- Haie
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Une haie est une association d'arbustes ou d'arbres généralement plantés et entretenus pour former une clôture. Les haies sont usuellement disposées en limites de parcelle pour assurer la séparation des propriétés ou la protection contre l'intrusion.
Dans le paysage rural de bocage, composé de pâtures encloses de haies, elles assurent diverses fonctions : frontière, rétention/infiltration des eaux de ruissellement, source de bois-énergie ou de construction, de baies et fruits... protection microclimatique contre les chaleurs excessives ou le vent avec les haies brise-vent. On leur reconnaît aujourd'hui aussi un rôle d'abri pour de nombreux auxiliaires de l'agriculture et de corridor biologique.
La haie végétale est moins répandue dans les régions aux sols pauvres et acides et/ou fortement soumises aux embruns et vents littoraux, là où toute végétation ligneuse élevée a du mal à se développer. Elle y est alors remplacée par des murets ou des haies murées.
- La haie naturelle est constituée d'espèces et essences locales et variées, à la différence des plantations artificielles et uniformes de thuyas, de lauriers ou de troènes, plus sensibles aux maladies et aux sécheresses, et presque désertées par la faune.
- La haie vive est une haie large et touffue où les arbres ne sont pas taillés (à la différence de la « haie basse »)
- L'émondage est une des techniques traditionnelles d'entretien des haies. En taillant de manière répétée (tous les 7 ans par exemple) un arbre bas, il permettait d'entretenir de très vieux arbres têtards produisant des piquets[réf. nécessaire], des perches ou du fourrage. Avec l'élagage drastique et répété des troncs verticaux et hauts, il produisait (par exemple dans le bocage breton ou normand) de grands troncs solides qui servaient autrefois à faire des poutres.
Étymologie
Le mot haie a pu désigner originellement autre chose qu'une rangée d'arbre, puisqu'on le trouve dans le sens de « lisière de forêt » sous la forme ancienne haye en toponymie (Cf. La Haye-Aubrée, etc.), voire par extension des massifs forestiers eux-mêmes. Cependant, le sens actuel est clairement attesté dans le Psautier de Cambridge au XIIe siècle : « clôture faite d'arbres d'arbustes servant à protéger un champ ou un jardin. »
Le terme haie est issu du germanique *hagja qui a déjà le même sens[1] reconstitué d'après le moyen néerlandais hegge, haie, clôture. On le trouve en latin médiéval sous la forme haja dès le IXe siècle. Le même étymon indoeuropéen *khag-, "entouré de" a donné le celtique *kagio- qu'on trouve sous les formes caïo, cagio, cagium en bas latin,[2] à l'origine des termes quai (forme normano-picarde) et chai (forme du français central)[3],[4].
De nombreux toponymes forestiers utilisent ce terme, où il désigne bien la forêt.
En France, la plus célèbre est la forêt de Haye, qui couronne Nancy. Moins connue, la forêt de Front de Haye, où se déroulèrent des combats au cours du premier conflit mondial. Au nord d'Avesnes-sur-Helpe, une forêt linéaire formant un arc de cercle (autrefois un cercle complet, avec une extension vers l'est) est la Haie d'Avesnes. Toute la Thiérache était constellée de haies, dont certaines existent encore : la haie de Fourmies, qui est de forme massive et non linéaire (ce mot désigne donc bien une forêt); les haies de Cartignies, d’Aubenton et Rumigny, de Bohain et Beaurevois, d’Hargnies ou de Gommegnies. Une structure comparable a existé en Champagne, la Haie de Nangis. Ces forêts linéaires, selon certains auteurs, auraient eu un rôle défensif, à l'instar des « zassieka » (voir à ce sujet : ru:Засечная черта) qui protégeaient l'État de Moscou des attaques de cavalerie notamment entre les XVIe et XVIIIe siècles.
En France, dans la région du charolais, les haies qui délimitent les champs et prés sont appelées des « trasses », le terme de « bouchure » est également utilisé en Allier et en Saône-et-Loire.
