Charles Pierre François Augereau

Charles Pierre François Augereau
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Charles Pierre François Augereau
Charles Pierre Francois Augereau.jpg
Naissance 21 octobre 1757
à Paris
Décès 12 juin 1816 (à 59 ans)
à La Houssaye-en-Brie, (Seine-et-Marne)
Inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 59)
Origine Français
Allégeance Royaume de France Royaume de France
Flag of Prussia (1750).gif Royaume de Prusse
Flag of the Kingdom of the Two Sicilies (1738).svg Royaume de Naples
Flag Portugal (1707).svg Royaume de Portugal
Drapeau français République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Royaume de France Royaume de France
Arme Cavalerie
Grade Maréchal d'Empire
Années de service 1764 - 1815
Conflits Guerres de la Révolution
Guerres napoléoniennes
Faits d'armes 1796 : Bataille de Castiglione
Bataille de Montenotte
Bataille de Millesimo
Bataille du pont de Lodi
Bataille d'Eylau
Bataille de Leipzig
Bataille de Saint-Georges
Distinctions Grand officier de la Légion d'honneur
Grand-croix de l’Ordre de Charles III d'Espagne
Duc de Castiglione
Pair de France
Chevalier de l'Ordre de Saint-Louis
Hommages Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile
Famille Jean-Pierre Augereau (son frère)

Charles Pierre François Augereau[1], né le 21 octobre 1757 à Paris et mort le 12 juin 1816 à La Houssaye-en-Brie (Seine-et-Marne), fut maréchal d'Empire et duc de Castiglione.

Sommaire

Jeunesse

Augereau est issu d'une famille modeste : son père, Pierre Augereau, est domestique[2] et sa mère, Marie-Joseph Kresline, d'origine allemande, est marchande de fruits au faubourg Saint-Marceau, à Paris[3]. Il ne reçoit qu'une éducation très sommaire[4].

L'exil

Il s’engage à l'âge de dix-sept ans dans les armées du roi, au régiment de Bourgogne-Cavalerie puis dans celui des Carabiniers, qu’il quitte à la suite de quelques fredaines : ayant tiré l'épée contre un officier qui l'a insulté, il fuit la France, passe à Naples, où il vit jusqu’en 1787 comme maître d’armes. Il voyage en Grèce.

Cas unique parmi les maréchaux de Napoléon, Augereau sert dans l'armée prussienne où il combat contre l'Empire ottoman et l'Autriche. Devenu sergent, il déserte et réussit à rejoindre les frontières de la Saxe, entraînant son peloton avec lui. Pendant les années 1788-1791, on le retrouve au service de l'armée de Naples puis au Portugal. Les événements de la Révolution française le font rentrer en France vers la fin de 1792.

Soldat de la Révolution

Charles-Pierre François Augereau, adjudant-major de la Légion germanique en 1792, Claude Noël Thévenin (1800 ; Paris, 1849), 1835.

Farouche jacobin, il s'engage dans la Garde nationale et devient sergent.

Nommé capitaine puis lieutenant-colonel, il participe à la répression de la révolte des Chouans en Bretagne puis rejoint l'Armée des Pyrénées où il est rapidement promu général de division le 23 décembre 1793. Sa division se distingue encore plus lorsqu'elle est transférée à l'Armée d'Italie en 1795, où elle participe à la bataille de Loano.

Campagne d'Italie

En 1796, sous les ordres de Bonaparte, il s'illustre à la bataille de Montenotte et à la bataille de Millesimo puis lors de la prise du château de Cosseria, le 14 avril.

Pendant la bataille du pont de Lodi, le 10 mai 1796, le mouvement tournant de ses troupes contribue à la victoire. Mais c'est surtout à Castiglione, le 5 août 1796, qu'il se couvre de gloire. La veille de la bataille, alors que l'armée française se trouve dans une position critique, il est le seul, en conseil de guerre, à préconiser l'attaque. Le lendemain, ses manœuvres et sa valeur sont pour beaucoup dans l'éclatant succès remporté par l'armée d'Italie et son général en chef[5]. Il est aussi présent, le 15 novembre, à Arcole, où il s’élance sur le pont à la tête de ses troupes.

