Maréchal Oudinot

Maréchal Oudinot

Nicolas Charles Oudinot

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Nicolas Charles Oudinot
Nicolas Charles Oudinot
Surnom Le Bayard moderne,
Le Bayard de l'armée française,
Le Maréchal aux trente-cinq blessures
Naissance 25 avril 1767
Bar-le-Duc, France
Décès 13 septembre 1847 80 ans)
Paris, France
Origine Français
Allégeance Royaume de France Royaume de France
Drapeau français Royaume de France
Drapeau français République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Flag of the Kingdom of France (1814-1830).svg Royaume de France
Drapeau français Royaume de France
Grade Maréchal d'Empire
Service 1784 - 1830
Conflits Guerres de la Révolution
Guerres napoléonniennes
Hommage Son nom est gravé sous l'Arc de Triomphe de l'Étoile (pilier Est).
Image : Portrait par Robert Lefèvre

Nicolas Charles Marie Oudinot, duc de Reggio, né le 25 avril 1767 à Bar-le-Duc et mort le 13 septembre 1847 à Paris, est maréchal d'Empire (1809).

Il serait le soldat ayant reçu le plus de blessures durant les guerres de la Révolution française et de l'Empire, 24 blessures au total (1,14 blessure par an). En 1795-96, il reçoit onze blessures : deux balles et neuf coups de sabre.

Sommaire

Révolution française

Fils d'un artisan-brasseur, il s'engage dans le régiment du Médoc de 1784 à 1787 où il obtient le rang de sergent. Il le quitte au bout de quelques années. Revenu à la vie civile, il ne supporte pas l'ennui et se livre à quelques frasques. Il revient dans sa ville natale où il se marie avec Charlotte Françoise Derlin avec laquelle il aura sept enfants.

Il reprend du service quand éclate la Révolution et il est nommé chef du 3e bataillon des volontaires de la Meuse en 1791. Il se distingue en septembre 1792 par une belle défense d'une attaque prussienne du château de Bitche et reçoit la première blessure de sa carrière. Il fait 700 prisonniers.

Il obtient le régiment de Picardie dont le colonel venait d'émigrer[1].

Le 23 mai 1794, il se fraie un passage à la baïonnette à la bataille de Kaiserslautern, ce qui lui vaut d'être promu colonel. En juin 1794, attaqué près de Moclauter par 10 000 ennemis, il résiste pendant dix heures avec un seul régiment. Il opère ensuite sa retraite sans être entamé, et pour prix de cette conduite, il est fait général de brigade le 14 juin.

Au mois de juillet suivant, il s'empare de Trèves par une manœuvre hardie et y commande jusqu'en août 1795. Passé alors à l'armée de Moselle, il est en octobre attaqué de nuit à la bataille de Neckerau, blessé de cinq coups de sabre, pris et envoyé en Allemagne. Échangé au bout de cinq mois, il retourne à l'armée et enlève Nordlingue, Donauworth et Neubourg. Au blocus d'Ingolstadt, où il doit lutter contre des forces décuples, il reçoit une balle à la cuisse, trois coups de sabre sur les bras et un sur le cou ; cependant, sans attendre que sa guérison soit complète, il rejoint sa division à Ettenheim et charge l'ennemi le bras en écharpe. L'affaire du pont de Mannheim, la bataille de Feldkirch et la prise de Constance, que défendait le prince de Condé, lui valent le grade de général divisionnaire.

Il sert sous Hoche, Pichegru et Moreau, puis en 1799 dans l'armée d'Helvétie sous Masséna. Blessé de nouveau à la bataille de Zurich, il devient chef d'état-major de Masséna, qu'il suit en Italie et avec lequel il soutient le siège de Gênes. Conservé par Brune dans les fonctions de chef d'état-major de l'armée d'Italie, il se distingue à toutes les affaires dont les rives du Mincio sont le théâtre, le jour de Noël 1800, et il est chargé de porter à Paris la nouvelle de la paix bientôt signée à Trévise. Après la bataille de Monzambano, Napoléon lui octroie un sabre d'honneur, puis la croix de la Légion d'honneur.

Il est élu en 1803 député de la Meuse (département), mais sans participer aux réunions de la Chambre.