Origine
Les haies ont été plantées en Europe et en France dès l'antiquité : Jules César, dans la Guerre des Gaules, parle des haies défensives utilisées par les Nerviens. Au Moyen Âge, elles ont permis aux paysans d'avoir accès au bois, alors que les seigneurs détenaient l'accès à certaines forêts (Silva Forestis), notamment pour la chasse, et qui étaient interdites de défrichement. Les haies fournissaient le bois de chauffage, indispensable à la cuisine, ainsi qu'un complément appréciable d'alimentation grâce aux fruits et aux petits animaux qu'elles abritaient.
On les retrouve plus fréquemment à partir du XVIe et du XVIIe siècles. On les utilisait alors pour clore son terrain et délimiter sa propriété mais également pour empêcher les autres paysans de venir faire paître leurs troupeaux. Des modes de taille et d'entretien comme le plessage renforçaient leur caractère infranchissable[5]. À cette époque, au gré du développement des villages, la mise en place de haies s’est progressivement intensifiée pour donner la tradition bocagère qui a façonné le paysage rural jusqu'à la révolution industrielle.
À la fin du XVIIIe siècle, l'Académie française[6] définit la haie comme une « clôture faite d'épines, de ronces, de sureau, &c. ou seulement de branchages entrelacés », en précisant qu'appelle « haie vive, une haie d'épines, ou d'autres plantes de même espèce qui ont pris racine ». En 1798, les académiciens ajoutent qu'on appelle « haie morte ou sèche, celle qui est faite d'épines ou d'autres bois morts entrelacés. »
État des lieux
Le bocage et les haies sont un patrimoine semi-naturel en nette régression depuis le XIXe siècle, hormis concernant les petites haies de clôtures de l'habitat périurbain. Les remembrement ont causé la perte de dizaines de milliers de kilomètres de haies : 45 000 km de haies ont disparu de 1975 à 1987 en France selon l'IFEN, alors qu'environ 2 000 km ont été replantées dans les années 1990-2000. Dans ce pays, diverses aides existent pour la plantation de haies et parfois pour la restauration de véritables corridors boisés, dans le cadre de la trame verte promue par les régions ou le Grenelle de l'environnement[7].
Avantages
La haie et le bocage, et notamment les réseaux de haies vives constituées d'espèces autochtones adaptées aux stations présentent de nombreux intérêts pour les cultures et plus généralement sur l’environnement. Les agriculteurs appréciaient autrefois leurs capacité à délimiter les parcelles, en fournissant du bois d'œuvre et de chauffage et des perches, tout en protégeant les cultures du vent (fonction brise-vent) et de l'érosion, en abritant le bétail et en servant de refuge à de nombreuses espèces utiles comme auxiliaires de l'agriculture.
Régulation climatique
La haie joue un rôle de régulateur microclimatique : en été, elle offre de l’ombre, et son évapotranspiration augmente la sensation de fraîcheur et la formation plus durable de rosée. La nuit et en hiver, elle offre une protection contre les vents froids.
Le potager, le jardin ou la maison sont protégés des coups de vents violents. La modération micro-climatique peut être de +/- 5 °C à l'abri d'une haie vive et suffisamment dense mais non étanche au vent. Derrière un « mur végétal » composé par exemple de conifères exotiques densément plantés (thuyas, cyprès…), le vent se heurte à l’obstacle et l’impression de froid peut augmenter à cause des turbulences plus importantes. Ces haies sont par ailleurs plus sensibles aux tempêtes. Du printemps à l'automne, en climat tempéré, la haie naturelle a un effet tampon, capte la chaleur pour la restituer progressivement
Régulation hydraulique et protection des sols
S'opposant au ruissellement et favorisant l’infiltration de l’eau le long de ses racines, la haie contribue à améliorer l’alimentation des nappes phréatiques et à limiter à la fois les risques et effets des phénomènes de sécheresses/inondations. De plus, elle ralentit fortement l’érosion éolienne ou hydrique des sols.
Régulation des ravageurs agricoles, sylvicoles et des vergers
Les haies et leur strate herbacée ont une fonction de conduction (Corridor biologique) pour plusieurs espèces dites "utiles", jouant notamment un rôle dans la régulation des populations de ravageurs[8],[9]. Les prédateurs insectivores forestiers peuvent grâce aux haies continues accéder à une partie du paysage agricole semi-ouvert et aux vergers où ils peuvent jouer un rôle d'auxiliaire de l'agriculture[10].
