- Juigné-des-Moutiers
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Juigné-des-Moutiers
DétailAdministration Pays France Région Pays de la Loire Département Loire-Atlantique Arrondissement Châteaubriant Canton Saint-Julien-de-Vouvantes Code commune 44078 Code postal 44670 Maire
Mandat en coursThierry Legrais
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Castelbriantais Site web www.cc-castelbriantais.fr/ Démographie Population 335 hab. (2008) Densité 14 hab./km² Gentilé Juignéens Géographie Coordonnées Altitudes mini. 52 m — maxi. 102 m Superficie 24,65 km2 Juigné-des-Moutiers (ou Juigné-les-Moutiers) est une commune française située dans le département de la Loire-Atlantique et la région Pays de la Loire.
Sise sur un territoire qui a permis au cours des siècles l'exploitation du bois, du fer et de l'ardoise, Juigné-des-Moutiers est marquée par l'histoire de ses deux monastères, dont celui de Prieuré de la Primaudière, classé monument historique au XXe siècle. L'histoire de la commune est liée à celle du duché de Bretagne et de l'épisode de la chouannerie lors de la Révolution. Subissant, déclin démographique depuis le milieu du XIXe siècle, enrayé au début du XXIe siècle, Juigné est une commune rurale riche de sa forêt et de son agriculture.
Sommaire
Géographie
Situation
Juigné-des-Moutiers est située à 15 km au sud-est de Châteaubriant, à 52 km au nord-ouest d'Angers, à 58 km au nord-est de Nantes et à 60 km au sud-est de Rennes[1]. Les communes limitrophes sont Soudan, Erbray, Saint-Julien-de-Vouvantes et La Chapelle-Glain en Loire-Atlantique, Carbay, La Prévière, Armaillé et Saint-Michel-et-Chanveaux en Maine-et-Loire.
Relief
Le profil du territoire est relativement plat, le point le plus bas se situe au nord, au niveau de la Richardais[2].
Hydrographie
Au sud de la commune, près du hameau de Ruigné, coule le ruisseau la Gravelle. Près de l'ancien prieuré de la Primaudière se trouve l'étang de la Fonte. L'étang de la Blisière est à l'est du territoire de la commune[2].
Climat
Juigné-des-Moutiers est proche de la région angevine. Son climat est réputé particulièrement doux. Ceci est lié à sa situation entre climat océanique et climat continental. Les hivers sont généralement pluvieux, les gelés rares et les étés ensoleillés. Le tableau suivant recense les données climatique d'Angers, distante de 52 kilomètres à vol d'oiseau de la commune de Juigné-des-Moutiers.
Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année Températures maximales moyennes (°C) 7,9 9,2 12,6 15,3 19 22,6 24,9 24,7 21,8 17 11,4 8,4 16,2 Températures minimales moyennes (°C) 2,1 2,2 3,9 5,6 8,9 11,8 13,6 13,4 11,3 8,4 4,6 2,8 7,4 Températures moyennes (°C) 5 5,7 8,2 10.4 13,9 16,2 19,2 19,1 16,5 12,7 8 5,6 11,8 Moyennes mensuelles de précipitations (mm) 62,1 50,8 51,7 44,6 54,4 41,2 43,8 44,9 52,2 59,6 64,5 63,4 633,4 Durée mensuelle d'ensoleillement (heures/mois) 70 92 141 179 201 234 248 237 191 129 89 65 1877 Source : site Lameteo[3]. Toponymie
La commune tire une partie de son nom de l'ancien français moustier, signifiant monastère[F 1]. La graphie « Juigné-les-Moutiers » est également utilisée (panneau de signalisation routière, ouvrages, site de la Mairie), mais le code officiel géographique donne Juigné-des-Moutiers[4].
Histoire
Des vestiges d'une voie romaine ayant été mis au jour sur le territoire de la commune, le peuplement du site est supposé remonter à cette époque. Au Moyen Âge, alors que la région appartient au duché de Bretagne, Juigné-des-Moutiers est mentionné la première fois en 1123, lorsque son église est offerte à Brice, évêque de Nantes. À l'époque, deux prieurés cohabitent sur le territoire de l'actuelle commune. Le premier, les Moutiers, se situe dans le bourg, le second, la Primaudière, se trouve à deux kilomètres au nord[F 1]. Le prieuré de la Primaudière est fondé en 1207 après signature d'une charte entre seigneurs bretons et angevins, et les évêques d'Angers, Guillaume de Beaumont-au-Maine, et de Nantes, Geoffroi. Le monastère est bâti de part et d'autre de la Nymphe, frontière entre le duché de Bretagne et le royaume de France[F 2]. Jusqu'au XVIIIe siècle le bourg était situé à un kilomètre à l'est du bourg actuel[F 1].
