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Marigny-le-Châtel
Pour les articles homonymes, voir Marigny.Marigny-le-Châtel Pays France Région Champagne-Ardenne Département Aube Arrondissement Arrondissement de Nogent-sur-Seine Canton Canton de Marcilly-le-Hayer Code Insee 10224 Code postal 10350 Maire
Mandat en coursM. Joël Paris
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de l'Orvin et de l'Ardusson Latitude
LongitudeAltitude 104 m (mini) – 180 m (maxi) Superficie 20,31 km² Population sans
doubles comptes1 549 hab.
(2006)Densité 74 hab./km² Marigny-le-Châtel est une commune française, située dans le département de l'Aube et la région Champagne-Ardenne.
Sommaire
Géographie
Marigny-le-Châtel est une petite commune qui se situe dans l'Aube, en Champagne crayeuse, sur la vallée de l'Ardusson.
L'Ardusson à Marigny-le-Châtel
L'Ardusson à Marigny-le-Châtel en hiver
Une photographie aérienne montre bien les tracés des cours d'eau de la plaine de Marigny. Le quadrilatère correspond à la vieille cité médiévale et à ses anciens fossés. Voir le lien suivant : [1]
Communes limitrophes
Le village de Marigny-le-Châtel est entouré de sept communes :
Les communes d'Avon-la-Pèze, Prunay-Belleville, Rigny-la-Nonneuse, Saint-Flavy et Saint-Lupien font parties du canton de Marcilly-le-Hayer tout comme Marigny. Les communes de Saint-Martin-de-Bossenay et Ossey-les-Trois-Maisons font parties du canton de Romilly-sur-Seine-1.
Histoire
Marigny (Mariniacus) dérive de Marinius, gentilice romain qui lui-même dérive du surnom Marinus [1].
L'occupation humaine est fort ancienne. Un polissoir du Néolithique était signalé au XIXe siècle sur le territoire de la commune. Il a disparu, comme beaucoup d'autres mégalithes de la région, débité en pierres de construction[2]. Au nord du village, sur la rive gauche de l'Ardusson, deux petits tumuli préhistoriques (parfois désignés sous le nom de tombelles) ont été mis au jour au XIXe siècle[3]. Depuis, pas moins d'une dizaine de sépultures protohistoriques ont été repérées lors de survols de la commune [4]. De récentes fouilles, lors de l'agrandissement du lotissement du Rion, ont aussi révélé des secteurs d'habitation remontant à l'âge du fer.
La voie romaine de Sens à Châlons-en-Champagne, dite voie de Lannerey, traverse le village du sud-ouest au nord-est. Une autre voie romaine, de Troyes à Paris, passe d'est en ouest à la limite du finage de la commune, sur le territoire d'Ossey-les-Trois-Maisons[5]. De l'époque romaine, deux bronzes ont été découverts au cours du XIXème siècle. L'un d'eux représente l'empereur Probus. Il est aujourd'hui conservé au musée de Troyes[6].
La plus ancienne mention du village remonte vers l'an 804. Le bourg est cité dans l'acte de la fondation de l'hôpital de Pont-sur-Seine [7]. À la fin du XIIe, l'église fut érigée en prieuré-cure de l'abbaye Saint-Loup de Troyes. L'abbaye du Paraclet et l'abbaye de Vauluisant possédaient des biens et prélevaient la dîme, ce qui n'était pas sans créer des conflits avec les religieux de Troyes[8].
Aux XIIe et XIIIe siècles, le château fort est la possession de la branche cadette de la noble maison champenoise de Traînel. C'est un fief important du comté de Champagne [9]. Les comtes de Champagne Thibaud III et Thibaud V (aussi connu sous le nom de Thibaud II de Navarre ) y ont séjourné. À la fin du XIIIe, Agnès de Traînel l'apporta à son mari, Pons de Thil. En 1430, le château fut pris par les troupes de Charles VII après une occupation des lieux par les partisans des Bourguignons.
Durant les guerres de religions, Marigny est le théâtre de plusieurs combats. La ville sera assiégée et pillée à plusieurs reprises entre 1576 et 1589[10]. Les fortifications déjà mises à mal durant la guerre de Cent Ans, subissent des dégradations irrémédiables.