Empire

Il fait la sélection des soldats pour former une division de grenadiers dans le corps de Lannes qui est surnommée « la colonne infernale ». Il faudra peu de temps à ces soldats d'élite pour être connus sous le nom de « grenadiers d'Oudinot ».

Nicolas-Charles Oudinot.


Grand Aigle de la Légion d'honneur en 1805, il part du camp de Boulogne à la tête de 10 000 grenadiers, s'empare de Vienne comme en passant, au bout de 45 jours de marche, se présente au pont du Danube que défendent 180 pièces de canon, arrache la mèche du premier canonnier autrichien, passe le fleuve, occupe la rive opposée avec sa division, et force à capituler toutes les troupes ennemies qu'il rencontre. Blessé à Wertingen il est remplacé par Duroc. Après avoir participé aux combats d'Amstetten, Oudinot, blessé encore une fois à celui de Juncersdorff, assiste, quoique convalescent, à la bataille d'Austerlitz, où il cueille de nouveaux lauriers. En 1806 il prend possession des comtés de Neuchâtel et de Valangin, puis il entre à Berlin.

Au commencement de 1807, il gagne en Pologne la bataille d'Ostrołęka, ce qui lui vaut le titre de comte et une dotation d'un million. Il se rend ensuite avec une forte division pour renforcer le corps du maréchal Lefebvre qui assiége Dantzig et amene la capitulation de cette place. Arrivés en retard[2] à la bataille d'Heilsberg, le 10 juin 1807. Après avoir parcouru 60 km à marche forcée, sans escales, ses grenadiers refusent de participer à l'assaut final et à la victoire contre les Russes[3], repoussant avec dédain une besogne qui n'ajouterait rien à leur gloire. Le 14 juin, attaqué à une heure du matin par 80 000 Russes dans la plaine de Friedland, il résiste jusqu'à midi, et alors Napoléon, survenant avec le reste de l'armée[4], remporte cette sanglante victoire qui est suivie bientôt de la paix de Tilsitt. Signée le 25 juin, au cours de l'entrevue, l'Empereur présente Oudinot comme le « Bayard de l'armée française » au tsar Alexandre.

Nommé comte d'Empire en 1808, il ne part pas en Espagne. Gouverneur d'Erfurt en 1808, pendant la réunion des souverains, il continue de commander en 1809 les grenadiers réunis. Cette avant-garde, partout victorieuse, bat les Autrichiens à Pfaffenhofen le 19 avril, entra le 13 mai à Vienne, concourt à la victoire à Wagram, et lui vaut d'être nommé maréchal, le 12 juillet 1809, et duc de Reggio avec une forte somme d'argent en 1810.

En 1810, Napoléon lui confie royaume de Hollande en remplacement de Louis Bonaparte, qu'il commande jusqu'à l'ouverture de la campagne de Russie. Placé alors à la tête du 2e corps de la grande armée, suite à la mort du maréchal Lannes pendant la bataille d'Essling, il se rend à Berlin, dont il est deux mois gouverneur, et participe ensuite à de nombreuses batailles jusqu'à ce que, grièvement blessé à celle de Polotsk, il doit remettre son commandement au général Gouvion-Saint-Cyr. Toutefois, en apprenant bientôt l'évacuation de Moscou, les premiers désastres français et la blessure de son successeur, il se hâte, quoique à peine guéri, de rejoindre son corps. Il concourt, avec les maréchaux Ney, Mortier et Victor, à assurer aux débris de l'armée française le passage de la Bérésina, et est encore blessé.

En 1813, il est présent aux batailles de Lützen et combat glorieusement à la Bautzen, mais il essuie un rude échec à la bataille de Gross Beeren. Après sa défaite, ses troupes sont confiées au maréchal Ney, dont il partage, peu après, le sort à la bataille de Dennewitz.

À la bataille de Leipzig, il combat encore ; mais quelques jours avant la bataille de Hanau, il tombe malade et est emporté mourant du théâtre de la guerre. Cependant, il prend part aux plus terribles affaires de la campagne de France en 1814, aux combats de Brienne et de Champaubert, ainsi qu'aux revers de Bar-le-Duc et de Laferté-sur-Aube.

À la bataille de Brienne, il a les deux cuisses éraflées par un boulet de canon, puis à la bataille d'Arcis-sur-Aube, sa plaque de Grand Aigle arrête une balle qui aurait dû être mortelle.

