Al-Qa'ida

Al-Qa'ida

Al-Qaida

Al-Qaida
Classification
Islamiste sunnite, panislamiste et islamiste fondamentaliste
Objectifs
Établissement de régimes islamistes dans les pays à majorité musulmane, rétablissement du califat, destruction de tout ou partie de la puissance occidentale.
Statut
Actif
Victimes
Plusieurs dizaines de milliers[réf. nécessaire]
Fondation
Date de formation 1988-1992
Pays d’origine Afghanistan Afghanistan
Fondateur(s) Abdullah Yusuf Azzam
Force
Nombre inconnue
Zone d’opération Monde
Dernière attaque 19 août 2009
Financement
Diverses
Filiation
Chefs principaux
Abou Mohamed al-Masri ; Ahmed al-Hisawi ; Oussama Ben Laden
Groupes reliés
Ansar al-Islam
Groupe salafiste pour la prédication et le combat
Groupe islamique combattant en Libye
Groupe islamique combattant marocain
Al-Qaïda au pays du Maghreb islamique
Abu Sayyaf

Al-Qaida (arabe : القاعدة al-Qā'ida, « La Base ») est un mouvement islamiste fondé par Abdullah Yusuf Azzam en 1987. Bien qu’Al-Qaida soit le nom le plus communément utilisé, le groupe s'est exprimé en 2003 sous le nom de Qaïda Al-Jihad, « la base du jihad » (arabe قَاعِدَة ٱلْجِهَاد, qâʿidah al-jihâd). Les actions revendiquées au nom d'Al-Qaida sont considérées comme actes terroristes par l'essentiel des États et des observateurs. L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada, des États-Unis d'Amérique, de l'Australie, du Royaume-Uni, de la Russie et de l'Inde. L'ONU fait paraître une liste des entités et des personnes proche d'Al-Qaida sanctionnées par le Conseil de sécurité des Nations unies[1]. La France considère Al-Qaida comme groupe terroriste[2]. L'Union européenne considère l'organisation comme un groupe terroriste.[3] et met en outre en place des "mesures restrictives" contre elle et les groupes associés[4].

L'organisation dispose de camps d'entraînements militaires dans différents pays.

Son inspiration religieuse prend ses racines dans l'idéologie de Sayyid Qutb et d'Abdel Salam Faraj, activiste kharidjite, l'a fait évoluer à partir de l'organisation Maktab al-Khadamāt fondée dans les années 1980 par Oussama Ben Laden, utilisant de multiples dons en provenance de pays islamiques et - pour contenir la menace soviétique - du gouvernement des États-Unis. Ces pays souhaitaient financer, recruter et former des moudjahiddins dans le cadre de la première guerre d'Afghanistan, pour alimenter la résistance afghane contre les soviétiques jusqu'à leur retrait en 1989.

Al-Qaida considère que les gouvernements occidentaux, avec à leur tête celui des États-Unis, interfèrent dans les affaires intérieures des nations islamiques, et ce dans l'intérêt unique des sociétés occidentales. Le mouvement recourt aux attentats pour faire entendre ses revendications. La plus retentissante opération terroriste attribuée à Al-Qaida est celle menée sur le sol américain le 11 septembre 2001. Viennent ensuite les Attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, Attentats du 11 mars 2004 à Madrid, ceux du 7 juillet 2005 à Londres et ceux du 11 avril 2007 à Alger qui ont été revendiqués par l'Organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (anciennement GSPC).

Sommaire

Histoire

Drapeau d'Al-Qaida en Irak.

A l'origine, Al-Qaida est fortement lié à la Première Guerre d'Afghanistan. Le Maktab al-Khadamāt (MAK), créé par Abdullah Azzam en 1980, organise et entraîne les moudjahiddins avant de les envoyer en Afghanistan. Le MAK est soutenu par d'autres organisations islamistes, d'organisations caritatives et de laCIA qui déploie dans cette période une politique interventionniste dans le souci d'enrayer et d'abattre la puissance de l'URSS, conçue comme « Empire du Mal » par l'administration Reagan, notamment par le soutien aux groupes de toute nature qui peuvent déstabiliser les régimes supposés proches de Moscou. En 1986, Oussama Ben Laden, ancien étudiant de Abdullah Azzam, qui finançait depuis 1982 l'activité du groupe, rejoint le front. En 1989, Oussama Ben Laden prend le contrôle du Maktab al-Khadamāt suite à la mort d'Abdullah Azzam. Après la prise de Kaboul par les Talibans en 1996, Ben Laden organise la formation des moudjahiddins arabes, développant ainsi les réseaux de la mouvance Al-Qaida[5].