Par ailleurs, les haies composées d’arbres fourragers (frênes, robiniers, ormes, érables, mûriers) peuvent apporter, en plus du gîte, un complément appréciable pour l’alimentation des prédateurs s'attaquant aux ravageurs[11].
Contribution à la préservation et restauration de la biodiversité
Dans le contexte actuel de forte réduction de la biodiversité, la haie contribue à préserver ce qui peut encore l’être, notamment grâce à ses fonctions de remaillage des écosystèmes soumis à une fragmentation croissante.
Les réseaux de haies vives forment des corridors écologiques permettant de relier des sites boisés ou systèmes de lisières ou clairières utiles ou nécessaires au déroulement des cycles biologiques de la faune : sites de nourrissage, de repos, d’hibernation, de reproduction, etc. La haie est aussi un corridor essentiel pour certains champignons forestiers et pour des plantes forestières (soit par le transfert de leurs fruits ou graines par des animaux circulant dans les haies, soit par un bon transfert de pollen de certaines espèces[12]), malgré le caractère « linéaire » de la haie (par ex pour Trillium grandiflorum, étudié au Canada)
Les haies plantées en privilégiant les espèces locales et génétiquement diversifiées participent à la conservation de la diversité génétique.
En outre, la biodiversité nécessitant à la fois une intégrité écologique, une certaine hétérogénéité écopaysagère et une complexité des écosystèmes ; la haie différencie des zones plus ou moins abritées des intempéries, et des zones d'ombre et de soleil, plus sèches ou plus fraîches et humides, aux sols moins colmatés, etc. Elle offre à un grand nombre d’espèces le minimum de complexité écopaysagère nécessaire à leur survie.
Pour augmenter encore le potentiel écologique de la haie, on peut y introduire et/ou conserver des arbres sénescents, têtards et du bois mort afin d’offrir aux insectes xylophages la nourriture et l'habitat dont ils ont besoin et aux oiseaux et mammifères cavernicoles les abris et la nourriture qui leur sont vitaux. Selon le contexte, on pourra aussi utilement lui associer une bande enherbée, un fossé, un réseau de mares et/ou des talus
Protection visuelle et de l'intimité
Une haie bien fournie peut être très efficace pour préserver une propriété du regard des voisins, ou de la vue d'une route ou d'un paysage peu intéressant.
Préservation du paysage bocager
Le paysage bocager est de plus en plus menacé. Les haies représentent, au regard d’une politique productiviste, une surface agricole non exploitée. Il est donc fréquent qu’elles soient rasées sans autre forme de procès. En replantant les haies, et en tentant de recréer un réseau, on contribue efficacement au maintien de ce paysage traditionnel des campagnes.
Valorisation du paysage
Une haie bien pensée confère au terrain un potentiel esthétique non négligeable. En plantant des arbres à fleurs ou à baies, on peut apprécier, à chaque saison, une nouvelle palette de couleur. De plus, certaines espèces sont particulièrement odorantes, le chèvrefeuille par exemple, donnera une touche agréablement parfumée à la haie.
Productions utiles à l’Homme
Les haies apportent des fruits et des baies (noisettes, prunelles, mûres…), elles sont également source de plantes médicinales. Les produits de la taille offrent du bois de chauffage et les résidus peuvent être compostés.
Conception d'une haie
Grands types de haies
On classe généralement les haies en cinq grandes familles :
- La haie taillée
La haie taillée sur les trois côtés est une association d'arbustes à feuilles caduques ou persistantes, adaptés à la taille sévère en « mur végétal ». Elle sert traditionnellement de clôture. Sa hauteur est généralement comprise entre 1 m et 1,5 m. Elle pourra toutefois être plus haute, pour accueillir plus d'animaux et offrir une meilleure protection.
- La haie libre ou haie vive
La haie libre associe des arbustes à feuilles caduques ou persistantes. Elle est généralement composée de 4 à 8 espèces, choisies pour leur floraison, leur fructification ou leur feuillage automnal décoratif. La taille permet d’équilibrer les différents végétaux entre eux et de limiter un développement excessif.
