Günther Grass

Günther Grass

Günter Grass

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Günter Wilhelm Grass
Günter Grass à Berlin en 2004
Günter Grass à Berlin en 2004

Nom de naissance Günter Wilhelm Grass
Activité(s) romancier, poète, dramaturge, sculpteur, graveur, peintre, graphiste et illustrateur
Naissance 16 octobre 1927
Territoire de Dantzig[1]
Genre(s) Roman picaresque, historique, humoristique, satyrique, dramatique, mythologique, fantastique
Distinctions Prix du Groupe 47[2]
Prix Georg Büchner
Prix Prince des Asturies
Prix Nobel de littérature
Œuvres principales

Günter Wilhelm Grass est un écrivain et un artiste allemand né le 16 octobre 1927 à Danzig-Langfuhr[1].

Sommaire

Biographie

Günter Grass (orthographié Graß avant la réforme de l'orthographe allemande) est né à Dantzig, de parents commerçants (propriétaires d'une épicerie en produits coloniaux). Son père était allemand et sa mère kachoube. L'invasion par la Wehrmacht de la Pologne et de Gdańsk est approuvée par sa famille même si l'un des oncles polonais du jeune Günter est fusillé après avoir participé au siège de la Poste polonaise[3]. Enrôlé dans les jeunesses hitlériennes, le garçon demande, à quinze ans, à s'engager dans les sous-marins, mais a rejoint à l'âge de 17 ans la 10e Panzerdivision SS Frundsberg des Waffen-SS en octobre 1944[4].

À la fin de la guerre, il est fait prisonnier par les Américains et libéré en 1946. Durant sa captivité, il aurait peut-être rencontré Josef Ratzinger, le futur pape Benoît XVI. Il dit n'avoir eu connaissance des horreurs perpétrées par le nazisme qu'après sa libération en entendant les aveux de Baldur von Schirach au procès de Nuremberg. Effondré par ces découvertes, Grass reste en Allemagne de l'Ouest, où il mène une vie de bohème et tente tant bien que mal de se reconstruire après des drames familiaux (sa mère et certainement sa sœur auraient été violées par des soldats de l'Armée rouge). Après une traversée de l'Europe et des études d'arts plastiques à Düsseldorf, et à Berlin-Ouest auprès de Karl Hartung, il gagne sa vie grâce à ses sculptures et ses gravures. Également graphiste, illustrateur et peintre, il s'essaie à l'écriture, compose des poèmes et commence la rédaction d'un roman qui s'inspire lointainement de sa jeunesse. En 1955, il devient un proche du Groupe 47, mouvement de reconstruction et de réflexion littéraire dans l'Allemagne d'après-guerre.

Il débute une carrière de poète en 1956 avec son recueil Le Journal des coquecigrues (Die Vorzüge der Windhühner) et de dramaturge en 1957 avec les pièces Tonton (Onkel, Onkel) et La Crue (Hochwasser). La même année, il obtient le prix du Groupe 47 après la lecture des deux premiers chapitres de son œuvre romanesque encore en chantier : Le Tambour. L'argent de la récompense lui permet de séjourner, entre 1956 et 1960, à Paris où il parachève la rédaction de l'ouvrage dans une petite chambre de la Place d'Italie. Il y fréquente les milieux littéraires et intellectuels de Saint-Germain-des-Prés, découvre le Nouveau roman, se lie d'amitié avec Paul Celan qui l'incite à lire François Rabelais et prend position pour Albert Camus dans la querelle l'opposant à Jean-Paul Sartre. C'est en 1959 qu'il devient célèbre avec la publication du Tambour (Die Blechtrommel) qui obtient un succès planétaire. Le livre fera l'objet d'une adaptation cinématographique, vingt ans plus tard, par Volker Schlöndorff. Le film, lui aussi un triomphe mondial, sera récompensé par la Palme d'or du Festival de Cannes et par l'Oscar du meilleur film étranger à Hollywood.

