- De Monzie
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Anatole de Monzie
Anatole de Monzie Parlementaire français Naissance 22 novembre 1876 Décès 11 janvier 1947 Mandat Député 1909-1919
puis 1929-1940
Sénateur 1920-1929Début du mandat Fin du mandat {{{fin du mandat}}} Circonscription Lot Groupe parlementaire PRS (1909-1919)
GD (1920-1929)
RSSF (1929-1932)
PSF (1932-1936)
USR (1936-1940)IIIème République Anatole de Monzie est un homme politique français de la Troisième République, né à Bazas (Gironde) le 22 novembre 1876 et mort à Paris le 11 janvier 1947.
Sommaire
Biographie
Sous la Troisième République
Fils d'un directeur des contributions directes, Anatole de Monzie fait ses études à Agen avant de venir à Paris faire sa philosophie au Collège Stanislas, où il se lie avec Henry de Jouvenel et Marc Sangnier. Après des études de lettres puis de droit, il travaille comme clerc chez l'avoué Vilastre puis devient avocat et fait des débuts remarqués au barreau, défendant la propriété littéraire au procès des frères Max & Alex Fischer.
Attiré par la politique, il devient chef de cabinet de Joseph Chaumié, sénateur du Lot-et-Garonne, ministre de l'Instruction publique en 1902, puis ministre de la Justice en 1905 dans le gouvernement du tarnais et radical Émile Combes puis dans celui de Maurice Rouvier, provençal. Parallèlement, il est élu dès 1904, à vingt-huit ans, conseiller général de Castelnau-Montratier, dans le Lot avant de devenir, en 1909, député de Cahors, adhérent à un petit groupe républicain-socialiste. Il le restera jusqu'en 1919, deviendra sénateur du Lot en 1920 jusqu'en 1929, avant de redevenir député de 1929 à 1940. Il sera également maire de Cahors de 1919 à 1942.
A la Chambre des Députés, il s'illustre par sa campagne pour la reprise des relations diplomatiques avec le Saint-Siège puis, en 1922, pour la reconnaissance par la France de l'Union soviétique. C'est tout naturellement qu'il fut Président de la commission des Affaires russes (1924-1927), qui reprit les négociations avec le régime soviétique au sujet de l'indemnisation des porteurs d'emprunts russes, et de la délégation française à la conférence franco-soviétique en septembre 1927. Ouverte en février 1925, la négociation concernant les emprunts russes était sur le point d'aboutir au prix d'une forte réduction de l'encours des créances françaises lorsque le retour aux affaires de Poincaré en juillet 1926 fit rejeter ce dispositif, jugé insuffisamment favorable aux épargnants français. Les négociations furent définitivement suspendues en 1927.
Dix-huit fois ministre, il totalisa près de six ans de présence au gouvernement :
- 1913 : Sous-secrétaire d'État à la marine marchande (gouvernement Louis Barthou)
- 1917 : Sous-secrétaire d'État à la marine marchande et aux transports maritimes
- 3 avril au 17 avril 1925 : Ministre des Finances (succède à Etienne Clémentel dans le premier gouvernement d'Édouard Herriot)
- 17 avril au 11 octobre 1925 : Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts (deuxième gouvernement de Paul Painlevé)
- 11 octobre au 29 octobre 1925 : Garde des Sceaux, ministre de la justice (succède à Théodore Steeg, deuxième gouvernement de Paul Painlevé)
- 29 octobre 1925 au 23 juin 1926 : Ministre des Travaux publics (succède à Pierre Laval, troisième gouvernement de Paul Painlevé, septième et huitième gouvernements d'Aristide Briand)
- 19 juillet au 23 juillet 1926 : Ministre des Finances (deuxième gouvernement d'Édouard Herriot)
- 3 juin 1932 au 29 janvier 1934 : Ministre de l'Éducation nationale (troisième gouvernement d'Édouard Herriot, gouvernement de Joseph Paul-Boncour, premier gouvernement d'Édouard Daladier, premier gouvernement d'Albert Sarraut, deuxième gouvernement de Camille Chautemps)
- 23 août 1938 au 5 juin 1940 : Ministre des Travaux Publics (succède à Ludovic-Oscar Frossard dans le troisième gouvernement d'Édouard Daladier et conserve ce portefeuille dans le gouvernement de Paul Reynaud).