Bonaparte apprécie Augereau au point de le désigner pour apporter les drapeaux pris à l'ennemi au Directoire[6]. Augereau en retire une gloire personnelle qui vise à éclipser celle de Bonaparte.

Éloigné de l’armée, Augereau se livre à toutes les intrigues politiques dont Paris est le théâtre. Il participe ainsi au coup d'État du 18 fructidor (4 septembre 1797) qui écarte les conseillers suspectés de sympathies monarchistes.

En remerciement, il est nommé commandant de l'armée de Sambre-et-Meuse, puis de l'armée du Rhin. Il se fait élire député de la Haute-Garonne au Conseil des Cinq-Cents où il siège à gauche. Jacobin, il manifeste son hostilité au coup d'État du 18 brumaire mais finit cependant par se rallier à Bonaparte qui lui confie le commandement de l'armée française en Batavie, le 28 décembre 1799 et commandant des troupes gallo- bataves, le 24 novembre 1800.

L’année suivante, il est remplacé par Victor, et reste sans commandement pendant assez longtemps. Il recommence alors ses attaques contre le gouvernement consulaire. Son ardeur républicaine finit par se calmer, lorsque Napoléon Ier, empereur, le nomme maréchal d'Empire, le 19 mai 1804, grand officier de la Légion d'honneur, duc de Castiglione et Grand-croix de l’Ordre de Charles III d'Espagne[7].

Guerres napoléoniennes

Commandant du VIIe corps de la Grande Armée l'année suivante, il est affecté en Autriche et en Allemagne mais ne prend pas part à la bataille d'Austerlitz.

En 1806, il participe à la campagne d'Allemagne, il se distingue le 14 octobre 1806 à Iéna, où il bat les Saxons et écrase le corps de Rüchel venu au secours de l’armée prussienne, puis à la bataille de Golymin. Au début de l'année 1807, il tombe malade et doit se faire attacher sur son cheval lors de la bataille d'Eylau, le 8 février 1807[8]. Alors qu’il doit attaquer le centre russe, son corps d’armée se perd dans une tempête de neige. Les soldats français sont décimés par les canons ennemis. Blessé au bras, Augereau rentre en France. Le 19 mars 1808, il reçoit le titre de duc de Castiglione.

Il sert ensuite en Espagne où il fait preuve de cruauté lors de la campagne de Catalogne en 1809. Ses premières victoires à la tête de l’armée de Catalogne sont bientôt suivies de défaites.

L’empereur renvoie Augereau dans ses terres mais le rappelle pour la campagne de Russie de 1812 où il lui confie le XIe corps de la Grande Armée en Allemagne (corps de réserve). Le maréchal est présent lors de la défaite française à Leipzig, du 16 au 19 octobre 1813. Sa défense acharnée lui fait regagner la faveur de Napoléon[9].

En 1814, pendant la campagne de France, Augereau commande le corps d’armée posté à Lyon. Il a pour mission de couper les lignes de communications de l’armée de Bohême mais transige et refuse le combat. Sa conduite lui vaudra d'être qualifié par Napoléon à Sainte-Hélène et « défectionnaire de Lyon »[10].

Le 16 avril 1814, il lance une proclamation où il enjoint à ses soldats d’adopter la cocarde blanche des Bourbons et dénonce Napoléon comme un tyran.

Louis XVIII le fait pair de France et chevalier de Saint-Louis. Au retour de Napoléon, Augereau publie (le 22 mars) un ordre du jour pompeux en sa faveur, mais l’Empereur biffe son nom de la liste des maréchaux, le qualifiant de « traître à la France » et le laissant sans emploi.

Le duc de Castiglione, n'ayant pas été employé pendant les Cent-Jours, reprit ses fonctions à la Chambre des pairs au retour du roi[11].

