France combattante

France combattante

France libre

La France libre est l'organisation de résistance extérieure fondée à Londres par le général de Gaulle à la suite de son appel le 18  juin 1940. Les forces armées ralliées à la France libre furent appelées Forces françaises libres (FFL). À partir du 13  juillet 1942, la « France libre » fut renommée « France combattante » par le Comité national français pour marquer l'adhésion de la France libre et « des groupements qui à l'intérieur du pays participaient activement à la résistance »[1].

La France libre et son armée cessent officiellement d'exister le 1er  août 1943, mais leur action continue avec le CFLN et l'Armée française de la Libération.

Drapeau de la France libre
Médaille de la France libre

Sommaire

Histoire de la France libre

La formation de volontaires français

La France libre est issue du ralliement au général de Gaulle des Français qui veulent poursuivre la lutte contre l'Allemagne aux côtés des alliés britanniques. Dès le 18 juin, et dans la foulée de son appel à poursuivre la lutte, les ralliements sont d'abord individuels. Officiers, soldats, ou simples citoyens rallient ainsi Londres et de Gaulle. Dès le 28  juin 1940, Winston Churchill, Premier ministre britannique reconnaît le général de Gaulle comme le « chef des Français qui continuent la guerre ».

De nombreux militaires français se trouvent en Grande-Bretagne au début de l'été 1940, évacués de Dunkerque ou membres du corps expéditionnaire de Norvège, mais seulement une faible partie de ces forces ralliera la France libre.

Par la suite, par l'accord des Chequers (damier/échiquier) du 7  août 1940, entre le Royaume-Uni et le général de Gaulle, le Royaume-Uni s'engagea à sauvegarder l'intégrité de toutes les possessions françaises et à restaurer intégralement l'indépendance et la grandeur de la France. Le gouvernement britannique s'engagea de plus à financer toutes les dépenses de la France libre, mais de Gaulle insista pour que ces sommes soient des avances remboursables et non des dons qui auraient jeté une ombre, aussi ténue soit-elle, sur l'indépendance de son organisation. Les sommes dites furent effectivement remboursées, et bien avant la fin de la guerre. Sur ces questions de principes, de Gaulle était intraitable.

Les ralliements de territoires

En juillet 1940, la France libre peut compter sur quelque 7 000 hommes. Ses effectifs croissent notablement, en août-septembre 1940, à la suite du ralliement de plusieurs colonies africaines, océaniennes et asiatiques : Nouvelles-Hébrides (22 juillet), Tchad (26 août), Oubangui-Chari (31 août), Congo (28 août) et Cameroun français (27 août), Établissements français de l'Inde dits « Comptoirs de l'Inde » (7 septembre), Établissements français de l'Océanie (9 septembre) et Nouvelle-Calédonie (24 septembre[2]). Ces ralliements confèrent, de plus, à la France libre une assise territoriale et donc une dimension étatique et non plus seulement militaire. En décembre 1940, les Forces françaises libres comptent 27 000 hommes, 24 navires et une centaine d'appareils de différents types[3].

Le 9 novembre 1940 le Gabon est conquis par la force des seuls FFL comme la Syrie et le Liban avec les Britanniques (juillet 1941). Ces derniers, après leur conquête de Madagascar, la rétrocéderont à la France libre (14 décembre 1942). De même, deux bataillons français — les futurs bataillons de marche nos 21-24 — rallient Djibouti à la France libre le 27 novembre 1942.

Les îles Saint-Pierre et Miquelon (24 décembre 1941), ainsi que Wallis-et-Futuna (2 mai 1942) et l'île de La Réunion (28 novembre 1942), seront ralliées par les FNFL.

Les ralliements de Français de l'étranger

Des communautés françaises à l'étranger se rallient également, créant des Comités de la France libre[4], qui apparaissent progressivement dans des pays comme les États-Unis (où est créé le mouvement France Forever), le Canada, le Brésil, le Mexique ou l'Égypte. A Hong Kong, le consul général de France prend contact avec Londres dès le 20 juin 1940, et constitue le 19 septembre un comité regroupant 40 des 120 résidents français de la colonie britannique en Chine[5]. En Palestine sous mandat britannique, une « Délégation de la France Libre en Palestine et Transjordanie » est créée le 23 juillet 1941, peu après la victoire sur les vichystes au cours de la campagne de Syrie[6].

