Bois-morts

Bois-morts

Bois mort

Dans le domaine de la sylviculture et plus généralement de l’écologie, l’expression « bois mort » désigne l’arbre mort debout (Volis) ou couché (Chablis), ou toute partie morte d’un arbre (branche morte sur arbre blessé, sénescent, ou « surâgé », et n’importe quel morceau de bois, dont branches et branchettes tombées au sol ou dans l’eau). Un arbre ou une branche sont dits "morts" quand la totalité de leurs cellules sont mortes, mais ils abritent de nombreuses espèces vivantes dont les communautés se succèderont durant le cycle de la décomposition.

Le bois mort est naturellement très présent dans les forêts primaires (jusqu'à 1/3 de masse de bois), ici à Białowieża (Pologne)
Les très gros bois mort ne gèlent pas à cœur. Pour cette raison, ils abritent des espèces particulières. Ils pourront durant des siècles nourrir des milliers de tonnes d'organismes saproxylophages ou consommateurs de saproxylophages
Dans une forêt primaire tempérée, 30 % du bois naturellement présent est mort
De nombreux oiseaux territoriaux ou chasseurs apprécient les perchoirs à vue dégagée qu’offre le bois mort, comme ici ce geai de Steller
Le feu naturel, ou dû au vandalisme est une source de bois mort ou sénescent
La modélisation mathématique des flux d'air sur un tronc garni de champignons de ce type laisse penser qu'ils contribuent significativement à augmenter la résistance au vent des « chandelles » de bois mort dont ils se nourrissent. On a songé a reproduire de telles formes sur des cheminées industrielles pour augmenter leur résistance aux tempêtes
La taille « en têtard » est aussi un moyen d'entretenir longtemps un processus de sénescence qui serait abrégé par la chute du saule, ou sa casse, si on l'avait laissé poussé en « haut-jet ». Le saule têtard peut vivre plus longtemps qu'un saule non taillé, tout en produisant du bois
Nid (probablement de troglodyte) construit avec la mousse présente sur le tronc, entre tronc et écorce d'un arbre dépérissant
Les écorces à demi décollées constituent une niche écologique ou un abri pour de nombreuses espèces d'invertébrés : ici 2 papillons de nuit cachés sous l'écorce. On y trouve aussi des vertébrés (salamandres, amphibiens, chauve-souris), qui s'y réfugient (provisoirement ou pour passer l'hiver)
Sous l'écorce morte, une niche écologique se constitue de nombreuses espèces d'invertébrés (ex : ici limace et arthropodes)
Un arbre tombé sert ici de support à un essaim d'abeille. L'arbre creux est dans la nature l'habitat les plus naturellement choisi par les abeilles sauvages
Le tronc d'un arbre abattu par le vent, près d'une zone passante a été « mis en sécurité » et conservé. Il a été sculpté par un artiste. Ces collégiennes anglaises ont préféré s'asseoir sur cette sculpture, plutôt qu'utiliser les nombreux bancs installés à proximité. Ce tronc n'est pas colonisé par les organismes saproxylophages comme il le serait sans la présence presque constante du public. Lieu : Parc de la citadelle à Lille
Le bois mort immergé constitue le long des ripisylves (ou à leur aval) un autre type de niche écologique
Au japon, autour des temples et cimetière, les arbres vénérables sont souvent conservés

Le bois mort prend une importance croissante en tant que condition de maintien d’une grande partie de la biodiversité des forêts, et condition de maintien des cycles naturels liés à la forêt et aux écosystèmes boisés (ripisylve, savane...). Diverses études faites depuis les années 1970 montrent que les arbres sur-âgés, mourants ou morts, ainsi que le petit bois mort au sol jouent un rôle vital dans le fonctionnement, la résilience et la productivité des écosystèmes forestiers et assimilés. Ils constituent une niche écologique abritant une grande part de la biodiversité forestière. Ils sont impliqués dans le cycle et stockage du carbone, dans les cycles des éléments nutritifs, les flux d'énergie au sein des écosystèmes, la production de sol et leurs capacités hydrologiques, et enfin dans la bonne régénération naturelle forestière[1].

À titre d’exemple, les scientifiques anglais estimaient au début du XXIe siècle que le bois mort ou sénescents était un habitat vital pour 1700 espèces d’invertébrés rien qu'en Grande-Bretagne (soit 6% de l'ensemble de la faune connue de Grande-Bretagne). Mais 40% de ces invertébrés étaient déjà classés rares ou sur la liste route des espèces menacées dans ce pays. Cette importance fait aujourd’hui consensus dans le monde scientifique, mais cela n’a pas été le cas depuis le XIXe siècle.

Beaucoup de ces espèces sont devenues rares dans tous les pays d'Europe et dans l'hémisphère Nord, par manque d'offre en bois mort et arbres sénescents.

Ces questions parallèles se posent dans le monde animal, avec la disparition de l’offre en cadavres de gros animaux pour les nécrophages et détritivores qui recyclaient autrefois cette nécromasse animale. Cette question semble toutefois plus difficiles à résoudre en raison des risques hygiéniques supposés ou avérés (contagion microbienne, contamination de l’eau, etc.).

Selon l'essence, le volume et la conformation du bois, selon la manière dont il a été taillé (haie, émondage, têtard..), selon son exposition au vent et au soleil et qu’il présente ou non des fentes, caries, trous facilitant l’entrée des décomposeurs, selon l'humidité, l’arbre mort ou le bois mort mettra un temps plus ou moins long à se décomposer. La dessiccation ralentit le processus de décomposition, surtout si le tronc est écorcé et exposé au soleil). Par exemple, dans le secteur boisé du parc de Windsor (Grande-Bretagne), un monolithe de chêne est demeuré debout durant plus de 55 ans, alors qu'un monolithe voisin de hêtre s’est effondré après seulement 15 ans

Sommaire

Vocabulaire

L'état de « bois mort » n’est pas statique. C'est un état de transformation dynamique. Andrew Cowan[2] propose donc de plutôt parler de « bois dépérissant ou en cours de dégradation », car si la sève ne parcourt plus ce bois, il est encore et pour longtemps le siège d’une vie très riche ; ce que Janine Petit de FNE a en France résumé par l’expression paradoxale « Rien de plus vivant que le bois mort »[3].