Le nom de l'organisation vient du qā'idah arabe nom qui signifie la « base », en particulier militaire. Contrairement à une légende, il n'a pas été donné par la CIA. Osama Ben Laden a expliqué l'origine de ce terme dans une videocassette avec le journaliste Tayseer Alouni, pour Al Jazeera, en octobre 2001 : « Le nom d'al-Qaeda fut établi il y a longtemps et par hasard. Le défunt Abu Ebeida eL-Banashiri avait établi les camps d'entraînement pour nos Moudjahiddines contre le terrorisme de la Russie. Nous avions l'habitude d'appeler le camp d'entraînement "la base", soit "al-Qaeda". ». Le camp d'entrainement en question se trouvait près de Jalalabad[5].

Le rôle de la CIA fait l'objet d'un débat, notamment à l'extrême-gauche. Certains prétendent que l'entraînement aurait été effectué avec l'aide de la CIA, pour combattre les Russes. Information donnée par Pierre-Henri Bunel, officier français profondément anti-américain, dans son livre Proche-Orient, une guerre mondiale ? paru en octobre 2004. Cette hypothèse fut défendue et développée le 8 juillet 2005 par Robin Cook, membre de l'extrême-gauche travailliste, qui n'avait aucune responsabilité à l'époque, et s'opposa violemment à l'intervention en Irak et à la politique pro-américaine de Tony Blair. Il affirma dans le Guardian « Ben Laden fut le produit d'une erreur de calcul monumentale de la part des agences de renseignements occidentales. Il fut armé par la CIA pendant les années 1980 et financé par l'Arabie saoudite pour porter le jihad contre l'occupation russe en Afghanistan. Al-Qaida, qui signifie littéralement la "base de données", était originellement les fichiers informatiques regroupant les milliers de moujahidines recrutés et formés par la CIA pour vaincre les Russes »[6]. On peut encore citer, fin novembre 2008, Antoine Sfeir qui a déclaré que : « Al-Qaïda sert les intérêts des Américains. Washington joue une partie de poker-menteur avec les Arabes, car Al-Qaida n’existe que dans l’imaginaire et est uniquement destinée à détruire le monde arabe et à l’empêcher de se moderniser. Ainsi, l’émiettement des pays arabes sur la base ethnique et confessionnelle permettra à Israël de progresser et de diriger la région »[7]. Pour l'ensemble de la communauté internationale et la plupart des chercheurs, Al-Qaida existe. C'est une organisation poursuivie par le Conseil de sécurité des Nations Unies, l'OTAN, l'Union européenne, l'Union africaine et le Conseil européen.

Puisque les autres parties du monde n'étaient souvent pas impliquées dans une guerre ouverte comme l'Afghanistan sous l'occupation soviétique, le passage du MAK à Al-Qaida a impliqué plus de formation dans les tactiques terroristes. D'autres organismes ont été formés, y compris par Ben Laden, pour effectuer divers types d'actions terroristes dans des pays différents.[évasif]

Les camps d'entraînement d'Al-Qaida ont formé des milliers d'islamistes militants à travers le monde. A leur retour, les "Afghans" (moudjahiddins partis en Afghanistan) appliquèrent plus tard leur entraînement dans différents conflits dans le monde comme en Algérie, en Tchétchénie, aux Philippines, en Égypte, en Indonésie, au Tadjikistan, en Somalie, au Yémen, dans les Balkans[8] (Kosovo et en Bosnie-Herzégovine).

Pour son financement, Al-Qaida a bénéficié de l'appui de l'organisation « caritative » International Islamic Relief Organization.