Dans les années 1960, Grass s'engage en politique et participe aux campagnes électorales des sociaux-démocrates allemands. Il organise d'ailleurs plusieurs meetings en faveur du futur chancelier Willy Brandt qu'il renseigne sur les affaires est-européennes et à qui il prodigue des conseils sur le rapprochement des deux républiques allemandes. Il adhère au SPD en 1982 mais donne sa démission en 1993 pour protester contre les restrictions du droit d'asile.

De 1983 à 1986, il préside l'Académie des Arts de Berlin. À la fin des années 1980, il part en Inde à Calcutta où il constate la misère du peuple indien. Il relatera cette expérience dans Tirer la langue (Zunge zeugen, 1989).

En 1995, la publication de Toute une histoire (Ein weites Feld) provoque un tollé outre-Rhin après que l'auteur y ait affirmé que l'Allemagne de l'Ouest avait pris en otage et victimisé, par le biais d'un libéralisme effréné, les anciens habitants de la RDA après la Réunification. Le critique Marcel Reich-Ranicki accepte que le Spiegel publie en une un photomontage où on le voit en train de déchirer le livre de Grass avec le titre: « L'échec d'un grand écrivain. ». La presse populaire s'insurgea aussi contre l'auteur : la Bild Zeitung titre « Grass n'aime pas son pays », dénonçant un roman au « style creux » et étant une véritable « insulte à la patrie »[5].

L'auteur reçoit en 1999, à l'âge de 72 ans, le dernier prix Nobel de littérature du XXe siècle « pour avoir dépeint le visage oublié de l'histoire dans des fables d'une gaieté noire ». Fréquemment cité sur les listes de l'Académie suédoise, où il faisait figure depuis plusieurs années de grand favori, Grass, « l'éternel nobélisable » comme le surnommait la presse, avait anticipé sa victoire tardive[6]. Il avait proposé au Comité Nobel depuis les années 1970 de primer conjointement un écrivain allemand de l'Est et de l'Ouest comme symbole d'une réunification culturelle, faisant ainsi référence, de manière sous-jacente, à l'idée de le mettre à l'honneur avec son amie Christa Wolf[7]. Mais cette proposition ne fut jamais prise en compte par les jurés du prix[8].

En 2001, il propose de construire un musée germano-polonais qui abriterait les œuvres d'art volées par les nazis. En 2002, Günter Grass, parfois accusé de s'être reposé sur ses lauriers après ses premiers succès littéraires, revient au premier plan de la littérature mondiale en publiant En crabe (Im Krebsgang). En 2005, Grass fonde un cercle d'auteurs et les rencontres littéraires de Lübeck.

En 1954, il avait épousé la Suissesse Anna Schwarz, apprentie danseuse de ballet avec laquelle il avait eu quatre enfants et dont il avait divorcé en 1978. En 1979, il s'était ensuite remarié avec l'organiste Ute Grunert. Günter Grass vit aujourd'hui près de Lübeck avec sa seconde épouse. La Maison Grass y contient la majeure partie de ses manuscrits et de ses œuvres artistiques. L'auteur conçoit lui-même la couverture et l'illustration de ses ouvrages. Il continue en parallèle à exercer, avec un grand éclectisme, ses diverses activités artistiques. Il est l'un des seuls écrivains à inviter, lors de la parution en allemand de chaque nouvel ouvrage, l'ensemble de ses traducteurs pour mettre en commun les travaux de traduction et permettre l'échange cosmopolite et métissé des cultures et des langues.

En août 2006, il a révélé son enrôlement en octobre 1944 dans les Waffen-SS après avoir prétendu auparavant avoir servi dans la Flak. Cette divulgation tardive, faite quelques jours avant le lancement de son dernier livre autobiographique, Pelures d'oignon (Beim Häuten der Zwiebel), a suscité malaise et incompréhension en Europe[9]. Elle a été à l'origine d'une controverse entre intellectuels européens, certains d'entre eux considérant que cet aveu lui ôtait son statut de caution morale, d'autres au contraire pensant que cette sincérité, même tardive, ne faisait que renforcer sa légitimité. Lech Walesa, après avoir demandé qu'on lui retire son titre de citoyen d'honneur de la ville de Gdansk, lui a finalement pardonné ses errements de jeunesse. La droite allemande fut en revanche beaucoup moins clémente : elle dénonça son hypocrisie et ses sermons galvaudés sur le passé nazi de la nation. Elle l'a d'ailleurs prié un temps de rendre son prix Nobel et l'argent qu'il lui avait rapporté. Mais le président de la Fondation Nobel a soutenu l'écrivain, déclarant à ce sujet que « l'attribution des prix est irréversible car aucun prix n'a été retiré à quiconque par le passé »[10].