En 1789, Marigny dépendait de l'intendance et de la généralité de Châlons-en-Champagne, élection de Troyes, et du bailliage de Sens, sauf le château qui était du bailliage de Troyes. Durant la Révolution française, le bourg fut un chef-lieu de canton. À la même époque, le village de Saint-Martin-de-Bossenay était un hameau de Marigny, tandis que Saint-Pierre-de-Bossenay actuellement hameau de Saint-Martin, était rattaché à Rigny-la-Nonneuse.
Administration
Liste des maires successifs[11] Période Identité Parti Qualité mars 2001 2014 M. Joël Paris [12] 1983 mars 2001 M. Laurent Gilotte 1947 1983 M. Bernard Laurent UDF Président du conseil général de l'Aube et sénateur de l'Aube ' Période Identité Parti Qualité 1935 1945 M. Luc Barboussat 1921 1933 M. Camille Psalmon 1920 1921 M. Georges Jeannet 1913 1920 M. Marie Burtel 1912 1913 M. Emile Chambrillon 1892 1912 M. Charles Marin 1878 1892 M. Joseph Morin 1876 1878 M. Léger Morin 1861 1876 M. Appolinaire Picard-Vallot 1853 1861 M. Louis Fimbert 1852 1853 M. Marie David Courtois 1841 1852 M. Nicolas Leclert 1837 1841 M. Ferdinand Paquier 1833 1837 M. Pierre Nicolas Paquier 1826 1833 M. Jacquin Leclerc 1819 1826 M. Cain Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Ci-dessous, la démographie ancienne en feux [13]
Évolution démographique 1665 1679 1682 1691 1696 1702 1710 1713 1715 1720 1725 1726 1731 1746 1750 1761 1765 1773 1789 67 53/42 53/44 66/47 51/37 48/40 50/43 48 46/40 55/45 51 53 63/53 80/72 64/51 84/76 88/76 89 95
Et l'évolution démographique contemporaine de Marigny-le-Châtel, classée par dates de recensement de 1793 à 1999.Lieux et monuments
Le château
Au Moyen-Âge, Marigny avait un château fort. Un rôle des fiefs du comté de Champagne de 1190 dit qu'il figure au chapitre des grands fiefs. C'était donc une baronnie.
En 1416, les gens du duc de Bourgogne occupèrent la ville et le château. En 1430, assiégée et prise par les troupes de Charles VII de France, la forteresse fut très endommagée. Plusieurs documents conservés à la Bibliothèque nationale ou aux Archives de l'Aube cités dans Marigny-le-Château, mon village[16], font état du délabrement du monument au cours des siècles suivants. La construction, a fini par disparaître avant la Révolution française. Les fossés qui entouraient le monument existent encore mais ils sont en partie comblés.
La halle
Un marché se tenait déjà à Marigny en 1192. La halle qui abritait l'événement n'existait plus au XVIIIe siècle[17].
L'hôpital
La maison-Dieu de Marigny existait déjà en 1219. On ne sait rien de son origine. Les bâtiments anciens ont disparu ainsi que la chapelle dédiée à Sainte-Anne. Un nouvel hôpital-hospice a été fondé en 1893[18] grâce à la donation faite à la commune par M. et Mme Picard-Vallot. L'hôpital cesse de fonctionner durant la guerre de 1914-1918[19]. Les bâtiments abritent aujourd'hui l'école primaire. Il est également signalé à Marigny une maladrerie. Il subsiste un lieu-dit, le Pré aux Ladres, qui pourrait être l'emplacement de cet ancien établissement[20].
L'église
L'église paroissiale, sous les vocables de Saint-Maurice (Maurice d'Agaune) et Saint-Pierre-ès-Liens (Saint Pierre), date de la fin du XVe et du XVIe siècle. Comme beaucoup d'églises érigées à la même époque, elle a un aspect plutôt étriqué par rapport aux constructions flamboyantes de la région. Cette pauvre apparence est accentuée par les nombreux outrages subits au cours des guerres des XVe et XVIe siècles. Il n'en reste que le chœur , le transept et une travée de la nef[21]. Elle devait autrefois avoir une longueur de 40 mètres [22]. Une dalle funéraire (de Dame Hebeline ou Hedeline ?) datée de 1295 est déposée à l'intérieure de l'église. Elle provient peut-être de la chapelle du château dédiée à Sainte Catherine et détruite en même temps que la forteresse. Il subsiste aussi dans l'église quelques fragments de vitraux du XVIème siècle et un retable du maître-autel représentant six apôtres. Cette oeuvre du XVIème siècle est à rapprocher des productions de l'atelier de sculpture du Maître de Chaource, notamment en ce qui concerne le traitement des visages [23].
