- La Sorbonne
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Sorbonne
Pour la hotte aspirante utilisée dans les laboratoires de chimie et de biologie, voir Hotte (laboratoire).Sorbonne Informations Fondation 1253 Type Université publique Localisation Paris, France Régime linguistique Français modifier La Sorbonne est un bâtiment du Quartier latin de Paris. Elle tire son nom du théologien du XIIIe siècle Robert de Sorbon, le fondateur du collège de Sorbonne, collège dédié à la Théologie. Le terme Sorbonne est aussi utilisé dans le langage courant pour désigner l’ancienne Université de Paris (avant 1793), les facultés de Paris y siégeant au XIXe siècle, et la nouvelle Université de Paris de 1896 à 1971. La façade baroque est celle de la chapelle dédiée à sainte Ursule en 1642. Actuellement, la chapelle, privée de sa vocation originelle depuis la Révolution française, est utilisée pour des réceptions ou des expositions.
En 1970, l’Université de Paris a été scindée en treize universités dont plusieurs se partagent désormais le nom de Sorbonne et disposent de locaux dans le site historique de la rue des Écoles, dans le 5e arrondissement de Paris.
La chapelle de la Sorbonne fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 10 février 1887[1]. Le Grand Amphithéâtre (entre autres salles et salons) fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 30 septembre 1975[2]. L'ensemble des bâtiments (façades et toitures) fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 30 septembre 1975[3].
Sommaire
Appellation
Plusieurs universités parisiennes - parfois appelées simplement « Sorbonne »[4] - comportent actuellement le nom « Sorbonne » dans leur intitulé, ou revendiquent une filiation avec la Sorbonne :
- Paris I (Panthéon-Sorbonne), qui abrite également l'observatoire de la Sorbonne.
- Paris III (Sorbonne Nouvelle)
- Paris IV (Paris-Sorbonne)
- Paris V (Paris Descartes), dont une composante est nommée « Faculté des sciences humaines et sociales - Sorbonne »
Ces quatre universités publiques possèdent des locaux dans les bâtiments historiques de la Sorbonne. Ceux-ci accueillent également le rectorat de l'académie de Paris, l'École des chartes, l'École pratique des hautes études, les Cours de civilisation française de la Sorbonne et la Bibliothèque de la Sorbonne.
Historique
La Sorbonne tire son origine dans le collège fondé en 1253 au sein de l'Université de Paris par Robert de Sorbon, du nom d'un village des Ardennes, chapelain et confesseur du roi saint Louis. La fondation fut confirmée par le roi en 1257. On y enseignait principalement la théologie aux étudiants pauvres et elle s'est développée rapidement. Paris devint un grand centre culturel et scientifique en Europe dès le XIIIe siècle avec plus de 20 000 étudiants.
Article détaillé : collège de Sorbonne.En 1469, c'est à la Sorbonne qu'est installée la première imprimerie de France, à l'initiative du roi Louis XI, par le prieur de la Sorbonne, Jean Heynlin, et son bibliothécaire, Guillaume Fichet.
Le cardinal de Richelieu, qui avait été élève de la Sorbonne en 1606-1607, en devient le proviseur en 1622 après le décès du cardinal de Harley. Il fait rénover les bâtiments, qu'il dote d'une magnifique chapelle renfermant son tombeau.
Sous la Révolution française, les bâtiments sont fermés aux étudiants en 1791 et la société sorbonnique est dissoute avec les universités de Paris et de province en conséquence de la loi Le Chapelier supprimant les corporations. En 1794, la chapelle est transformée en temple de la déesse Raison. Napoléon Bonaparte transforme le site en ateliers d'artistes.
À partir de 1806, Napoléon réorganise l'ensemble du système d'enseignement français, baptisé Université impériale, et crée à Paris cinq facultés : la Faculté des sciences, la Faculté des lettres, la Faculté de théologie, la Faculté de droit et la Faculté de médecine. La Sorbonne devient les sièges des trois premières facultés, ainsi que du rectorat de l'Académie de Paris. À la Restauration, le duc de Richelieu, premier ministre de Louis XVIII, veut honorer la mémoire du cardinal en rendant tout son lustre à la Sorbonne. Il fait construire un amphithéâtre de 1 200 places. Des professeurs prestigieux, comme François Guizot ou Victor Cousin, y dispensent leur enseignement.