Parmi ses œuvres les plus célèbres, on compte Le Chat et la souris (Katz und Maus, 1961) et les Années de chien (Hundejahre, 1963) qui achèvent une trilogie sur Dantzig (Die Danziger Trilogie) ouverte avec Le Tambour. Ses autres ouvrages illustres sont : Le Journal d'un escargot (Aus dem Tagebuch einer Schnecke, 1972), Le Turbot (Der Butt, 1977), Une rencontre en Westphalie (Das Treffen in Telgte, 1979), La Ratte (Die Rättin, 1985) et Mon siècle (Mein Jahrhundert, 1999).

La fiche de prisonnier de guerre

Opinions politiques

Les prises de position de Grass, dans ses ouvrages ou dans les médias, ont souvent déclenché des polémiques outre-Rhin, lui valant la réputation de polémiste[11].

Se positionnant politiquement à gauche, Grass, farouchement antilibéral, a toujours voulu se forger une figure de moraliste. Il a régulièrement critiqué le passé nazi de l'Allemagne et est devenu un ténor de l'antiaméricanisme, fustigeant par exemple Helmut Kohl et Ronald Reagan, venus ensemble visiter le cimetière de Bitburg, au motif que des SS y étaient enterrés avec des soldats alliés et allemands durant la Seconde Guerre mondiale.

Après la chute du mur de Berlin, il s'opposa à la réunification allemande pour « préserver l'héritage socialiste » de la République démocratique allemande.

L'auteur a toujours critiqué les « dérives libérales et petites bourgeoises » du SPD. Il a toujours néanmoins affiché un indéfectible soutien à l'ex-chancelier Gerhard Schröder.

Dans un échange télévisé avec Pierre Bourdieu pour la chaîne Arte en novembre 1999[12], l'auteur a déploré les méfaits du néolibéralisme et affirmé que « seul l'État peut garantir la justice sociale et économique entre les citoyens ». Il a également exprimé son souhait de rouvrir « l'universalisme et le dialogue culturel hérité des Lumières ».

Grass a toujours voulu défendre la « voix des opprimés » : il a notamment soutenu Salman Rushdie, victime d'une fatwa islamique en 1989, les écrivains arabophones contestataires et expatriés et le peuple palestinien. Il a souvent dénoncé la politique du gouvernement israélien qu'il juge « agressive » et « belliqueuse »[13].

Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, Günter Grass a déclaré que la « réaction » américaine orchestrait beaucoup de tapage « pour trois mille Blancs tués ».

En 2006, lors de l'affaire des caricatures de Mahomet, Grass a dénoncé « l'arrogance de l'Occident » et son « mépris de la culture musulmane »[14].

Son œuvre littéraire

Dès ses débuts, Grass cherche à prendre ses distances avec les caractéristiques de la Trümerliteratur représentée notamment par son ami Heinrich Böll. Son œuvre, qui prend racine dans la littérature universelle, célébrée et parodiée, condense la fable, le merveilleux et les notations réalistes pour dresser un portrait épique, corrosif et satirique de l'Allemagne et de ses mutations depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale[15]. Ses ouvrages sont avant tout dédiés à Dantzig, sa ville natale à qui il consacre d'ailleurs son unique trilogie romanesque. Ses écrits s'inspirent par ailleurs largement de ses expériences politiques. Ils cherchent à rendre compte de la part irrationnelle de l'histoire, tout en donnant, à travers un certain symbolisme, une vision critique et sceptique du monde moderne. L'auteur tend en effet un miroir peu reluisant à ses contemporains. L'écrivain-moraliste trahit par ailleurs l'influence de François Rabelais dans des récits d'une fantaisie débridée, marqués par un style constamment ironique, des innovations linguistiques et une esthétique grotesque, burlesque et carnavelesque. Grass privilégie la métaphore animale et développe une imagerie étrange et subversive dans des productions volumineuses habitées par plusieurs figures hybrides et difformes. Ses textes se caractérisent souvent par un collage de plusieurs genres littéraires (roman, poésie, théâtre, nouvelle...), tiré de son expérience de sculpteur mais également des influences conjointes de Lawrence Sterne, Denis Diderot et Alfred Döblin, qu'il considère comme son maître[16].