On peut faire remonter à février 1998 la date où Al-Qaida cesse de n'être qu'un réseau pour devenir une réelle organisation. En effet, le 23 février 1998 est publié un « Appel au djihad pour la libération des Lieux saints musulmans » du Front islamique mondial pour le djihad contre les juifs et les croisés . Ce texte est signé par Oussama Ben Laden, Ayman al-Zawahiri (Jihad islamique égyptien), Ahmed Taha (Gamaa al-Islamiya), Moulana Mir Hamza (Jamiat Ulama Pakistan), Abdel Salam Mohammed (Harakat ul-Jihad-i-Islami/Bangladesh) et Moulana Fazil Al Ruhman Khalil (Harakat ul-Jihad-i-Islami/Bangladesh). Le texte proclame : « Tous ces crimes et exactions commis par les Américains représentent une déclaration de guerre franche contre Dieu, son prophète et les musulmans.(...)En conséquence, et en accord avec les commandements d'Allah, nous publions la fatwa suivante à destination de tous les musulmans : "Tuer les Américains et leurs alliés civils et militaires est un devoir individuel pour chaque musulman qui peut le faire partout où il lui est possible de le faire jusqu'à la libération de la mosquée al-Aqsa et de la mosquée Al Haram de leur mainmise. ». C'est à cette époque qu'Al-Qaida commence de réelle campagne d'attentats (dès le mois d'août, deux ambassades américaines sont visées).[5]

Le 15 octobre 1999, suite à ces exactions et à sa collusion avec le régime Taliban, le conseil de sécurité met en place le Comité créé par la résolution 1267 (1999) chargé de la promotion de la lutte contre Al-Qaida, les Taliban et les personnes et entités qui leur sont associées à l'échelon mondial.

Le 10 juillet 2005, Abou Abd Al-Aziz, un lieutenant d'Al-Qaida a été arrêté à Bagdad, après un raid de l'armée américaine. Selon l'état-major américain, Abou Abd Al-Aziz était « un dirigeant d'une cellule terroriste à Bagdad ainsi qu'un responsable des opérations pour Al-Qaida en Irak ».

Le 14 juillet 2005, Khamis Farhan Khalaf Abed Al-Fahdawi, alias Abou Saba, a été arrêté à Ramadi en Irak. Il faisait partie du réseau Al-Qaida en Irak. On le soupçonnait d'être responsable de l'assassinat de Ihab Al-Chérifet, chargé d'affaires égyptien, ainsi que d'un diplomate de Bahreïn.

En janvier 2006, sa branche irakienne participe à la fondation du Conseil Consultatif des Moudjahedines en Irak.

Le 7 juin 2006, le chef d'Al-Qaida en Irak Abou Moussab Zarqaoui est tué pendant un raid aérien américain[9].

Le 24 mars 2008, le no 2, Ayman al-Zawahiri, dans un message radiophonique — le troisième en une semaine — diffusé par le réseau as-Sahab, appelle les musulmans à de nouvelles attaques contre les intérêts juifs et américains dans le monde et de « surveiller les cibles, collecter de l'argent, apporter l'équipement, effectuer les préparatifs, et ensuite — en invoquant Allah — rechercher le martyre et le paradis »[réf. nécessaire].

Cependant, il règne une grande confusion sur la nature même d'Al-Qaida. Tantôt dépeinte comme une organisation terroriste structurée dont Oussama Ben Laden serait le chef, tantôt comme une nébuleuse de mouvements djihadistes ou encore comme un réseau de cellules terroristes indépendantes, nul n'est en mesure de définir clairement la structure d'Al-Qaida.

Selon The Economist, Al-Qaida serait sur la défensive depuis les attentats du 7 juillet 2005 à Londres : ses chefs sont isolés parmi des tribus du Pakistan, dans le but de se soustraire aux attaques des forces armées américaines, et ses supporteurs dénoncent publiquement son idéologie. Par ailleurs, les services secrets occidentaux sont convaincus qu'Al-Qaida a tenté, sans succès, de faire exploser des avions trans-atlantiques en 2006[10].

Attentats

Attentats attribués à Al-Qaida

Al-Qaida est soupçonné d'être responsable des attaques à la bombe sur les ambassades des États-Unis de Nairobi (Kenya) et Dar es Salaam (Tanzanie) en août 1998, tuant plus de 300 personnes et blessant plus de 5 000 autres. Al-Qaida avait aussi projeté des attaques contre les touristes américains et israéliens visitant la Jordanie lors des célébrations du millénaire ; toutefois les autorités jordaniennes ont contrecarré les attaques prévues et ont mis en examen 28 suspects. Al-Qaida a aussi tenté une attaque à la bombe à l’aéroport de Los Angeles pendant les vacances du millénaire, mais le porteur de la bombe a été arrêté à la frontière canadienne.