Les combats

Les forces de la France libre sont désormais présentes sur plusieurs théâtres d'opérations aux côtés de leurs alliés britanniques : elles participent à la bataille aérienne d'Angleterre, lancent une expédition à Koufra, concourent à la conquête de l'Érythrée italienne, tandis que des marsouins du Bataillon d'Infanterie de Marine interviennent en Libye ainsi que leurs premiers parachutistes, sur les arrières des forces de l'Axe. Enfin les marins français libres prêtent la main à la Royal Navy.

C'est la 1re Brigade des Forces françaises libres (FFL) du général Kœnig qui, en retardant 14 jours Rommel à Bir Hakeim, a donné à la huitième armée britannique le temps de se replier et de se reformer sur la ligne fortifiée d'El Alamein, où l'Afrika Korps a été stoppée sur la route de Suez.

L'établissement d'une autorité gouvernementale

Le général de Gaulle est le chef de la France libre et son autorité est rarement mise en cause. Toutefois il met rapidement en place des institutions montrant que la France libre n'est pas uniquement dirigée par un pouvoir personnel. Avec René Cassin, il établit des bases juridiques qui sont concrétisées par la publication d'un Bulletin officiel des Forces françaises libres qui paraît le 15  août 1940. C'est ensuite dans un Journal officiel de la France libre que chaque mois à partir de janvier 1941, sont publiés les lois et décrets organisant la France libre.

Après l'expédition manquée de Dakar, de Gaulle se rend, avec une partie de ses troupes, en Afrique équatoriale française (AEF).

Par ordonnance du 27  octobre 1940 est créé un Conseil de défense de l'Empire dont les premiers membres sont le général Catroux, le vice-amiral Muselier, le général de Larminat, le gouverneur Éboué, le gouverneur Sautot, le médecin général Cisé, le professeur Cassin, le capitaine de vaisseau d'Argenlieu[7] et le colonel Leclerc.

Ce conseil sera consulté régulièrement malgré les difficultés dues à l'éloignement, notamment avant les affrontements franco-français en Syrie.

Le 30 octobre (jour où le maréchal Pétain appelle ouvertement à la collaboration, à la radio de Vichy), de Gaulle institue par ordonnance le « Conseil de défense de l'Empire », composé des différents chefs de territoires ralliés à la France libre.

Le Gabon est alors occupé par les Forces française libres (FFL), du 9 au 11 novembre 1941, de sorte que le bloc AEF-Cameroun est réunifié au sein de la France libre.

Le 16 novembre, de Gaulle publie dans le Journal Officiel de la France libre, à Brazzaville (qui en est devenue la capitale officielle), une « Déclaration organique » officielle, contestant la constitutionnalité et la légitimité du Régime de Vichy, suivie de plusieurs ordonnances et décrets invalidant les lois d'exclusion de Pétain. Ce faisant, il irrita Churchill, qui, ne perdant pas complètement l'espoir de s'entendre avec Pétain, vit d'un mauvais œil s'ériger un nouveau pouvoir français dépassant largement le cadre de la Légion de volontaires initiale.

À la suite de la Charte de l'Atlantique, adoptée le 14 août 1941 par Churchill et Roosevelt et proclamant le principe d'autodétermination des peuples, de Gaulle les prit au mot et créa enfin à Londres un véritable gouvernement de la France libre, sous le nom de Comité national français le 24  septembre 1941.

L'organisation militaire de la France libre

Insigne du Bataillon de Marche no 2 de l'Oubangui-Chari (Afrique équatoriale française)

Les forces armées ralliées à la France libre ou créées par elle avaient été appelées Forces françaises libres (FFL). Leur emblème était la croix de Lorraine. On distinguait à l'intérieur des FFL, les Forces aériennes françaises libres (FAFL) et les Forces navales françaises libres (FNFL). De plus, on peut signaler l'existence, dès 1940, d'un authentique service d'espionnage et de sabotage, le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), qui, sous les ordres du colonel Passy (Dewawrin), avait établi très tôt des réseaux clandestins en France.