Dans la veine du roman picaresque allemand impulsé par Grimmelshausen (Schelmenroman), Le Tambour s'inscrit déjà dans cette conception. La profusion narrative, l'inventivité verbale et la volubilité du roman servent à narrer le parcours de son avatar littéraire, Oscar Matzerath, personnage né à Gdańsk dans les années 1920 d'une mère kachoube et de deux pères différents : l'un allemand et officiel et l'autre polonais et officieux. Le jeune garçon décide de ne plus grandir à l'âge de 3 ans et scrute avec impertinence, au son d'un tambour en fer blanc qui ne le quitte jamais, les turpitudes, la lâcheté et les compromissions des adultes dans lesquels il finit par se conforter[17]. Prenant la position du bas physique et social puis optant pour le domaine de la féérie et du conte, le romancier sonde la conscience d'une nation coupable et la responsabilité collective, illustrant le basculement naturel et terrifiant d'une société germanophone (mais non-allemande) dans le nazisme, plus par conformisme petit bourgeois que par véritable aveuglement. Au cours de ses aventures, Oscar décide d'ailleurs de grandir à nouveau et ce au moment du miracle économique (Wirtschaftswunder) mais sa croissance ne se déroule plus normalement : il devient bossu à l'image de cette nouvelle Allemagne pressée d'enterrer son passé nazi pour s'adonner aux joies du libéralisme économique.

Le Chat et la souris et Les Années de chien continuent à explorer la monstruosité de l'histoire aux détours de paraboles habiles et d'êtres hors-normes[18]. Sa pièce Les Plébéiens répètent l'insurrection (Die Plebejer proben den Aufstand, 1966) revient sur le soulèvement populaire du 17 juin 1953, à Berlin-Est et met en scène le dramaturge Bertold Brecht dans une posture peu avantageuse. En effet, l'auteur est présenté comme un artiste devenu privilégié qui s'est coupé de sa conscience politique et sociale, préférant s'atteler à ses préoccupations littéraire et intellectuelle que d'aider ses concitoyens à lutter pour plus de liberté[19]. Anesthésie locale (Örtlich Betaübt, 1969) est un roman qui articule un dialogue sur plusieurs étages entre un dentiste et son patient nommé Starusch et qui oppose l'objectivité de l'expérience vécue à la reconstitution fantasmée d'évènements. Ce roman critique par ailleurs ouvertement la position politique modérée et consensuelle répandue dans l'Allemagne fédérale qui, bien qu'opposée à la guerre du Vietnam, paraît bien trop sage pour combattre les injustices du temps[20]. Le Journal d'un escargot qui se veut « un manuel à l'usage de ses enfants et de ceux des autres » évoque, pour la première fois, les engagements politiques de Grass auprès de Willy Brandt lors de la campagne social-démocrate de 1969[21]. La figure de l'escargot sert à caractériser une nation enroulée sur elle-même, prudente et lente dans sa démarche.

