- Prieuré de la Primaudière
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Prieuré de
la Primaudière
Vue du Prieuré de la Primaudière, chapelle et bâtiments conventuels.Présentation Culte Catholique romain Type Prieuré Rattaché à Ordre de Grandmont Début de la construction XIIe siècle Fin des travaux XVIIIe siècle Style(s) dominant(s) Gothique Plantagenêt Protection Classé MH (1965, chapelle)
Inscrit MH (2006, aile conventuelle et sol du cloître)Géographie Pays France Région Pays de la Loire Département Loire-Atlantique,
Maine-et-LoireVille Armaillé,
Juigné-des-MoutiersCoordonnées modifier L'ancien prieuré de la Primaudière date des XIIe, XIIIe et XVIIIe siècles. Les moines de l'ordre de Grandmont le fondent en 1207 et le quittent en 1762. La chapelle de la Primaudière (XIIe siècle) est un lieu de pèlerinage au Moyen Âge. Il est bâti sur les communes d'Armaillé en Maine-et-Loire et de Juigné-des-Moutiers en Loire-Atlantique.
Sommaire
Historique
Du Moyen Âge à la période moderne
La Primaudière est mentionné sous le nom de « Primauderia » dés 1095[1]. Le domaine, qui était occupé par un prieuré dépendant de l'abbaye Saint-Sauveur de Redon[2], tombe aux mains de Gauthier Hai, seigneur de Pouancé, qui s’en empare « au prix de sa lance et du sang des siens et des autres »[1]. Il s'empare également de la dîme du domaine, s'attirant la colère des moines[2].
Alors que la région appartient au duché de Bretagne, Juigné-des-Moutiers est mentionné la première fois en 1123, lorsque son église est offerte à Brice, évêque de Nantes. À l'époque, deux prieurés cohabitent sur le territoire de l'actuelle commune. Le premier, les Moutiers, se situe dans le bourg, le second, la Primaudière, se trouve à deux kilomètres au nord[3].
En mars 1207, le seigneur de Pouancé, Guillaume de la Guerche, celui de Châteaubriant, Geoffroy, et Hervé de La Selle, seigneur de La Prévière, sont réunis par les évêques d'Angers et de Nantes. Une charte est signée, faisant don du domaine de la Primaudière, du bois et des terres qui en dépendent, aux moines de l'ordre de Grandmont. Geoffroy leur octroie 10 livres de rente sur les péages de Châteaubriant et les privilèges d'un bourgeois de la ville, tandis que Guillaume de La Guerche octroie 25 livres sur les fermages de Pouancé, et les privilèges d'un bourgeois dans chacune des villes de sa seigneurie, Pouancé, Segré, Martigné et La Guerche[1].
Les moines des Grandmont construisent alors un prieuré et une chapelle qui devient un lieu de pèlerinage[3]. Le prieuré est alors construit au-dessus de la Nymphe, le cours d'eau séparant l'Anjou de la Bretagne. La chapelle Notre-Dame, ainsi qu'une partie du prieuré, se trouve en terre angevine tandis que l'autre partie du prieuré se trouve en territoire breton. En 1295, le prieuré est habité par cinq religieux, puis six au XIVe siècle. Au XIVe siècle, des moines grandmontains de Monnay et Bercey s'y réfugient. En 1317, le prieuré est réuni à celui de Monguyon[4]. Vers 1770, l'ordre de Grandmont est dissous, les revenus sont alors attribués au Séminaire Saint-Charles d'Angers[1].
Période contemporaine
Le prieuré est vendu comme bien national sous la Révolution, puis est transformé en verrerie en 1836. L'entreprise ne perdure qu'une vingtaine d'années. La chapelle est alors transformée en étable jusque vers la seconde moitié du XXe siècle. Des cloisons et planchers sont installés dans la nef de la chapelle, et sa façade nord est alors flanquée d'une construction. Par la suite, les propriétaires y effectuent des travaux de dégagement et de restauration, retrouvant la table d'autel. L'édifice est assaini et dégagé des constructions ultérieures. Les logis du XVe siècle et XVIIIe siècle sont également restaurés[1].
La chapelle du prieuré fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 31 mai 1965[5]. L'ensemble de l'aile conventuelle (façades et toitures), ainsi que l'ancien carré du cloître pour son intérêt archéologique fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 30 septembre 2005[5].
Architecture
Le prieuré de la Primaudière est typique de l'architecture grandmontaine. Une chapelle à nef unique et chœur est orientée d'ouest en est. Elle possède deux entrées: au nord, la porte des fidèles, au sud, la porte des moines. Celle-ci ouvre sur une cour entourée d'un cloître desservant les différents salles du prieuré : salle capitulaire, salle des hôtes, réfectoire, cuisine, cellier. Les dortoirs se trouvaient à l'étage[4].
À la Primaudière, seule la chapelle est entièrement conservée. Elle est constituée d'un vaisseau de quarante mètres de long qui se termine dans le chœur, dont le chevet est percé des trois grandes ouvertures, éclairant abondamment le chœur. Sur le pignon ouest, une unique ouverture éclaire la nef. Le voûtement se fait en berceau brisé sur toute la longueur de la nef. Le chœur, de 40 cm plus large que la nef, est vouté à huit pans d'ogives dont les nervures saillantes retombent sur des chapiteaux soutenus par des colonnettes. Creusés dans le chœur se trouvent au nord une armoire liturgique, et au sud, un double lavabo. Les murs ont encore partiellement gardé leur enduit, orné d'une semis de fleurettes ainsi que de croix de consécrations[1].
La porte des fidèles est la plus travaillée, possédant deux archivoltes ogivales séparées par des moulures rondes reposant sur des colonnettes à chapiteaux. Cette porte est entièrement travaillée en grès roussard, qui orne par ailleurs toutes les parties nobles de la chapelle (fenêtre ouest, contreforts du chevet, armoire liturgique et lavabo, autel)[1],[6].
Notes et références
- Célestin Port, Dictionnaire historique, géographie et biographique du Maine-et-Loire, éd. 1996
- André Neau, Sur les chemins de l'Histoire, en Pays Pouancéen, Pouancé, 2010, p.27
- Flohic, Brochard et Daboust 1999, p. 1108-1109
- François Christian Semur, Les Abbayes d'Anjou, Geste édition, 2006, p.107-108
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Ancien prieuré de la Primaudière » sur www.culture.gouv.fr.
- Neau, op. cit. pp.36-37
Voir aussi
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jean-Luc Flohic (dir.), Éric Brochard et Véronique Daboust, Le Patrimoine des communes de la Loire-Atlantique, vol. 2, Charenton-le-pont, Flohic éditions, 1999, 1383 p. (ISBN 2-84234-040-X)
- Charles Thenaisie, « Le monastère de la Primaudière », dans Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, 1860, p. 58-63 [texte intégral]
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