Franz Halder

Franz Halder
Franz Halder

Franz Ritter Halder (30 juin 1884, 2 avril 1972) fut un général allemand et chef d'état-major de l'armée de terre allemande (Heer) de 1938 à septembre 1942, date à laquelle il fut destitué suite à de fréquents désaccords avec Adolf Hitler.

Sommaire

Jeunesse

Halder naquit à Wurtzbourg. En 1902, il joignit le 3e régiment royal d'artillerie bavarois de Munich. En 1904, il obtint son diplôme de l'école militaire de Munich et fut promu au grade de lieutenant. Il fréquenta ensuite l'école d'artillerie (1906-07) et l'académie militaire bavaroise (1911-14), situées toutes deux à Munich.

Première Guerre mondiale

En 1914, Halder devient officier d'artillerie pour le quartier général du 3e corps bavarois. En août 1915, il est promu Hauptmann (capitaine) de l'état-major de la 6e division d'infanterie bavaroise du prince héritier. En 1917, il est officier d'état-major au quartier général de la 2e armée avant d'être transféré à la 4e armée.

Service militaire avant la Seconde Guerre mondiale

Entre 1919 et 1920, Halder travaille au ministère de la guerre de la Reichswehr, dans la branche s'occupant de la formation. Entre 1921 et 1923, il est instructeur en tactique pour la Wehrkreis VII à Munich.

En mars 1924, il est promu au grade de major (commandant) et, en 1926, il devient directeur des opérations à l'état-major de la Wehrkreis VII à Munich. (Oberquartiermeister). En février 1929, il est promu au grade de Oberstleutnant (lieutenant-colonel) et, de 1929 jusqu'à la fin de 1931, il travaille au service de la formation de la Reichswehr. En décembre 1931, il est promu Oberst (colonel) et devient chef de l'état-major de la Wehrkreis Kdo VI à Münster (Westphalie) jusqu'au début de 1934.

En octobre 1934, il est promu Generalmajor (général de division) et devient commandant de la 7e division d'infanterie à Munich.

Reconnu comme un excellent planificateur et officier d'état-major, il est promu Generalleutnant (général de corps d'armée) en août 1936. Il devient alors directeur des manoeuvres. Peu de temps après, il devient directeur du service de la formation (Oberquartiermeister) à l'état-major de l'armée à Berlin. Il occupe cette fonction d'octobre 1937 à février 1938. Pendant cette période, il ordonne d'importantes manœuvres d'entraînement, les plus importantes depuis la réintroduction de la conscription en 1935.

Le 1er février 1938, il est promu General der Artillerie (général d'armée). Le 4 février 1938 a lieu des changements à la tête de la Wehrmacht suite à l'Affaire Blomberg-Fritsch. Halder remplace Erich von Manstein au poste d'Oberquartiermeister (chef de la section logistique) à l'état-major de la Heer, ce qui fait de lui le numéro deux de cet état-major[1].

En effet Wilhelm Keitel cherche à réorganiser le haut commandement de l'armée de terre allemande (Heer). Keitel offre à Halder ce poste sous les ordres de Walther von Reichenau. Halder décline l'offre, sentant qu'il ne pourra s'entendre avec Reichenau à cause d'un conflit de personnalité. Alors que Keitel reconnaît la supériorité du talent de planificateur militaire d'Halder, il rencontre Hitler et l'entraîne à nommer Walther von Brauchitsch commandant en chef de l'armée de terre allemande[réf. nécessaire]. Halder accepte ensuite le poste de chef de l'état major de l'armée de terre. Le 1er septembre 1938, il succède au général Ludwig Beck.

Une semaine plus tard, Halder présente les plans d'invasion de la Tchécoslovaquie à Hitler, qui impliquent un mouvement en tenaille du général Gerd von Rundstedt et du général Wilhelm Ritter von Leeb. Hitler exige plutôt que Reichenau dirige l'attaque principale sur Prague. Ses plans ne sont plus nécessaires lorsque le premier ministre britannique Neville Chamberlain brandit les "Accords de Munich", qui cèdent la Région des Sudètes à l'Allemagne. Tout juste avant que Chamberlain accède aux demandes d'Hitler, Halder avait étudié avec plusieurs autres généraux l'idée de retirer Hitler du pouvoir, afin d'éviter la guerre. Cependant, le 29 septembre, Chamberlain cède aux demandes d'Hitler faisant ainsi mourir le complot d'Halder puisque la paix est préservée. Deux jours plus tard, le 1er octobre, les troupes allemandes entrent dans la Région des Sudètes.

