Bray-sur-Somme fut évacué.
Après la signature à Doullens du commandement unique et la désignation du Général Foch comme unique chef des alliés, Bray fut libérée le 12 août 1918, après de durs combats dans la vallée de la Somme et avec l’aide des Australiens.
Pour ses quatre années d'épreuves, le bourg se vit attribuer par le ministre André Lefèvre, le 27 octobre 1920, la Croix de guerre avec citation à l’ordre de l’armée.
La reconstruction de Bray prit de nombreuses années.
Seconde Guerre mondiale
Après la mobilisation générale de 1939, et l’attente très longue de la « drôle de guerre », les Allemands attaquèrent le 10 mai de l’année suivante, brusquement, traversèrent la Meuse, voulant atteindre la Somme et couper la retraite des alliés stationnés en Belgique. Le Général Gamelin ordonna aux divisions de se porter sur la Somme pour interdire leur passage.
De furieux combats se déroulèrent dans les villages voisins de Chuignolles, Proyart, Méricourt-sur-Somme. Si beaucoup de soldats allemands furent tués et si « la Somme », autour de Bray, put tenir plusieurs jours, la localité subit l’occupation quatre années durant, comme le reste du pays. Quelques troupes allemandes séjournèrent à Bray. Fin 1943, commença la résistance face à l'occupant et, après le débarquement des alliés, le 6 juin 1944, en Normandie, tout alla très vite, puisque le 1er septembre, Bray-sur-Somme fut libérée par l’armée américaine.
Héraldique
Les armes de la commune se blasonnent ainsi :
De gueules à la fasce d'azur chargée de trois fleurs de lys d'or.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité Mars 2008 Marcel Guyot[2] mars 2001 2008 Daniel Lagache Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique 1962 1968 1975 1982 1990 1999 1185[3] 1226 1242 1220 1320 1316 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Armoiries
Écusson bleu azur agrémenté de trois fleurs de lys d’or.
(de gueules à la fasce cousue d'azur chargée de trois fleurs de lys d'or)
Lieux et monuments
Musée historique
Ce musée, situé à l’entrée sous-sol de la mairie, retrace la vie et l’histoire de la ville et ses environs au travers des siècles, de l’époque celte à nos jours.
Une partie de l’exposition est consacrée à la Grande guerre. On peut y voir la maquette du canon allemand (appelé Grosse Bertha) installé sur le territoire de Chuignes en 1918. Cette maquette a été construite par Antonio Garcia, de Chuignolles, qui fut l'un des exploitants du site entre les deux guerres.
L’une des curiosités de cette exposition est sans doute la reconstitution au moyen de maquettes, de la dernière bataille livrée dans la région par Manfred von Richthofen dit « Le Baron Rouge » et de son escadrille appelée « Le Cirque Volant ».
Église Saint-Nicolas
L'édifice en pierre du pays (calcaire jaune et tendre), élevé sur les ruines d’un ancien moutier construit par les moines de Saint-Riquier, fut associé aux heures les plus tragiques que connut l’histoire de la cité « brayonne ». Cette église, construite en partie durant la transition entre le style roman et le style gothique (au XIIe siècle) a subi de nombreuses transformations. Le style gothique flamboyant (XVIe siècle) est net : grandes fenêtres, absence de chapiteau en haut des colonnes. Les deux travées sont du XVIe siècle. Le clocher massif du XVIIIe siècle fut achevé en 1745, et s’élève à 35 mètres de hauteur.
L'église Saint-Nicolas, classée au titre des monuments historiques le 11 avril 1908[4], a 38 m de long et 18 m de large, avec 14 m de haut pour la voûte du chœur et 11 m pour celle de la nef.Le chœur, classé par les Beaux Arts, a trois étages superposés : le premier présente une arcature aveugle romane, le second est légèrement gothique, le 3e a la forme de lancettes très accentuées ainsi que la voûte terminale et les fenêtres.
Du mobilier primitif ayant échappé au vandalisme de 1793, il ne reste d'intéressant que le confessionnal et la chaire, derrière le pilier de laquelle un bas relief représente une salamandre : emblème de François Ier.
Lavoirs
Bray possède encore deux lavoirs du XVIIIe siècle, toujours accessibles au public. Ils sont repérables par leur toit bas de tuiles rouges et un petit escalier descendant depuis le trottoir.
- Celui près du camping municipal (le lavoir de Béthisy) est annoncé par un panneau de présentation.
- L'autre (le lavoir de Montplaisir) est situé entre le 12 et le 14 de la rue Pierre-Curie, en direction de Cappy[5].
Étangs
La vallée de la Haute-Somme, région d’eau, est le paradis des pêcheurs. Différentes espèces de poissons peuvent être pêchées : brochet, sandre, brème, carpe, gardon, etc. sans oublier la fameuse anguille.
Tourbières
La tourbe est un combustible fossile noirâtre, constitué par un feutrage de fibres poreuses, légères, fournies par des roseaux, joncs, laiches, carex et autres espèces des marais à eau très claire et climat tempéré et encore d’autres matières végétales telles que les sphaignes (mousses aquatiques). La tourbe était utilisée comme engrais, combustible et aussi litière pour les chevaux.
L’extraction de la tourbe remonte au XVIIIe siècle pour pallier le manque de combustible en raison des défrichements.
La production se faisait en plusieurs étapes :
- repérage des bancs de tourbe grâce à une sorte de pelle fixée au bout d’un manche de 1,10 m de long, puis extraction par effet de levier
- dépôt sur la berge et débitage en lingots
- séchage (si elle manque de consistance), ou broyage : travail réalisé par les femmes
Personnalités liées à la commune
Notes et références
- historique du 329e RI de 1914-1919 et de 1939-1940 "les anciens du 329" 40, rue Just-Viel Le havre. Achevé d'imprimer en avril 1949 sur les presses de Bretteville Frères Yvetot (Seine-Inf).
- Liste des maires de la Somme sur http://www.somme.pref.gouv.fr, 9 juin 2008. Consulté le 165 juillet 2008
- Bray-sur-Somme sur le site de l'Insee
- Notice no PA00116109, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Cet autre lavoir rue Pierre-Curie, sur la droite quand on s'éloigne de l'hôtel de ville, est moins bien indiqué aux touristes, qui sont invités (depuis la place de la Liberté) à suivre la direction d'une flèche, sans savoir jusqu'où. (Constat fin juillet 2007)
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des communes de la Somme
- Reconstruction en France et en Belgique après la Première Guerre mondiale
Liens externes
- Site municipal officiel
- Bray-sur-Somme sur le site de l'Institut géographique national
- Bray-sur-Somme sous la neige
- Bray-sur-Somme en photos
- Clochers.org, site spécialisé sur les photos de clochers (proposant 5 vues de Saint-Nicolas)
- 40000clochers.com
Catégories :- Commune de la Somme
- Ville décorée de la Croix de guerre 1914-1918
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