  • On appelle « chandelle » les troncs morts, démunis de leurs branches mais encore debout sur leurs racines (l’étêtage peut être naturel (suite à une tempête ou à la casse progressive des branches) ou d’origine humaine (mise en sécurité, taille « dure » ayant induit la mort de l’arbre).
  • En mer, on parle plutôt de « bois flotté » ; les gros bois flottés sont encore recherchés pour la construction, car relativement imputrescibles (si le bois est resté longtemps dans l’eau, les éléments nutritifs en ont été lessivés. Il devient ainsi difficile à dégrader par les champignons, bactéries et insectes). Par ailleurs les bois trouvés en mer ont une teneur en sel qui les rend moins sensibles au feu.
  • Dans les cours d’eau on parle volontiers d'« embâcle » (mot habituellement négativement connoté, alors qu'ils ont une grande importance écologique[4]).
  • Un cas particulier est celui des quantités importantes d’arbres morts noyés lors de la construction de barrages hydroélectriques en forêt tropicale humide. Ils polluent les eaux profondes en se décomposant lentement (émissions de phénols toxiques, consommation de l’oxygène des couches profondes). Certains de ces arbres ont une valeur commerciale élevée ; localement, des chantiers de bûcheronnage subaquatique ont été mis en place pour les récupérer au moyen de tronçonneuses spéciales fonctionnant sous l’eau.
    Divers cours d’eau - en Amérique du Nord notamment - ont été au XIXe siècle et au XXe siècle pollués par les troncs qui ont coulé au cours de la descente des rivières par flottage en aval des bassins versants où les coupes rases étaient pratiquées et en amont des scieries et/ou papeteries qui recevaient ces troncs.
    Dans ces derniers cas, le bois mort a pu être déplacé sur des dizaines à centaines de kilomètres à partir de l’aval via le cours d’eau ou entraîné par un courant marin, alors qu’en forêt non inondée, le bois mort est habituellement trouvé à proximité de son lieu d’origine (hormis quand il a été importé par un castor, un ragondin ou un rat musqué pour la construction de son barrage ou de sa hutte) et à moindre échelle lorsqu’il a été utilisé pour la construction de nids par des oiseaux. Ces déplacements jouent un rôle important pour la dispersion et le mélange génétique des espèces associées au bois mort.
  • Le chronoxyle est un bois mort reconstitué ou volontairement déplacé pour des raisons esthétiques, pédagogiques ou scientifiques. Il existe même des outils pédagogiques basés sur ce principe[5].

Histoire et traditions

Le bois mort, le plus facile à collecter et transporter, a probablement été ramassé depuis la préhistoire comme bois de feu et peut-être de construction (clôtures, habitations, avec localement aussi le bois flotté apporté sur les plages, jusque chez les inuits par exemple).

Le bois mort a souvent eu un statut particulier dans la forêt communautaire, royale, publique ou privatisée ; En Europe, la coutume voulait ou veut encore qu’il puisse être gratuitement ramassé par les riverains, mais sa collecte est encore interdite dans les forêts sacrées du Bénin, siège des dieux et esprits du village, sauf avec autorisation du sacrificateur qui peut intercéder auprès des esprits pour qu’ils n’en soient pas courroucés.[6]. Au Cameroun, les enfants et les femmes peuvent entrer dans une forêt sacrée pour y collecter du bois mort, mais après en avoir averti le sacrificateur, ou avoir reçu sa permission.
En France, récemment encore les « scouts » bénéficiaient d’une tolérance leur permettant de l’utiliser dans les forêts publiques gérées par l’ONF (leur usage comme bois de feu pouvant toutefois être interdit, en raison de risques d’incendie de forêt).
Dans certaines forêts africaines, seul le bois mort est autorisé pour la fabrication de charbon de bois[7].

L'importance écologique (et donc économique à long terme) de sa conservation, dans une approche de type « développement soutenable » fait maintenant scientifiquement consensus, mais elle n'est que peu traduite dans les principes et guides sylvicoles, et depuis peu.

Les écoles de sylviculture nées de l’époque des lumières et basées sur la rationalisation des ressources ont donné au bois mort une connotation plutôt négative, voire très négative :

  • accusé d’être un nid d’espèces réputées nuisibles, bois inutile, bois non valorisé, et élément de surcapitalisation au XXe siècle. Encouragés par une vision pastorienne et hygiéniste simpliste, et malgré une connaissance croissante des relations symbiotiques arbres-champignons, les forestiers et gestionnaires de zones boisées ont depuis le XIXe siècle cherché à détruire ou exporter le bois mort considéré – à tort - comme réservoir de germes, microbes et parasites (dont insectes xylophages et champignons lignivores) susceptibles, par « contagion » de tuer les arbres sains.
  • On l’a aussi au XXe siècle accusé en zone sèche, méditerranéenne notamment, d’être un facteur de risque d’incendies, avant de constater qu’il était aussi un facteur important dans la constitution d’un humus de qualité, nécessaire à une meilleure rétention et régulation de l’eau par les sols forestiers.
  • Le développement de forêts équiennes et de la gestion par cycles de coupes rases ne laisse pas non plus de place aux vieux et très vieux arbres.
  • Ces tendances ont été exportées en zone tropicale par les modèles occidentaux : Dans les forêts secondaires d’hévéas, puis d’eucalyptus, puis de palmiers à huile, du milieu du XXe siècle au début du XXe siècle le bois mort n’a pas eu de place.
  • Les particuliers, arboristes, gestionnaires de haies, de jardins, d'espaces verts, ont fait écho au principe. Ils étaient par ailleurs poussés à supprimer les arbres jugés « dangereux », par souci de sécurité pour le public, abattant souvent bien avant que ces arbres soient arrivé à conclusion naturelle de leur vie.

C’est au milieu du XXe siècle que la sylviculture dite « proche de la nature », prônée par exemple par l’école de sylviculture Prosilva commence à lui reconnaître une importance, qui sera largement confirmée par les études scientifiques à la fin du XXe siècle ; ces études ont aussi montré que les arbres sénescents et le bois mort offraient un habitat irremplaçable à une multitudes d'autres espèces dépendantes du bois sénescent, malade ou mort, et qu’ils étaient une composante normale et nécessaire des forêts naturelles et de toute forêt en bonne santé. C’est pourquoi le bois mort (nature, quantité, répartition...) fait partie des indicateurs de qualité de la gestion forestière durable, notamment pour l’établissement de l’écosociolabel « FSC » (ce n’est qu’une recommandation pour le PEFC, chaque entité régionale décidant ou non de le retenir comme indicateur).

Aspects culturels

La notion de chronoxyle peut parfois approcher celle d'arbres remarquables, d'arbre vénéré ou respecté pour des raisons historiques, familiales (tombe ou esprit des ancêtres) paysagère ou religieuses. Ci contre, deux arbres morts, ont été mis en sécurité et conservés dans les jardins de kagoyamaen (Japon).

État des lieux concernant le bois mort et la sylviculture

La forêt « propre », c’est-à-dire nettoyée de tout bois mort et sénescent, a après avoir été la conséquence d'une surexploitation, a été durant au moins un siècle et demi un modèle qui s’avère finalement dangereux pour la forêt elle-même ; Le résultat est qu'il n'y a simplement plus aujourd’hui assez de bois dépérissant et mort dans les forêts gérées alors qu’ils sont l’habitat indispensable de nombreuses espèces-clés, vitales pour le bon fonctionnement de l’écosystème forestier et au delà, pour la conservation de la nature. De plus, le déficit en bois mort naturel, d’âge et d’essences variées, demanderait plusieurs décennies voire plus d'un siècle pour être comblé ; et il est aggravé par une fragmentation croissante des forêts, c’est pourquoi diverses expériences de création d’offre en bois mort sont en cours.

Problèmes

À cause de la fragmentation croissante des paysages et des forêts, de nombreuses espèces rares ou devenues rares ne sont présentes que sur des sites où une quantité importante de bois mort a persisté de manière continue depuis des centaines voire des milliers d'années. Certains de ces sites ne disposent plus de très vieux arbres susceptibles de mourir rapidement et d’entretenir l’offre en bois mort. Or beaucoup d’espèces saproxylophages (insectes notamment) semblent ne pas avoir un pouvoir élevé de dispersion. Faute de corridors biologiques riches en très vieux arbres et bois mort les espèces à faible capacité de dispersion ne peuvent plus recoloniser d’autres territoires.