Al-Qaida affirme avoir abattu des hélicoptères et tué des soldats américains en Somalie en 1993, et revendique également trois bombardements ciblant des troupes américaines à Aden (Yémen) en décembre 1992. Sans doute impliquée dans les attaques à la bombe du World Trade Center en 1993 et contre le personnel militaire à Dhahran (Arabie saoudite), elle est également soupçonnée d'être responsable de l’attentat à la bombe contre le destroyer américain USS Cole en octobre 2000. La plus destructrice des actions attribuées à Al-Qaida est la série d’attaques sur les États-Unis du 11 septembre 2001, une attaque que le porte-parole du groupe, Sulaiman Abu Ghaith aurait revendiquée sur une vidéo largement diffusée en octobre 2001. Ben Laden n'a quant à lui jamais revendiqué le montage de cette opération.

Le 6 janvier 1995, le plan opération Bojinka a été arrêté.

Plusieurs attaques et tentatives d’attaques depuis le 11 septembre 2001 ont été attribuées à Al-Qaida, y compris l’attentat raté à la chaussure piégée par Richard Reid (qui s'est déclaré partisan d’Oussama Ben Laden), l’attentat contre la synagogue de Djerba en Tunisie, et des attentats manqués en Jordanie, en Indonésie, au Maroc et à Singapour. Le réseau a de plus été impliqué dans l’enlèvement et le meurtre du journaliste du Wall Street Journal Daniel Pearl et a été suspecté de complicité dans l’attentat à la bombe d'une boîte de nuit à Bali, en Indonésie.

En septembre et octobre 2001, suite à la découverte d’un projet d'attentat contre l'ambassade des États-Unis en France, des suspects ont été arrêtés.

Le 23 décembre 2001, Richard Reid a essayé de faire exploser le vol 63 d'American Airlines. Il a été maîtrisé et arrêté.

En 2002, les membres d'Al-Qaida ont bombardé le Limburg au Yémen.

Al-Qaida aurait un réseau d'influence mondial, avec des cellules dans un certain nombre de pays et des liens étroits avec les réseaux extrémistes sunnites. Ben Laden et ses lieutenants ont trouvé refuge en Afghanistan sous le régime des Talibans dans les années 1990. Le groupe avait un grand nombre de camps d'entraînement là-bas, et à la fin des années 1990 les Talibans eux-mêmes devinrent effectivement subordonnés à Al-Qaida. Depuis l’attaque des États-Unis, des membres du groupe sont suspectés de fuir vers les zones tribales du Pakistan, dans la province Nord-Ouest et le Balouchistan.

Al-Qaida entretient des relations très étroites avec nombre d'autres organisations terroristes islamiques comme le groupe indonésien extrémiste Jemaah Islamiyah.

Les spécialistes de l’organisation affirment que la structure non hiérarchisée du réseau d’Al-Qaida est à la fois sa force et sa faiblesse. En effet, la structure décentralisée permet à Al-Qaida d’avoir une base mondiale ; cependant, les actions impliquant un haut degré d’organisation, comme les attaques du 11 septembre, prennent beaucoup de temps et d’efforts à mettre en œuvre. Les efforts des États-Unis pour perturber l’organisation d’Al-Qaida ont été des succès partiels. Les attaques menées par Al-Qaida depuis lors ont en effet été plus simples, impliquant moins de personnes.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé à l'unanimité le 16 janvier 2002 d’établir un embargo et de geler les capitaux d’Oussama Ben Laden et des Talibans restants.

Liste des attentats attribués à Al-Qaida ou à Abu Sayyaf

Liste des principaux acteurs

Chefs régionaux ou émirs


Anciens chefs


Thématique

Le terrorisme comme moyen de réponse

Un conflit a opposé au Waziristan, qui fait partie des régions tribales, des membres d'Al-Qaida et des Talibans contre l'armée régulière pakistanaise, alliée des États-Unis, entre 2004 et 2006. Achevée en septembre 2006, l'arrêt des hostilités a coïncidé avec une reprise des violences en Afghanistan, de l'autre côté de la frontière.