Après la capitulation de Paris et la déchéance de Napoléon, le duc de Reggio se voue tout entier au service de Louis XVIII, qui le nomme colonel général des grenadiers et chasseurs royaux, et gouverneur de Metz. Malgré tous ses efforts, et l'aide apportée dans cette tâche par le préfet de Metz, le comte de Vaublanc, il ne peut contenir que jusqu'à Troyes l'impatience de ses troupes qui l'abandonnent pour aller au-devant de Napoléon.

Il passe les Cent-Jours dans sa campagne de Montmorency. Il évite de s'impliquer pendant les Cent-Jours[5] mais se montre ouvertement opposé à la condamnation du maréchal Ney. Après la seconde Restauration, sur proposition du comte de Vaublanc alors ministre de l'Intérieur, il est nommé commandant en chef de la garde nationale parisienne, major-général de la garde royale, Pair de France, ministre d'État, grand-croix de l'ordre royal de Saint-Louis, et enfin chevalier du Saint-Esprit.

Pendant l'invasion française de l'Expédition d'Espagne en 1823, le maréchal Oudinot, à la tête du 1 er corps d'armée, entre sans coup férir[6] à Madrid, dont il reçoit du prince généralissime le commandement, et jusqu'à son départ pour Paris, il s'applique à contenir une populace.

Quand éclate la révolution de Juillet 1830, Oudinot est encore un des quatre majors généraux de la Garde royale. Il prête serment au nouveau gouvernement, mais il parait le bouder pendant quelques années ; puis, en 1837, il accepte le poste de grand chancelier de la Légion d'Honneur en 1839, qu'il n'a quitté, en 1842, que pour passer à celui de gouverneur de l'Hôtel royal des Invalides.

Le maréchal Oudinot est mort dans l'exercice de ces dernières fonctions le 13 septembre 1847, à six heures du soir. Il avait quatre-vingts ans.

Mariage et descendance

Le 12 janvier 1812, il épouse Marie-Charlotte Eugénie de Coucy, une noble, âgée de 24 ans de moins que lui, avec laquelle il a quatre enfants. Ses quatre fils et deux gendres sont militaires.

Il est le père de Nicolas Charles Victor Oudinot.

Publications

  • Armée d'Italie. État-Major-général. Journal historique des opérations de l'armée d'Italie commandée par le général en chef Brune, depuis le 27 frimaire an IX jusqu'au 26 nivôse inclusivement. Au quartier général à Trévise, le 27 nivôse an IX. Oudinot, général de division, chef de l'état-major-général, au ministre de la guerre (1801)
  • Aperçu historique sur la dignité de maréchal de France, suivi d'un tableau chronologique des maréchaux depuis le règne de Philippe-Auguste jusqu'à nos jours (1833)
  • Considérations sur les ordres de Saint-Louis et du Mérite Militaire (1833)
  • De l'Italie et de ses forces militaires (1835)
  • Considérations sur l'emploi des troupes aux grands travaux d'utilité publique '1939)
  • De la Cavalerie et du casernement des troupes à cheval (1840)
  • Des Remontes de l'armée, de leurs rapports avec l'administration des haras (1842)
  • De l'Armée et de son application aux travaux d'utilité publique (1845)

Hommages

Notes et références

  1. Le corps des officiers allait suivre cet exemple : une harangue d'Oudinot les retint à leurs postes.
  2. « Voilà les grenadiers d'Oudinot ! » se serait exclamé le 4e corps français, qui venait d'enlever une position stratégique aux Russes.
  3. « On n'a plus besoin de nous ici, dirent-ils. Nous refusons de prendre part à une victoire que nous n'avons pas commencée. »
  4. On raconte qu'il aurait suggéré à Napoléon de mettre « le cul dans l'eau » au général russe Benningsen, acculé à l'Alle.
  5. Mandé à Paris par l'Empereur, Oudinot lui déclara : « Sire, je ne servirai personne, puisque je ne vous servirai pas ; je resterai dans ma retraite. »
  6. Dans une lettre à sa femme, il dira même : « Ce qu'il y a de terrible dans cette affaire-ci, c'est que nos gens se persuadent qu'ils font la guerre. »

Liens externes

Source partielle


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