- La haie composite brise-vent
La haie brise-vent est une haie haute de plus de trois mètres. Elle est efficace pour protéger les cultures en augmentant la productivité d'une parcelle dans les premiers mètres après la haie. Ces haies présentent de nombreux intérêts pour les cultures en abritant aussi des auxiliaires de l'agriculture[13]. La haie composite est constituée d'espèces de haut jet, de bourrage haut et de bourrage bas[14].
- La bande arbustive
La bande arbustive est une haie d'au moins deux mètres de large composée d'arbres et d'arbustes en mélange. C'est en fait un petit bois allongé, idéal pour le fond des grands jardins. Sa hauteur varie de 6 à 20 mètres.
- La haie fruitière
La haie fruitière[15] est une haie qui allie plusieurs avantages : brise-vent, délimitation, production fruitière. Sa hauteur avoisine 2 à 5 mètres.
À ces cinq types de haies, on peut ajouter d’autres arrangements végétaux comme les bandes boisées, les bosquets ou les allées boisées, qui se rapprochent plus du boisement que de la haie.
Hermann Benjes a décrit à la fin des années 1980 une technique originale, proche du plessage mais réalisée avec du bois mort. Les "haies de Benjes"[16] sont des haies constituées de branches de bois mort disposées à l'horizontal sur le sol. Elles servent d'abri et de réserves de nourriture aux oiseaux et autres animaux. Ceux-ci déposent leurs déjections sous ces monticules de bois donnant ainsi naissance en quelques années à une haie naturelle.
Le choix des essences
Le choix des essences sera déterminé par un grand nombre de facteurs, parmi lesquels on peut citer la composition du sol, l’exposition du terrain, l’espace disponible, ou encore la forme, le style ou le but recherché. Un grand terrain permettra de planter la haie sur deux rangs en quinconce, pour offrir aux animaux plus d'espace. Il est important d'utiliser des espèces indigènes en mélange et de les alterner tous les trois ou quatre pieds. On peut mélanger les espèces à feuilles caduques, persistantes et celles au feuillage marcescent. En effet, les arbres persistants resteront verts toute l'année, alors que les arbres à feuilles caduques perdent leurs feuilles en hiver, mais prennent des teintes très variés en fonction des saisons. Les arbres à feuillage marcescent ont leurs feuilles qui flétrissent pendant l'hiver mais sans tomber.
Les tableaux ci-dessous donnent quelques exemples des espèces indigènes que l'on peut planter en France, et plus généralement en Europe occidentale. Pour les espèces indigènes au Canada, voir le site d'Evergreen
- Haie taillée
Type de sol Type de milieu Caractéristique Commentaires Aubépines
Crataegus laevigata
et Crataegus monogynaTous sol Montagne et plaine Caduc Baies rouges en automne-hiver
fleurs blanchesBourdaine
Frangula alnusSol humide, acide Plaine Caduc Baies rouges toute l'année
fleurs jaunesBuis
Buxus sempervirensSol sec, calcaire Montagne et plaine Persistant fleurs jaunes Charme commun
Carpinus betulusTous sol Plaine Marcescent Chèvrefeuille des bois
Lonicera periclymenumSol sec, humide Plaine Caduc Baies rouges en automne-hiver
fleurs blanches, grimpantCornouiller sanguin
Cornus sanguineaSol humide, calcaire Montagne et plaines Caduc Baies noires en automne-hiver
fleurs blanchesCotinus
Cotinus coggygriaSol sec, calcaire Plaine Caduc Érable champêtre
Acer campestreSol sec, humide, calcaire Montagne et plaine Caduc Fragon petit houx
Ruscus aculeatusTous sol Persistant Baies en automne-hiver Genêt à balais
Cytius scopariusSol sec, acide Montagne et plaine Persistant fleurs jaunes Houx vert
Ilex aquifoliumSol sec, humide, acide Montagne et plaine Persistant Baies rouges en automne-hiver Nerprun alaterne
Rhamnus alaternusSol sec, calcaire Plaine Persistant Baies noires en automne-hiver Nerprun purgatif
