- Morez
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Morez
La cluse de Morez vue depuis le viaduc des Crottes
DétailAdministration Pays France Région Franche-Comté Département Jura Arrondissement Saint-Claude Canton Morez
(chef-lieu)Code commune 39368 Code postal 39400 Maire
Mandat en coursJean-Paul Salino
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Haut Jura Démographie Population 5 508 hab. (2008) Densité 570 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 650 m — maxi. 1 302 m Superficie 9,67 km2 Morez est une commune française, située dans le département du Jura et la région Franche-Comté.
Morez est aujourd'hui la capitale française de la lunette. Au XIXe siècle, Morez était la capitale de l'horloge comtoise.
Le site de Morez est facilement reconnaissable grâce aux montagnes qui l'enserrent et à la silhouette des viaducs du chemin de fer. Le haut de Morez est dominé par le Lycée Victor Bérard (École nationale d'optique).
Morez est situé à proximité de la frontière suisse, au pied de la station des Rousses, c'est la deuxième ville du Parc naturel régional du Haut-Jura.
Le z final étant naturellement muet, il faut bien sûr prononcer Moré et non Morèzz. Ses habitants sont appelés les Moréziens et les Moréziennes.
Sommaire
Géographie
Située dans une cluse, Morez est enserrée dans la vallée de la Bienne, ce qui explique son extension sur 3 kilomètres de longueur.
L'altitude, qui varie de 650 m à 1 302 m sur l'ensemble de la commune[1], présente des différences importantes selon les quartiers de la ville :
- Bas de Morez (691 m) au niveau de la confluence entre l'Evalude et la Bienne ;
- Morez centre (720 m environ) ;
- Morez-dessus (760 m) sur le flanc ouest de la vallée ;
- Villedieu (745 m) sur le flanc est de la vallée, au-dessus de la gare SNCF ;
- Sur Le Puits (815 m) sur le flanc est de la vallée, au-dessus du centre-ville.
Les communes voisines sont :
- Morbier qui surplombe Morez au Nord ;
- Bellefontaine ;
- Les Rousses et Longchaumois avec notamment le lieu dit la Doye en prolongement de la vallée de Morez, vers le sud ou il y a les deux grandes stades de Morez et l'intermarché ;
- La Mouille.
Histoire
Au XVIe siècle, les premiers habitants de la Combe Noire sont descendus des villages voisins pour y installer des moulins sur les bords de la Bienne.
Ces moulins sont ensuite remplacés par un chapelet de martinets de forge, de clouteries et de scieries, utilisant l'énergie hydraulique. La famille Morel serait la première à s'y installer, elle laissera son nom à la ville de Morez.
L'arrivée de la route au XVIIIe siècle favorise l'économie[2].
Morez devient une commune à part entière en 1776, et se développe au XVIIIe siècle et surtout au XIXe siècle du fait de son essor industriel important centré sur la métallurgie : tréfilerie, clouterie, horlogerie, émaillerie et lunetterie.
Au XXe siècle l'industrie se spécialise dans la lunetterie.
Jean-Marc Olivier, historien ayant étudié le phénomène d'industrialisation spécifique au bassin morézien, a mis au jour le concept d'industrialisation douce[3]. Il s'arrête notamment sur la succession de trois cycles techniques entre 1750 et nos jours : ceux de la clouterie, de l'horlogerie de parquet (horloges comtoises), et de la lunetterie (1880 à nos jours).
Clouterie
La fabrication des clous est une des premières industries locales. A l'origine, plusieurs martinets, actionnés par des roues à eau, sont situés au bord de la Bienne.
Horlogerie
À partir de la fin du XVIIe siècle, l'horlogerie se développe dans la région de Morez (les frères Mayet à Morbier).
En 1789, Morez a 76 horlogers pour un millier d'habitants et exporte ses composants horlogers jusqu'au Gévaudan[4]. La vallée de Joux est à 20 kilomètres de Morez, où les frères Mayet construisent de nombreuses horloges dans la seconde moitié du XVIIe siècle[5].
La production d'horloges comtoises reste artisanale jusqu'au XIXe siècle, la production devient alors industrielle et dépasse 100.000 pièces par an dans les années 1850[6].
Si l'horlogerie morézienne bénéficie bien du voisinage suisse pour obtenir la technique de l'émail en 1777, elle reste techniquement indépendante[7].