L'enlisement du gouvernement de Vichy dans la « collaboration »

Le gouvernement de Vichy se lança ouvertement dans la « collaboration » dès octobre 1940, sous l'égide du maréchal Philippe Pétain (et non de Pierre Laval, comme on le croit généralement). La « collaboration » préconisée par Pétain exhortait à un dépassement par les Français de leurs obligations découlant des Conventions d'Armistice (dont l'exécution inévitable allait de soi), pour accéder à un statut d'alliance avec l'Allemagne.

Pourtant, comme la paix n'avait pas été conclue préalablement, avec comme corollaire la libération des prisonniers, l'Allemagne restait l'ennemi. Par conséquent la collaboration avec l'ennemi proclamée par Pétain constituait une trahison, au sens de l'article 75 du code pénal de l'époque.

Voici quelques dates marquant les débuts de la collaboration, tant dans le principe, que dans les actes :

  • 24  octobre 1940 : entrevue de Montoire entre Pétain et Hitler, et annonce de la « Collaboration » pour accélérer la défaite britannique.
  • 30  octobre 1940 : discours de Pétain appelant à la collaboration[8].
  • 6  mai 1941 : ordres de l'amiral François Darlan et de Pétain au général Henri Dentz d'accueillir en Syrie les avions allemands et de délivrer des stocks d'armes français aux Irakiens combattant les Britanniques
  • 9  mai 1941 : atterrissage à Damas des premiers appareils allemands.
  • 13  mai 1941 : 1re livraison de 300 tonnes d'armes par l'armée du Levant aux Irakiens combattant l’armée britannique.
  • 28  mai 1941 : signature des protocoles de Paris par Darlan accordant à l'Allemagne des bases en Syrie (Alep), en Tunisie (Bizerte) et au Sénégal (Dakar). L'accord sur Alep était entré en vigueur par anticipation, avec, pour conséquence, les bombardements allemands en Irak, la riposte anglo-gaulliste et la désastreuse campagne de Syrie, où l'armée vichyste se battit littéralement « pour le roi de Prusse ».

La « collaboration » n'en allait pas moins s'aggraver par la suite.

Le renforcement du Comité français de Londres

Outre les militaires et autres volontaires, des intellectuels, comme Maurice Schumann, René Cassin et Jacques Soustelle, avaient également rejoint Londres. Citons ici pour l'exemple l'humoriste Pierre Dac qui pratiqua son art sur les antennes de la BBC. Ce ralliement d'un nombre appréciable de civils avait contribué à encourager de Gaulle à constituer à la tête de la France libre un véritable organisme politique avec pour objectif de se faire reconnaître comme un gouvernement en exil. Il avait pourtant fallu attendre le 24  septembre 1941 pour voir émerger le Comité national français, qui fit réellement fonction de gouvernement de la France libre.

Le 13  juillet 1942, le terme de « France combattante » fut adopté à la place de « France libre », pour bien marquer le fait que la France libre est aussi partie prenante dans la Résistance intérieure, notamment avec les réseaux du BCRA qui prennent le nom de Forces françaises combattantes (FFC). Par contre les FFL ne changent pas de nom.

L'intervention alliée en Afrique du Nord, et ses suites

Lors du débarquement allié en Afrique du nord effectué sans le concours du général de Gaulle, mis à l'écart par Roosevelt et Churchill qui lui préfèrent le général Giraud, 400 volontaires civils arrêtèrent Juin et Darlan et neutralisèrent pendant 15 heures le XIXe corps d'Armée vichyste, par leur putsch du 8 novembre 1942. Si bien que les Alliés purent débarquer et encercler Alger sans opposition, avant d'obtenir le soir même la capitulation de cette ville avec son port intact. Quant à Juin et Darlan, désormais entre les mains des alliés, ils finirent, sous la pression et les menaces du général Clark, par ordonner le cessez-le-feu à Oran et au Maroc, le 10 novembre, après trois jours de combats sanglants.