Seconde Guerre mondiale

Franz Halder au procès de Nuremberg

Au printemps 1939, Halder participe à la préparation des plans d'invasion de la Pologne. Halder déclare qu'il croit que les soldats polonais sont stupides et que la guerre peut être gagnée en 2 à 3 semaines.

Le 1er septembre 1939, l'Allemagne envahit la Pologne, déclenchant ainsi la Seconde Guerre mondiale. Le 10 septembre, Halder note dans son journal qu'il a reçu l'information du commandant SS Reinhard Heydrich que les SS allaient débuter la campagne de "nettoyage" des Juifs et de l'intelligentsia en Pologne. Cette note fera dire aux historiens qu'Halder était au courant du massacre des Juifs bien plus tôt que ce qu'il a admis lors de ses interrogatoires après la guerre, et qu'il ne s'était pas élevé contre ce massacre. Halder avait noté dans son journal ses doutes "quant aux mesures prises par Himmler."

En novembre 1939, Halder conspire avec le général Brauchitsch, lui déclarant qu'il le soutiendra s'il essaie d'écourter les plans d'Hitler concernant une expansion future de la guerre, mais Brauchitsch décline l'offre. Tandis qu'Halder s'oppose aux plans d'Hitler d'expansion de la guerre, il juge qu'ayant personnellement prêté serment de loyauté envers Hitler, il ne pourra appuyer activement ceux qui veulent renverser Hitler.

À la fin de 1939, Halder supervise la préparation des plans d'invasion de la France, des Pays-Bas et des Balkans. Halder doute, initialement, que l'Allemagne soit en mesure de s'emparer de la France. Il obéit cependant aux ordres d'Hitler de suivre le plan du général Erich von Manstein pour l'invasion de la France par la forêt des Ardennes, qui mena effectivement à la défaite de la France. Le 19 juillet 1940, Halder est promu au rang de Generaloberst (colonel général). En août, il travaille à la préparation des plans d'invasion de la Russie. Peu de temps après, Hitler limite l'implication d'Halder dans la guerre en le restreignant à la préparation des plans de bataille du front de l'Est, afin de réduire son pouvoir de commandement militaire. Halder est sur la couverture du magazine Time de l'édition du 29 juin 1942[2].

Pendant l'été 1942, Halder dit à Hitler qu'il sous-estime le nombre d'unités militaires russes. Hitler prétend que les Russes sont pratiquement à sec. Il n'apprécie pas l'objection d'Halder à sa décision d'envoyer la 11e armée du général Manstein appuyer l'attaque contre Leningrad, ni les critiques d'Halder exprimant que l'attaque allemande dans le Caucase a été mal réfléchie. Finalement, suite aux désaccords d'Halder concernant la conduite de la guerre, Hitler décide qu'il ne possède plus une mentalité agressive guerrière et le met à la retraite le 24 septembre 1942.

Le 20 juillet 1944, un groupe d'officiers allemands tente d'assassiner Hitler. Halder est arrêté par la Gestapo le jour suivant, même s'il n'est pas impliqué dans la tentative d'assassinat. Hitler voit Halder comme un leader capable de le renverser. Il l'emprisonne d'abord au camp de concentration de Flossenbürg puis à celui de Dachau. Le 31 janvier 1945, Halder est officiellement renvoyé de l'armée. Il est relâché le 24 avril. Le 4 mai, il se rend aux troupes américaines dans le Tyrol autrichien. Halder passe les deux années suivantes dans un camp de prisonniers de guerre.

Après la Seconde Guerre mondiale

Dans les années 1950, Halder travaille en tant que conseiller en histoire pour la division historique de l'armée américaine. Il reçoit par la suite la plus haute distinction civile américaine, la médaille présidentielle de la liberté, du président John F. Kennedy. Il meurt en 1972 en Bavière.

Publications

Halder est l'auteur de Hitler als Feldherr (1949) et Kriegstagebuch (Journal de guerre 1962-64). Le journal d'Halder fut utilisé par l'historien américain William Shirer comme principale source de son œuvre monumentale The Rise and Fall of the Third Reich, ainsi que d'autres documents et manuscrits confidentiels.

Bibliographie

  • The Halder War Diary 1939-1942, rédigé par Charles Burdick et Hans Adolf Jacobsen (1988) et publié par Presidio Press.

Source



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