Aux XIXe et XXe siècles, Morez et Morbier sont aussi un centre important de production d'horloges monumentales[8].
Lunetterie
Article détaillé : lunettes de vue.En 1796, un cloutier, Pierre-Hyacinthe Caseaux a une idée : il utilise du fil de métal pour fabriquer des bésicles. C'est le début de la lunetterie morézienne, qui connaît son essor au milieu du XIXe siècle.
Métier d'Art
La tradition industrielle de Morez et le savoir faire local justifie le label Ville et Métiers d’Art. Ce label regroupe une sélection de soixante-trois communes en France.
Économie
L'économie morézienne s'appuie sur plusieurs secteurs complémentaires :
- l'industrie, avec de nombreuses lunetteries (L'Amy par exemple), ou d'autres sociétés (Signaux Girod par exemple) ;
- de nombreux commerces dont la zone de chalandise s'étend sur une partie du Haut-Jura ;
- les services publics avec notamment le Lycée polyvalent Victor Bérard (la plus ancienne formation professionnelle d'optique de France) et l'hôpital ;
- les travailleurs frontaliers en Suisse (avec, par exemple, depuis 2008 une ligne de bus Jaeger-LeCoultre entre Morez et Le Sentier) ;
- le tourisme (situation au coeur du Parc naturel régional du Haut-Jura, musée de la lunette, Via ferrata de la Roche au Dade[9], Trans'Organisation).
La ville accueille une antenne de la Chambre de commerce et d'industrie du Jura.
Administration
Liste des maires de Morez
Liste des maires de la Révolution française à l’après-guerreListe des maires de 1790 à 1944[10] Période Identité Étiquette Qualité juin 1800 janvier 1801 Pierre Alexis Perrad mars 1801 juillet 1802 François Célestin Clément août 1803 novembre 1803 Claude Nicolas Reverchon novembre 1803 janvier 1808 Pierre Claude Caseaux janvier 1808 février 1825 Jean Emmanuel Jobez février 1825 janvier 1831 Pierre Célestin Vandel aîné janvier 1831 septembre 1838 Louis Ogier septembre 1838 juillet 1840 adjoints Nicolas Auguste Girod et François Célestin Clément août 1840 octobre 1843 Louis Étienne Alphonse Jobez octobre 1843 mars 1848 Nicolas Auguste Girod mars 1848 décembre 1851 Claude Gabriel Regad décembre 1851 juillet 1852 Louis Étienne Alphonse Jobez juillet 1852 septembre 1870 Aimé Victor Séraphin Lamy Chef d'entreprise dans la lunetterie septembre 1870 janvier 1875 Jules Girod janvier 1875 mai 1884 Alphonse Lamy mai 1884 septembre 1885 Jules Girod septembre 1885 février 1886 Adolphe Fournier Délégation spéciale février 1886 mai 1892 Auguste Lamy mai 1892 mai 1896 Adolphe Fournier mai 1896 mai 1908 François Crinquand mai 1908 mai 1931 Henri Lissac Lunetier Liste des maires depuis la Seconde Guerre mondiale Période Identité Étiquette Qualité mai 1931 mai 1953 Louis Paget SFIO mai 1953 novembre 1955 Paul Dalmais novembre 1955 mars 1959 Roger Passet Commerçant -Chausseur mars 1959 mars 1971 Gaston Prost-Dame mars 1971 mars 1983 Jean-Louis Crestin-Billet Fabricant de lunette (Entreprise Cébé) mars 1983 mars 1989 Roland Carminati mars 1989 mars 1995 A. Cachot et Roger Gobet mars 1995 réélu en 2008[11] Jean-Paul Salino UMP Chef d'entreprise dans la lunetterie Enseignement
La ville compte deux collèges et un lycée.
Collège public
- Collège Pierre-Hyacinthe Cazeaux
Collège privé
- Collège Privé Notre Dame
Lycée public
- Lycée polyvalent Victor Bérard (Microtechniques, génie optique et lunetterie[12])
Jumelage
D'abord jumelé avec Offenbourg (RFA)
Démographie
Avec 6144 habitants en 1999[14], Morez est la cinquième ville du département du Jura. En 2009, la ville ne compte plus que 5 685 habitants.