Au ministère des finances, en 1925, il propose un plan d'assainissement financier qui provoque une véhémente opposition.
Ministre de l'Instruction Publique...
Le bref passage d'Anatole de Monzie au ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts en 1925 est marqué par la publication de célèbres Instructions sur l'enseignement de la philosophie le 2 septembre 1925. Dans la lignée de Victor Cousin, elles affichent l'ambition d'un enseignement de la philosophie propre à former le citoyen : « Développer les facultés de réflexion des jeunes gens, les mettre en état et surtout en disposition de juger plus tard par eux-mêmes, sans indifférence comme sans dogmatisme, leur donner sur l'ensemble des problèmes de la pensée et de l'action des vues qui leur permettent de s'intégrer vraiment à la société de leur temps et à l'humanité, voilà quelle est, au fond, la fonction propre du professeur de philosophie. » Il s'agit donc de permettre que les jeunes gens « soient armés d'une méthode de réflexion et de quelques principes généraux de vie intellectuelle et morale qui les soutiennent dans cette existence nouvelle, qui fassent d'eux des hommes de métier capables de voir au-delà du métier, des citoyens capables d'exercer le jugement éclairé et indépendant que requiert notre société démocratique. » Dans ces instructions, de Monzie se présente également comme l'adversaire des doctrines exagérées et extrémistes. Il s'efforce de mettre la forme classique du cours de philosophie au service de la liberté intellectuelle de l'élève.
Par ailleurs, dans une circulaire du 14 août 1925, répondant à la demande de la Fédération Régionaliste Française dont faisait partie l'instituteur quercynois Antonin Perbosc, Anatole de Monzie proscrivit strictement l'enseignement des langues régionales à l'école : « L’École laïque, pas plus que l’Église concordataire, ne saurait abriter des parlers concurrents d’une langue française dont le culte jaloux n’aura jamais assez d’autels. »
Dans une optique parallèle, il déclare en 1925, lors de l'inauguration du pavillon de la Bretagne de l'Exposition internationale des Arts Décoratifs et industriels modernes de Paris : « Pour l'unité linguistique de la France, la langue bretonne doit disparaître »
Enfin, il faut relever que c'est sa circulaire du 20 juin 1925 qui a officialisé le « comité consultatif départemental de l'enseignement primaire » associant à la préparation du mouvement départemental des instituteurs les délégués des instituteurs élus au conseil départemental de l'enseignement primaire, ce qui en faisait l'ancêtre des commissions administratives paritaires instituées officiellement en 1946 dans la fonction publique.
... et de l'Education Nationale
En 1932, il fut le premier à porter le titre de Ministre de l'Education nationale. Dès sa prise de fonction, il expliqua que ce changement d'appellation devait marquer la volonté du gouvernement d'aller vers davantage d'égalité scolaire et, par suite, davantage de gratuité. Dans cette optique, il généralisa dès 1932 la gratuité de l'enseignement secondaire destiné aux filles créé par la loi Sée de 1880. En avril 1933, il créa le Conseil supérieur de la recherche scientifique, suite aux propositions du physicien Jean Perrin. Il instaura, le 1er septembre 1933, l’examen d’entrée en 6e, créa le Bureau universitaire de statistiques, en liaison avec l’Union nationale des étudiants de France, la Confédération des travailleurs intellectuels et la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement secondaire. En 1935, il participa à la création de l'Union socialiste républicaine (USR).
Ministre des Travaux publics en 1938 il dut faire face à la grande grève des dockers. Entre 1938 et 1940 il fut, au Gouvernement, l'homme de nombreuses missions diplomatiques délicates, et souvent controversées. Représentant de la ligne pacifiste, il rêvait d'une médiation de Mussolini entre Hitler et les Alliés.
En qualité de Ministre de l'Education, Anatole de Monzie eut maille à partir avec le pédagogue Célestin Freinet. Le député communiste Gabriel Péri défendit ce dernier en audience auprès de De Monzie. Maurice Wullens, présent lors de cet entretien, en fit le récit dans la revue « Les Humbles ». De Monzie ne révoqua pas Freinet, comme on le croit parfois, mais il le déplaça d'office le 21 juin 1933, ce qui conduisit le pédagogue à quitter l'Education nationale et à fonder sa propre école privée. Cet épisode contribua à la légende noire d'Anatole de Monzie, présenté comme un "suppôt de la bourgeoisie". Le gendre de Freinet, Jacques Bens, écrit ainsi que "les notables de Saint-Paul-de-Vence... ont obtenu d'Anatole de Monzie, médiocre ministre de l'Instruction publique [sic], le déplacement d'office de Freinet "dans l'intérêt de l'école laïque"."(Introduction aux oeuvres pédagogiques de Célestin Freinet, Seuil, 1994, tome I, p.10.)