Les adversaires des actions menées par les États-Unis et les pays occidentaux au Proche-Orient et dans le monde soutiennent que les actions du gouvernement américain (et de son allié israélien) ont provoqué une forte opposition parmi les peuples arabes et musulmans, et que le terrorisme est le stade ultime des réactions qui en résultent. Selon eux, ces actions sont notamment :

Al-Qaida créé par les États-Unis ?

Des responsables politiques et journalistes, ainsi que certains citoyens, évoquent le fait que l’existence même d’Al-Qaida serait due au soutien des États-Unis et l'entraînement donné aux moudjahiddins afghans combattant l'invasion soviétique entre 1979 et 1989.

Également, lors de la guerre d'Afghanistan et de la guerre civile afghane, Le régime militaire pakistanais a servi d’intermédiaire pour la fourniture d'une partie de l'armement aux combattants afghans dont le commandant Massoud, mais également les islamistes talibans. Cet armement provenait en grande partie des États-Unis. Le Pakistan a par la suite continué à soutenir les Talibans, une fois ceux-ci au pouvoir en Afghanistan, pour avoir une profondeur stratégique face à l'Inde et infiltrer le Cachemire indien.

De plus, l'idée a pu émerger que les États-Unis, peut-être portés par certains lobbies du complexe militaro-industriel, nostalgiques de la guerre froide, y ont vu un moyen de se redéfinir un ennemi, avec Al-Qaida (islamisme) dans le rôle qu'occupait l'Union soviétique (communisme).

Depuis le 11 Septembre 2001, et en l'attente de l'ouverture des archives, il peut y avoir un doute possible quant aux intérêts de la présidence américaine dans la « guerre contre la terreur ». Ainsi, de nombreux reportages, articles de presse, documentaires de cinéma, ouvrages, sites internet, exposent les liens potentiels entre les activités du groupe Carlyle, dont sont membres de nombreuses personnalités américaines comme l'ancien président George Bush ou étrangères comme John Major, ancien premier ministre britannique, d'autres conglomérats de l'industrie pétrolière, tels Halliburton, les idées propagées par le Rebuilding America's Défenses rédigé par le think tank néoconservateur Project for the New American Century, et le gouvernement de George W. Bush.

Pour des hypothèses « barbouzardes » :

Selon Leonide Chebarchine, ancien directeur adjoint du KGB, Al-Qaida serait une création des États-Unis et Oussama Ben Laden n'aurait jamais cessé d'être un agent de la CIA[13].

Selon Maloy Krishna Dhar, ancien directeur adjoint du renseignement indien, Al-Qaida aurait été organisé par l'ISI pakistanaise à la demande de la CIA et du MI6 [14].

Ces deux aspects qui ne s'excluent pas sont au cœur des analyses menées par Nafeez Mosaddeq Ahmed et Webster G. Tarpley[15].

Selon David Shayler, un ancien agent du MI6, les services secrets britanniques auraient eu recours aux hommes de Ben Laden pour effectuer certaines opérations. Al-Qaida aurait notamment été payé par la Couronne britannique pour assassiner Mouammar Kadhafi[16].

Selon Seymour Hersh, journaliste juif travaillant pour The New Yorker et qui avait déjà fait éclater le scandale de la prison Abou Ghraib, dans une conférence au Caire explique que : Dick Cheney, Elliott Abrams (déjà baigné dans le scandale de l'Iran Contra) et le prince saoudien Bandar Ben Saoud continuent de financer des membres du réseau Al-Qaida, dans des opérations secrètes au Liban et en Iran (deux pays à majorité chiite, le sunnisme n'est pas reconnu comme minorité religieuse en Iran), visant à déstabiliser ces deux pays en poussant à des luttes interconfessionnelles. Ils pousseraient également l'Iran à une manœuvre qui donnerait une raison à son attaque par les États-Unis[17].

Les impacts du terrorisme islamiste

Selon le géostratégiste Gérard Chaliand, le terrorisme islamiste n’est qu’un épiphénomène qui bien que mobilisant fortement les médias et l’opinion publique n’a pas de conséquences sur le cours de l’histoire. Toujours selon lui : que ce soit par les pertes humaines occasionnées finalement minimes en comparaison avec des guerres entre États, des effectifs mobilisés ou des conséquences politiques, son action n’a que des conséquences nulles ou quasi-nulles, à la manière des terroristes anarchistes de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, aujourd’hui tombés dans l’oubli.

