- Haute Qualité Environnementale
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Haute qualité environnementale
Pour les articles homonymes, voir HQE.La Haute qualité environnementale ou HQE n'est pas un label officiel français, mais un concept environnemental datant du début des années 1990 qui a donné lieu à la mise en place de certifications « NF[réf. nécessaire] Ouvrage Démarche HQE® » délivrées par l'Association HQE, association française reconnue d'utilité publique en 2004[1].
C'est une initiative privée qui fait une offre commerciale d'ingénierie visant à améliorer la conception ou la rénovation des bâtiments et des villes en limitant le plus possible leur impact environnemental. Ces démarches qualitatives tentent de surenchérir et de se substituer aux labels officiels Haute performance énergétique ou HPE et HPE-EnR.
La locution Haute qualité environnementale a fait l'objet d'un dépôt de marque par l'Association HQE.
Sommaire
Normes
La notion de développement durable est inventée au milieu des années 1980. En particulier pendant le premier sommet de la terre en 1972 à Stockholm. La « Haute Qualité Environnementale » n'est pas un ensemble de normes, mais un ensemble d'objectifs posés au moment de la conception.
Principes
La Haute Qualité Environnementale est définie en fonction du « coût global » comprenant le bilan énergétique, les cycles d'entretien et de renouvellement.
Deux principes sous-tendent l'approche HQE :
- La construction, l'entretien et l'usage de tout bâtiment induisent un impact sur l'environnement, et donc un coût global, que la HQE tentera de réduire ou compenser, au-delà de ce que demande la loi (pour au moins 7 cibles sur 14) et en visant la performance maximale (pour au moins trois cibles dites "prioritaires"). L'économie d'un projet de construction HQE est donc appréhendée sous l'angle du coût global ; elle tient compte à la fois de l'investissement et du fonctionnement.
- Le principe des cibles : Il est lié à la démarche qualité ; la cible est atteinte si dans le domaine concerné, le niveau relatif de performance est égal à celui du meilleur projet connu au même moment. Après de longs débats, l'association HQE a admis que toutes les cibles pouvaient ne pas être traitées en visant le maximum de performance, ce qui aurait, pour des raisons de coût initial, mis la HQE hors de portée des petits budgets.
La démarche peut et doit être adaptée à chaque projet – dès la conception, en étudiant si possible soigneusement le choix du lieu. Il est nécessaire de travailler avec un écologue et pourquoi pas avec un sociopsychologue - car la HQE s’intéresse aux besoins et fonctions du Vivant, s’appuie sur la biodiversité, et doit intégrer les atouts et contraintes liés au contexte (dont le contexte humain, social, etc.) ; autant d’éléments qui varient toujours selon le lieu, l’époque et les caractéristiques du projet.
Certains effets de seuils et d'échelle sont plus facilement atteints à l'échelle de quartiers qui peuvent être urbanisés en suivant ces principes, avec des modalités variant selon l'échelle d'action considérée (voir les notions d'écoquartier, écovillage, ou encore écoville utilisée en Chine).
Les 14 cibles
La « Démarche HQE » comprend 14 cibles (détaillé dans le référentiel Qualité Environnementale du Bâtiment) :
Cibles d’écoconstruction
- C1. Relations harmonieuses du bâtiment avec son environnement immédiat
- C2. Choix intégré des produits, systèmes et procédés de construction
- C3. Chantier à faible impact environnemental
Cibles d'éco-gestion
- C4. Gestion de l'énergie
- C5. Gestion de l'eau
- C6. Gestion des déchets d'activités
- C7. Maintenance - Pérennité des performances environnementales
Cibles de Confort
- C8. Confort hygrothermique
- C9. Confort acoustique
- C10. Confort visuel
- C11. Confort olfactif
Cibles de santé
- C12. Qualité sanitaire des espaces
- C13. Qualité sanitaire de l'air
- C14. Qualité sanitaire de l'eau
Pour respecter la « Démarche HQE », le bâtiment doit atteindre au minimum :
- 3 cibles au niveau très performant (minimum)
- 4 cibles au niveau performant (minimum)
- 7 cibles au niveau de base (minimum)
Une 15e cible ?
La démarche HQE contient seulement 14 cibles, cependant, l'idée d'une 15e cible complémentaire autour des problématiques de biodiversité est apparue. En particulier dans les bâtiments respectant la norme HQE la volonté de biodiversité est omniprésente.
Article connexe : Quinzième cible HQE.Acteurs
En France, la démarche HQE a donné naissance à une marque déposée par l’Association HQE. 3 organismes contribuent à en structurer la démarche et à en faire la promotion :
Ces organismes ont mis en place un système de certification visant à la délivrance du certificat du droit d'usage de la marque "NF Bâtiments Tertiaires - Démarche HQE". Cette certification s’appuie sur un référentiel technique en 2 volets :
- le SMO (Système de Management de l’Opération)
- la QEB (Qualité Environnementale du Bâtiment)
Un label BHQE (Bateau Haute Qualité énergétique) est à l'étude en Bretagne[2].
Quelques exemples
Batiments certifiés parmi environ 600 exemples recensés en France.