Darlan forma alors à Alger, sous le nom de « Haut Commissariat de France en Afrique », un nouveau gouvernement vichyste, rival du Comité national de Londres, qui maintient en vigueur en AFN et AOF les lois vichystes d'inspiration hitlérienne, et les détenus politiques de Vichy dans leurs camps de concentration du Sud.

Mais, quelques semaines après, Darlan fut abattu par le résistant Bonnier de La Chapelle (fusillé deux jours plus tard). Giraud lui succéda alors, à la tête du Commandement civil et militaire d'Alger, et maintint à son tour toutes les lois et mesures vichystes en vigueur.

Cependant, comme, à la différence de Darlan, Giraud, bien que vichyste, n'avait pas collaboré, l'union entre les autorités de Londres et Alger devint possible et des négociations difficiles furent mises en route, à cet effet, sous la pression de Roosevelt et Churchill, après la conférence de Casablanca de janvier 1943, dénommée aussi « conférence d'Anfa ».

La fusion

Finalement, le 3  juin 1943, le Comité national français de Londres et le Commandement civil et militaire d'Alger fusionnèrent pour former, sous la coprésidence des généraux de Gaulle et Giraud, le Comité français de la Libération nationale (CFLN), installé à Alger.

La clôture des engagements au sein des Forces françaises libres (FFL) eut donc lieu le 31  juillet 1943 puisque celles ci n'existaient plus. Le terme Forces françaises libres (FFL) est toutefois souvent utilisé à tort pour désigner l'Armée française de la Libération, qui leur succéda.

La 2e division blindée de Leclerc et la 1re Armée française de De Lattre – au sein de laquelle opérait la 1re division française libre – furent deux des fleurons issus de la fusion de l'armée de la France libre avec celle d'Afrique, après la libération de l'Afrique du Nord et la campagne de Tunisie. Si certains Américains furent condescendants sur les opérations militaires menées par les forces françaises, entre 1940 et 1945, les Britanniques en furent bien plus respectueux, surtout après les exploits des Français libres à Bir Hakeim. Par ailleurs, l'action décisive menée par le corps expéditionnaire français en Italie (auquel appartenait la 1re DFL), sous les ordres de Juin, contribua à réévaluer la valeur des Français aux yeux des Américains[9].

Si les Britanniques respectèrent sans difficulté, sauf au Levant, leur parole de restaurer la grandeur de la France, les Alliés de la deuxième heure comme les Soviétiques et les Américains, n'eurent pas le même souci, ni la même perception de la « France libre » du général de Gaulle. Même si les Russes ont gardé un souvenir bienveillant pour les Français libres de l'escadrille Normandie-Niémen, qui se distingua sur le front russe entre 1943 et 1945. Par ailleurs, les relations entre Staline et de Gaulle furent, en apparence, moins houleuses que celles qui opposèrent Roosevelt au chef de la France libre.

Après guerre

Après guerre, les Français libres se sont regroupés dans l'Association des Français libres ayant une vocation d'entr'aide et éditant la Revue de la France libre. Le 18 juin 2000, l'association est dissoute. Depuis, elle est relayée par la Fondation de la France libre, présidée actuellement par Yves Guéna et ouverte à tous.