Jusqu'à la Révolution, une communauté protestante vivait à Teillais, appelé à l'époque la Huguenotière, où était construit un temple.
Pendant la Révolution, Gabriel Guyot de Folleville est arrêté à l'étang des Rochettes ; il est exécuté à Châteaubriant le 5 janvier 1794. En même temps que lui est arrêté Louis Fresnais de Beaumont qui est guillotiné le 16 février 1794 à Angers. Les cachettes de ce dernier auraient été dévoilées par une jeune fille du village, exécutée elle aussi, par pendaison, dans un lieu situé entre Les Rochettes et la Primaudière[5].
En juin 1939, le préfet de Loire-Inférieure fait installer à Juigné-des-Moutiers et à Moisdon-la-Rivière[6] des camps d'accueil pour les réfugiés espagnols de la zone républicaine. Les deux camps comptent 1 160 réfugiés en août 1939, 996 en octobre (dont 688 à Moisdon) la majorité étant des femmes et des enfants.
Depuis l'Antiquité le fer a été exploité sur le territoire de Juigné. Au Moyen Âge un réservoir d'eau nécessaire au traitement du minerai voit sa digue se rompre. L'eau déversée dévaste le vieux Juigné et son église. L'église du monastère devient paroissiale et le bourg se déplace autour[C 1]. La paroisse a été le site de forges du XVIe au XVIIIe siècles[F 3]. La forêt de Juigné, assez vaste, est exploitée jusque dans les années 1940. L'économie est depuis cette date essentiellement rurale[F 1]. Les dernières mines d'ardoise sont fermées en 1900, tandis que les carrières de pierre cessent leur activité après la Première Guerre mondiale[C 1].
Administration
Juigné-des-Moutiers est située dans le canton de Saint-Julien-de-Vouvantes, arrondissement de Châteaubriant, dans le département de la Loire-Atlantique (région Pays de la Loire)[7]. Comme pour toutes les communes françaises comptant entre 100 et 500 habitants, le Conseil municipal est constitué de onze membres en 2011[8].
Liste des maires
L'article histoire des maires de France retrace l'évolution des modalités d'élection ou de nomination des maires de la commune.De 1789 à 1799, les agents municipaux (maires) sont élus au suffrage direct pour 2 ans et rééligibles, par les citoyens actifs de la commune, contribuables payant une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune. Sont éligibles ceux qui paient un impôt au moins équivalent à dix journées de travail.
De 1799 à 1848, La constitution du 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799) revient sur l’élection du maire, les maires sont nommés par le préfet pour les communes de moins de 5 000 habitants. La Restauration instaure la nomination des maires et des conseillers municipaux. Après 1831, les maires sont nommés (par le roi pour les communes de plus de 3 000 habitants, par le préfet pour les plus petites), mais les conseillers municipaux sont élus pour six ans.
Du 3 juillet 1848 à 1851, les maires sont élus par le conseil municipal pour les communes de moins de 6 000 habitants.
De 1851 à 1871, les maires sont nommés par le préfet, pour les communes de moins de 3 000 habitants et pour 5 ans à partir de 1855.
Depuis 1871, les maires sont élus par le conseil municipal suite à son élection au suffrage universel.
Liste des maires successifs[C 2],[5] Période Identité Étiquette Qualité ? ? Hamon ? 1813 Jospeh Cosnard 1814 ? Julien Louvet du Pesle 1830 ? Louis Bucquet 1848 ? Louis Rigault ? ? Richard 1880 1883 Pierre Desgrés 1883 1888 Jean Benatre 1888 1907 Jean-Marie Hardeux 1907 1908 Pierre Ergand 1908 1912 Édouard Bourdais 1912 1919 Jean Peltier 1919 1929 Étienne Lelièvre 1929 1942 Eugène Herbert 1942 1953 Eugène Fremond 1953 1968 Eugène Barbot 1968 1971 Ernest Pourrias 1971 ? Hervé Bernard mars 2001 en cours Thierry Legrais Agriculteur Toutes les données ne sont pas encore connues. Intercommunalité
Juigné-des-Moutiers est membre de la communauté de communes du Castelbriantais, qui est constituée de dix-neuf communes regroupées autour de Châteaubriant[9].
