- Mémorial de la France combattante
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Le Mémorial de la France combattante est un monument d'hommage aux Français combattants, résistants et déportés qui se trouve sur la ville de Suresnes (Hauts-de-Seine) sur la pente du Mont Valérien, au pied de la forteresse du Mont-Valérien (laquelle a pour altitude 162 m).
Tous les 18 juin, la Chancellerie de l'Ordre de la Libération y organise une cérémonie de commémoration de l'appel du général de Gaulle[1],[2].
Sommaire
Histoire du mémorial
La forteresse du Mont-Valérien fut le lieu de plus d'un millier d'exécutions des résistants[2], comme Honoré d'Estienne d'Orves ou 22 membres du Groupe Manouchian.
Dès le 18 juin 1946, le général de Gaulle rend à cet endroit un hommage aux « massacrés et aux fusillés »[3],[2]. Le 11 novembre suivant, sous la direction d'Henri Frenay, alors ministre des prisonniers, déportés et réfugiés du gouvernement provisoire, 15 corps de combattants de la Guerre de 1939-1945, originaires de France et des colonies (Tunisie, Maroc, Tchad, Burkina Faso), dont deux femmes : Berty Albrecht et Renée Levy sont inhumés dans une crypte provisoire. En 1952, on y place également le corps d'un Français résistant d'Indochine tué par les Japonais. En 1958, le général de Gaulle, revenu au pouvoir, charge l'architecte des bâtiments civils et palais nationaux Félix Brunau d'édifier un véritable monument, inauguré le 18 juin 1960[2].
Description du monument
L'esplanade du monument fait plus de 1 000 m2. Un mur de 150 m de long[2], en grès rose des Vosges, est accolé au rempart en meulière de la forteresse. Au milieu de ce mur, une grande croix de Lorraine de 12 m de haut[2] marque l'entrée de la crypte où reposent les 16 combattants. Le caveau no 9 attend le dernier Compagnon de la Libération[4]. Les 17 caveaux sont disposés en arc de cercle, avec au centre une urne contenant des cendres recueillies dans des camps de concentration, ornée d'une sculpture en métal représentant une flamme[5].
Sur le pied de la croix est gravée l'inscription extraite de l'Appel du 18 juin :
« QUOI QU'IL ARRIVE LA FLAMME DE LA RESISTANCE NE S'ETEINDRA PAS.
18 juin 1940 Charles DE GAULLE »Devant la croix de Lorraine, une flamme jaillit en permanence d'un brûloir en bronze. Le long du mur, 16 sculptures différentes, équivalentes des métopes grecques, en bronze, symbolisent les différentes formes des combats pour la Libération.
L'achèvement d'un centre d'information et d'accueil du public, en construction depuis 2008, est prévu pour 2009[6].
Liste des cenotaphes dans la crypte du mémorial
- Caveau no 1 : Diasso Kal Boutie (1919-1940) – Soldat au 16e régiment de tirailleurs sénégalais. Tué
- Caveau no 2 : Edmond Grethen (1898-1945) – Inspecteur en chef de la Garde Indochinoise. Fusillé
- Caveau no 3 : Raymond Anne (1922-1944) – Sergent FFI, « Filochard » dans la Résistance. Tué
- Caveau no 4 : Maboulkede (1921-1944) – Soldat au 24e bataillon de marche
- Caveau no 5 : Berty Albrecht (1893-1943) – Résistante. Torturée
- Caveau no 6 : Maurice Debout (1914-1944) – Prisonnier de guerre. Fusillé
- Caveau no 7 : Pierre Ulmer (1916-1940) – Dragon du 4e régiment de dragons portés. Tué
- Caveau no 8 : Georges Brière (1922-1944) – Matelot au 1er régiment de fusiliers marins. Tué
- Caveau no 9 : Vide. Réservé au dernier Compagnon de la Libération
- Caveau no 10 : Alfred Touny (1886-1944) – Résistant. Fusillé
- Caveau no 11 : Jean Charrier (1920-1944) – Soldat au 152e régiment d’infanterie. Tué
- Caveau no 12 : Allal Ould M'Hamed Ben Semers (1920-1944) – Soldat au 1er régiment de tirailleurs marocains. Tué
- Caveau no 13 : Mohamed Amar Hedhili Ben Salem Ben Hadj (1913-1940) – Soldat au 4e régiment de tirailleurs tunisiens. Tué
- Caveau no 14 : Arnaud Henri (1907-1944) – Commandant la 4e escadre de chasse. Tué
- Caveau no 15 : Maurice Duport (1919-1944) – Sous-lieutenant au 22e bataillon nord-africain. Tué
- Caveau no 16 : Antoine Mourgues (1919-1942) – Caporal-chef au bataillon du Pacifique. Tué
- Caveau no 17 : Renée Lévy (1906-1943) – Résistante déportée. Décapitée
Les 16 sculptures
Les hauts-reliefs, réalisés par 16 sculpteurs différents[2], sont disposées en deux groupes de huit de part et d'autre de la Croix de Lorraine, soit vues de gauche à droite[7] :
- Alsace (sculpteur : Joseph Rivière) : pour la libération de l'Alsace (de novembre 1944 à février 1945).