Dans certains contextes, de plus en plus fréquents en zone tempérée de l'hémisphère nord, d'autres phénomènes peuvent affecter les invertébrés du bois mort, dont par exemple :

  • pollution du bois par des contaminants non dégradables, bioaccumulés au cours de la croissance de l'arbre (séquelles de guerre),
  • augmentation de la gravité et de la fréquence des incendies de forêts dans les régions arides ou devenues arides,
  • manque d'offre en nectar et pollen ; En effet, de nombreux insectes du bois mort, sont saproxylophage à l'état de larve, mais ont besoin de nectar à l'âge adulte pour trouver l'énergie nécessaire au vol vers d'autres sources de bois mort, et trouver un partenaire sexuel. Le pollen, riche en protéines leur est nécessaire pour produire les œufs... Or, les fleurs sont souvent moins présentes en forêt gérées au moment de l'émergence de ces espèces (fin printemps à début automne), faute de réseaux de clairières ensoleillées, ou elles ne le sont que de manière très irrégulière et espacées dans le temps, juste après les coupes rases. Les bords de routes eutrophisés ou trop souvent fauchés sont aussi plus pauvres en fleurs. Pour ces raisons, certains auteurs recommandent de conserver ou planter en forêt des espèces mellifères et produisant du nectar, y compris arbres et buissons avec par exemple pour l'Europe de l'Ouest : Houx (Ilex aquifolium), Pommier sauvage (Malus sylvestris), Poirier sauvage (Pyrus pyraster), Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia), Viorne obier Viburnum opulus, troène commun Ligustrum vulgare et mûrier (Rubus fruticosus). Certaines espèces telles que le sureau noir (Sambucus nigra) peu réputées pour leur caractère mellifère sont appréciées de quelques espèces particulières (dont Aderus oculatus qui vit dans le bois mort de chêne).[8].

Typologie

Un tronc (debout ou couché) ou n’importe quel élément ligneux mort tombé ou laissé au sol (branche, branchette, écorce, racine, tronc...) abritera des communautés d’espèces très différentes selon l’essence, l’âge et la partie concernée de l’arbre et selon le contexte écologique (biogéographique, microclimatique, isolement écologique, pollution, etc).

Un premier classement différencie le bois mort (tronc ou branches morts, mais « pleins ») et les cavités formées dans le bois mort ou sénescents ou « sur-âgé », qui constituent deux milieux et habitats très différents.

Les écologues classent aussi le bois mort selon son âge ou plutôt selon son état de décomposition, chaque état correspondant à un habitat et à des communautés saproxylophages différentes. Au sein de ces communautés quelques espèces sont relativement généralistes et ubiquistes, mais la plupart sont spécialisées dans une catégorie ou sous-catégorie particulière de bois mort. Ceci explique que les scientifiques cherchent à classer le bois mort selon une typologie de plus en plus affinée et partagée (en cours de construction ; de nombreuses espèces saproxylophages étant mal étudiées ou encore inconnues de la science, même en Europe).

Les bois morts sont par exemple aussi classés selon l'essence, leur origine, leur positionnement dans l'espace, leur contexte et/ou selon leurs fonctions écologique.

Types de bois mort

Arbre entier (ou tronc) sénescent, moribond ou mort

Ils sont souvent comparés à des « HLM » pour une grande partie de la faune forestière et certains champignons (lignivores, saprophytes), abritant tout au long de leur dégradation une part très importante de la biodiversité forestière.

C’est ce type de bois mort que les chronoxyles cherchent à imiter ou remplacer.

Parties de l’arbre autres que le tronc

Des grosses branches aux branchettes, en passant par les racines, toutes les parties ligneuses seront consommées par des organismes saproxylophages, et les cortèges d'espèces différeront selon qu’il s’agisse de :

  • souches
  • Racines
  • buches, bille ou billot
  • écorce
  • Branches, branchettes
  • copeaux, sciures.

Espèces associées (champignons, épiphytes..)

  • Les lianes (dont le lierre en zone tempérée) sont également habitées par des communautés saproxylophages après leur mort. Il arrive que ces lianes meurent et se décomposent des décennies après la mort de leur hôte.
  • Les champignons, mousses et ligneux épiphytes vont à leur tour se décomposer après la mort de l'arbre, nourrissant d'autres espèces encore ou les mêmes...

L’âge de la mort (et/ou l’état d'avancement de la décomposition)

C’est en effet un facteur limitant, contraignant le type de communauté saproxylophage. Et il est important dans une forêt équilibrée que tous les stades temporels de décomposition soient conjointement présent.

  • Les arbres sénescents, vétérans (ou « surâgé »), notamment lorsqu’ils sont creux, sont les plus riches et intéressants pour la biodiversité, mais d’autres classes sont fonctionnellement importantes, ou sont nécessaires à la survie de certaines espèces. Ce sont :
    • les petits bois (ou rémanents)
    • la partie morte des bois à cavités (à elles seules, elles peuvent constituer des niches écologiques)
    • les innombrables plantules, gaulis, perchis, jeunes arbres morts (naturellement par le jeu de la sélection naturelle, ou éliminés par les coupes d’éclaircies ou de sélection par le forestier)

Cause de la mort de l’arbre ou d’une partie de l’arbre

Elle intéresse l’écologue, car elle influe sur la composition future des communautés saproxylophages et la vitesse de décomposition du bois ;

Elle peut être appréciée de différents points de vue :

  • Point de vue biologique : Analyse du stade de vieillissement et des causes premières ou secondaires (casse, maladie, sénescence..) pour tout ou partie de l'arbre concerné.
  • Point de vue écologique et écotoxicologique ; l’arbre a-t-il été tué par des herbivores ou des pathogènes, (parasites ou non) ou une espèce symbiote, suite à un déséquilibre. Est-il mort suite à une perturbation de type tempête, incendie, glissement de terrain, avalanche, maladie ?.. (maladie elle-même éventuellement induite par une sécheresse, etc.). Ou s’agissait-il d’un incendie, de la foudre, etc. ?
  • Point de vue de la naturalité : La cause de la mort était-elle naturelle, ou directement ou indirectement humaine ; Bûcheronnage, incendie de forêt, diffusion par l’homme de maladies et parasites, pollution, guerres, drainage conduisant à la sécheresse, ennoiement par barrages hydroélectriques salinisation, orpaillage, déséquilibre osmotique par absorption de sel de déneigement, mortalité par espèces invasives (ex : écureuil gris en UE), etc. auront des implications différentes. En particulier le bois ayant absorbé des polluants non biodégradables (plomb, radionucléides) pourra recontaminer l’environnement via le réseau trophique qu’il alimentera. De ce point de vue, les modifications climatiques sont une cause accrue de mortalité qui préoccupe les sylviculteurs.

La cause de la mort de l’arbre quand elle est identifiable, peut être un indice à analyser dans son contexte, qui peut avoir une grande importance prospective pour l’écosystème (Exemple : mort naturelle, incendie de forêt, écorçage de type « dégât du gibier », séquelle de guerre, exposition à un désherbant ou autre toxique (ou pluies acides), mort d’une maladie éventuellement contagieuse (chancre bactérien du marronnier, maladie hollandaise de l’orme, etc.).