Pendant la guerre
Il vota les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain le 10 juillet 1940, ce qu'il justifia (selon le journal de Marcel Déat) en reprenant la formule de Talleyrand : « Il fallait sauver ce qui pouvait être sauvé. » Ami d'Otto Abetz, de Darquier de Pellepoix, de Fernand de Brinon, sa carrière politique s'acheva en février 1942 avec son départ forcé de la mairie de Cahors.
Il a supervisé la publication de l'Encyclopédie française, mise en œuvre par Lucien Febvre et Gaston Berger à partir de 1935. Ni hiérarchique ni alphabétique, son classement original est dit méthodique. L'entreprise ambitionnait de traiter les grands problèmes qui se posaient à l'humanité au XXe siècle tout en dressant un bilan complet de la civilisation occidentale.
Ami de l'écrivain Pierre Benoit, il lui fit découvrir le département du Lot et plus particulièrement la ville de Saint-Céré, où le romancier écrivit la plupart de ses livres dans la chambre n° 2 de l'Hôtel du Touring. Il fut également l'ami d'Henry de Jouvenel, Marc Sangnier, Léon Bérard, Marcel Cachin, Roland Dorgelès, Colette, Lucien Febvre, Paul Langevin, du cardinal Verdier...
Protecteur et ami des arts, on connait particulièrement le portrait de de Monzie dans son bureau au Ministère de l'Education par le peintre Gaston Simoes de Fonseca.
Président du Conseil d'Administration du Conservatoire National des Arts et Métiers de 1940 à 1944, dans son livre sur le CNAM depuis ses origines à 1944 (Conservatoire du peuple), alors qu'il mentionne toutes les écoles d'ingénieurs ayant participé à son déploiement, il ne note à aucun moment les nombreux travaux des ingénieurs du CNAM, ni même l'existence de l'ingénieur CNAM, dont plusieurs centaines de travaux sont déjà enregistrés dans la bibliothèque du Conservatoire, ex réfectoire de l'ancien prieuré. Il y en a des dizaines de milliers aujourd'hui dans cette bibliothèque.
A l'automne 1945, il est mis à l'index par le Comité national des écrivains.
Œuvres
- Les Réformes scolaires, Paris, Stock, 1905
- Aux confins de la politique, Paris, Grasset, 1913
- Si resucitara !, Paris, Alcan, 1915 (sur les relations franco-espagnoles)
- Rome sans Canossa, ou la Diplomatie de la présence, Paris, Albin Michel, 1918
- L'entrée au forum : vingt ans avant, Paris, Albin Michel, 1920
- La Mort de Julie, Paris, Auguste Blaizot, 1922
- Du Kremlin au Luxembourg, Paris, Delpuech, 1924
- Les Contes de Saint-Céré, Paris, Gallimard, 1929
- Grandeur et Servitude judiciaires, Paris, Kra, 1931
- Petit manuel de la Russie nouvelle, Paris, Firmin-Didot, 1931
- Livre d'oraisons, Paris, Excelsior, 1934
- Les Veuves abusives, Paris, Grasset, 1937
- Ci-devant, Paris, Flammarion, 1941
- Pétition pour l'histoire, Paris, Flammarion, 1942
- Mémoires de la tribune, Paris, Correa, 1943
- La Saison des juges, Paris, Flammarion, 1943
- Le Conservatoire du peuple, Paris, Société d'Édition d'enseignement supérieur, 1948
Précédé par Anatole de Monzie Suivi par - Sous-secrétaire d'état à la Marine Marchande 22 mars 1913 - 2 décembre 1913 Pierre Ajam François Albert Ministre français de l'Instruction publique et des Beaux-arts 17 avril 1925 - 11 octobre 1925 Yvon Delbos Marius Roustan
Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-artsMinistre français de l'Education nationale 3 juin 1932- 30 janvier 1934 Aimé Berthod Théodore Steeg Ministre français de la Justice Camille Chautemps - Portail de la politique
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