- Sceau
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Un sceau est une empreinte destinée à garantir l'authenticité d'un document ou d'une information, et à rendre évidente son éventuelle divulgation ou son altération. Le terme désigne également l'objet, la matrice qui permet de réaliser cette empreinte.
L'étymologie du terme est le latin sigillum, qui est le diminutif de signum, voulant dire signe.
On peut distinguer les sceaux à encre, très utilisés depuis l'antiquité en Asie orientale et qui permettent de signer des documents de papier, et d'autre part les sceaux en relief qui impriment un motif sur une matière molle qui va durcir rapidement : argile humide, cire à cacheter chauffée à la flamme, plomb.
Dès l'antiquité, il a été remarqué qu'il était extrêmement difficile de réaliser un faux sceau convenable à partir de l'empreinte authentique d'un sceau en relief. En permettant de réaliser des empreintes remarquables, des matériaux modernes comme le silicone ruinent cependant la garantie de confidentialité et d'authenticité de ces sceaux.
L'étude des sceaux fait l'objet d'une discipline, la sigillographie.
Sommaire
Usages
L'apposition d'un sceau peut être réalisée sur de nombreux objets.
Sur un document écrit, le sceau confirme la véracité de la signature, ou tient lieu de signature dans certains cas (les paysans ne pouvaient pas avoir de signature car ils ne savaient ni lire, ni écrire). Le sceau peut également avoir pour rôle d'empêcher l'ouverture discrète d'une enveloppe ou de tout autre contenant ou dispositif (comme les machines à voter), garantissant que l'information présente à l'intérieur n'a été ni altérée, ni divulguée.
Une entreprise peut sceller un compteur d'eau ou d'électricité afin de décourager d'éventuelles manipulations frauduleuses de l'appareil (dans ce cas, en général les sceaux sont en plomb).
La justice ou les douanes peuvent également faire usage de sceaux. Dans le cadre judiciaire, des magistrats ou des policiers peuvent sceller des locaux pour éviter que des indices importants dans une enquête soient modifiés. Pour les douanes, elle permet d'assurer que des conteneurs n'ont pas été ouverts après leur inspection.
Histoire
Vers -4000, en Mésopotamie, des sceaux-cylindres permettent d'imprimer sur de l'argile fraîche un motif en relief, souvent raffiné, qui permet de garantir l'identité de la personne ayant réalisé un document ou ayant fermé un récipient.
Les sceaux, toujours en argile, sont également utilisés dans l'Égypte antique sur les papyrus ou sur les tombeaux.
Les sceaux de plomb apparaissent au IVe siècle et ceux de cire au XIIe siècle.
Au Moyen Âge, le sceau, en plus de garantir la confidentialité d'un message, attestait également de son authenticité. Il était constitué par un cachet de cire imprimé par un tampon au motif trop compliqué pour être reproduit de façon certaine. Chaque ville avait son sceau. Le sceau désigne également le système qui a permis la réalisation de cette empreinte, qui est le tampon.
Au XIXe siècle, les scellés servent essentiellement pour garantir le fret des marchandises et sont à base de fils de fer torsadés.
Les « pains à cacheter », très petits pains minces et ronds dont on se servait pour cacheter les lettres, étaient composés de pain azyme auquel on ajoutait des colorants comme de l'indigo en fine poudre, du noir de fumée ou des décoctions de cochenille, de safran, de curcuma…
Types de sceaux
Si elle est faite directement sur le document on parle de sceau plaqué, une variante, le sceau rivé, consistait à fixer le sceau au document en le rivetant au recto, si l'empreinte est appendue au document on parle de sceau pendant. Ce dernier est appendu au document par le biais d'une cordelette appelée lac ou d'un lambeau de parchemin appelé queue, si celle-ci est dédoublée, on parle de double queue. La chancellerie du roi de France utilisait des codes couleurs : lacs de soie verts et cire verte pour les actes officiels, cire rouge pour les missives secrètes. Les sceaux avaient aussi plusieurs formes: une forme ovale, forme d'ogive ou en navette (réservée aux dames et aux évêques) et une forme ronde (pour tous les autres). Les sceaux en plomb, appelés "bulles", étaient réservés au pape et à l'empereur.