Les lavoirs
Deux lavoirs et les fondation d'un troisième sont visibles dans la commune le long de l'Ardusson.
Église de Marigny
Monument aux morts de Marigny
Hameaux, fermes isolées et lieux dits
- Au cadastre de 1831, figure les noms de[24]:
- Bel-Air : ferme isolée aujourd'hui en ruine située entre la ferme de la Belle-Assise et le Moulin Rouge (finage d'Ossey-les-Trois-Maisons).
- Belle-Assise : ferme isolée détruite par un violent incendie en 1863[25]. Reconstruite depuis.
- Blin ou Saint Blin (Tour de) : éminence au sud du village d'origine humaine. (époque préhistorique ?) [26]
- Bourdeau (ou Bourg d'Eau): au XIXème, hameau de Marigny aussi appelé Faubourg de Provins. Aujourd'hui, la rue du Bourg d'eau correspond à l'actuelle rue Georges Clemenceau.
- la Garenne : bois représenté sur la carte de Cassini.
- l'Ile du Hameau : ferme écart aujourd'hui disparue.
- Juifs (ruelle des): Cette ruelle située près de l'église existe toujours. Correspond probablement à un ancien quartier juif. Au moye-âge, la communauté juive du Comté de Champagne était nombreuse et acceptée car elle participait à l'économie et au commerce de la région.
- la Maladière : Ancienne léproserie dont la construction est attestée en 1238. En 1609, ce n'était déjà plus qu'une pièce de terre à faible rendement constituée d'un pré noyé d'eau. Ce lieu est aussi désigné sous le nom de "Pré aux Ladres".
- la Potence : ancien lieu des exécutions publiques.
- Sainte Catherine : ancienne chapelle du château. La voie Sainte Catherine sépare les finages de Marigny et Ossey-les-Trois-Maisons
- Aujourd'hui, les lieux-dits recensés sur la carte IGN[27] sont : Vallée de Presle; Vallée de la Mule; Ferme de Belle Assise; Ferme de Bel Air; La piège; Le piège; La Glacière; L'Etang; La Ferme du Moulin; Les Trous de Beaulieu; Le Champsaur; La Pierre Creuse; Le chemin de la Pèze; Le Pont du Rion; Les Marnes; L'Epine Gérard; Le Haut de l'Epine Gérard; La Claie aux Richards; La Saussaie à Jollier; Le Champ du Pare; Les Trois Mottats; Cher Temps; Fosse Chaudron; Pille-Pille; Le Dîmage; Le Terrage; Les Fontaines; Le Chemin des Trois-Maisons;La Garenne; Les Roises.
- Certains de ces toponymes se rapportent au passé de la commune. Ainsi la Pierre Creuse fait probablement référence à un mégalithe disparu car d'autres monuments préhistoriques de la région portent ce nom. Le lieu les Trois Mottas, situé dans la région la plus plate de la commune, sont sans doute une référence à d'anciens tumulus. Les voies romaines se retrouvent dans le chemin des Trois-Maisons et le chemin de la Pèze. Enfin les Roises désignent les anciens bassins de rouissage du chanvre.
- D'autres lieux font références à la nature du sol (Les Marnes) ou sa végétation (l'Epine Gérard; la Saussaie…).
Personnalités liées à la commune
Bernard Laurent (1921-1994), fils d'agriculteur, puis exploitant agricole, il fut aussi résistant durant la guerre. Arrêté en juin 1944, il réussit à s'évader. Il est élu maire à 26 ans en 1947. Il occupa cette fonction durant 36 ans. En 1959, il est élu au conseil général de l'Aube dont il sera le président à partir de 1982 jusqu'en 1990. Il sera aussi élu au conseil régional de Champagne-Ardenne de 1973 à 1986. Bernard Laurent fut aussi un représentant du peuple, d'abord à l'Assemblée nationale de 1958 à 1962 (sous l'étiquette du Mouvement républicain populaire). En 1981, il devient membre du Sénat[28].