La reconstruction des bâtiments du XVIIe siècle, trop exigus et incommodes, est envisagée à plusieurs reprises au cours du XIXe siècle. Elle est finalement réalisée par la Troisième République, sous l'impulsion de Jules Ferry. Le chantier est confié à l'architecte Henri-Paul Nénot. La démolition des bâtiments est réalisée entre 1884 et 1894 tandis que la première pierre du nouvel édifice est posée en 1885. La première partie du bâtiment est inaugurée en 1889, pour le centenaire de la Révolution française, par le président Sadi Carnot. L'ensemble des travaux est achevé en 1901. Parallèlement, l'enseignement de la théologie catholique est supprimé par une loi de 1885. Le 23 juin 1894, le baron Pierre de Coubertin fonde en Sorbonne le Comité international olympique (CIO), qui donne naissance aux Jeux olympiques modernes.
L'Université de Paris est recréée en 1895 par regroupement des cinq facultés et la Sorbonne en devient le siège.
La Sorbonne occupée : un lieu symbolique
En mai 1968, la Sorbonne est le bastion des manifestations étudiantes, ayant débuté avec le mouvement du 22-Mars à la faculté de Nanterre, qui aboutirent en un ample mouvement contestataire dans toute la France. La première émeute de mai 1968 se déclenche suite à l'intervention de la police dans la cour de la Sorbonne. Le 3 mai, des centaines d'étudiants se sont en effet rassemblés dans la cour en prévision d'une attaque d'Occident. Il y a là toutes les tendances de l'extrême gauche : trotskystes, maoïstes, ou anarchistes. Les services d'ordre d'extrême gauche sont armés de manches de pioche et prêts à l'affrontement. En faisant appel à la police, le recteur-président de l'université va ainsi déclencher la première émeute du mois de mai. À partir du 13 mai, la grève générale commence et la Sorbonne est occupée.
L'Assemblée nationale élue en juin 1968 après la dissolution décidée par le général de Gaulle s'attaque aussitôt à la réforme universitaire. En 1971, l'Université parisienne est scindée en treize universités nouvelles dont sept à Paris (La Sorbonne, Assas, Censier, Jussieu, Vincennes, Dauphine) et six en région parisienne. Cinq demeurent attachées au site de la Sorbonne et quatre partagent le nom de Sorbonne : Paris I Panthéon-Sorbonne, Paris IV Sorbonne, Paris III Sorbonne-Nouvelle, Paris V-Faculté des sciences humaines et sociales-Sorbonne.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, la Sorbonne est, en principe, fermée au public : seuls les étudiants et le personnel des établissements ayant des locaux dans la Sorbonne, ainsi que les lecteurs de la bibliothèque de la Sorbonne, peuvent y entrer.
En 2006, plusieurs centaines de manifestants, luttant contre la loi dite « sur l'égalité de chances », ont occupé la Sorbonne pendant trois nuits (du 8 mars au 11 mars au matin : « la prise de la Sorbonne ») avant d'être évacués par les forces de l'ordre.
Le quartier a été bouclé pendant plusieurs semaines ; ce bouclage est pourtant passé inaperçu — voir un des rares documents sur le sujet, le court-métrage Sorbonne interdite[5]. Le bâtiment a été fermé aux étudiants et aux enseignants à la demande du rectorat désireux d'éviter toute nouvelle occupation et tout nouveau dégât. Elle a rouvert le 24 avril 2006. Au cours de cette période, les bâtiments du Panthéon, situé au 12 de la place du Panthéon, continuaient à recevoir étudiants et enseignants.
Les étudiants ont immédiatement voté la réoccupation de l'université avant d'être à nouveau expulsés le soir même. Les cours n'ont pu reprendre que progressivement avec le déploiement d'un important dispositif policier tout autour de l'université. Au-delà de la lutte contre le CPE, une partie des étudiants a cherché à imiter sans vrai discernement, semble-t-il, l'esprit de mai 68. Les dégâts causés par les manifestants se sont chiffrés à 800 000 euros, ce qui a contraint l'université à développer la location de ses locaux - déjà existante vu l'histoire du lieu, pour des tournages de films ou de téléfilms, afin de payer les travaux qui ont nécessité la fermeture du bâtiment et l'annulation de nombreux cours.[6]
Le 19 février 2009 suite à une manifestation la Sorbonne fut occupée par des étudiants pendant plusieurs heures avant d'être expulsé par la police.[7]
Architecture
Au début du XVIIe siècle, le collège de la Sorbonne se présentait comme un ensemble de bâtiments disparates édifiés le long de la rue de la Sorbonne, entre le cloître Saint-Benoît au nord et le collège de Calvi au sud. Il comportait une chapelle construite au XIVe siècle dont la façade donnait sur la rue de la Sorbonne.