Démographie
Selon le classement établi par l’Insee en 1999, Juigné-des-Moutiers était commune rurale non polarisée, qui ne fait donc partie d’aucune aire urbaine ni d’aucun espace urbain[10].
Évolution démographique
En 2008, Juigné-des-Moutiers comptait 335 habitants (soit une augmentation de 4 % par rapport à 1999). La commune occupait le 20 943e rang au niveau national, alors qu'elle était au 20 365e en 1999, et le 221e au niveau départemental sur 221 communes.
L'évolution du nombre d'habitants depuis 1793 est connue à travers les recensements de la population effectués à Juigné-des-Moutiers depuis cette date. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans. Pour Juigné-des-Moutiers, cela correspond à 2004, 2009, etc. Les autres dates de « recensements » (2006, 2008, etc.) sont des estimations[11],[12],[N 1].
Le maximum de la population a été atteint en 1901 avec 1 103 habitants.
Histogramme Pyramide des âges
La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (26,8 %) est en effet supérieur au taux national (22,1 %) et au taux départemental (20,4 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (51,5 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2008, la suivante :
- 48,5 % d’hommes (0 à 14 ans = 14,5 %, 15 à 29 ans = 20,6 %, 30 à 44 ans = 19,4 %, 45 à 59 ans = 20,6 %, plus de 60 ans = 24,9 %) ;
- 51,5 % de femmes (0 à 14 ans = 21,7 %, 15 à 29 ans = 13,7 %, 30 à 44 ans = 17,7 %, 45 à 59 ans = 18,3 %, plus de 60 ans = 28,6 %).
Économie
Le canton de Saint-Julien-de-Vouvantes, dont fait partie Juigné, bénéficie du classement Zone de revitalisation rurale, ce qui permet aux entreprises qui y sont installées de bénéficier d’avantages fiscaux[18].
En 2011, La Mairie recense 24 établissements actifs : quatre industries, deux entreprises de construction, deux commerces et seize entreprises de services). La zone à vocation artisanale de la Grée, classée Zone de revitalisation rurale, s’entend sur 5,6 hectares. L’entreprise de travaux publics Hervé TP, un des dix plus gros employeurs de la communauté de communes du Castelbriantais, est basée à Juigné-des-Moutiers[18].
Équipements et services
Santé
Il n'y a pas de médecin ou d'infirmier à Juigné-des-Moutiers, les plus proches sont situés à Saint-Julien-de-Vouvantes et Pouancé[19]. Un centre hospitalier est installé à Châteaubriant[20].
Enseignement
Juigné-des-Moutiers dépend de l'académie de Nantes. Il n'y a pas d'école publique dans la commune, l'école privée Notre-Dame-de-Lourdes fait partie réseau de l'enseignement catholique[21]. Les collèges et les lycées se situent à Châteaubriant[22],[23],[24],[25],[26],[27].
Autre
La Mairie assure un service de repas à domicile pour les personnes âgées[18].
Patrimoine
Lieux et monuments
L'église Saint-Pierre a été construite en 1878.
L'ancien prieuré de la Primaudière date des XIIe, XIIIe et XVIIIe siècless. Les moines le fondèrent en 1207 et le quittèrent en 1762. La chapelle de la Primaudière (XIIe siècle) est un lieu de pèlerinage au Moyen Âge. L'abside est bâtie sur des contreforts à degrés pyramidaux[F 2]. Le site est transformé en verrerie au XIXe siècle. Le prieuré est classé au titre des monuments historiques[28].
Le domaine de Ruigné est une ancienne exploitation d'ardoises. Le hameau est une cité ouvrière du XVIIe siècle dont les maison sont bâties en schiste[F 2]
Il y a plusieurs tombes datant de la Révolution, celle dite de l'émigré (peut-être un chef royaliste ou un évêque) à La Colinerie et le tombeau des Fombrayeux, où reposent sept fombrayeux, c'est-à-dire des ouvriers journaliers chargés de récurer les étables et écuries, tués par les chouans[F 3].
Il reste des bâtiments des anciennes forges à Teillais, à la Blisière et la Prévière.
La forêt de Juigné, de 2 114 hectares, s'étale également sur les communes alentour. Elle regroupe entre autres des chênes, conifères, hêtres, châtaigniers. Un bâtiment de chasse du début du XIXe siècle subsiste. Le site a été un terrain de chasse pour les propriétaires successifs, notamment la famille Bourbon Condé et dle duc d'Aumale. Au début du XXe siècle le bâtiment est devenu un lieu pour bals champêtres[F 3]. Jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, des charbonniers vivaient de la production de charbon de bois dans la forêt[F 4]
Héraldique
Article connexe : Armorial des communes de la Loire-Atlantique.D'argent au chêne de sinople, le fût traversé par un sanglier de sable.