Chronologie de la France libre

Année Date Événements[10] Contexte historique
1940 25 mai Nomination de Charles de Gaulle comme général de brigade à titre temporaire
5 juin Entrée de Charles de Gaulle dans le gouvernement Paul Reynaud comme sous-secrétaire d'État à la défense nationale
9 juin Première mission de Charles de Gaulle à Londres, chargé par Paul Reynaud de s'entretenir avec les responsables anglais de la conduite de la guerre.
16 juin Deuxième mission de Charles de Gaulle à Londres pour y demander une aide matérielle au transfert des troupes françaises en AFN.
Démission de Paul Reynaud, remplacé par le maréchal Philippe Pétain
Retour de Charles de Gaulle à Bordeaux
17 juin Départ de Charles de Gaulle pour le Royaume-Uni
18 juin Premier appel du général de Gaulle à la poursuite de la guerre
22 juin Signature de l'armistice
28 juin Reconnaissance du général de Gaulle, par le gouvernement britannique, comme chef des Français qui continuent la guerre
1er juillet Le capitaine André Dewavrin, dit Passy, est nommé chef des services secrets (2e et 3e bureaux) de la France libre
3 juillet Attaque de la flotte française de Mers el Kébir par la flotte britannique : bataille de Mers el Kébir
10 juillet Vote inconstitutionnel attribuant les pleins pouvoirs constituant, législatif, exécutif et judiciaire, au maréchal Pétain
14 juillet De Gaulle passe en revue à Londres un détachement des Forces françaises libres (FFL)
17 juillet Jacques Mansion, premier envoyé de la France libre en France occupée
22 juillet le gouverneur Henri Sautot rallie à la France libre l'administration française des Nouvelles-Hébrides
23 juillet Loi d'exception sur la déchéance de la nationalité française, pour ceux qui se sont rendus à l'étranger sans ordre de mission régulier
2 août Condamnation à mort et à la confiscation des biens de Charles de Gaulle
7 août Signature de la Convention entre le général de Gaulle et le Royaume-Uni
26 août Ralliement de la première colonie africaine, le Tchad par le gouverneur Félix Eboué
27 - 28 août Ralliement du bloc AEF-Cameroun, à l'exception du Gabon
2 septembre Établissements français de l'Océanie : une consultation populaire organisée à Tahiti et Moorea donne une quasi-unanimité en faveur du ralliement à de Gaulle[11].
7 septembre Ralliement des Établissements français de l'Inde
9 septembre Ralliement des Établissements français de l'Océanie, suite à la formation d’un gouvernement provisoire, et l'éviction du gouverneur Chastenet de Géry.
23 septembre Échec à Dakar, de la tentative de ralliement du Sénégal
24 septembre Ralliement de la Nouvelle-Calédonie par le gouverneur Sautot
18 octobre Ralliement du général Catroux à la France libre
24 octobre Entrevue de Montoire entre Pétain et Hitler, et annonce de la « Collaboration » pour accélérer la défaite britannique
27 octobre Création du Conseil de Défense de l'Empire, par ordonnance de Brazzaville et début de la campagne du Gabon sous le commandement de Leclerc
30 octobre La déclaration de Pétain est comprise comme une déclaration de guerre contre eux, par les Français libres[12]. Déclaration de Pétain à la radio, appelant à la collaboration et affirmant la nécessité « d’éteindre les divergences de l’opinion, de réduire les dissidences de ses colonies »[8].
12 novembre Fin de la campagne du Gabon qui est rallié par la force
8 décembre Retrait de la nationalité française du général de Gaulle
24 décembre Reconnaissance britannique du Conseil de défense de l'Empire constitué par le général de Gaulle
1941 23 février Entrée en opération de la « Brigade d'Orient » des FFL en Érythrée
1er mars La Colonne Leclerc enlève l'oasis de Koufra. Leclerc y prête le serment de ne pas déposer les armes avant d'avoir libéré Strasbourg
14 mars - 31 août séjour de Charles de Gaulle en Afrique et au Moyen-Orient
2 mai Coup d'État anti-britannique en Irak
6 mai Ordres de Darlan et de Pétain au général Dentz d'accueillir en Syrie les avions allemands et de délivrer des stocks d'armes français aux Irakiens combattant les Britanniques
9 mai Atterrissage à Damas des premiers appareils allemands
13 mai 1re livraison de 300 tonnes d'armes de l'armée du Levant aux Irakiens se battant contre l’armée britannique
28 mai Signature des Protocoles de Paris, par l'amiral Darlan
7 juin Début de l’intervention des FFL et des Britanniques en Syrie
22 juin Début de l’invasion de l'URSS par l'Allemagne et entrée en guerre de l'URSS
14 juillet Armistice de Saint-Jean-d'Acre, accordé par les Britanniques aux conditions exigées par Dentz, en présence des Français libres
14 août Charte de l’Atlantique
29 août Exécution d'Honoré d'Estienne d'Orves, officier de la France libre, en mission en France
24 septembre Institution du Comité national français de Londres (CNF)
26 septembre Reconnaissance du CNF par l’URSS[13].
23 octobre Ch. de Gaulle à la BBC invite la Résistance de stopper, dans l'immédiat, les attentats anti-Allemands
7 décembre Attaque japonaise contre la flotte de Pearl Harbor et entrée en guerre des États-Unis
24 décembre Ralliement de Saint-Pierre et Miquelon par les FNFL de l'amiral Muselier, sans l'accord des États-Unis et du Canada
Nomination de Jean Moulin, venu de France, comme délégué du Comité national pour la zone non occupée
1942 27 février 1er ramassage par avion d'un agent du BCRA (Rémy) en France occupée
3 mars L'amiral Muselier quitte le Comité national
Fin Mars Ramassage aérien en France de Christian Pineau, syndicaliste et dirigeant de Libération Nord
18 avril Retour au pouvoir de Pierre Laval
28 avril Déclaration Manifeste de De Gaulle aux mouvements de résistance
