- Rue Saint-Jacques (Paris)
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Arrondissements 5e arrondissement Quartiers Sorbonne; Val-de-Grâce Début 79, rue Galande Fin 84, boulevard de Port-Royal Longueur 1550 m Dénomination 1806 Images et documents sur Wikimedia Commons La rue Saint-Jacques et la SorbonneLa rue Saint-Jacques est une des rues les plus anciennes de Paris. Elle est située sur la rive gauche de la Seine, dans le Ve arrondissement. Elle commence au 79, rue Galande et se termine au 84, boulevard de Port-Royal. Des nos 1 bis et 2 bis à 161 et 184, elle traverse le quartier de la Sorbonne, et des nos 163 et 186 à 307 et 350, celui du Val-de-Grâce.
Sommaire
Historique
Ancienne piste gauloise, elle devient le principal axe nord-sud gallo-romain sous le nom de Via Superior. Large de neuf mètres et solidement pavée, c'est la route de Gebanum (Orléans) depuis la rue des Feuillantines jusqu'au boulevard de Port-Royal[1]. Son tracé correspond à la partie Sud du Cardo de l'ancienne Lutèce, la ville romaine dont le centre se situait dans l'actuel quartier latin (Luxembourg, Panthéon).
Elle se trouve dans le prolongement de la rue du Petit-Pont et se poursuit vers le sud par la rue du Faubourg-Saint-Jacques. Au Moyen Âge, c'était la principale artère qui reliait Paris à Étampes et Orléans. Elle était empruntée par les nombreux pèlerins qui se rendaient à Saint-Jacques-de-Compostelle, depuis l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie, dont l'actuelle tour Saint-Jacques est le dernier vestige, par les rues Saint-Jacques, du Faubourg-Saint-Jacques et de la Tombe-Issoire.
La rue a changé de très nombreuses fois de dénomination. Au XIIe siècle, elle s'appelait : Grant-Rue-Oultre-Petit-Pont, Grand'rue du Petit-Pont ; Au XIIIe siècle, elle prit selon les tronçons les noms suivants : Grand'rue Saint-Jacques-des-Prêcheurs, Grand'rue Saint-Étienne-des-Grès, Grand'rue Saint-Benoît-le-Beslournet, Grand'rue près du chevet de l'église Saint-Severin, Grand'rue outre Petit-Pont, Grand'rue vers Saint-Mathelin, Grand'rue Saint-Benoît, enfin Grand'rue Saint-Jacques, en raison de la chapelle Saint-Jacques, où s'établirent en 1218 les religieux dominicains, frères Prêcheurs, dits depuis Jacobins. Le nom de rue Saint-Jacques lui est attribué depuis 1806 jusqu'à la rue de la Bourbe.
Une des portes de Paris de l'enceinte de Philippe Auguste, la porte Saint-Jacques, se trouvait légèrement après l'intersection avec la rue Soufflot. Appelée aussi porte Notre-Dame-des-Champs car on l'empruntait pour se rendre à ce monastère, elle vit passer le 13 avril 1436 les troupes de Charles VII entrant dans Paris libéré des Anglais. La porte fut abattue en 1684.
Le 4 septembre 1557, la rue Saint-Jacques est le théâtre d'un fait divers sanglant, prélude aux guerres de religion. (Voir Affaire de la rue Saint-Jacques.)
La rue, étroite dans sa dernière partie, perdit beaucoup de son importance après le percement du boulevard Saint-Michel, par le préfet Haussmann sous Napoléon III. Ce nouveau boulevard, parallèle à la rue Saint-Jacques, beaucoup plus large n'est situé que deux cents mètres à l'ouest.
Sites particuliers
Dans cette rue se trouvait à l'enseigne de Saint-Chrisostome l'atelier du Libraire, éditeur François Babuty en 1717
- La Sorbonne.
- no 123 : le lycée Louis-le-Grand.
- L'Institut de géographie.
- no 163 bis : le Port du salut, ancienne auberge, puis cabaret, aujourd'hui restaurant[2].
- no 195 : l'Institut océanographique de Paris, fondé par Albert Ier de Monaco. L'édifice, construit par Henri-Paul Nénot en 1910[3], est inscrit depuis 2004 comme Monument historique[4].
