- Gilles de Robien
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Pour l’article homonyme, voir Robien.
Gilles de Robien, né le 10 avril 1941 à Cocquerel (Somme), est un homme politique français. Élu député UDF de la Somme en 1986, puis maire d'Amiens en 1989, il est ministre de l'Équipement et des Transports dans les gouvernements Jean-Pierre Raffarin et de l'Éducation nationale dans celui de Dominique de Villepin.
Sommaire
Origines et cursus
Le Vicomte Gilles de Robien est le fils du Vicomte Jean de Robien et d'Éliane Le Mesre de Pas. La famille Robien est une importante famille de robe bretonne.
Il suit sa scolarité à l'école de la Providence d'Amiens puis au collège Saint-Jean-de-Béthune à Versailles. Éléve du collège de Sorèze (1958-1959)[1], il échoue au baccalauréat puis, suite à l'obtention à Amiens d'une capacité en droit[2], commence à l'Université Paris II une licence de droit qu'il ne finit pas[3]. Il exerce depuis 1965 la profession d'agent général d'assurance à Amiens.
Carrière politique
Gilles de Robien est député de la Somme de 1986 à 1988 (scrutin proportionnel), puis de la 2e circonscription de la Somme de 1988 à son entrée au gouvernement Jean-Pierre Raffarin, en 2002. Il est élu maire d'Amiens à l'occasion des élections municipales de 1989, et est constamment réélu jusqu'à 2002.
Vice-président de l'Assemblée nationale de 1993 à 1998, il est l'auteur de la loi du 11 juin 1996 sur l'aménagement et la réduction du temps de travail, dite « loi Robien ».
Admirateur de Valéry Giscard d'Estaing, Gilles de Robien devient membre du bureau exécutif et du comité directeur du Parti républicain (PR) en 1990. Il siège parallèlement au conseil national et au bureau politique de l'Union pour la démocratie française (UDF), à partir de 1991, et préside son groupe politique à l'Assemblée nationale de 1995 à 1997. Opposé à la ligne politique libérale de Démocratie libérale (DL) dirigée par Alain Madelin, l'ancien Parti républicain séparé de l'UDF, il quitte DL après la réintégration des présidents des conseils régionaux élus avec les voix du Front national (FN) et participe à la fondation du Pôle républicain indépendant et libéral (PRIL). À partir du 29 novembre 1998, il est membre du bureau politique et vice-président de la « nouvelle UDF », menée désormais par François Bayrou. Il est choisi par ce dernier pour être son directeur de campagne lors de l'élection présidentielle française de 2002.
De mai 2002 à mai 2005, il assure la fonction de ministre de l'Équipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer des gouvernements Raffarin 1, 2 et 3. Il est le seul membre issu de l'UDF de ces gouvernements à ne pas avoir rejoint la nouvelle Union pour un mouvement populaire (UMP). À ce poste, il met en place en 2003 les radars automatiques. Cinq années plus tard, la France totalise plus de 2 000 morts de moins par an sur ses routes[4].
En 2004, il est la tête de liste de l'union UMP-UDF aux élections régionales en Picardie, avec dans son équipe Élodie Gossuin-Lacherie, Miss France 2001. Comme beaucoup d'autres meneurs de la majorité dans la plupart des régions, il échoue face à la gauche dirigée en Picardie par le socialiste Claude Gewerc.
Le 3 juin 2005, Gilles de Robien est nommé ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche du gouvernement de Dominique de Villepin. Sa gestion des suites de l'agression d'Étampes (professeur poignardée par un lycéen en pleine classe) est fortement contestée, tant sur la mise en cause de « la société dans son ensemble » pour des faits qui relèvent de la responsabilité individuelle, que sur la volonté d'introduire des policiers dans les établissements scolaires. Le 29 décembre 2005, la presse révèle que les appels au secours de Karen Montet-Toutain n'avaient pas été suffisamment pris en considération par l'administration de l'Éducation nationale.
Il est désigné en octobre 2005 chef de la délégation de la 33e session de la Conférence générale de l'UNESCO.