Antoine Sfeir a une analyse proche, selon lui Ben Laden a déjà échoué et ne réussira pas dans son projet principal qui est de rassembler l’essentiel du monde musulman du Maghreb au Machrek dans un califat recréé regroupant tous les croyants.

Les conséquences semblent plutôt indirectes et le fait des politiques sécuritaires ou des attitudes belliqueuses justifiées par la nécessité de lutter contre la « menace terroriste ». Cependant, de nombreux pays musulmans prennent peu à peu des orientations politiques et sociales plus en adéquation avec les préceptes islamistes, entraînant lentement mais sûrement une islamisation profonde de leurs populations.

L'argent d'al Qaida

Selon le gouvernement afghan[18], l'argent qui permet à Al-Qaida de mener ses combats proviendrait en grand partie de riches et pieux donateurs privés vivant dans la péninsule arabique. Il transite par la place financière de Dubaï que les Américains n'ont curieusement jamais soumise à une inspection drastique : « Comment expliquez-vous qu'il n'y ait jamais d'attentat islamiste à Dubaï, terre d'islam où l'alcool coule à flot ? C'est très simple : certains pays arabes du Golfe ont acheté leur quiétude aux groupes terroristes ! »

Condamnation d'al Qaida (et du terrorisme en général) par les savants du monde musulman

Article détaillé : Jihad.

Les médias européens ne l'ont pas fort médiatisé, mais les savants du monde musulman critiquent le terrorisme et surtout Al-Qaida tant à Riyad qu'au Caire, à Ankara ou encore Casablanca[19],[20],[21],[22]. Les commentaires des savants touchant les attentats comme celui du 11 septembre n'ont pas été diffusés en Europe, c'est pour ce souci de passer le message que le Cheikh M. H. Al-Qahtânî a pris la plume et rédigé un livre traduit en français sous le titre de "Que disent les savants de l'islam sur le Terrorisme ? ". Il y cite les colloques du Comité des Grands Savants d'Arabie Saoudite, et les condamnations successives des attentats perpétrés par Al-Qaida. Voici plusieurs citations d'éminents savants musulmans[19] :

"Les graves événements qui se sont déroulés aux États-Unis et qui ont été la cause de la disparition de milliers de personnes, sont des actions que l'islam n'approuve en aucun cas, qui ne font aucunement partie et vont même à l'encontre des bases de la législation musulmane.", citation du Chaikh Abdul-'Azîz Âl Chaikh, grand Mufti d'Arabie Saoudite[23].

"Ces actes ne doivent pas être mis sur le compte de l'islam, même si leurs auteurs sont d'origine musulmane et sont nés en pays musulman. En effet, ce sont les propos des savants de l'islam qu'il nous faut prendre en compte, ainsi que les règles établies par la Loi islamique concernant les crimes d'une gravité prononcée." Cheikh Sâlih Al-Luhaydân, Membre éminent du Comité des Grands Savants[23].

Voir aussi

Bibliographie

Études

  • Nafeez Mosaddeq Ahmed, La Guerre contre la vérité, éditions Demi-lune, 2006, 512 pages, (ISBN 2-9525571-5-2)
  • Alain Bauer, Xavier Raufer, L'énigme Al-Qaida, Éditions Jean-Claude Lattès, 2005, (ISBN 2-7096-2743-4)
  • François Burgat, L'Islamisme à l'heure d'Al-Qaida, La Découverte, 2005
  • Guillaume Dasquié, Al-Qaida vaincra, Éditeur Éditions Privé, 2005, (ISBN 2350760359)
  • Jürgen Elsässer, Comment le Djihad est arrivé en Europe, Éditions Xenia, 2006, (ISBN 978288920045)
  • Roland Jacquard, Attame Tazaghart, Picollec, Ben Laden, la destruction programmée de l'Occident, 2004, (ISBN 2-86477-204-3)
  • Éric Laurent, La Face cachée du 11 septembre, éd. Plon, 2004
  • Alain Rodier, Al-Qaïda : les connexions mondiales du terrorisme, Ellipses, 2006, (ISBN 272982829X)
  • Isabelle Sommier, Le terrorisme, Flammarion, coll. Dominos, 2000
  • Lawrence Wright, La guerre cachée : Al-Qaïda et les origines du terrorisme islamiste, Robert Laffont, 2007, 440 p.
  • Richard Labévière, Les coulisses de la terreur, Grasset, 2003
  • Que disent les savants de l'Islam sur le Terrorisme ?, Le Comité des Grands Savants d'Arabie Saoudite, éditions Anas 2004 (ISBN 9-96043-913-8).