- no 200: la charcuterie du Panthéon, construite entre 1914 et 1920, décorée par Renato Panzani et inscrite aux Monuments historiques depuis 1984[5].
- no 202 : l'ancienne crémerie est également classée aux Monuments historiques[6].
- no 218 : s'élevait la maison où Jean de Meung écrivit le Roman de la Rose.
- no 242 : Des peintures murales d'époque gallo-romaine ont été découvertes dans une petite salle lors d'une fouille de sauvetage en 1974. Une de ces peintures est de la fin du Ie siècle, l'autre est du IIe siècle, de même que les fragments d'un panneau représentant un paysage retrouvés dans un puits voisin[7].
- no 244 : immeuble qui abritait une petite chambre louée par André Salmon, et qui deviendra le siège de la revue Le Festin d’Ésope, fondée avec ses amis, le peintre et graveur Edmond-Marie Poullain, le sculpteur catalan Manolo Hugué et les deux jeunes poètes, Apollinaire et Nicolas Deniker.
- no 252 : l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas.
- no 254 : l'Institut national des jeunes sourds, fondé en 1760 par l'abbé de l'Épée et dépendant de l'État depuis 1790, se trouve dans des bâtiments construits par Antoine-François Peyre en 1820. À l'origine, le bâtiment était une commanderie des frères de Saint-Jacques-du-Haut-Pas, ordre hospitalier situé à Alto Passo, dans le Trentin-Haut-Adige (Italie). En 1620, le monastère a été attribué par le cardinal de Retz aux oratoriens. Dans la cour, on trouve une statue de l'abbé de l’Épée réalisée en 1879 par Félix Martin, sculpteur sourd-muet[8].
- no 260 : maison qu'Émile Durkheim habita de 1902 à 1917.
- no 284 : une porte, aujourd'hui intégrée entre deux colonnes à un immeuble moderne, s'est ouverte le 21 avril 1674 pour Louise de La Vallière qui entrait au Carmel où elle allait vivre jusqu'à sa mort en 1720[9].
- no 289 : se trouvait l'hôtel de madame du Barry[9].
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N° 195
Institut de géographie -
N° 218
Emplacement de la maison de Jean de Meung -
N° 260
Maison d'Émile Durkheim
Voies rencontrées
La rue Saint-Jacques rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :
- Rue de la Parcheminerie (d)
- Boulevard Saint-Germain – Rue Dante (g)
- Rue Du Sommerard
- Rue des Écoles
- Place Marcellin-Berthelot (g)
- Rue du Cimetière-Saint-Benoist (g)
- Rue Cujas
- Rue Soufflot
- Rue Malebranche (d) – Rue des Fossés-Saint-Jacques (g)
- Rue Royer-Collard (d)
- Rue Pierre-et-Marie-Curie (g)
- Rue de l'Abbé-de-l'Épée
- Rue des Feuillantines
- Place Alphonse-Laveran – Rue du Val-de-Grâce (d)
- Rue Fustel-de-Coulanges (d)
Accès
La rue Saint-Jacques est desservie à proximité par la ligne de RER B, aux gares de Saint-Michel – Notre-Dame, du Luxembourg et de Port-Royal, par la ligne de métro , à la station Cluny – La Sorbonne, et par les lignes de bus RATP 21 38 85.
Notes et références
- Hillairet Payen-Appenzeller, p. 475
- Site Terre des écrivains.
- Barbé, p. 614.
- Notice no PA75050006, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
- Notice no PA00088401, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
- Notice no PA00088411, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
- Nicole Alix et Rosine Leprévots, « Les peintures murales gallo-romaines découvertes 242 rue Saint-Jacques (5e arr.) en 1974 », dans Cahiers de la Rotonde, n° 1, 1978, pp. 77-84, 4 fig.
- Hillairet Payen-Appenzeller, p. 476-477.
- Barbé, p. 612.
Bibliographie
- Jacques Hillairet et Pascal Payen-Appenzeller, Dictionnaire historique des rues de Paris, vol. 2, t. I, Paris, Éditions de Minuit, 1985, 8e éd., 544 p. (ISBN 2707310549)
- Adélaïde Barbé (dir.), Guide Bleu de Paris, Paris, Hachette livre, 1987 (ISBN 2-01-011485-X)
Catégorie :- Rue du 5e arrondissement de Paris
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