Gilles de Robien est suspendu de ses responsabilités dans les instances exécutives de l'UDF le 14 juin 2005, y compris de la vice-présidence, en raison de ses fonctions au Gouvernement qui lui valent souvent d'être critiqué au sein même de son parti.
Seul centriste du gouvernement, il se trouve dans une position inconfortable, où il doit s'efforcer d'être fidèle à la fois à Jacques Chirac, qu'il connaît de longue date, et au parti auquel il appartient depuis 30 ans. Il a notamment été proche de François Bayrou, dont il a dirigé la campagne présidentielle en 2002, mais marque aujourd'hui son éloignement devant son positionnement d'« électron libre » - ce qui lui vaut les foudres de bon nombre des personnalités du parti centriste (Hervé Morin, Maurice Leroy, Marielle de Sarnez...). Malgré sa désapprobation de la stratégie du président de l'UDF - stratégie pourtant confirmée à 97 % par les militants votants au Congrès de Lyon de janvier 2006, il affirme solennellement devant le Conseil national du mouvement le 10 juin 2006 qu'il soutiendra la campagne présidentielle de François Bayrou en 2007, « seul candidat UDF légitime » à ses yeux. Il a fondé un cercle au sein de l'UDF, Société en Mouvement, pour regrouper ses partisans. Le 31 mars 2007, il déclare cependant son ralliement à Nicolas Sarkozy dans une interview parue dans le Journal du dimanche.
Gilles de Robien qualifie les meneurs des manifestations étudiantes de mars 2006 contre le CPE d'« agitateurs », reprenant à son compte la terminologie de François Missoffe ou d'Alice Saunier-Seité, ministre des Universités du Gouvernement de Raymond Barre.
Parmi les décisions de Gilles de Robien en tant que ministre de l'Éducation nationale, on note la promotion de la méthode syllabique d'apprentissage de la lecture[5], la revalorisation de l'apprentissage[6], le doublement des indemnités des directeurs d'école[7], le renforcement du calcul mental à l'école[8] et l'assouplissement de la carte géographique scolaire. Le 15 février 2007, il signe une convention avec la Fédération française des échecs pour mettre le jeu d'échecs au centre de l'éducation[9],[10]. Dans cette fonction, Gilles de Robien a accordé une attention toute particulière aux enseignements fondamentaux, et plus particulièrement à l'apprentissage de la langue. Il a mis l'accent sur l'importance de la lecture et a souhaité un renforcement en même temps qu'une clarification de l'enseignement grammatical. Cependant, plusieurs discours ministériels sont à prendre avec précaution. La dernière circulaire sur la lecture en est un exemple : en 2006, Robien disait bénéficier d'un fort courant scientifique dans sa promotion de la méthode syllabique[11], mais plusieurs scientifiques cités ont affirmé par la suite qu'ils ne cautionnaient pas les propos du ministre[12].
Gilles de Robien impose de profondes modifications des décrets régissant le statut des enseignants du secondaire. Ces nouveaux décrets seront fortement contestés par la profession, tant sur la forme que sur le fond. Parmi les réformes menées par Gilles de Robien figure le dispositif des mentions complémentaires, qui instituaient la bivalence des enseignants volontaires. Malgré la très forte incitation menée par le ministre, seul 27 lauréats (sur toute la France, toutes disciplines confondues) obtiennent une mention complémentaire en 2006, et 17 en 2007[13]. Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal pour ne citer qu'eux, candidats à l'élection présidentielle 2007, annoncent au cours de leur campagne qu'ils abrogeront lesdits décrets s'ils sont élus, puis engageront de réelles discussions avec les différents intervenants sur ces dossiers.
Le 16 mai 2007, Gilles de Robien annonce qu'il ne se représente pas aux élections législatives de la 2e circonscription de la Somme. Selon lui « pour s'investir sur sa ville (Amiens) et sa métropole (Amiens Métropole)[réf. nécessaire] ».
Depuis le 1er août 2007, il est délégué du Gouvernement français au conseil d'administration de l'Organisation internationale du travail (OIT). Le 5 octobre de la même année, il est nommé ambassadeur « chargé de promouvoir la cohésion sociale »[14].