Notes et références
Notes
* pour 2004 et 2005 la population réelle publiée dans la base Cassini (attribuée par convention à l'année 2006 par l'EHESS) si elle existe ;
* la population 2006, première population légale connue post-1999 publiée par l’Insee ;
* les populations suivantes correspondant aux années réelles de recensement publiées par l’Insee ;
* la dernière population légale publiée par l’Insee.
Afin de permettre une comparaison entre communes, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999, de présenter :
Références
- Jean-Luc Flohic (dir.), Éric Brochard et Véronique Daboust, Le Patrimoine des communes de la Loire-Atlantique, 1999 (voir en bibliographie).
- p. 1108
- p. 1109
- p. 1110
- p. 1111
- Collectif, Canton de Saint-Julien-de-Vouvantes : souvenirs du passé, Châteaubriant, 1984 (voir en bibliographie).
- p. 90
- p. 107
- Autres références.
- Juigné-des-Moutiers sur Localisation interactive, orthodromie et navigation. Consulté le 4 avril 2011
- Carte IGN de Juigné-des-Moutiers sur Géoportail.
- Climatologie de 1947 à 2008 - Angers, France sur lameteo.org. Consulté le 4 avril 2011
- Code officiel géographique - Juigné-des-Moutiers sur insee.fr. Consulté le 4 avril 2011
- Juigné-des-Moutiers sur Infobretagne. Consulté le 4 mars 2011
- Bartolomé Bennassar, La Guerre d'Espagne et ses lendemains, Perrin, Paris, 2004, page 408 (collection Tempus).
- Fiche de la commune de Juigné-des-Moutiers sur insee.fr. Consulté le 7 avril 2011
- art L. 2121-2 du code général des collectivités territoriales
- Juigné-les-Moutiers sur Communauté de communes du Castelbriantais. Consulté le 4 avril 2011
- Carte thématique sur Insee. Consulté le 4 avril 2011 ; cheminement : sur la petite carte de France, onglet Départements, puis choisir le département, puis menu déroulant Couches d'aide à la sélection
- Loi no 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V des « opérations de recensement »
- Calendrier de recensement sur insee.fr. Consulté le 11 juillet 2011
- Juigné-des-Moutiers 1836 sur Archinoë portail d'indexation collaborative. Consulté le 11 juillet 2011
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur Base Cassini de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 11 juillet 2011
- Évolution et structure de la population sur Résultats du recensement de la population - 2008. Consulté le 11 juillet 2011
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur insee.fr. Consulté le 11 juillet 2011
- Résultats du recensement de la population de la Loire-Atlantique en 2008 sur insee.fr. Consulté le 11 juillet 2011
- Juigné-des-Moutiers sur communauté de communes du Castelbriantais. Consulté le 4 mars2011
- Recherche sur Les pages jaunes. Consulté le 4 avril 2011
- Liste des hôpitaux et cliniques de Loire-Atlantique sur Annuaire sanitaire et social. Consulté le 4 avril 2011
- Les écoles de l'académie sur Académie de Nantes. Consulté le 4 mars 2011
- Les collèges publics de Loire-Atlantique sur Académie de Nantes. Consulté le 4 avril 2011
- Les collèges privés de Loire-Atlantique sur Académie de Nantes. Consulté le 4 avril 2011
- Les lycées publics de Loire-Atlantique sur Académie de Nantes. Consulté le 4 avril 2011
- Les lycées privés de Loire-Atlantique sur Académie de Nantes. Consulté le 4 avril 2011
- Les lycées publics professionnels publics de Loire-Atlantique sur Académie de Nantes. Consulté le 1er avril 2011
- Les lycées professionnels privés de Loire-Atlantique sur Académie de Nantes. Consulté le 4 avril 2011
- Notice no PA44000034, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
Voir aussi
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jean-Luc Flohic (dir.), Éric Brochard et Véronique Daboust, Le Patrimoine des communes de la Loire-Atlantique, vol. 2, Charenton-le-pont, Flohic éditions, 1999, 1383 p. (ISBN 2-84234-040-X), p. 1109-1111
- Collectif, Canton de Saint-Julien-de-Vouvantes : souvenirs du passé, Saint-Julien de Vouvantes, Fédération cantonale des associations de retraités, 1984, 127 p. (notice BNF no FRBNF34775265x) .
Articles connexes
Liens externes
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