Naissance d'une ville
Le boom démographique observé pendant la première partie du XIXe siècle correspond à la période d'industrialisation (clouterie, puis horlogerie et lunetterie). La population passe en quelques dizaines d'années de 1 000 habitants à plus de 5 000. Les ateliers et les maisons se concentrent dans le fond de la vallée.
Entre la Grande Guerre et la Seconde Guerre mondiale, la population recule. Très peu de bâtiments sont construits à cette époque.
La deuxième phase de croissance démographique de 1950 à 1980 correspond à l'optimum de la mono-industrie lunetière. Pour loger sa population croissante, la commune décide la construction de deux quartiers nouveaux situés sur les flancs de la vallée « Morez-dessus » et « Villedieu ».
Au milieu des années 70, le manque de logements conduit à la construction d'un autre quartier « Sur le Puits ». La population de ce quartier atteint plus de 1 400 habitants en 1991[15].
Avant d'entrer dans une phase de stagnation, la population de l'ensemble de la ville atteint pratiquement 7 000 habitants dans les années 1980.
La baisse de population observée dans les années 90 et 2000 s'explique par la baisse de l'activité industrielle et par un phénomène de périurbanisation (de nombreuses personnes travaillent à Morez mais habitent dans une commune voisine).
Immigration
La première phase de croissance correspond à la fixation à Morez de populations issues principalement des villages du Haut-Jura [16]. Une importante immigration italienne (Piémontaise et Bergamas) s'instale sur Morez et le Haut-Jura suite a la construction de la voie de chemin de fer et du fort des Rousses.
La deuxième phase de croissance s'accompagne d'une arrivée de populations nouvelles dont une part importante immigre du Portugal, de Turquie mais aussi du Maghreb.
Aire urbaine
L'aire urbaine de Morez (au sens de l'INSEE) regroupe Morez et Morbier. La population de l'aire urbaine de Morez est de 8 213 habitants en 1999.
Transports
Malgré sa situation géographique défavorable (en montagne), Morez bénéficie de liaisons relativement rapides vers Paris, Lyon, Genève ou Lausanne.
Route
Morez se trouve sur la route (RN5) reliant Paris à Genève. Par la route, Morez est à 27 km du Brassus, 35 km de Nyon, 53 km de Genève et 158 km de Lyon.
SNCF
La gare de Morez permet de rejoindre Paris Gare de Lyon en quatre heures généralement par TER . Une ligne SNCF permet également de rejoindre Saint-Claude et Lyon par Oyonnax et Bourg-en-Bresse (la section Oyonnax - Bourg-en-Bresse est provisoirement assurée par autocar suite à la modernisation et l'électrification de la ligne Bourg-en-Bresse - Bellegarde sur Valserine). Arrêt du chemin de fer touristique de la « Ligne des hirondelles »
NStCM
Avec l'achèvement de la ligne métrique de Chemin de fer Nyon-Saint-Cergue-Morez (NStCM) en 1921, Morez bénéficiait d'une liaison avec Nyon en Suisse. La partie française de cette ligne a été fermée en 1958, la route reprenant son tracé et l'espace libéré à flanc de montagne. La ligne actuelle assure la liaison Nyon Saint-Cergue La Cure (frontière suisse)
Lieux et monuments
- Musée de la lunette
- Morez est réputé pour être le plus extraordinaire site ferroviaire de France grâce à sa succession de viaducs audacieux (monuments historiques) et de tunnels.
- Hôtel de ville du XIXe siècle (monuments historiques, en partie)
- Immeubles et usines du XVIIIe siècle et du XIXe siècle[17]
- Eglise paroissiale, inscrite Monument historique
- Orgue Daublaine-Callinet (classé Monument historique)[18]
- Maison de l'émail
- Coutelier « Les lames du solitaire »
- La Via ferrata la Roche au Dade[9], parcours comprenant une passerelle et un pont népalais.
Personnalités liées à la commune
- Antide Janvier : maître horloger de Louis XVI, séjourne à Morez en 1771 et 1772.
- Pierre-Hyacinthe Caseaux, grâce à qui Morez devint la capitale de la lunetterie.
- Alphonse Jobez : né en 1813 à Morez, député.
- Victor Bérard : né en 1864 à Morez. Helléniste, diplomate, sénateur du Jura.
- Léon Bérard : né en 1870 à Morez (frère de Victor Bérard), chirurgien à Lyon. Pionnier de la chirurgie thoracique et anti-cancéreuse.