Mai Ramassage aérien en France d’Emmanuel d’Astier, chef de Libération-Sud et de Philippe Roques
5 mai Débarquement britannique à Madagascar
9 - 10 mai Destruction de la grande antenne de l'émetteur d'Allouis (Radio-Allouis) par 2 parachutistes FFL.
26 mai - 11 juin Bataille de Bir-Hakeim, où la brigade française libre du général Kœnig donne le temps à la 8e armée britannique en déroute de se retrancher à El-Alamein, en détruisant de nombreux blindés ennemis, et en retardant Rommel de 12 jours.
30 juin Fin de l’offensive Rommel, à El-Alamein
9 juillet Reconnaissance américaine du Comité national « comme symbole de la résistance française »
14 juillet La « France libre » devient « France combattante »
Fin juillet Ramassage aérien en France d’André Philip
André Philip remplace Diethelm, comme commissaire à l’Intérieur
19 août Raid allié manqué contre Dieppe auquel participent les FNFL
3 septembre Extension du Prêt-bail à la France combattante
28 septembre Reconnaissance soviétique du Comité national « comme ayant seule qualité pour organiser la participation des citoyens et des territoires français à l’effort de guerre »
23 octobre - 4 novembre Bataille d’El-Alamein à laquelle participent les 1re et 2e Brigades françaises libres
8 novembre : Débarquement allié en Afrique du Nord (opération Torch)
Putsch du 8 novembre 1942, à Alger, avec arrestation de juin et François Darlan et neutralisation du XIXe corps d'armée vichyste par 400 résistants
Reddition d'Alger, à 17 heures, par François Darlan et Alphonse Juin encerclés par les forces alliées
8 - 11 novembre : Résistance sanglante de l’armée d’Afrique au débarquement allié, au Maroc et à Oran
Livraison sans combat, par la même armée d’Afrique, de toute la Tunisie aux Germano-Italiens
11 novembre Livraison sans combat par l’armée d’armistice de toute la zone non occupée aux Germano-Italiens
13 novembre Constitution par François Darlan à Alger d'un second gouvernement vichyste, reconnu par les États-Unis, pour l'Afrique du Nord et l'AOF, sous l'intitulé de « Haut Commissariat en Afrique ». Constitution d'un « Conseil impérial » composé, avec Darlan et Bergeret, des proconsuls vichystes d'Afrique du Nord et d'AOF (Noguès, Chatel et Boisson)
maintien des lois d’exception et des camps de concentration de Vichy, en Afrique du Nord sous contrôle américain, en dehors de toute pression allemande[14]
22 novembre Accords Clark-Darlan
27 novembre Sabordage de la flotte de Toulon
28 novembre Ralliement forcé à la France combattante de la Côte française des Somalis
30 novembre Ralliement à la France combattante de l'île de la Réunion
14 décembre Transfert de Madagascar à la France combattante par les Britanniques
24 décembre Meurtre de l’amiral François Darlan par Fernand Bonnier de La Chapelle
25 décembre : De Gaulle propose sans succès une rencontre à Giraud Election de Giraud par le « Conseil Impérial », comme Commandant en Chef Civil et Militaire et maintien de la législation de Vichy
1943 Janvier Unification des 3 principaux mouvements de résistance de zone sud, au sein du M.U.R.
13 janvier Arrivée de la colonne Leclerc en Tunisie, après la conquête du Fezzan et la prise à revers de la ligne Mareth par les Forces françaises libres (FFL)
14 au 24 janvier Conférence de Casablanca (1943), dite aussi « conférence d'Anfa ». De Gaulle y rencontre Giraud.
31 janvier création de l'Organisation de résistance de l'armée (ORA), commandée par le général Aubert Frère
1er février reformation de la 1re division française libre sous le commandement du général de Larminat, à partir de la 1re brigade du général Koenig et de la 2e brigade du colonel Brosset. Formation en AEF de 5 nouveaux bataillons français libres
2 février Capitulation allemande à Stalingrad
21 février Nomination de Jean Moulin comme délégué général du Comité national pour toute la France occupée
5 mars Le bataillon d'infanterie de marine et du Pacifique et la colonne volante remportent la victoire de Medenine (Tunisie)
14 mars Discours de Giraud renonçant à la législation de Vichy… sauf à la législation antisémite
26 mars Création du Comité de coordination des 5 principaux mouvements de résistance de zone Nord, par Pierre Brossolette
28 mars la Force L (Leclerc) s'empare de Gabès
31 mars Ferhat Abbas lance le Manifeste du peuple algérien
1er avril Arrivée à Alger de la Mission Catroux
7 mai Prise de Bizerte et de Tunis
27 mai : Apport par le CNR de son appui à de Gaulle Constitution en France du Conseil national de la Résistance (CNR), regroupant les principaux mouvements de résistance, tendances politiques et syndicats
30 mai Arrivée du général de Gaulle à Alger
2 juin Manifestation de masse en faveur de Charles de Gaulle, à Alger
3 juin Constitution du Comité français de la Libération nationale (CFLN), avec co-présidence de Giraud et de De Gaulle
21 juin Ralliement forcé dans le camp des Alliés de la flotte d'Alexandrie (Égypte), sur la menace de Churchill de ne plus payer les soldes de ses équipages
30 juin Rentrée en guerre des Antilles, à la suite de violentes manifestations populaires contre l'amiral vichyste Robert (et après le sabotage sur ses ordres d'une partie de la flotte et de la totalité des avions)
2-23 juillet Visite de Giraud aux États-Unis
10 juillet Débarquement allié en Sicile (Opération Husky)
25 juillet Chute de Mussolini
31 juillet Présidence politique du CFLN par le général de Gaulle (Giraud restant président militaire)
1er août Fusion avec l'Armée d'Afrique des Forces françaises libres (FFL) qui cessent donc officiellement d'exister