Inspiré d'une légende germanique médiévale, Der Fyscher und syne Frau (Le Pécheur et sa femme), reprise au XIXe siècle par le peintre romantique Philipp-Otto Runge puis par les frères Grimm, Le Turbot est une fresque truculente et grandiose qui fait cohabiter parodie et mythologie pour rendre hommage à l'histoire cachée des cuisinières : fonction adoptée par la femme à travers le temps et les âges pour arracher à l'homme son pouvoir patriarcal offert par un poisson merveilleux durant l'ère paléolithique. Une rencontre en Westphalie, qui reconstitue l'époque baroque et la guerre de Trente ans, invente une rencontre entre les poètes Martin Opitz et Andreas Gryphius en 1647 entre Münster et Osnabrück. Ce contexte fictif trouve un large écho contemporain et sert de prétexte à l'auteur pour refléter la situation des membres du groupe 47, reformulant ainsi les défis qui les attendent aussi bien sur le plan intellectuel que politique[22]. La Ratte, conçu comme une suite au Tambour, raconte le retour d'Oscar, devenu quinquagénaire, à Dantzig après une catastrophe nucléaire pour célébrer le 107e anniversaire de sa grand-mère. L'auteur traite, par ce biais, du devenir de l'humanité et des dangers qui la guettent. Toute une histoire se veut une peinture complète de l'Allemagne d'après la Réunification que traversent deux personnages bigarrés, issus de la tradition quichottienne. Mon siècle est une série de commentaires, de notes et d'anecdotes qui ressuscitent le siècle de l'écrivain à la veille du nouveau millénaire. Il y compare d'ailleurs son enfance à celle d'Oscar.

Œuvre de vieillesse et de maturité, bien éloignée des excès baroques, des provocations langagières et de la verve rabelaisienne d'autrefois, En crabe traite, au travers du torpillage le 30 janvier 1945 par un sous-marin soviétique du paquebot Wilhelm Gusthoff chargé de milliers réfugiés et blessés civils et militaires, du problème de la mémoire collective et des responsabilités transgénérationnelles.

Les livres de Günter Grass ressemblent, sur plusieurs points, à ceux de Louis-Ferdinand Céline ce qui lui a valu le surnom de « Céline allemand ». Néanmoins, cette référence est problématique puisqu'il a toujours refusé ce rapprochement [23].

Style grassien

Grass fait véritablement subir à la langue allemande un « traitement de choc » selon l'expression de Thomas Serrier, privilégiant les néologismes, les changements de rythme brutaux, l'alternance de divers registres stylistiques, la dislocation syntaxique et les ellipses. Sa prose luxuriante est emplie des phrases complexes et sophistiquées, brutalement interrompues par des subordonnées sans verbe et des injonctives. La ponctuation est également malmenée. L'écrivain multiplie par ailleurs les anachronismes, les digressions et la narration d'intrigues secondaires, minant sans cesse l'autorité des pronoms personnels : ses personnages disent tantôt je, sont tantôt dits par un il ou sont par moments interpelés par un tu. De fait, le lecteur ne sait plus vraiment qui parle et s'interroge sans cesse sur l'identité du ou des narrateurs ainsi que sur la véracité de leurs dires : on ignore toujours si ce qui est annoncé est vérité ou affabulation, réalité ou imagination, raison ou élucubration. La structure narrative des romans de l'auteur rejette la linéarité et mêle plusieurs temporalités à la fois, confondant les notions de discours et de récit. Grass brise ainsi la frontière entre les différents lieux et époques qui nourrissent les fictions successives. Son langage, très fourni, s'attèle à mettre en scène l'instabilité du monde et le chaos. Malgré tout, son style reste d'une précision quasi-maniaque et fait preuve d'une grande méticulosité.