Notes et références
- ↑ Arbois de Jubainville : Recherches sur les propriétés foncières p. 277
- ↑ À la découverte des mégalithes de l'Aube : dolmens, menhirs et polissoirs. Édition des musées de Troyes, 1990
- ↑ Arbois de Jubainville : Répertoire archéologique du département de l'Aube
- ↑ Laurent Denajar, l'Aube : Carte archéologie de la Gaule .- Paris : Académie des Inscriptions et belles Lettres : Ministère de la Culture et de la Communication : Ministère de la Recherche : Maison des sciendes de l'Homme, 2005.- 701 p. (ISBN 2-87754-093-6)
- ↑ Arbois de Jubainville : Répertoire archéologique du département de l'Aube
- ↑ Laurent Denajar, l'Aube : Carte archéologie de la Gaule .- Paris : Académie des Inscriptions et belles Lettres : Ministère de la Culture et de la Communication : Ministère de la Recherche : Maison des sciendes de l'Homme, 2005.- 701 p. (ISBN 2-87754-093-6)
- ↑ Acta SS. Ord. S. Benedicti, sect. IV, part. I, p. 177
- ↑ Alphonse Roserot : Dictionnaire historique de la Champagne méridionale (Aube) des origines à 1790. Tome 2. Langres, 1943, 1944 et 1945
- ↑ Alphonse Roserot : Dictionnaire historique de la Champagne méridionale (Aube) des origines à 1790. Tome 2. Langres, 1943, 1944 et 1945
- ↑ Théophile Boutiot : Histoire de la ville de Troyes. Tome 4. Troyes, 1874
- ↑ Marigny le Château, mon village par Jacques Lill; MJC Marigny-le-Châtel et Saint-Flavy, 1989
- ↑ Site officiel de la préfecture de l‘Aube
- ↑ Anne Vitu : Paroisse et communes de France; Dictionnaire d'histoire administrative et démographique : Aube. Sous la direction de M Mollat. CNRS, 1977.
- ↑ Marigny-le-Châtel sur le site de l'Insee
- ↑ Anne Vitu : Paroisse et communes de France; Dictionnaire d'histoire administrative et démographique : Aube. Sous la direction de M Mollat. CNRS, 1977.
- ↑ Marigny-le-Château, mon village par Jacques Lill; MJC Marigny-le-Châtel et Saint-Flavy, 1989
- ↑ Alphonse Roserot : Dictionnaire historique de la Champagne méridionale (Aube) des origines à 1790. Tome 2. Langres, 1943, 1944 et 1945
- ↑ Alphonse Roserot : Dictionnaire historique de la Champagne méridionale (Aube) des origines à 1790. Tome 2. Langres, 1943, 1944 et 1945
- ↑ Marigny-le-Château, mon village par Jacques Lill; MJC Marigny-le-Châtel et Saint-Flavy, 1989
- ↑ Marigny-le-Château, mon village par Jacques Lill; MJC Marigny le Châtel et Saint Flavy, 1989
- ↑ Marguerite Beau : Essai sur l'architecture religieuse de la Champagne méridionale auboise hors Troyes. Troyes, La Renaissance, 1991.
- ↑ Alphonse Roserot : Dictionnaire historique de la Champagne méridionale (Aube) des origines à 1790. Tome 2. Langres, 1943, 1944 et 1945
- ↑ Baudouin, J. : La sculpture flamboyante en Champagne-Lorraine; p. 154
- ↑ Alphonse Roserot : Dictionnaire historique de la Champagne méridionale (Aube), des origines à 1790. Tome 2. Langres, 1943, 1944 et 1945.
- ↑ Écho du Nogentais : jeudi 5 mars 1863.
- ↑ Arbois de Jubainville, Henri d' : Répertoire archéologique du département de l'Aube. Paris, 1861.
- ↑ Carte IGN au 1/25 000 : 27/17 ouest
- ↑ Éloge funèbre prononcé par René Monory
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Marigny-le-Châtel sur le site de l'Institut géographique national
- Le site de la MJC de Marigny-le-Châtel
- Le site officiel de la commune de Marigny-le-Châtel
- Aube terre d'Histoire - Marigny-le-Châtel : L'église Saint-Pierre-es-Liens
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