Le bois mort peut contenir divers métaux lourds (plomb en particulier), voire des radionucléides accumulés au cours de la vie de l’arbre. Il convient alors qu’il ne soit pas brûlé et notamment pas utilisé pour le chauffage, les fours à pain ou à cuisson de pizza, les barbecues etc.. Les impacts différés de ces toxiques sur l’écosystème et les communautés saproxylophages ne semblent pas avoir été étudiés.

Essence, dureté et composition biochimique

L’essence de l’arbre est également un facteur contraignant :

  • via ses caractéristiques biochimiques, génétiques (exemple : les résineux et feuillus sont colonisés par des cortèges saproxyliques différentes) ;
  • De même la dureté de l’essence (bois dur (exemple : chêne), tendre (exemple : bouleau) ou intermédiaire (exemple : hêtre) influe sur la vitesse de décomposition du bois et les communautés qui l’exploiteront.

Bois écorcé ou non-écorcé

Il semble que la conservation de l’écorce sur un tronc debout ou couché modifie fortement le cortège des espèces qui coloniseront l’arbre, l’écorce et sa face interne accueillant quand elle est conservée un nombre bien plus grand d’espèces pionnières amorçant la décomposition des couches externes de l’aubier et de l’intérieur du tronc ou des branches.

Des graines d’arbres germeront par exemple facilement sur une écorce en cours de décomposition et non sur le bois nu.

Le type d’écorce, sa richesse en phénols et tanins, etc. influe aussi sur le cortège des espèces qui coloniseront ce substrat, de manière épiphyte ou interne ou sous-corticale (entre l’écorce et le tronc). Lorsque l'arbre meurt ou qu'une écorce se décolle, la zone « sous-corticale » est riche en insectes, araignées, cloportes et mille-pattes, importante pour un bon ensemencement du bois mort par les communautés saproxyliques.

Taille, masse et volume de l’arbre ou de la pièce de bois mort

C’est un facteur important ;

  • en raison du volume de nécromasse exploitable pour les saproxylophages ;
  • parce que les « très gros bois » ne gèlent pas à cœur, ce qui les rend susceptibles d’abriter des communautés animales et fongiques particulières, incluant des espèces devenues rares et/ou menacées ;
  • parce qu'ils peuvent abriter des espèces à long cycle de développement (ex : grands longicornes).

On différencie donc généralement le petit bois (incluant éventuellement rémanents et bois de taille de haie ou « BRF »), les bois moyens et les gros et très gros bois, avec des définitions qui peuvent varier selon les auteurs et zones géographiques. Il est naturel que les seuils et définitions soient recalés en fonction de la zone biogéographiques (le diamètre et la taille des plus gros bois morts des forêts circumpolaires boréales correspond à des tailles qui seraient jugées petites dans une forêt équatoriale) ;

Position dans l'espace

Les arbres debout, les chicots ou chandelles ont une valeur différente des bois couchés, lesquels – à volume égal – ont une valeur différente selon qu’il s’agisse d’un tronc intact ou tronçonné en plusieurs segments.

Contexte biogéographique et local

Le type de biome, et à échelle locale le type de milieu dans lequel se trouve le bois mort sont aussi des facteurs contraignant pour les communautés saproxyliques qui le coloniseront. En particulier les facteurs suivants sont déterminants : Degré de sécheresse ou inversement d’hygromorphie et/ou inondabilité du milieu Si le bois est en contact avec l’eau, est il totalement immergé (certains bois sont naturellement plus lourds que l’eau, ou le deviennent en se décomposant). S’agit-il de « bois flotté » (ancien ou récent), de « bois d’embâcle », d’arbres debout morts noyés après construction d’un barrage ? La partie émergée est-elle exposée au soleil et au vent (contexte déshydratant défavorable à la plupart des champignons) ou à l’ombre (contexte favorable)

Le bois mort est-il situé dans un contexte de forêt (forêt primaire, ancienne, riche en bois mort), ou plantation artificielle « nettoyée ». Ou le contexte est-il celui d’un bocage dense ? ou s’agit-il d’un arbre mort (ou bille de bois, ou buche) très isolé (c’est-à-dire plus difficile à atteindre par les propagules ou individus colonisateurs des communautés saproxyliques)

Les haies sont plus ou moins riche en bois mort (qualitativement et quantitativement) ; A titre d'exemple, une étude [9] publiée en 2008 et faite en Italie a mesuré et décrit les qualité et quantité de bois mort de haies, selon leur gestion, leurs fonctions et leurs compositions (essences dominantes et secondaires) ; Pour six types de composition en essences, le volume de bois mort tombé et laissé au sol variait de 1,7 m3/ha pour des haies à peupliers à 22,3 m3/ha pour les haies à robiniers (7,4 m3/ha en moyenne, soit dans une haie de 6,6 m de large x 9,2 m de haut, 0,5 m3 de bois mort tous les 100 m de haie (57 % étaient des bois de plus de 10 cm de diamètre et 43 % étaient du petit bois mort (de 2,5 cm à 10 cm de diamètre). 12 % du bois était fraichement tombé et 72 % étaient des vieux bois. Les haies produisant du bois de chauffage et du bois d’œuvre contenaient paradoxalement le plus de bois mort (par rapport aux fonctions de bornage et délimitation, de protection du sol ou paysagère. Les haies moins gérées et moins taillées contenaient plutôt plus de bois au sol (respectivement 0,1 et 11,7 m3/ha). Les haies entretenues (fauche, élagage, émondage) contenaient bien moins de bois mort (4,2 m3 à 0,3 m3/ha).

Fonctions de « corridor » et de protection

Un tronc mort ou une grosse branche morte peuvent lorsqu’ils sont tombés en travers d’un petit cours d’eau jouer un rôle de petit écoduc. Ils constituent un corridor biologique important pour certaines espèces qui fuient l’eau, pour des animaux qui parcourent sa surface, mais aussi pour ceux qui colonisent le dessous de l’écorce et le bois en putréfaction (dont vers de terre et nombreux invertébrés au stade final de décomposition. Ils sont très nombreux dans les forêts naturelles.

Un tronc à demi-pourri et couvert d’épiphytes emporté par le courant peut aussi servir de radeau colonisateur pour les espèces qu’il emporte.

L’intérieur d’un tronc creux et les enchevêtrements de branches morts sont des sources de protection pour de nombreuses espèces, y compris plantules d’arbres qui peuvent y échapper aux grands herbivores.

Disposition, connectivité

C’est un facteur essentiel pour la biodiversité des cortèges saproxyliques d’une forêt ou du bocage.

Cas particulier de bois mort « utilisés »

Dans ces cas, le bois a souvent été transporté, et activement utilisé pour des fonctions particulières

...par la faune

  • Le castor et d’autres mammifères utilisent de grandes quantités de bois mort (ou qu’ils ont coupé) pour construire des barrages (pour le castor) ou des huttes (ragondin, rat musqué )
  • Certains oiseaux déplacent une quantité significative de branches et branchettes mortes pour faire leur nid, en particulier les gros oiseaux tels que cigogne ou certains rapaces...

...par l’homme

  • Bois de clôture ; Piquets, palissades, poteaux et portes de pâtures finissent par se dégrader et abritent un cortège particulier d'espèces saproxylophages ou pseudo-épiphytes (lichens, mousses, biofilm...)
  • Bois de construction (dont bois mort flotté non-traité)
  • Bois-déchets (écorces, mulch, sciures, rémanents de bûcheronnage..) Ces bois, s’ils ne sont pas traités par des pesticides rémanents (ex : huile de lin), finissent aussi par se décomposer en abritant des cortèges saproxyliques, plus banals, mais qui trouvent au moins là un habitat de substitution.
  • Chronoxyles ; ils sont spécifiquement conçus pour accueillir les espèces saproxyliques.