Documents

  • Farhad Khosrokhavar, Quand Al-Qaïda parle : Témoignages derrière les barreaux, Grasset, Paris, 2006, (ISBN 2246677513)
  • Gilles Kepel et Jean-Pierre Milelli, Al-Qaida dans le texte : écrits d'Oussama ben Laden, Abdallah Azzam, Ayman al-Zawahiri et Abou Moussab al-Zarqawi, Presses universitaires de France, 2005, (ISBN 2130547710)
  • Ayman al-Zawahiri, L'absolution, Milelli, 2008,(ISBN 9782916590059)

Articles connexes

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Wikinews propose des actualités concernant « Al-Qaida ».

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

Liste de 600 étrangers ayant rejoint la branche irakienne d’Al-Qaïda, par le centre d’étude antiterroriste de l’académie militaire de West Point, 15 novembre 2007
  • (en) [pdf]
Sean N. Kalic, Combating a Modern Hydra: Al Qaeda and the Global War on Terrorism, Combat Studies Institute Press, Fort Leavenworth, 2005

Notes et références

  1. http://www.un.org/french/sc/committees/1267/consolist.shtml
  2. http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/064000275/0000.pdf
  3. http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2002:139:0004:0005:fr:PDF
  4. http://eur-lex.europa.eu/smartapi/cgi/sga_doc?smartapi!celexplus!prod!DocNumber&lg=fr&type_doc=Regulation&an_doc=2002&nu_doc=881
  5. a , b  et c Antoine Sfeir (dir.), Dictionnaire mondial de l'islamisme, Plon, 2002, 518 p. (ISBN 2259197604) 
  6. (en) The struggle against terrorism cannot be won by military means
  7. Les derniers attentats de Bombay, la crise financière et le 11 septembre, Interview d'Antoine Sfeïr
  8. Nafeez Mosaddeq Ahmed, La Guerre contre la vérité, éditions Demi-lune, 2006, p. 48-78
  9. Zarqaoui - Al Qaida : Actualité Internationale
  10. (en) Personnel de rédaction, « The growing, and mysterious, irrelevance of al-Qaeda », dans The Economist, 22 janvier 2009 [texte intégral (page consultée le 26 janvier 2009)] 
  11. 06/202/attentats-du-7-juillet-londres-le-role-d-al-qaida.html fr.news.yahoo.com
  12. « Al-Qaida revendique les attentats de Dellys et Batna », dans Le Monde du 09-09-2007, [lire en ligne]
  13. Article sur le site du Réseau Voltaire
  14. (en) Maloy Krishna Dhar, Fulcrum of Evil : ISI-CIA-Al Qaeda Nexus, Manas Publications, New Delhi, 2006, (ISBN 8170492785).
  15. Il étudie en particulier cette question dans La Terreur fabriquée, Made in USA, éditions Demi-Lune, septembre 2006, 544 pages, (ISBN 2952557144).
  16. Article sur le site du Réseau Voltaire
  17. (en) Article sur elwatan.com
  18. Le Figaro du 22 février 2008
  19. a  et b Que disent les savants de l'islam sur le Terrorisme ?, Le Comité des Grands Savants d'Arabie Saoudite, éditions Anas 2004 ISBN 9960365603
  20. Maroc: les oulémas veulent participer à la lutte contre le terrorisme
  21. Convention arabe pour la lutte contre le terrorisme
  22. Déclaration du Caire sur les droits de l’homme en Islam.
  23. a  et b Que disent les savants de l'Islam sur le Terrorisme ?, Le Comité des Grands Savants d'Arabie Saoudite, éditions Anas 2004 ISBN 9960365603. Couverture
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