Rhamnus catharticaSol sec, humide, calcaire Montagne et plaine Caduc Baies noires en automne-hiver
fleurs blanchesNoisetier ou Coudrier
Corylus avellanaSol humide, calcaire Montagne et plaine Caduc Graines en automne-hiver Prunellier
Prunus spinosaTous sol Montagne et plaine Caduc Baies noires en automne-hiver
fleurs blanchesTroène commun
Ligustrum vulgareTous sol Plaine Persistant fleurs blanches - Haie libre
Type de sol Type de milieu Caractéristique Commentaires Amélanchier
Amelanchier ovalisSol sec, calcaire Montagne et plaine Caduc Baies rouges en été
fleurs blanchesArgousier
Hippophae rhamnoïdesSol sec, calcaire Plaine Caduc Baies orange toute l'année Chèvrefeuille des haies
ou Camérisier à balais
Lonicera xylosteumSol sec, calcaire Montagne et plaine Caduc Baies rouges en été
fleurs blanchesCerisier de Sainte Lucie
Prunus mahalebSol sec, calcaire Plaine Caduc Baies noires en été
fleurs blanchesCornouiller mâle
Cornus masSol sec, calcaire Plaine Caduc Baies rouges en été
fleurs jaunesÉpine-vinette
Berberis vulgarisSol sec, calcaire Montagne et plaines Caduc Baies rouges en automne-hiver Érable de Montpellier
Acer monspessulanumSol sec Plaine Caduc Graines en automne-hiver Fusain d'Europe
Euonymus europaeusSol sec, calcaire Montagne et plaine Caduc Baies rouges en automne-hiver
fleurs blanchesGroseillier des Alpes
Ribes alpinumSol sec, humide Montagne Caduc Baies rouge en été Néflier
Mespilus germanicaSol sec Plaine Caduc Baies en automne-hiver
fleurs blanchesPoirier sauvage
Pyrus pyrasterSol sec Montagne et plaine Caduc Baies en été Pommier sauvage
Malus sylvestrisSol humide Montagne et plaine Caduc Baies en automne-hiver Sureau noir
Sambucus nigraSol humide, calcaire Montagne et plaine Caduc Baies noires en été
fleurs blanchesLes sureaux à grappes
Sambucus racemosaSol humide, acide Montagne Caduc Baies rouges en été Viorne lantane
Viburnum lantanaSol sec, calcaire Montagne et plaine Caduc Baies rouges en été
fleurs blanchesViorne obier
Viburnum opulusTous sol Plaine Caduc Baies rouges en été - Haie brise-vent
Type de sol Type de milieu Caractéristique Commentaires Alisier blanc ou Allouchier
Sorbus ariaSol calcaire Plaine Caduc Baies rouges en automne-hiver
fleurs blanchesAulne glutineux
Alnus glutinosaSol humide Plaine Caduc Graines en automne -hiver Cerisier à grappes
Prunus padusSol humide Plaine Caduc Baies noires en été
fleurs blanchesChâtaignier
Castanea sativaSol sec, acide Plaine Caduc Graines en automne-hiver Chêne pubescent
Quercus pubescensMontagne et plaine Marcescent Graines en automne-hiver Érable champêtre
Acer campestreSol sec, humide, calcaire Montagne et plaines Caduc Frêne commun
Fraxinus excelsiorSol humide, calcaire Montagne et plaine Caduc Graine en automne-hiver Hêtre
Fagus silvaticaSol humide, calcaire, acide Montagne Marcescent Graines en automne-hiver Mélèze d'Europe
Larix deciduaSol sec Montagne Caduc Merisier
Prunus aviumSol humide, calcaire, acide Caduc Baies rouges en été Mûrier blanc
Morus albaSol calcaire Plaine Caduc Baies en été Noyer commun
Juglans regiaSol humide, calcaire Plaine Caduc Graines en automne-hiver Orme champêtre
Ulmus minorSol humide Montagne et plaine Caduc Sorbier des oiseleurs
Sorbus aucupariaSol sec Montagne Caduc Baies en automne-hiver Tilleul à grandes feuilles
Tilia platyphyllosSol humide, calcaire Plaine Caduc Résineux persistant Persistant Pourquoi planter des espèces indigènes
Une espèce indigène est une espèce qui croît naturellement dans une zone donnée de la répartition globale de l'espèce et dont le matériel génétique s'est adapté à cet endroit en particulier Une espèce indigène est donc particulièrement adaptée au climat, à la faune et à la flore qui l’entoure. Planter une espèce indigène permet de maintenir les équilibres écosystémiques de la région.