Déclarant se retirer de la vie politique locale le 16 mars 2008, au soir de sa défaite aux élections municipales à Amiens, il prend la tête de l'opposition municipale, qui ne présente pas de candidat face au socialiste Gilles Demailly, et ne prend pas part aux votes, le 21 mars.
Il maintient son cercle de réflexion, Société en mouvement, désormais associé au Nouveau Centre et à l'UMP. En 2010, il a assuré la présidence de la 99e Conférence internationale du Travail.
Synthèse des mandats
- 2 avril 1986 - 14 mai 1988 : député de la Somme (scrutin proportionnel)
- 13 juin 1988 - 7 juin 2002 ; 19 juin - 18 juillet 2002 : député de la 2e circonscription de la Somme
- 1989 à 2002 ; 29 mars 2007 au 21 mars 2008 : maire d'Amiens, adjoint au maire de 2002 à 2007
- 1992 : élu conseiller régional de Picardie
- 1993 - 1998 : vice-président de l'Assemblée nationale
- 1994 - 2008 : président de la communauté d'agglomération Amiens Métropole
- 7 mai 2002 - 31 mai 2005 : ministre de l'Équipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer (le portefeuille du Logement est remplacé par celui l'Aménagement du territoire le 31 mars 2004)
- 31 mai 2005 - 15 mai 2007 : ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
- 2008 : élu conseiller municipal d'opposition, à Amiens, il démissionne peu de temps après les élections municipales
Décoration
- Le 30 janvier 2008, il est fait chevalier de la Légion d'honneur[15].
Publications
- Hors la loi, Plon, 1997
- Plaidoyer pour une droite plurielle (entretien avec Pierre-Luc Séguillon), Pré-aux-clercs, 1999
- Jules Verne, le rêveur incompris, Michel Lafon, 2000, avec la collaboration d'Emmanuel Haymann (préface de Piero Gondolo della Riva)
- Alexis de Tocqueville, Flammarion, 2000
- Préface de École et Collège : Tout ce que nos enfants doivent savoir - Le socle commun des connaissances, 2006
Notes et références
- Gilles de Robien sur roglo.eu. Consulté le 9 mai 2011
- Recensement des personnalités ayant obtenu une Capacité en droit, sur le Site du Certificat de Capacité en droit/
- Express Portrait de l'
- « En cinq ans, les radars ont prouvé leur efficacité», L'Express, 31 octobre 2008.
- Arrêté du 24 mars 2006 modifiant l'arrêté du 25 janvier 2002 fixant les programmes d'enseignement de l'école primaire
- « L'apprentissage à 14 ans adopté », Le Nouvel Observateur, 6 février 2006
- « Les indemnités des directeurs d'école doublées », Le Monde, 14 mars 2007.
- « Gilles de Robien veut renforcer le calcul mental à l'école », Le Monde, 10 janvier 2007
- « Le jeu d'échecs dans les écoles », Europe Échecs, 17 février 2005
- « Convention Education nationale - Fédération Française d'Échecs », Ministère de l'Éducation Nationale, 15 février 2007.
- Les méthodes globales d'apprentissage de la lecture sont nocives », 9 décembre 2005. «
- Lecture : Retour sur l'épisode Robien, un an après », Café pédagogique du 17 décembre 2007. «
- US Magazine n°656 du 15/09/2007, p. 31.
- Décret du 5 octobre 2007.
- Décret de nomination.
Voir aussi
Catégories :- Ancien ministre de la Cinquième République
- Ministre français de l'Équipement
- Personnalité du Parti républicain (France)
- Personnalité de Démocratie libérale
- Personnalité de l'Union pour la démocratie française
- Ministre français de l'Éducation nationale
- Ministre français des Transports
- Ministre français du Tourisme
- Ancien député de la Somme
- Maire d'Amiens
- Naissance en 1941
- Naissance dans la Somme
- Ministre français de la Recherche
- Ministre français de l'Aménagement du territoire
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Étudiant de l'université Paris II
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