Les communautés saproxyliques

Ce sont des groupes d’espèces qui colonisent le bois mort. Ils le font en communauté successives (phénomène dit de métabioses), associant notamment des cortèges de bactéries, champignons, insectes et autres invertébrés spécialisés dits xylophages, lignivores ou saproxylophages, etc.

Le bois récemment mort est d’abord colonisé par un cortège d’espèces pionnières (en particulier champignons et bactéries qui ne sont pas les mêmes selon l’essence et selon que l’écorce ait ou non été conservée. Les caractéristiques propres d’une écorce (contenu en tanin et autres biocides ou répulsifs naturels) et le fait qu’elle soit couverte d’algues ou de mousse influe sur la sélection des espèces pionnières qui la coloniseront.

Viennent ensuite des espèces dites « secondaires » ou « tertiaires », ainsi que de nombreux prédateurs ou « recycleurs » (La nécromasse de bois mort est plusieurs fois recyclée, par les champignons et xylophages, puis sous forme de nécromasse de ces espèces et par le recyclage des excréments des espèces xylophages et saproxylophages).

D’autres communautés d’espèces forment de véritables petits écosystèmes sous les écorces mortes ou en surface du bois (ce sont certaines espèces de lichens, mousses, champignons, bactéries qui sont épiphytes du bois mort…) . D’autres coloniseront l’intérieur des cavités du bois mort (en particulier les excréments ou sédiments accumulés au fond de ces cavités. Les cortèges successifs d’espèces différeront selon que ces cavités seront sèches, humides ou périodiquement inondées, noyées par les pluies),

Nombre des gastéropodes pulmonés sont d'origine forestière et dépendent du bois mort pour leur survie. il abrite leurs pontes, qui les cache de leurs prédateurs et les protège du soleil déshydratant et du froid. il est est pour eux une importante source de nutriment, dont de calcium (rare dans les zones acides, tourbières par exemple). Les gastéropodes participent à la décomposition de la matière ligneuse en humus. Une étude allemande[10] publiée en 2009 rappelle que la richesse en bois mort augmente les richesses intra- et interspécifiques des populations de gastéropodes. Seules deux espèces, Punctum pygmaeum et Nesovitrea hammonis, en Allemagne ne semblent pas bénéficier de la présence ou proximité de bois-mort. L'étude montre aussi que la nécromasse ligneuse (troncs, souches, racines, débris divers) influe fortement sur la distribution spatiale des gastéropodes ; ainsi les limaces les plus grosses s’éloignent facilement de 10 à 20 mètres des sources de bois mort, alors que les escargots ralentis par leur coquille ne s'en éloignent que de quelques mètres. Diverses études ont montré que les espèces les plus menacées de gastéropodes se retrouvent essentiellement dans l’environnement immédiat de débris ligneux, ce qui remet en cause l'intérêt des andains ou « îlots de bois mort » souvent systématiques quand les rémanents sont conservés par les forestiers. Pour ces espèces, une dispersion continue du bois mort semble plus favorable à leur survie et à leur circulation. Ces gastéropodes sont aussi une source de nourriture pour de nombreuses espèces.

Fonctions écologiques

Le bois mort a pris une importance nouvelle à partir des années 1970 et de plus en plus jusqu’à la fin du XXe siècle pour ses nombreuses valeurs et fonctionnalités pour la forêt, dont :

  • valeur de structure (ex : anti-avalanche, anti-érosion, frein aux chutes de pierre... Il joue aussi un rôle majeur dans les bassins versants colonisés par les castors. Il est présent dans les rivières ou sur les berges ou sous forme d’embâcles naturels, il forme des successions de petits barrages filtrants, qui retiennent mieux l’eau dans le haut du bassin versant, y limitant le stress hydrique et les effets des sécheresse, tout en limitant les inondations en aval et l’érosion tout au long des petits cours d’eau forestiers.
  • valeur d'abri (ex : pour espèces-gibier et autres (fourmis, pics, poissons, escargots, limaces, etc.) et pour les plantules après la germination).
  • valeur de substrat pour quelques communautés épiphytes (mousses, lichens, association bactéries-champignons...)
  • valeur d'habitat et de source irremplaçable de nourriture pour une large communauté saproxyliques en grande partie composée d'espèces maintenant menacées et localement disparues, incluant aussi des myxomycètes et des champignons nécessaires à la bonne germination de nombreuses espèces d'arbres ou d'autres plantes (germination, mycorhyzation..)
  • en tant que source d’humus forestier et comme source bénéfique de champignons dont une partie sont symbiotes des arbres
  • parce qu’il joue un rôle important dans l’écosystème forestier, c’est un maillon essentiel du réseau trophique dans les forêts naturelles.
  • Parce qu’il joue un rôle important dans le cycle du carbone, voire comme puits de carbone que peuvent produire certaines forêts ou autres zones tourbeuses.

Bois mort et éco(socio)certification

Pour les raisons évoquées ci-dessus et aussi par ce que la biodiversité qu'il contribue à fortement enrichir est un facteur de résilience écologique de la forêt, le bois mort est devenu un des indicateurs incontournables de gestion durable des forêts, mais aussi des parcs et grands jardins urbains, et donc des écolabels forestiers (indicateur obligatoire pour le FSC, recommandé pour le PEFC).

Le « bois mort » peut être - pour ces mêmes raisons - associé aux démarches de type HQE (du type « Quinzième cible HQE » ; pour la partie espaces verts et remboursement de la dette écologique

  • Hors forêt et haies, il peut jouer un rôle écologique important.

Les vieux arbres isolés, dans les pâtures peuvent présenter d'intéressantes communautés saproxyliques.

Un simple andain de bois mort, composé de souches et racines de haies et d’arbres, disposé dans un écoduc de type « passage inférieur », facilite fortement le passage des petits animaux, voire en est une condition si la distance à franchir est importante. Il semble que ce soient ici l’odeur du bois et de la terre, et la protection offerte par les branches et racines entrelacées qui sont en jeu.

Intérêt majeur pour la biodiversité

Les « vieux bois » (de 100 ans à 500 ans et plus selon les essences et contextes) couchés ou encore debout ont un intérêt écologique majeur : En particulier, lors des différents stades de décomposition, ils abritent ou nourrissent indirectement une multitude d’organismes vivant ;

De nombreux oiseaux et mammifères (chauves souris, musaraignes, hérisson, etc.) se nourrissent pour tout ou partie d’espèces saproxylophages.

Le bois mort est vital pour la majorité la moins visible des espèces dépendantes des forêts : les communautés (souvent symbiotiques) de bactéries, d’invertébrés et de champignons qui constituent une biomasse considérable en se nourrissant du bois mort dont ils assurent la décomposition et le recyclage.

À titre d’exemple, Andrzej Bobiec a estimé en 2005 que dans la forêt de Białowieża (l'une des plus riches d'Europe), au moins 20 % de la biomasse dépend directement de la présence du bois mort. Cette forêt abrite de 60 à 75 m³ de bois mort par hectare (contre moins de 5 m³ en moyenne dans les forêts françaises). Les gros bois morts y sont notamment plus nombreux.
En France, le bilan 2006 patrimonial de l'ONF mentionnait 1,28 m³ par hectare de bois mort supplémentaire depuis moins de cinq ans (C'est très peu par rapport à la forêt naturelle, mais en augmentation de 14% depuis le précédent inventaire. La tempête de 1999 y a contribué.