- Une espèce indigène est adaptée aux conditions du milieu, au type de sol, etc. Elle n’aura donc pas besoin de soin spécifique, l’arrosage, les engrais ou les pesticides ne seront pas nécessaires.
- Une espèce indigène a évolué en même temps que la faune du milieu. La flore indigène répond donc parfaitement aux besoin de la faune, en termes de nourriture, d’habitats, etc.
- Les espèces locales ont de plus en plus tendance à disparaître. On les remplace fréquemment par des espèces exotiques plus colorées, mais bien souvent parfaitement inadaptées au milieu. Cultiver des espèces indigènes permet de maintenir un réservoir génétique de semences locales.
- En plantant les espèces locales, on favorise la mise en place de corridors écologiques et on contribue à rétablir les interconnexions entre les différents milieux.
À titre indicatif, le tableau suivant nous renseigne sur la richesse comparée des communautés d'Invertébrés abrités par des espèces végétales indigènes et exotiques en Europe occidentale.
Espèces Indigènes Nombre d'espèces d'insectes associés Saule (5 espèces) 358 Chêne 353 Bouleau
(2 espèces)281 Aubépine 179 Peuplier
(4 espèces)143 Prunellier 131 Pin 131 Pommier sauvage 118 Aulne 115 Orme 103 Noisetier 89 Hêtre 81 Frêne 54 Tilleul 44 Sorbier des oiseleurs 43 Charme 39 Érable champêtre 38 Genévrier 32 Frêne des montagnes 28 Houx 8 If 3 Moyenne 113 Espèces exotiques Nombre d'espèces d'insectes associés Épicéa 53 Érable sycomore 29 Mélèze 27 Châtaignier 8 Marronnier d'Inde 6 Marronnier 4 Chêne vert 3 Acacia 1 Platane 0 Moyenne 14 Préparation de la plantation
Règlementation
En France, de nombreux textes règlementent la plantation des haies. Ces textes règlementent notamment la distances des plantations (Code civil art. 671/1), l’entretien et la responsabilité du propriétaire (Code civil art. 673), les haies mitoyennes (Code civil art. 666 à 670 et art. 1322) ou l’entretien des haies mitoyennes (Code civil art. 667). En France, on peut obtenir des informations à ce sujet en consultant les textes de loi sur le site Legifrance, ou auprès des services technique de la mairie.
Bibliographie
- Boutefeu Emmanuel, Rotheval Jean-Pierre, Centre d'études sur les réseaux, l'urbanisme et les constructions publiques (France), Composer avec la nature en ville, France, Documents officiels, 2001, 375 p., (ISBN 2-11-090866-1)
- DEBRAS J-F., Rôles fonctionnels des haies dans la régulation des ravageurs : le cas du psylle Cacopsylla pyri L. dans les vergers du sud-est de la France - Thèse de doctorat - Université d'Avignon - 2007
- DUBOIS J.-J., « Les haies forestières de l’Avesnois Thiérache : un exemple de « forêt-frontière » ? », Hommes et Terres du Nord, 1983-4, p. 6-15, Lille, Institut de géographie, Faculté des lettres de Lille, 1983.
- HIGOUNET C., « Les grandes haies forestières de l’Europe médiévale », Revue du Nord, tome LXII, no 244, janvier – mars 1980, p. 213- 220, Lille, Université de Lille III, Faculté de Sciences Humaines, 1980.
- HÜFFEL G., « La Haye, étude de sémantique, de géographie et d’histoire forestière », Revue des Eaux et Forêts, p. 757-769 et 848-860, Nancy, Breger-Levrault Éditeurs, 1933.
- IDF, État des lieux 1996 Haies et talus de Bretagne, Paris, IDF, 1995.
- JALMAIN M.-D., « La haie de Nangis », dans les Actes du Colloque « Frontières en Gaule », Caesarodunum, Bulletin de l’Institut d’études latines et du centre de recherche A. Piganiol, n° XVI, p. 223-225, Tours, 1981.