Sources et bibliographie de base

  • Charles de Gaulle : Mémoires de guerre :
    • Volume I - L'Appel, 1940-1942, Paris, 1954,
    • Volume II - L'Unité, 1942-1944, Paris, 1956,
    • Volume III - Le Salut, 1944-1946, Paris, 1959.
  • Le Journal Officiel de la France libre, réédité par la Direction des journaux officiels en 1995
  • La Mémoire des Français libres - Hommes et combats, compilation en 7 tomes des articles historiques publiés depuis 1945 dans la Revue de la France libre, Fondation de la France libre 2002
  • Jacques Soustelle, Envers et contre tout, Tomes I et II, Robert Laffont, Paris, 1950.
  • Henri Michel, Histoire de la France libre, PUF, 1963 (coll. Que sais-je ?).
  • Jean-François Muracciole, Histoire de la France libre, PUF, 1996 (coll. Que sais-je ?).
  • Jean-Louis Crémieux-Brilhac, La France libre, Gallimard, Paris, 1996.
  • Yves Maxime Danan, La Vie politique à Alger, de 1940 à 1944, Librairie générale de droit et de jurisprudence, Paris, 1963.
  • William Langer, Le Jeu américain à Vichy, Plon, Paris 1948.
  • Christine Levisse-Touzet, L’Afrique du Nord, pendant la Seconde Guerre mondiale, Albin Michel, Paris 1998.
  • François Kersaudy, De Gaulle et Roosevelt : le duel au sommet, Perrin, Paris, 2004 (ISBN 2262020280).
  • Bernard Le Marec, Les Français libres et leurs emblèmes, éditions Lavauzelle, 1994.
  • Georges Caïtucoli, François Broche, Jean-François Muracciole, La France au combat, Éditions Perrin, 2007.