Ôter le bois mort des forêts (pour le valoriser en chauffage ou par crainte qu'il soit un foyer de parasites) représenterait une menace directe pour la survie de près de 30% des espèces vivant dans des forêts naturelles, là où elles n'ont pas déjà disparu. Réintroduire le bois mort dans les forêts et conserver des zones de réserve naturelle intégrale permet de les protéger. Certaines villes (ex : Lille) en réintroduisent de manière très significative dans leurs grands parcs urbains ; c'est un des éléments qui a permis à cette ville d'obtenir un label de gestion écologique « Espaces verts écologiques » délivré par Ecocert en 2007)

Quantification

Diverses méthodes existent pour quantifier le bois mort de «peuplements» (au sol et/ou dans et sur les arbres ou dans l'eau et sur les berges). Par exemple au Luxembourg, pour l'inventaire officiel on mesure par convention uniquement le bois mort au sol depuis au moins 3 ans et pour les pièces d'au moins un mètre de long et d'un diamètre fin bout minimum de 7 cm ; ceci sur des surfaces régulièrement espacées (carroyage), mesurant chaucune 9 mètres de rayon. On note l'essence, l’âge estimé, le diamètre au milieu et la longueur totale[11]. Dautres mesures sont plus affinées (par exemple une des études faites dans le bois de la citadelle à Lille, à aussi évalué le bois mort suspendu dans les branches, ainsi que les branches mortes non encore séparées du tronc).

Bois morts et « invertébrés »

De nombreux invertébrés contribuent au processus de décomposition du bois et de production de l'humus forestier
À chaque étage et état de dégradation d'un tronc mort, l'arbre continue d'abriter et de nourrir une faune considérable, qui contribue au bon recyclage de la matière organique
Les champignons qui consomment le bois mort sont eux-mêmes consommés par des invertébrés (ici au Brésil)

Les invertébrés sont en nombre d’espèces la majeure partie des espèces animales. Et ils représentent l’essentiel de la biomasse animale sur la terre et dans les eaux douces et marines. Une grande partie d’entre eux jouent un rôle vital dans le recyclage de la matière organique (nécrophages et détritivores, dont sapoxylophages). Ces derniers comptent aussi parmi les espèces les plus menacées, rappelait déjà le Conseil de l'Europe en 1986, en demandant aux états membres d’identifier et protéger un réseau de vieilles forêts riches en bois mort. Ces forêts sont en effet primordiales pour la survie des espèces saproxyliques (qui dégradent le bois mort et s’en nourrissent en produisant une partie essentielle de l’humus forestier).

Les espèces (animales, fongiques et végétales) inféodées à la présence de bois mort comptent parmi les plus menacées [12] et notamment les invertébrés. Les principales causes de leur disparition sont la disparition des forêts anciennes naturellement riches en bois mort, et la disparition du bois mort sur d’immenses espaces urbanisés ou cultivés en Europe, et peut-être aussi la pollution globale de la biosphère par les pesticides. En climat tempéré, dans une forêt naturelle mature, « vierge » d’exploitation ; 30 % environ du bois est mort. Et chaque tonne de ce bois mort nourrit plusieurs tonnes d’animaux, de champignons, de bactéries qui étaient à l’origine des riches sols forestiers conquis par l’agriculture.

Deux conditions sont nécessaires :

  • Un volume suffisant de bois mort (Tacon et al. 2000)
  • Une connectivité suffisante entre les morceaux de bois morts

Bois mort et espaces publics

Les arbres morts ou sénescents sont susceptibles de tomber ou perdre des branches qui peuvent provoquer des dégâts matériels ou sur des personnes ou animaux, impliquant éventuellement une responsabilité juridique du propriétaire ou gestionnaire. C’est pourquoi les vieux arbres urbains ou des lisières de routes font l’objet d’élagages et de coupes obligatoires de « mise en sécurité », de même sur les abords de chemins fréquentés et ouverts au public en forêt et dans les parcs publics.

Certains espaces publics boisés, dans le cadre d’une gestion dite « écologique » et/ou « différentiée » cherchent à restaurer un « stock de bois mort » proche de ce qu’il serait dans la nature, tout en veillant à la sécurité du public.

Les arbres morts sont taillés en « chandelles » et surveillés, afin d’être abattus avant qu’ils ne deviennent dangereux. Après quoi, leur bois mort est conservé et agencé de telle sorte qu’il constitue au fur et à mesure de sa décomposition une succession d'habitats susceptibles d’abriter la diversité des communautés d’espèces saproxyliques (qui consomment le bois mort ou vivent dessus en épiphytes) et qui sont en forte régression dans les forêts où la sylviculture ne laisse plus que peu de place pour les arbres anciens et les gros bois morts.

Bois mort, droit, sécurité et biodiversité

Bois mort ou sénescents, risques et sécurité

Ce panneau signale au public que les grands arbres morts conservés par la municipalité pour permettre la survie des champignons, invertébrés, oiseaux, chauve-souris qui dépendent du bois mort, ont préalablement été mis en sécurité, et qu'ils sont surveillés). (Ici dans le Jardin Vauban, près du centre de Lille (Nord de la France)

Arbre-mort, bois-mort : Les individus et collectivités sont souvent confrontés à deux obligations contradictoires :

  • Le droit civil, le plus ancien, le mieux connu et le mieux appliqué, leur demande de prendre toutes les mesures raisonnables pour préventivement assurer la sécurité des passants
  • Le droit de l’environnement, plus neuf mais encore mal appliqué leur demande de protéger les habitats d'espèces protégées (dont peut-on supposer le bois mort ou sénescent nécessaire à la survie de nombreux invertébrés et vertébrés protégés). C’est théoriquement - depuis le Sommet de la Terre 1992 de Rio - un devoir pour chaque citoyen, comme le rappelle par exemple en France l’article 2 de la charte constitutionnelle de l’Environnement de 2003, qui stipule que « toute personne a le devoir de prendre part à la préservation de l’environnement », l’article L. 110-1 du Code de l’Environnement rappelant que la biodiversité est une part du patrimoine commun de la nation, sa protection (organisée par l’art. L. 411-1 du même Code), sa mise en valeur étant d’intérêt général.
Il existe quelques moyens de répondre à ces deux objectifs souvent contradictoires.
- Par exemple, un arbre mort debout, même émondé (ébranché) présente au fur et à mesure de sa décomposition un risque croissant de chute en cas de tempête. Un tronc ancien peut s'effondrer sur lui-même. C'est pourquoi il est recommandé de préventivement suivre les arbres morts, monolithes ou chronoxyles situés au bord de chemins et autres axes de circulation. Ils feront l'objet de visites épisodiques et/ou peuvent être signalés par un panneau, voire isolés dans un périmètre de protection (ronces, buissons denses ou épineux, ou zone délimitée par un marquage de sécurité).
- Si le risque est jugé trop élevé, mais que l'arbre est jugé remarquable ou méritant d'être conservé debout, son tronc peut être consolidé. L'arbre peut être entouré d'une barrière ou signalé comme dangereux, ou en dernier ressort coupé ou couché au sol où il achèvera sa décomposition.