- JALMAIN M.-D., « La haie de Nangis et l’étude de défrichements par photo aérienne », dans les Actes du Colloque « Le bois dans la Gaule romaine et les provinces voisines », Caesarodunum, Bulletin de l’Institut d’études latines et du centre de recherche A. Piganiol, n° XXI, p. 240-247, Paris, Errance, 1985.
- LIAGRE F., Les Haies rurales : Rôles, création, entretien, éd. France Agricole, 2006
- Noblet Jean-François, La nature sous son toit, hommes et bêtes : comment cohabiter, 2e éd., Luçon, Delachaux et Niestlé, 176 p., (ISBN 2-603-01324-6)
- Conseil général de l'Isère - Service Environnement, Planter des haies champêtres en Isère, 2004, 27 p.
- Dominique Soltner, Planter des haies ; 2000 (ISBN 2907710079)
- Dominique Soltner, Bandes enherbées et autres dispositifs bocagers, 2001, , Ed : Sciences et techniques agricoles, Collection : Collection Sciences et techniques agricoles, 23 pages ; (ISBN 2-907710-21-4).
Notes
- Albert Dauzat, J. Dubois et H. Mitterand, Nouveau dictionnaire étymologique et historique, Larousse 1971.
- HÜFFEL, 1933
- Pierre-Yves Lambert, la langue gauloise, éditions errance 1994.
- Étymologie sans rapport avec cage, issu du latin cavea, dérivé de cavus qui a donné cave.
- Issu des techniques de haies défensives gauloise. Cf La guerre des Gaule
- Dictionnaire de l'Académie française, 4e édition (1762)
- DIREN du Nord-Pas-de-Calais, destiné aux PNR, aux agglomérations, communautés de communes, pays et communes « engagés dans une stratégie de préservation et de restauration de la biodiversité » (appel clos le 30 septembre 2008). ex : Appel à projet en 2008 de « création de corridors biologiques boisés » lancé par la région et la
- Rôles fonctionnels des haies dans la régulation des ravageurs : le cas du psylle Cacopsylla pyri L. dans les vergers du sud-est de la France, Thèse en Sciences de la vie soutenue le 25 Septembre 2007, Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse Jean-François DEBRAS
- Armand, E. (1985). Étude du cortège de parasitoides du psylle du poirier Psylla pyri (L.) (Homoptera: Psyllidae) au cours de la période hivernale, printanière et estivale. Mémoire de DEA. Avignon (FR), Avignon
- Blommers, L. H. (1994). Integrated pest management in European apple orchards ; Annual Review of Entomology 39: 213-224
- La pullulation des campagnols : conséquence collatérale d’une trop forte spécialisation de l’élevage à l’herbe ?
- Schmucki R., De Blois S. [2009]. « Pollination and reproduction of a self incompatible forest herb in hedgerow corridors and forest patches ». Oecologia 160(4) : 721-733 (13 p., 3 fig., 5 tab., 89 réf.).
- agroforesterie, Faculté de foresterie et de géomatique, 2007), 108 pages (Télécharger) Marjolaine Bernier Leduc, Évaluation de la faune aviaire des haies brise-vent intégrant des arbustes porteurs de produits forestiers non ligneux. , Mémoire présenté de l'Université Laval (programme de maîtrise en
- Les haies composites
- la haie fruitière "à la diable" : Exemple d'application :
- Source: Wikipedia allemande.
Articles connexes
- Bocage
- talus
- chemin, mur
- Écologie du paysage, réseau écologique, corridor biologique, Trame verte
- Biodiversité dans le bâti et le jardin
- Jardin, Jardin sauvage
- Plessage
- Quinzième cible HQE
- Mesure agri-environnementale,
- Agroforesterie, Agrosylviculture
- Haie de Cornouailles
Liens externes
- Film de 78 min sur les nombreux rôles de la haie
- l'Association Française des Arbres et des Haies Champêtres
- Le jardin naturel
- Conseils pour planter une haie et composition des différents types de haie
- Les fiches des Amis de la Terre sur les haies
- La haie : un bienfait pour les cultures
- Pourquoi conserver ou établir des haies ?
- [PDF] L'arbre et la haie dans les paysage bas-normands sur le site de la Direction régionale de l'environnement de Basse-Normandie (www.basse-normandie.ecologie.gouv.fr)
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