- Rue Hautefeuille
-
6 arrtRue Hautefeuille
Arrondissements 6e arrondissement Quartiers Monnaie Début Place Saint-André-des-Arts Fin 8, rue de l'École-de-Médecine Longueur 250 m Largeur 10 m Création avant 1252 Anciens noms rue de la Barre, puis rue du Chevet Saint-André, rue Saint-André, rue de la Vieille-Plâtrière. Géocodification Ville de Paris : 4440
DGI : 4490Nomenclature officielle Images et documents sur Wikimedia Commons Vue de la rueLa rue Hautefeuille est une rue du 6e arrondissement de Paris, perpendiculaire à la Seine. Elle commence place Saint-André-des-Arts et se termine au 8, rue de l'École-de-Médecine, en face de la faculté de médecine, annexe des Cordeliers.
Sommaire
Historique et toponymie
La rue Hautefeuille est une très ancienne rue de Paris, qui au Moyen Âge allait jusqu'au faubourg Saint-Jacques. Elle fut coupée en deux par l'enceinte construite par Philippe Auguste entre 1190 et 1215. La construction au XIIe siècle du couvent des Cordeliers raccourcit de nouveau la rue qui s'arrête maintenant rue de l'École-de-Médecine, ancienne rue des Cordeliers.
En 1252, la rue porte le nom de rue de la Barre entre la rue Saint-Séverin et la rue Serpente, puis de la fin du XIIe siècle au XVIe siècle, rue du Chevet-Saint-André, rue Saint-André et rue de la Vieille-Plâtrière avant de prendre son nom actuel.
L'origine du nom Hautefeuille est incertaine. Une hypothèse est que la rue était bordée d'arbres hauts et touffus et que les moines du couvent des Cordeliers allaient jouer au jeu de paume sous les « hautes feuillées »[1], ou en raison du nom de ruines romaines découvertes en 1358, lors du creusement des fossés de l'enceinte de Charles V et que l'on dénomma sous le nom d'Altum Folium[2].
Bâtiments et personnalités
- no 5: Hôtel des Abbés de Fécamp, ou Hôtel de Fécamp. Cet hôtel particulier situé au croisement entre la rue Hautefeuille et l'impasse Hautefeuille, date du XVIe siècle et a été construit en remplacement d'une ancienne demeure des abbés de Fécamp qui datait de 1292.
Au XVIIe siècle, l'immeuble est habité par le capitaine Godin de Sainte-Croix, amant de la marquise de Brinvilliers, rendue célèbre par l'affaire des poisons, qui s'y rendait souvent.
Nicolas Boucot, un important bibliophile, y réside au premier étage jusqu'à sa mort en 1699. Tout au long de sa vie, il acquiert des livres, et à sa mort, il possède plus de 18 000 volumes et plus de 7 000 estampes. À la mort de Stanislas Leszczyński, duc de Lorraine, en 1766, les archives de Lorraine sont ramenée à Paris et entreposées dans le bâtiment, jusqu'en 1790, date à laquelle elles sont transférées aux Archives nationales.
Le bâtiment possède une tourelle d'angle, ou échauguette, en cul-de-lampe, du début du XVIe siècle, classée Monument historique. Fortement détériorée, il subsiste toutefois les sculptures en dentelles de l'encorbellement et les perles et entrelacs de la corniche. Classé MH (1948)
- no 8: Bâtiment construit sous Louis XIII, ayant été la propriété de l'évêque de Césarée de Maurétanie, Bonaventure Rousseau. Cet hôtel particulier a été dénaturé par la surélévation de ses ailes et par la restructuration de son portail.
- no 17: Le poète Charles Baudelaire, est né à cette adresse, dans une maison qui n'existe plus[1].
- no 19: C'est ici que le 1er janvier 1850 l'éditeur Jean-Baptiste Baillière,(1797-1885) installe sa nouvelle maison d'éditions dans laquelle il décédera en 1885. Une plaque commémore l'événement.
- no 21: Hôtel de Foretz dit aussi Hôtel de Bullion, des XVIe siècle et XVIIe siècle, Classé MH (1990). Le terrain délimité par la rue Hautefeuille (entre les numéros 15 et 21), la rue de l'École de Médecine, la rue Sarrazin et la rue de la Harp (actuel boulevard Saint-Michel) est au Moyen Âge jusqu'en 1310 un cimetière juif.
Le terrain semble avoir appartenu par la suite à Pierre Sarrazin qui le vendit en 1252 aux chanoines de l'abbaye de Prémontré pour y installer le collège Danville. L'hôtel particulier actuel dit « Hôtel de Bullion », a appartenu en 1703 à Mme Bullion, en 1755 au capitaine de Coëtlosquet et en 1805 à Arthus Bertrand, éditeur. Au début du XXe siècle, le bâtiment était occupé par l'Association corporative des étudiants en médecine.
Le bâtiment possède une tourelle d'angle octogonale à deux étages datant du XIVe siècle, classée monument historique depuis 1992.
- no 23: Arthus-Bertrand (Éditeur), libraire-éditeur à cette adresse, en 1808, a fait l'acquisition des fonds de Mr Buisson et de Madame Vve Desaint.
Remarques
- La brasserie Andler qui était située vers le milieu de la rue, était dans les années 1840-1860 un lieu de rendez-vous animé des étudiants, artistes et personnalités de la gauche républicaine. On pouvait y croiser entre autres : Gambetta, Jules Vallès, Courbet, Corot, Daumier, André Gill[1].
- Le Restaurant LA TOURELLE ainsi que l'hotel de Fécamp (situé au N° 5) fût représenté par le peintre René DULIEU en 1979. Le cuisinier de cette période Mr J.DAVRIL lui écrivit afin de lui faire parvenir des photos qu'il avait prises en souvenir de son passage devant son établissement,et lui faire part de son admiration devant son travail de création.(lettre détenue par la famille du peintre).
Voies rencontrées
La rue Hautefeuille rencontre les voies suivantes, dans l’ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :
- Début: place Saint-André-des-Arts
- rue Francisque-Gay (g)
- impasse Hautefeuille (g)
- rue des Poitevins (d)
- rue Serpente
- boulevard Saint-Germain
- rue Pierre-Sarrazin (g)
- Fin: rue de l’École-de-Médecine
Transports
Ce site est desservi par les stations de métro Odéon et Saint-Michel.
Notes
- Paris avant
- Jacques Hillairet : Évocation du vieux Paris, éditions de Minuit, 1952
Wikimedia Foundation. 2010.