Cavités : Ce sont les habitats de nombreuses espèces, dont des espèces protégées.
Surtout quand elles sont humides ou exposées à la pluie, elles sont une porte d'entrée naturelle pour les champignons, mais les animaux qui colonisent les cavités ne sont pas en tant que tels une source directe de risque sanitaire particulier pour l'arbre. Les espèces qui les occupent son opportunistes ou sont détritivores omnivores, vivant dans le terreau qui s'y forme. Les oiseaux, fourmis ou mammifères insectivores qui s'y installent peuvent même consommer tous les insectes mangeuses de bois vivant qui tenteraient d'y pondre dans le bois.
Il arrive que des enfants ou vandales cherchent à y mettre le feu, ou jettent des mégots ou des pétards dans les cavités (risque d'incendies), ou que par jeu, des promeneurs cherchent à pousser les troncs sur une pente ou dans l'eau (pour éviter cela, des troncs couchés sur le sol peuvent être à demi enterrés dans le sol ; ils y restent humides (difficilement inflammables) et difficiles à déplacer).
Ces cavités peuvent abriter des ruches sauvages ou des nids de frelons qui peuvent alors également être signalés au public.

Risques et gestion des risques

Dans le cas des arbres morts ou chandelles encore debout, des inspections préventives régulières de la base du tronc, des racines, particulièrement après les tempêtes, après les longues périodes de pluie et/ou de gel permettent de prévenir les risques. Divers outils (endoscope, test de tension, marteloscope, etc.) permettent de mesurer la solidité d’un arbre mort et l'arboriste peut détecter d'éventuels défauts cachés, en observant des signes externes perceptibles sur l'écorce ou par la forme de l'arbre[13]

S’il est situé dans une zone de passage, avant qu’un monolithe ne risque de tomber, on peut le coucher au sol, où le travail de décomposition se poursuivra. Si le contexte se prête mal au maintien sur place de ce bois, il peut être transporté dans un endroit où il ne gênera pas.
Une réserve intégrale peut aussi être créée pour protéger une zone d’arbres sénescents ou des arbres morts remarquables.

Une grosse pièce de bois mort peut aussi être rendue peu accessible, par exemple dans une cour fermée de musée, d’école, de bibliothèque, d’université, etc. ou protégée par une clôture ou au milieu d’une pièce d’eau (dans un jardin ou au milieu d’une place publique par exemple). Une surveillance et surtout beaucoup de pédagogie limiteront la tentation qui semble presque naturelle pour les enfants de faire tomber les chandelles et les plus petits de ces monolithes ou d’y mettre le feu en période de sécheresse.

Le monolithe, comme un chronoxyle, peut faire l’objet d’un suivi scientifique ou par les enfants d’une école durant plusieurs décennies, voire siècles. Pour les arbres ou pièces les plus remarquables, il peut-être utile de désigner un conservateur qui veillera à leur protection, éventuellement dans une réserve naturelle. Le caractère esthétique et décoratif des monolithes, véritable sculpture évolutive et vivante peut être mis à profit par les artistes et paysagistes.

Gérer, restaurer la ressource en Vieux-bois et bois mort ?

Ce que pourrait être une « bonne gestion du bois mort » est encore discuté. Le forestier ou l'arboriste sont encore confrontés à des conseils ou injonctions contradictoires.

Dans certaines régions il était courant de le brûler sur place (écobuage), ce qui a pu être source d’incendies de forêt et de dégradation des sols privés de cette source de matière organique. Diverses autorités ou sources de conseils dans certains pays peuvent encore recommander de brûler certains bois (par exemple mort de phytopathologies réputées contagieuses telles que feu bactérien, ou graphiose de l'orme en Europe par exemple). En zone méditerranéenne, « nettoyer » les forêts de leur bois mort et broussailles est parfois une obligation.

Les forestiers soucieux d’une gestion écologique de leur forêt, qui veulent conserver du bois mort choisissent souvent de le regrouper en andains, dans le boisement ou en bordure de route ou de parcelle ; Ailleurs, ils cherchent à imiter la nature et à le conserver de manière dispersée là où il est tombé, en en débarrassant simplement les layons et pistes ou routes forestières, ce qui implique de favoriser une régénération naturelle, cette méthode étant peu compatible avec la plantations d’alignements de plants issus de pépinière. D'autres le laissent dans les cours d’eau ou les dépressions humides où il a pu être accumulé lors des coupes pour permettre le passage des engins (il peut alors être une source de pollution de l’eau, ou d’inondation d’une partie de la parcelle). Parfois ils ne conservent que des « petits bois » et souches. Ailleurs encore des gestionnaires se proposent de valoriser le petit bois (en en faisant des copeaux pour le chauffage ou du charbon de bois)

Gestion restauratoire

De nombreuses expériences ont été conduites depuis quelques décennies, notamment au Royaume-Uni pour restaurer ou augmenter « l’offre en bois mort » et faciliter leur colonisation par la successions d'espèces saproxyliques. En France, le grenelle de l'Environnement a prévu un plan de restauration intitulé « Vieux-bois ». Des expériences de sensibilisation et de restauration existent, même en Ile de France[14] ou dans de grandes villes denses et peu boisées comme à Lille.

Trois méthodes, éventuellement complémentaires existent :

  1. importer du bois mort et en cours de décomposition s'il n'y en a pas sur le site, ou créer des chronoxyles ou monolithes (chandelles ou gros troncs morts, mis en sécurité s'ils sont dans une zone de passage)
  2. tuer des arbres en les conservant debout. Ceci se fait par annélation plutôt que par usage d'un phytocide (Cf. toxicité environnementales);
  3. accélérer la production de bois mort ou sénescent sur les arbres vivants et non sur-âgés ;
  • par un élaguage approprié (dit vetereranisation chez les Anglais, Ted Green ayant été au Royaume-Uni le promoteur de cette méthode, également testée en France, par la ville de Lille par exemple. l'élagueur effectue une taille de mise en sécurité, mais en veillant à ce que ses coupes imitent les branches naturellement cassées par le vent, pour faciliter un processus de colonisation imitant ce qui se passe dans la nature.
  • en ne soignant pas les blessures graves causées par des tempêtes, la foudre ou des animaux (ce qui n'exclue pas une mise en sécurité) ;
  • en disposant du bois mort déjà colonisé contre des arbres récemment morts ou sur-âgés, éventuellement en ré-érigeant des troncs tombés (ex : expérience menée par Ted Green avec l’université de Windsor pour la conservation d’une espèce rare de champignon Hercium erinaceum (Voir photo), possiblement menacée[15]. Une bille de bois de 4 m de long colonisée par ce champignon a par exemple été dressée et liée à un arbre sénescent, afin que le champignon puisse le coloniser[16])
  • en taillant les arbres de manière à conserver leurs cavités là où on cherchait autrefois à les éliminer
  • en apposant des morceaux de bois mort et creux à des troncs ou grosses branches à diverses hauteurs pour à la fois reconstituer une offre en cavité et bois mort et une source de colonisation par les communautés saproxylophages.

Ces expériences concernent généralement des parcs urbains ou privés, des campus universitaires et plus rarement des forêts de production.
Nombre de ces expériences étant très récentes, il faudra attendre quelques années et décennies pour quantifier leur efficacité.