À l'origine, l'empreinte n'avait qu'un côté, mais pour avoir plus de sécurité, on prit l'habitude d'apposer un deuxième sceau au revers du premier, ce qui devint le contre-sceau.
Conservation
Les bulles, cachets et sceaux anciens de cire d'abeille se fragilisent en vieillissant. Les sceaux de cire anciens ont parfois été protégés par un berceau de cire naturelle plaqué en négatif sur la cire rouge ou verte du sceau original.
Les conservateurs distinguent les altérations physiques (fentes, bris, traces de frottement, encrassement) des altérations biologiques (moisissures, trous ou galeries d'insectes) et altérations chimiques (ou biochimiques) encore mal comprises qui se traduisent par des décolorations, une cristallisation, un écaillement, la production d'un dépôt blanchâtre ou une dégradation fragilisant irrémédiablement le sceau.
Les lacs, éventuellement gorgés de cire, peuvent aussi se dégrader à cause de réactions chimiques avec le support (parchemin ou textile de soie ou de chanvre le plus souvent, ou papier), ou avec des encres, colorants ou autres substances ayant contaminé le support ou le sceau. Certains cachets contiennent du plomb toxique ou sont en plomb pur. Tous ces matériaux sont sensibles à l'hygrométrie, plus encore qu'à la lumière. Les conservateurs ne touchent pas les sceaux anciens de cire ou de plomb à main nue. Enfin, il faut absolument éviter de les toucher à mains nues, car les sels de la sueur peuvent suffire à enclencher une corrosion irréversible des pièces anciennes. À partir du XVe siècle, les cachets sont souvent fait de « cire-laque » (ou « cire d’Espagne ») matériaux très cassant.
Le restaurateur peut éventuellement souder des fragments grâce à une pointe fine chauffante à température variable ou combler des lacunes, avec un matériau de couleur légèrement différente et un léger retrait pour ne pas cacher la restauration.Pour permettre aux historiens et chercheurs de travailler plus facilement, les archivistes ont développé diverses techniques de moulage de sceaux, dès le milieu du XIXe siècle. Le Service français des sceaux des Archives nationales conserve ainsi environ 100 000 modèles de sceaux issus des Archives nationales, départementales, communales, ou encore de bibliothèques ou de musées[1].
Époque contemporaine
Les sceaux sont largement utilisés pour garantir l'intégrité d'un produit. Ils peuvent être très solides, ou au contraire très fragile pour témoigner de la moindre tentative d'effraction. Ils peuvent être passifs, ou actifs (faisceau lumineux passant dans une boucle de fibres optiques par exemple, ou circuit électronique). Une forme très courante sont les emballages à témoin d'ouverture, provoquant une déformation irréversible du système s'il a été ouvert. Ainsi un systèmes de scellement de document de type ruban à cacheter est fabriqué par la firme 3M. Ces bandes d'adhésion instantanée fonctionnent sur la plupart des surfaces (papier, métal, plastique, bois, verre). Toute tentative d'ouverture est sanctionnée: Une empreinte de couleur après le décollement, la délamination du support, des amorce de déchirure sur les bords dentelés.
Voir aussi
Articles connexes
- cire à cacheter
- Cabinet Noir, l'inquisition postale
- Chrysobulle
- Grand sceau de France
- Grand sceau du Royaume-Uni
- Intaille
- Sceau (Extrême-Orient)
- Sigillographie ou étude des sceaux
- Fonctions
Lien externe
Notes et références
- document mars 2007 [PDF], de Marie-Adélaïde Nielen Conservateur responsable des collections sigillogphiques du Centre historique des Archives nationales
- Johnston R, Témoins d'effraction : les scellés, Pour la Science, février 2008, p. 82-89
Catégories :- Histoire du droit
- Source historique
- Système d'authentification
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