Œuvres publiées en français

  • Le Journal des coquecigrues (Die Vorzüge der Windhühner), 1956
  • Tonton (Onkel, Onkel), 1957
  • La Crue (Hochwasser), 1957
  • Le Tambour (Die Blechtrommel). Trad. par Jean Amsler. Paris, Seuil, 1961.
  • Le Chat et la Souris (Katz und Maus). Trad. par Jean Amsler. Paris, Seuil, 1962.
  • Les Années de chien (Hundejahre). Trad. par Jean Amsler. Paris, Seuil, 1965.
  • Les plébéiens répètent l'insurrection (Die Plebejer proben den Aufstand). Théâtre. Précédé d'un discours. Trad. Jean Amsler. Paris, Seuil, 1968.
  • Anesthésie locale (Örtlich betäubt). Trad. par Jean Amsler. Paris, Seuil, 1971.
  • Journal d'un escargot (Aus dem Tagebuch einer Schnecke). Trad. par Jean Amsler. Paris, Seuil, 1974.
  • Le Turbot (Der Butt). Trad. par Jean Amsler. Paris, Seuil, 1979.
  • Une Rencontre en Westphalie (Das Treffen in Telgte). Roman. Trad. par Jean Amsler. Paris, Seuil, 1981.
  • Les Enfants par la tête ou les Allemands se meurent ("Kopfgeburten oder die Deutschen sterben aus"). Trad. Jean Amsler. Paris, Seuil, 1983.
  • Essai de critique 1957-1985. Trad. par Jean Amsler. Paris, Seuil, 1986.
  • La Ratte (Die Rättin). Trad. par Jean Amsler. Paris, Seuil, 1987.
  • Tirer la langue (Zunge zeugen). Trad. par Jean Amsler. Paris, Seuil, 1989.
  • Propos d'un sans-patrie. Trad. par Jean Amsler. Paris, Seuil, 1990.
  • L'Appel du crapaud (Unkenrufe). Trad. par Jean Amsler. Paris, Seuil, 1992.
  • Toute une histoire (Ein weites Feld). Trad. par Claude Porcell et Bernard Lortholary. Paris, Seuil, 1997.
  • Mon siècle (Mein Jahrhundert). Trad. par Claude Porcell. Paris, Seuil, 1999.
  • En crabe (Im Krebsgang). Trad. par Claude Porcell. Paris, Seuil, 2002, roman traitant de la catastrophe du Wilhelm Gustloff.
  • Pelures d’oignon (Beim Häuten der Zwiebel), autobiographie, 2006.

Notes

  1. a  et b Aujourd'hui Gdańsk, Pologne.
  2. Pour les deux premiers chapitres du Tambour
  3. épisode relaté dans Le Tambour
  4. Il l'a reconnu dans une interview accordée au (de)Frankfurter Allgemeine Zeitung publiée le 11 août 2006. Jusqu'à cette interview, il avait toujours indiqué avoir été simplement dans la défense anti-aérienne (Fliegerabwehrkanone). Il a expliqué cet engagement par son souhait de fuir une ambiance familiale pesante et sans vraiment savoir ce que représentaient les Waffen-SS.
  5. Voir la biographie de Günter Grass sur le site: Günter Grass
  6. Biographie de Günter Grass sur La République des Lettres
  7. Le Magazine littéraire N°381, novembre 1999, « Günter Grass du Tambour au prix Nobel », page 55
  8. Ibid
  9. Il en avait cependant déjà fait part en 1999 pour Le Magazine littéraire n° 381 de son « [...] passage à la Jeunesse hitlérienne »
  10. Citation journal Libération, août 2006
  11. Le Magazine littéraire, op-cit, page 45
  12. L'émission a été rediffusée le 6 octobre 2006 à l'occasion du quatre-vingtième anniversaire de Grass.
  13. Tous ces propos ont été affirmés dans l'émission que lui a consacrée la chaîne Arte pour son quatre-vingtième anniversaire (voir le site de la chaîne Arte)
  14. FAZ.net : Grass critique les caricatures de Mahomet, 9 février 2006
  15. Artice Encarta sur Günter Grass
  16. Le Magazine littéraire, op-cit, page 22
  17. Article de Jean-Jacques Pollet consacré à Günter Grass in Le Nouveau Dictionnaire des auteurs, de tous les temps et de tous les pays, édition Laffont-Bompiani, 1994, Paris, 1299
  18. Ibid
  19. Ibid
  20. Ibid
  21. Ibid
  22. Ibid, p. 1300
  23. Entretien de Günter Grass avec Olivier Mannoni in Le Magazine littéraire N° 381, op-cit, page 22

Biographie

  • Olivier Mannoni, Günter Grass, l'honneur d'un homme, Bayard, 2000.
  • Thomas Serrier, Günter Grass, Belin, Paris, 2003

Liens externes

Liens internes

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Précédé de :
José Saramago
Prix Nobel de littérature
1999
Suivi de :
Gao Xingjian


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