Création d'habitats de substitution

La biologie de la conservation cherche à permettre aux cortèges saproxylophages de survivre, alors que leur habitat disparaît ou a disparu, et qu’il faut de 200 à 600 ans pour produire les arbres qui leur conviendraient le mieux, et alors que l’augmentation du prix du pétrole pousse à exploiter la forêt qui en Europe s’est peu à peu reconstituée depuis deux siècles. En zone tropicale la situation est très variée, selon qu’il s’agisse des forêts primaires (en forte régression), secondaire ou de plantations totalement artificielles (palmiers à huile, Eucalyptus...).

  • La conservation de réseaux de réserves intégrales et d’îlots sénescents et riches en bois mort dans les forêts gérées est encouragée par de grandes ONG (Greenpeace, WWF, Les amis de la terre) et par les écolabels, ainsi que par quelques institutions (UICN, Museums, Commission européenne...) mais le bois mort protégé pour des raisons environnementales ne concerne à ce jour qu’une infime part des surfaces de forêts gérées. De plus il est apparu récemment que la connectivité des morceaux de bois mort entre eux étaient un facteur essentiel pour la colonisation des arbres récemment morts, facteur qui n'a généralement pas été pris en compte dans les stratégies des gestionnaires forestiers.
  • Des arbres de faible valeur économique ou sans valeur peuvent être tués par annélation pour recréer une offre en bois mort.
  • De même, des chronoxyles (monoliths ou snag pour les Anglo-saxons) sont un des moyens originaux et pédagogiques de sauver les invertébrés saproxyliques et leurs prédateurs, en leur offrant un habitat provisoire de substitution, en attendant que dans les forêts, les haies, les jardins, une source suffisante et correctement connectée de bois mort soit disponible.
  • Les arbres urbains et les arbres-têtards ou émondés peuvent dans une certaine mesure offrir des habitats de substitution aux espèces forestières vivant dans les arbres sénescents, mais ils sont souvent trop isolés pour être colonisés par les espèces à faible déplacements, et les arbres urbains et de bords de route peuvent avoir bioaccumulé du plomb et d’autres contaminants ou être exposé à une pollution chronique nuisible aux communauté saproxylophages complexes. Ils permettent au moins d’abriter des cortèges simplifiés d’espèces les plus ubiquistes.

Objectifs quantitatifs[17]

  • En Suisse, dès 1960, le service forestier a eu l'ordre de mettre en œuvre une sylviculture « proche de la nature », en notamment ne plantant que des essences adaptées à la station. Puis, les dégâts de la tempête « Vivian » (1989) ont suscité des discussions en 1990 sur la nécessité ou non d'enlever le bois tombé et mort. Une grande partie du bois mort a finalement été laissé sur place. La suisse est redevenue riche en bois mort (366 m³/ha en 1996). Et les forestiers ont constaté que la régénération naturelle a immédiatement suivi la tempête, là où l'écorce était restée sur place (les écorces étaient souvent réputées abriter des scolytes souvent considérés comme dangereux pour les arbres restés debout).
  • Le WWF recommande en Europe de l'Ouest :
    • en forêt gérée : 20 à 30 m³/ha d'ici à 2030, dont au moins 2 volis et 2 chablis de diamètre (à 1,30 m de hauteur) > 40 cm.
    • en forêt protégées ou non exploitée (parc public) : un niveau naturel (> 40 m³/ha), avec libre évolution (type UICN I à IV)
    • avec le renforcement d'un réseau de réserves naturelles intégrales de références (type UICN I) représentatif de tous les types forestiers.
  • Quelques pays ont des objectifs à moyen terme. Par exemple en 2015 les objectifs sont
    • en Région flamande (Belgique), de 4% du volume de bois sur pied en bois mort, 10 arbres sénescents par ha, et 10% de la surface forestière en réserve intégrale.
    • en Région wallonne (Belgique) de 2 gros bois/ha (DBH > 40 cm), 2 arbres sénescents par ha, et environ 3 % de la surface forestière en réserve intégrale.
    • Au Luxembourg de 5% du volume de bois sur pied en bois mort, 20 m³/ha d'arbres sénescents par ha, et 5 % de la surface forestière en réserve intégrale.

Galerie d'images

Bibliographie

  • The afterlife ot a tree, A. Bobiec et al. 2005, 252 pages, WWF Poland, Varsovie, qui est la version complétée de la version polonaise Drugie życie drzewa publiée en 2004.
  • “Life in the Deadwood – A guide to managing deadwood in the Forestry Commission forests” ; Guide de management du bois mort, publié par “Forest Enterprise”, Édimbourg. Leslie, R. (1997). (téléchargement en PDF)
  • Deux ONG anglaises (JNCC et RSPB) ont écrit un guide pratique sur la gestion des habitats des invertébrés, réédité en 2001.

Notes et références

  1. (en) Humphrey et al, Life in the Deadwood, Forest Enterprise, "Bringing Forest alive" (19 pages).
  2. Source : arborecology
  3. Janine Petit l'a énoncé dans le cadre de sa participation à un projet d’écocertification de la région forestière Nord-Picardie
  4. morts-eau.html Bois mort et biodiversité dans le milieu aquatique (Naturalité : La lettre de Forêts Sauvages n° 3)
  5. Outils pédagogique sur le bois mort ; "Hector le bois mort"
  6. Zenü Network (le réseau des savoir, Cameroun, in Savoirs Locaux N° 1 ; Bonne gouvernance et valorisation des pratiques et du savoir populaires au Cameroun : Quelques exemples du respect du « bien commun »)
  7. [http:// www.gfa-bassila.com/fichiers%20texte/va%20convention%20locale%20partago.doc Exemple de Convention locale de gestion durable des ressources naturelles] (pour le terroir de Partago, République du Bénin)
  8. (en) Recycling Decaying Wood (page 5/12)
  9. Paletto A., Chincarini M., Tosi V. ; Une analyse de la variabilité des volumes de bois mort observée dans les haies de Vénétie (Italie). Revue Forestière Française ; 60(4) : 437-450 (14 p., 4 fig. 6 tab., 37 réf.).
  10. Strätz C., Wagner S., Müller J. [2009]. Räumliche Effekte von Totholzstrukturen bei Landschnecken (Mollusca Gastropoda). Forst und Holz 64(2) : 22-27 (6 p., 3 fig., 20 réf.).
  11. Méthode de l'Inventaire Forestier National du Luxembourg
  12. (Speigt, 1987)
  13. Guide pratiques sur la gestion des risques liés aux arbres (creux, fendus, sénescents..) ((en), forest commission, Édimbourg, par David Lonsdale, 2000, ISBN 0-85538-514-6)
  14. Voir « [Voir « Le vieux bois, élément essentiel de la biodiversité forestière », Note rapide, n° 396, Iaurif, octobre 2005. Le vieux bois, élément essentiel de la biodiversité forestière », Note rapide, n° 396, Iaurif, octobre 2005]
  15. Source : page relative à quelques espèces potentiellement menacées en Angleterre (en)
  16. source Arborecology (en)
  17. Les arbres sur-âgés et le bois mort dans les forêts de Flandre, de Wallonie et du Grand-Duché de Luxembourg - E. Branquart, K. Vandekerkhove, N. Bourland et H. Lecomte Colloque Bois mort et à cavité, Une clé pour des forêts vivantes (Chambéry, 25-28 oct 2004)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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