Il se retire dans sa propriété de La Houssaye-en-Brie. Il meurt peu après, sans descendance, d’une hydropisie. Son corps est inhumé au Cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Honneurs et postérité

Son frère, le baron Augereau n'hérite pas de la pairie du duc de Casliglione, laquelle s'éteint en la personne du maréchal.

Anecdotes

Augereau au pont d’Arcole, 15 novembre 1796 par Charles Thévenin

Les soldats d'Augereau (qui fait allusion à sa carrière sous le Directoire)

Comme un coursier qui devant tout se cabre,

Augereau marche contre tous

Armé de son grand sabre,

Qu'il fait traîner partout

(allusion au tableau de Charles Thévenin au Pont d'Arcole)

puis :

Notre ennemi l'histoire en a pris note,

De gloire vient de se couvrir

Il a pris Montenotte,

Il a pris Aboukir

(Était-il vraiment à Aboukir, ou est-ce là pour la rime ?)

Famille et descendance

  • Il épouse en premières noces, Joséphine-Marie-Marguerite-Gabrielle Grach (1766-1806) à Naples en 1788, sans descendance.
  • Il épouse en secondes noces Adélaïde-Josèphe Bourlon de Chavanges (1789-1869), à La Houssaye-en-Brie le 23 février 1809, sans descendance. Sa seconde femme est nommée dame du palais de l'impératrice, par décret du 10 avril 1812.

Notes et références

  1. « Sa taille, ses manières, ses paroles, lui donnaient l'air d'un bravache; ce qu'il était loin d'être quand une fois il se trouva gorgé d'honneurs et de richesses, lesquelles d'ailleurs il s'adjugeait de toutes mains et de toutes les manières. » C'est ainsi que Napoléon, prisonnier sur l'île Sainte-Hélène, juge le maréchal qui a maté le poussée royaliste du 18 fructidor, réprouvé le projet du 18 Brumaire, exposé sa vie sur les champs de batailles de l'Empereur et dénoncé Napoléon comme un tyran en 1814.
  2. Pour C. Mullié, ouvrier maçon
  3. Augereau n’avait point d’instruction. Comme Masséna et Brune, c’était un déprédateur intrépide. « Il dut sa mauvaise conduite à son peu de lumières et à son mauvais entourage. » (Mémorial de Sainte-Hélène.)
  4. « Les limites du personnage apparaissent crument dans ses manières triviales, et son instruction insuffisante, défauts que ses parents, d'origine fort modeste, n'avaient pu corriger. En outre, son goût immodéré des rapines et son amour de richesses trop rapidement acquises et fort fastueusement étalées, lui ont donné une détestable réputation. » (Nicole Gotteri, p. 28)
  5. Marbot, Général Baron Jean de, Mémoires, s.l., Mercure de France, coll. « Le temps retrouvé », 1983, 2 volumes p. (ISBN 978-2-7152-2296-0 et 978-2-7152-2297-7) 
  6. Le Directoire lui donna celui avec lequel il s’était élancé, à la suite de Bonaparte, sur le pont d’Arcole
  7. Charles Frederick Partington, « The British cyclopædia of biography », 1838
  8. À cette dernière bataille, le maréchal était malade et avait à peine connaissance ; mais au bruit du canon ; il se fait attacher sur son cheval et vole au galop à la tête de son corps. Pour C. Mullié, Augereau déploya dans cette bataille une valeur chevaleresque; le corps qu’il commandait souffrit beaucoup et fut presque entièrement détruit.
  9. « Depuis longtemps, chez lui, a dit Napoléon à Sainte-Hélène, le maréchal n’était plus le soldat; son courage, ses vertus premières, l’avaient élevé très haut hors de la foule : les honneurs, les dignités, la fortune, l’y avaient replongé. Le vainqueur de Castiglione eût pu laisser un nom cher à la France ; mais elle réprouvera la mémoire du défectionnaire de Lyon. »
  10. Nicole Gotteri, p. 28
  11. « Augereau, duc de Castiglione, (Pierre-François-Charles) », Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. VI [détail des éditions] [lire en ligne], p. 11-16  }}

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