En 1626, le cardinal de Richelieu entreprend de faire reconstruire cet ensemble. Après 1630, le projet initial est revu dans un sens encore plus ambitieux. La chapelle originale, qui devait au départ être simplement modernisée, est détruite et remplacée par un édifice de vastes proportions, conçu par l'architecte Jacques Lemercier, et appelé à devenir le mausolée du cardinal. Les travaux commencent en mai 1635 et le gros œuvre est presque terminé à la mort du cardinal en 1642. Les travaux sont achevés par la duchesse d'Aiguillon, héritière de Richelieu.
La chapelle de la Sorbonne appartient aux chefs d'œuvres de l'architecture classique parisienne. Elle renferme un orgue de Dallery, non entretenu depuis plus de 150 ans, et actuellement injouable, bien que conservé en grande part.
Les bâtiments de l'université, qu'on peut admirer de nos jours, datent de la fin du XIXe siècle.
Personnes célèbres ayant fréquenté ou fréquentant la Sorbonne
- Nérée Boubée[8], (1806-1862), naturaliste, entomologiste, géologue, auteur, professeur à l'Université de Paris, membre de la Société Entomologique de France (SEF).
- Michel Aflak
- Alexandre Alekhine, champion du monde d'échecs de 1927 à 1935
- Alexandre V, antipape
- Jean-Jacques Ampère, physicien
- Dimitrij Andrusov, géologue des Carpates
- Theo Angelopoulos, cinéaste
- Antoine Arnauld, écrivain
- Raymond Aron, philosophe
- Alphonse Aulard, historien
- Alexis Cohen, Economiste
- Joaquín Balaguer Ricardo
- Georges Bataille, écrivain
- Benoît XVI, pape
- Honoré de Balzac, écrivain
- Henri Bergson, philosophe
- Claude Bernard, biologiste
- Francine Bloch
- Adeline Blondieau, actrice
- Boileau, poète
- Ferdinand Buisson, prix Nobel de la paix, fondateur de la LDH
- Jean Calvin, théologien
- Roch Carrier, romancier et dramaturge
- André Chamson, écrivain et essayiste
- André Chastel, historien
- Adrienne Clarkson, ancien gouverneur général du Canada
- Pierre de Coubertin, rénovateur des Jeux olympiques modernes
- Victor Cousin, philosophe
- Vincent Cronin, biographe et historien
- Marie Curie, physicienne, chimiste prix Nobel professeur
- Pierre Curie physicien prix Nobel professeur
- Simone de Beauvoir, écrivain
- Jean-Philibert Damiron
- Bénédicte Delmas, actrice
- Raymond Duchamp-Villon
- Érasme, théologien
- Claude Fauriel
- Jacques Derrida, philosophe
- Jean Favier, historien, ancien président de la Bibliothèque Nationale de France.
- Moshe Feldenkrais
- Lawrence Ferlinghetti
- Gautier de Châtillon
- Nicolas Eugène Géruzez
- Jean-Luc Godard, cinéaste
- Petar Guberina
- Fernando Henrique Cardoso
- François Guizot
- Oswaldo Penna Júnior juriste brésilen
- René Gutman, Grand-Rabbin
- Gabriel Hanotaux
- John F. Hasey
- Jacqueline Kennedy, née Bouvier, étudiante en 1949-1950, puis First lady.
- Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus
- Pierre Favre, helléniste, jésuite
- François Xavier, missionnaire, jésuite
- Dominique Jamet, journaliste, écrivain, ancien président de l'établissement public de la Bibliothèque de France.
