- Place Maubert
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5e arrtPlace Maubert
Arrondissements 5e arrondissement Quartiers Sorbonne et Saint-Victor Début rue Maître-Albert et boulevard Saint-Germain Fin rue Lagrange et rue Frédéric Sauton Forme de la place pentagonale Création début du XIIIe siècle Anciens noms Place Aubert Géocodification Ville de Paris : 6096
DGI : 6181Nomenclature officielle Images et documents sur Wikimedia Commons Place Maubert vue de la rue MongeLa place Maubert est une place située dans les quartiers de la Sorbonne et Saint-Victor du 5e arrondissement de Paris.
Sommaire
Historique
La place est créée au début du XIIIe siècle avec l'édification de maisons en 1210. Le nom de la place provient dès sa création d'une déformation soit du nom d'Aubert, abbé de Sainte-Geneviève qui créa les étaux de bouchers sur ce site au XIIe siècle[1], soit de Maître Albert[2].
Étienne Dolet, martyr de la libre pensée
Le 12 mai 1588, c'est sur cette place qu'est érigée la toute première barricade des Ligueurs soutenant le duc de Guise lors de la journée des barricades[1]. Elle est aussi un ancien lieu d'exécutions publiques des imprimeurs au XVIe siècle siècle dans Paris, notamment celle d'Étienne Dolet, torturé, pendu et brûlé sur cette place avec ses livres le 3 août 1546. Une statue en bronze lui est élevée par le conseil municipal de Paris, et inaugurée par Émile Chautemps, et une foule de six mille personnes, le 19 juin 1889. Elle devient un symbole de la libre pensée, et de la laïcité, avec d'importantes manifestations dans les années 1890 et 1900, chaque premier dimanche d'août[3]. Progressivement les autorité religieuses contre-attaquent en proposant l'installation d'une statue en marbre de Michel Servet, médecin et théologien brûlé vif par les protestants en 1553, juste en face de celle d'Etienne Dolet en 1904. Celle-ci fut installée dans le square Aspirant Dunand dans le 14ème arrondissement.
La statue d’Étienne Dolet fut enlevée puis fondue par les autorités françaises en 1942 sous le prétexte de réclamation du métal par les allemands[4] et jamais remplacée malgré certaines tentatives malheureuses[5][6]. Après l'enlèvement de la statue et des reliefs de son piédestal, les employés des maisons d'édition parisiennes se rassemblèrent pour y déposer une gerbe de fleur[7].
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Statue d'Étienne Dolet (1509-1546), à l'emplacement de son supplice, place Maubert en 1899
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Réel emplacement de la place Maubert, avec la statue d'Étienne Dolet (1509-1546), photographie prise en 1899 par Eugène Atget
Le marché de la place Maubert
C'est l'un des plus vieux marchés de Paris, institué à cet endroit en 1547 après le transfert du marché Palu de l'île de la Cité devenu trop exigu[8]. Il occupe alors la place où étaient prodigués en plein air des cours de théologie et de philosophie et a pour rôle d'approvisionner la rive gauche de la ville. Marché au pain et fruits et légumes, il sera un temps supprimé avec l'ouverture du marché des Carmes sur le site tout proche de l'ancien Carmel de la place Maubert en 1818[1], avant d'être réinstitué à la fin du XIXe siècle. De nos jours ce marché a lieu tous les mardis, jeudis, et samedis. Il est techniquement situé sur l'espace du boulevard Saint-Germain bien que portant le nom de la place située sur l'autre côté de la voie publique.
- Réaménagement du parvis en 2011
En juillet et août 2011, la mairie de Paris entreprends le réaménagement du parvis du marché, en bitumant la contre-allée, le trottoir et le terre plein en un seul tenant, et en créant un accès pompier[9].
Bâtiments et personnalités
Il existait en 1638, sur cette place, un hôtel à l'enseigne de « Hôtel des Deux Anges », où fut signé le contrat de mariage de Louis d'Ailleboust, futur Gouverneur de Montréal et constructeur du fort de Trois-Rivières avec de Barbe de Boullongne le 6 septembre 1638[10].
Accès
La place est accessible par la ligne de métro à la station Maubert - Mutualité, ainsi que par les lignes de bus RATP 23 63 86.
Bibliographie
- June Hargrove, Les Statues de Paris : la représentation des grands hommes dans les rues et sur les places de Paris, Paris, Albin Michel, 1989, 382 p. (ISBN 9061532086)
Notes et références
- Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments de Félix et Louis Lazare, facsimilé de l'édition de 1844, p. 427.
- Jacques Hillairet et Pascal Payen-Appenzeller, Dictionnaire historique des rues de Paris [détail des éditions] (OCLC 466966117) [présentation en ligne], p. 112
- http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/roman_0048-8593_1989_num_19_64_5589
- Bronzes to Bullets: Vichy and the Destruction of French Public Statuary, 1941-1944 Stanford University Press, 2009
- Lalouette Jacqueline. Du bûcher au piédestal : Etienne Dolet, symbole de la libre pensée. In: Romantisme, 1989, n°64. Raison, dérision, Laforgue. pp. 85-100.
- surréaliste André Breton, dans son récit Nadja, évoque l'"insupportable malaise [...] qu'attire et cause" la statue d'Étienne Dolet. Y figure une photographie anonyme de cette statue. « Nadja », in « Œuvres complètes, tome 1 », éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, 1988, p. 653 et 656 L'écrivain
- June Hargrove, Les Statues de Paris : la représentation des grands hommes dans les rues et sur les places de Paris, Paris, Albin Michel, 1989, p.305
- ISBN 3-8290-5285-5) p. 41 Paris dans un panier, Nicolle Aimée-Meyr et Amanda Pilar-Smith, éditions Könemann, 2000, (
- www.paris.fr/viewmultimediadocument?multimediadocument-id=103627
- p. 183. Claire Boudreau & Auguste Vachon: " Genealogica Heraldica", Presses Universitaires d'Ottawa 18-23 août 1996.
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