- Alphonse de Lamartine : la grand-mère du poète était morézienne.
- Aimé Lamy : horloger et lunetier. Maire de Morez de 1852 à 1870[19].
- Henri Lissac : né en 1869 à Morez, fabricant de lunettes et homme politique.
- Jean-Baptiste Lemire : chef d'orchestre et compositeur de la valse La Morézienne.
- Romain Roussel : écrivain, lauréat du Prix Interallié en 1937 pour La Vallée sans printemps dont l'action se passe dans la région de Morez.
- Mgr Marcel Noirot : ancien abbé de Morez, professeur de droit canonique à Lyon puis au Vatican, ami et prélat d'honneur du Pape Pie XII.
- Jean Ricardon : né en 1924 à Morez, commerçant et artiste peintre.
- Alain Buffard : né en 1960 à Morez, danseur et chorégraphe.
- Patrice Bailly-Salins : né en 1964 à Morez, ancien biathlète français.
- Ferréol Cannard : né en 1978 à Morez, biathlète français.
Galerie photo
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Départ du train vers Saint-Claude
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Horloge comtoise du XIXe siècle
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La cluse de Morez
Sources
Bibliographie
- (fr) Maurice Genoudet, Morez, 1776-1976, 1976
- (fr) Jean-Marc Olivier, Des clous, des horloges et des lunettes, 2004 (ISBN 2-7355-0480-8)
- (fr) Laurent Poupard, Morez, ville industrielle du Jura, Lieux Dits Editions - L'Inventaire, 2011 (ISBN 978-2-914528-99-3)
Notes
- Morez sur le site de l'Institut géographique national Cf.
- ISBN 2-7424-1473-8) Vincent Albouy, Noël Barbe, Patrick Blandin et Alain Bradfer, Jura, coll. Encyclopédie du voyage, Gallimard, (
- ISBN 978-2-7355-0480-0). Voir sa thèse Des clous, des horloges, des lunettes. Les campagnards moréziens en industrie (1780 - 1914), CTHS, 2004, (
- XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles Par Paul Delsalle, page 105 La France industrielle aux
- Etudes historiques, morales et statistiques sur l'horlogerie en Franche-Comté, paru en 1860, par Eugène Lebon
- ISBN 978-2-7355-0480-0) Voir page 141 de la thèse Des clous, des horloges, des lunettes. Les campagnards moréziens en industrie (1780 - 1914), CTHS, 2004, (
- ISBN 978-2-7355-0480-0). Voir page 155 de la thèse Des clous, des horloges, des lunettes. Les campagnards moréziens en industrie (1780 - 1914), CTHS, 2004, (
- Horlogerie d'édifice à Morez
- Via ferrata "la Roche au Dade" - Récits de passionnés (Impressions, conseils, topo et photos)
- Maurice Genoudet, Historique de Morez, 1983
- Liste des maires élus en 2008, consultée le 2 mai 2010 Préfecture du Jura,
- Voir le site officiel du Lycée polyvalent Victor Bérard
- Graphique de l'évolution de la population, extrait du site Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui
- statistiques démographiques pour Morez sur le site de l'Insee Pour plus de détails sur la démographie de Morez, on se rapportera aux
- http://www.filmsdocumentaires.com/portail/Pays_de_lunettes.html. Voir la présentation du film 'Morez, pays de lunettes'
- ISBN 978-2-7355-0480-0). Voir pages 56 à 58 de la thèse Des clous, des horloges, des lunettes. Les campagnards moréziens en industrie (1780 - 1914), CTHS, 2004, (
- Voir l'inventaire général du patrimoine culturel pour Morez
- Photos, caractéristiques et extrait musical sur l'orgue
- Page perso sur Aimé Lamy et ses activités
Voir aussi
Liens internes
- Musée de la lunette
- Gare de Morez
- Viaducs de Morez
- L'Indépendant du Haut Jura - hebdomadaire local
- Gorges de la Bienne
- Parc naturel régional du Haut-Jura
- Liste des communes du Jura
Liens externes
- Site officiel de la ville de Morez
- Office de tourisme de Morez
- Site non officiel de la ville de Morez et de sa région
- Morez, Étude de terrain réalisée par les étudiants de l'Institut de géographie de l’Université de Neuchâtel, mai 2004
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