- Casabianca (sculpteur : Georges Saupique) : le 27 novembre 1942, le sous-marin Casabianca parvient à s'échapper du port de Toulon investi par les Allemands et rejoint les Forces françaises d'Afrique du Nord.
- Paris (sculpteur : Marcel Damboise) : Paris est libéré, le 25 août 1944, grâce à l'action de la Résistance, de la 2e division blindée du général Leclerc et des Alliés.
- Maquis (sculpteur : Raymond Corbin) : en hommage à l'action des résistants maquisards.
- Alençon (sculpteur : René Leleu) : débarquée en Normandie, la 2e division blindée du général Leclerc est la première grande unité française engagée sur le sol national, elle libère Alençon le 11 août 1944.
- Saumur (sculpteur : Pierre Duroux) : rappelle le combat de Saumur, du 19 au 21 juin 1940, lors de la Bataille de France.
- Déportation (sculpteur : Henri Lagriffoul) : à la mémoire de tous les déportés (résistants, Juifs, Tsiganes, etc.), qui sont envoyés dans les camps de concentration et d'extermination où de nombreux meurent.
- FAFL (sculpteur : Claude Grange) : les Forces aériennes françaises libres sont engagées sur tous les fronts.
- Action (sculpteur : Alfred Janniot) : l'Appel du 18 Juin du général de Gaulle, refusant l'armistice de 1940, donne naissance aux Forces françaises libres et la Résistance française.
- Fezzan (sculpteur : Aimé Bizette-Lindet) : avec ses troupes, le général Leclerc s'empare de l'oasis de Koufra, le 2 mars 1941, puis conquiert le Fezzan.
- Fusillés (sculpteur : Maurice Calka) : entre 1940 et 1944, de nombreux de Français et étrangers, résistants ou otages, sont fusillés.
- Cassino (sculpteur : Ulysse Gemignani) : l'action des troupes du général Juin permet aux Alliés de s'emparer en mai 1944 du Mont Cassino, point de résistance des Allemands en Italie.
- Bir Hakeim (sculpteur : Raymond Martin) : la 1re brigade française libre du général Koenig défend la position de Bir Hakeim en Libye, contre les allemandes et les Italiens, du 27 mai au 10 juin 1942.
- Narvik (sculpteur : Robert Juvin) : le corps expéditionnaire français s'empare de Narvik, le 28 mai 1940, puis regagne la France menacée d'invasion. Une partie des forces rejoint les Forces françaises libres du général de Gaulle.
- Sienne (sculpteur : René Andrei) : le corps expéditionnaire français, commandé par le général Juin puis par de Lattre, achève glorieusement sa campagne en Italie après la libération de Sienne, le 3 juillet 1944.
- Rhin (sculpteur : Louis Dideron) : l'armée française de la Libération repousse l'offensive allemande sur Strasbourg puis franchit le Rhin le 31 mars 1945.
Philatélie
Le 9 avril 1962, la poste française a émis un timbre postal représentant le Mémorial de la France combattante, avec oblitération Premier jour le 7 avril à Suresnes[8].
Pour approfondir
Articles connexes
- Compagnon de la Libération
- Ordre de la Libération
- Mont Valérien
- Forteresse du Mont-Valérien
- L'abbé Franz Stock, qui fut aumônier des prisonniers fusillés
Liens externes
- Site du Mont-Valérien – Haut lieu de la mémoire nationale
- Site officiel de la ville de Suresnes
- Le Mont Valérien, sur le site de l'Ordre de la Libération
- Mémorial de la France Combattante, sur le site Chemins de mémoire
- « Le Mémorial du Mont Valérien – Site du Mont Valérien – Lieu des martyrs de la Résistance et Mémorial de la France Combattante », sur le site de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC), Service départemental des Yvelines – Mémoires 78.
Notes et références
- « Décret n° 2006-313 du 10 mars 2006 instituant le 18 juin de chaque année une Journée nationale commémorative de l'appel historique du général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l'ennemi », sur le site droit.org, consulté le 14 janvier 2009. Depuis 2006, dans le cadre de l'article 2 du
- « Un lieu de mémoire de l'appel du 18 juin 1940 – Le Mémorial de la France Combattante au Mont valérien », sur le site france-libre.net, consulté le 4 mai 2010.
- Site de l'Ordre de la Libération
- « 1038 Compagnons de la Libération » – « La liste des Compagnons de la Libération vivants », sur ordredelaliberation.fr.
- « Le Mémorial du Mont Valérien – Site du Mont Valérien ; lieu des martyrs de la Résistance et Mémorial de la France Combattante », sur le site de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC), Service départemental des Yvelines – Mémoires 78, consulté le 30 décembre 2008.
- « Annexes budgétaires », sur le site performance-publique.gouv.fr, consulté le 15 janvier 2009.
- « Les haut-reliefs du Mont-Valérien », sur le site cheminsdememoire.gouv.fr, consulté le 4 mai 2010.
- Le timbre de 1962 sur PHILA-ECHANGE; le site d'échange et imagerie philatélique
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