Les archives officielles de la France libre sont encore largement fermées aux chercheurs mais s’ouvrent toutefois à l'étranger[réf. nécessaire] et le sujet est déjà copieusement nourri par une littérature importante (bibliographie de base ci-dessus).

Les archives du maréchal Leclerc, de la 2e DB et des évadés de France par l'Espagne sont conservées au Mémorial du maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la libération de Paris, celles des autres unités des Forces françaises libres (FFL) au Service historique de la défense (SHD). Des documents sont disponibles dans les dossiers des compagnons de la Libération constitués au musée de l'Ordre de la Libération, installé aux Invalides. Les archives du général de Gaulle ont été versées aux Archives nationales, la Fondation Charles-de-Gaulle disposant également d'un fonds. Plusieurs autres personnalités de la France libre disposent de fonds. Ainsi, les papiers de l'amiral Georges Thierry d'Argenlieu ont été confiés par ses héritiers aux Archives nationales en 1991.

Notes et références de l'article

  1. Journal officiel de la France Combattante no 9.
  2. 1940 - les dates clefs de la formation de FNFL
  3. Dominique Lormier, C'est nous les Africains : L'épopée de l'armée française d'Afrique 1940-1945, Calmann-Lévy, Paris, 2006, 48 p. (ISBN 2-286-02021-3) 
  4. Les Comités France Libre à l'étranger, france-libre.net
  5. Consulat de France : 160 ans de relations Hong Kong-France
  6. Heurs et malheurs d’un consul de France à Jérusalem : Amédée Outrey, 1938-1941, Dominique Timbur, Bulletin du Centre de recherche français de Jérusalem, printemps 1998
  7. ordredelaliberation.fr, Georges Thierry d'Argenlieu
  8. a  et b « Pétain, Philippe : Message du 30 octobre 1940 », Themenportal Europäische Geschichte, sur le site europa.clio-online.de, consulté le 26 mai 2009
  9. Un correspondant de guerre américain remarque : « Les Français ont une haine froide, implacable de l'ennemi qui est presque effrayante ; ils sont guidés par un tel désir féroce [...] de regagner leur honneur qu'on sait qu'ils ne seront arrêtés que par la mort, et que, dans la victoire, ils ne montreront aucune merci. [...] Ils avancent si rapidement que les communiqués ne peuvent suivre leur rythme. » Voir François Broche, Georges Caïtucoli et Jean-François Muracciole (dir.), La France au combat, Paris, Perrin, SCÉRÉN-CNDP, 2007, seconde époque, première partie : « Vers la Libération (juin 1943-mai 1944) », chapitre 3 : « Le corps expéditionnaire français en Italie »
  10. [pdf] « Chronologie de la France Libre (1940–1945) », sur le site concours-resistance.org.
  11. Les ÉFO dans la Seconde Guerre mondiale : la question du ralliement et ses conséquences
  12. Daniel Cordier, Alias Caracalla – Mémoires, 1940-1943, Gallimard, coll. « Témoins », Paris, 2009, 931 p. (ISBN 207074311X et ISBN 978-2070743117), p. 191
  13. Jean Lacouture, Charles de Gaulle, I. Le rebelle 1890-1944, Éditions du Seuil, 1984, (ISBN 2-02-006969-5), chap. 26, p. 508
  14. Cf Situation politique en Afrique libérée (1942-1943)

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