- Paul Janet
- Frédéric Joliot-Curie, physicien prix Nobel
- Irène Joliot-Curie, physicienne prix Nobel
- Alberto Jori, philosophe
- Michel Journiac, artiste
- Olga Kisseleva, artiste
- Venceslas Kruta, historien
- André Leroi-Gourhan, archéologue et ethnologue
- Benny Lévy, philosophe et écrivain français
- Claude Lévi-Strauss, anthropologue
- Camille Le Tellier de Louvois
- Norman Mailer, écrivain
- Roger Martin du Gard, écrivain
- Florian Delbarre, Docteur en médecine
- François Mauriac, écrivain
- Marsile de Padoue, théologien
- Michel Moine
- André Morellet
- Pierre Martin Ngo Dinh Thuc
- Paul Nizan, écrivain et philosophe
- Mikhail Vasilevich Ostrogradsky
- Gaston Paris
- Jean Piaget, psychologue et épistémologue
- Pierre de Blois
- Henri Poincaré, mathématicien et physicien
- Raymond Queneau, écrivain
- Elia Ravelomanantsoa, femme d'affaires
- Vera Maria Rosenberg (Vera Atkins of SOE)
- Gustave Roussy, neurologue, cancérologue, recteur de l'Académie de Paris, fondateur du premier centre anticancéreux français.
- Pierre-Paul Royer-Collard
- Maximilien Rubel
- Ibrahim Rugova
- Émile Saisset
- Jean-Paul Sartre, philosophe et écrivain
- Jorge Semprún écrivain, ancien ministre de la Culture d'Espagne
- Jean-Pierre Serre
- Emmanuel-Joseph Sieyès
- Pierre Teilhard de Chardin, géologue, philosophe et théologien
- Pierre Elliott Trudeau, politicien canadien (ancien premier ministre du Canada)
- Marina Tsvetaïeva
- Anne Robert Jacques Turgot
- John Turner
- Jacques Vergès, avocat
- Sergio Vieira de Mello
- Pierre Vidal-Naquet, historien
- Saint Vincent de Paul, ministre des Cultes, apôtre de la charité
- Léopold Sédar Senghor académicien et poète, ancien Président de la République du Sénégal
- Abel-François Villemain
- Stefan de Vries, journaliste
- Sam Waterston
- Elie Wiesel, prix Nobel de la Paix, écrivain et professeur de littérature
- Jean Ziegler, politicien et sociologue suisse
Bibliographie
- Emmanuelle Anizon, Nicolas Delesalle, « Les damnés de la thèse », Télérama, no 2962, 21 octobre 2006, p. 30-34
- Jean-Robert Pitte, La Sorbonne au service des Humanités. 750 ans de création et de transmission du savoir (1257-2007), Paris, PUPS, 2007
Notes
- ↑ Base Mérimée
- ↑ Base Mérimée
- ↑ Base Mérimée
- ↑ Jean-Robert Pitte, « les Émirats arabes unis se tournent vers la culture française », Hérodote, n° 133 – 2009/2, « Le Golfe et ses émirats » : « Il est vrai que beaucoup de professeurs des universités parisiennes utilisent sur leurs cartes de visite ou sur leurs publications le titre de « Professeur à la Sorbonne » et que le grand public ou la presse ont beaucoup de mal à comprendre le maquis des appellations universitaires parisiennes »
- ↑ Sorbonne interdite réalisé par Adrian Ruchwald et Anke Zeugner, France 2006, 6 min, français sous-titré en anglais.
- ↑ Des tournages à la Sorbonne pour payer les dégâts du CPE, Le Figaro, 14 décembre 2006.
- ↑ occupation de la Sorbonne le 19 février 2009, TéléSorbonne
- ↑ L'essentiel de ses collections de minéraux font partie de la collection Minéralogie de la Sorbonne : voir son article.
Voir aussi
- Observatoire de la Sorbonne
- Enseignement supérieur en Île-de-France
- Université
- Université de Paris
- 5e arrondissement
- la Sorbonne, le nom pour une hotte de laboratoire.
Liens externes
- Site officiel de la Sorbonne (rectorat de l'académie de Paris)
- Site officiel de l'université Panthéon-Sorbonne - Paris I
- Site officiel de l'Institut d'Admninistration des Entreprises - Paris I
- Site officiel de l'université Sorbonne nouvelle - Paris III
- Site officiel de l'université Paris-Sorbonne - Paris IV
- Site officiel de l'université René-Descartes - Paris V
- Site officiel des Étudiants des universités Sorbonne
- Site officiel de l'École pratique des hautes études
- Site officiel de l'École nationale des chartes
- Site officiel des Cours de Civilisation Française de la Sorbonne
- Site de la bibliothèque de la Sorbonne
- Histoire des universités de Paris
- Bulle papale pour l'Université de Paris (1231)
- Reportage sur l'émeute survenue suite à l'évacuation de la Sorbonne le 5 décembre 1986
- Coordination-Sorbonne
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