Batiments de Formation
- Centre de formation professionnelle, INERIS (NF380/05/004)
- Lycée Léonard-de-Vinci à Calais (France, Région Nord Pas-de-Calais)
- Lycée Jacquard à Caudry (France, Région Nord Pas-de-Calais)
- Lycée Louis Pasteur à Somain (France, Région Nord Pas-de-Calais)
- Centre d’éducation Nature du Houtland à (Wormhout (France, Région Nord Pas-de-Calais)
- Lycée Mahatma Gandhi à Saint-André (Île de la Réunion)
- Lycée Saint-Paul IV (Île de la Réunion)
- Lycée Anita Conti à Bruz (France, Région Bretagne)
- Lycée Chevrollier à Angers (France, Pays de la Loire)
- Collège Rosa Parks à Châteauroux (France, Berry, Indre)
Immeubles HQE
- Tour Air2, 82 000 m² à la Défense (en projet)
- Tour Granite, 69 000 m² dans le quartier de la Défense
- Technopôle de Bouygues Telecom 57000 m2 à Meudon (en cours)
- Tour Carpe Diem, 45 466 m2 à la Défense (en projet)
- Tour Mozart, 45 500 m² dans le quartier Nord d'Issy-les-Moulineaux (en cours)
- Tour Spallis, 39 000 m² à Saint-Denis (en cours)
- Tour Horizons, 38.600 m² à Boulogne-Billancourt (en projet)
- Immeuble Le Balthazar, 32 600 m2 à La Plaine-Saint-Denis
- Tour Oxygène, 28 794 m² à Lyon (en cours)
- Tour Le Carat, 14 500 m2 à Lyon (en cours)
- Bâtiment 270, 10 000 m² à Aubervilliers (NF380/05/004)
- Pôle Administratif « Les Mureaux », 4437 m² (NF380/05/001)
- Tour Elithis à Dijon 5000m² (Unique en France: "Premier bâtiment à énergie positive")
Dans les livraisons de bureaux supérieures à 5 000m² en Ile-de-France sont prévus 12 immeubles HQE livrables en 2008, 21 nouveaux projets en 2009 et 35 en 2010[3]. On notera qu’il est possible de rénover en HQE, comme c’est le cas pour un immeuble de 20000 m² en pierre de taille à Paris[4].
Eco-Quartiers
Les éco-quartiers sont des ensembles de bâtiments à conception HQE, intégrant un aménagement durable de ce quartier (le sol, les eaux pluviales, le paysage, la circulation, et la biodiversité).
Dans les premiers Eco-Quartier on peut noter quartier Vauban de Fribourg-en-Brisgau en Allemagne (2 000 logements) et Bedzed à Londres (100 logements et 2 500 m² de bureaux et commerces)
En France, près de Lille, on retrouve le Domaine de la Marlière (1 230 logements) et le Raquet (3 500 logements).
À proximité de Bordeaux, la Berge du Lac comprendra sur plus de 30 ha, 1 550 logements (certifié Habitat & Environnement), des immeubles de bureaux et un centre commercial 22 000 m².
La Caisse des dépôts et consignations soutien actuellement 15 projets d'éco-quartier et souhaite monter jusqu'à 25[5]
Dans le quartier d’affaire "Seine Ouest" à Issy-les-Moulineaux, près de 160 000 m² de bureaux seront HQE [6]:
- Tour EOS, 46 000 m²
- Tour Mozart, 45 500 m²
- Tour Farman, 25 200 m²
- Tout Galeo/Ilot 15, 21 781 m²
- Tour Eqwater, 15 900 m²
Projets de villes-HQE, dans le monde…
Divers projets d'éco-towns ou vastes quartiers HQE ont abouti (« Mountain View » en Californie, « Hammerdy Sjöstat » en Suède, « New Songdo City » en Corée, ou encore les Ecotowns anglaises notamment inspirées par le quartier de Bedzed).
Royaume-Uni : le Premier ministre Gordon Brown annonçait lors de son investiture la création de cinq Ecotowns dans le pays ; de 10 000 à 20 000 habitants chacune, la première étant créée par l'État et les suivantes sur initiative locale. Un appel à projet a suscité près de quarante candidatures de villes anglaises, ce qui a incité le gouvernement à étendre ce programme à dix écotowns.
La France a pris du retard, mais dans la dynamique du Grenelle de l'environnement, en 2007, l'idée d'encourager la réhabilitation HQE et de construire des villes HQE renouvelées sur elles-mêmes a progressé. La commission Attali a également en 2007 proposé de créer avant 2012 au moins dix « Ecopolis » ; des villes nouvelles HQE, comprenant 20 % d'espaces verts, favorables à la biodiversité, et qui abriteraient plus de 50 000 habitants, en intégrant un haut niveau de NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication), de l'emploi local et une mixité sociale, alimentées par de l'éolien et du solaire et jouant le rôle de vitrine et laboratoire en matière de sobriété énergétique et en eau. Les écopolis restent critiquées par plusieurs ONG si elles doivent encore contribuer à l'étalement urbain et à augmenter le réseau routier. Ces dernières souhaitent une réhabilitation HQE de villes à densifier[7].
Évolutions, perspectives
- Vers des routes HQE ? En France, avec l'assistance du CSTB et d'autres acteurs, le conseil général du Nord a mis en place en 2005-2006 un groupe de travail sur ce thème.
- Une quinzième cible HQE ? Un début de réflexion existe depuis 2004 avec notamment la direction Environnement du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais sur le thème d'une quinzième cible HQE visant une meilleure intégration de la biodiversité. Cette cible intégrerait aussi et plus largement l'idée de « remboursement de la dette écologique » (du bâti et de ses habitants ou usagers).
- Moins de pollution lumineuse : L'ADEME a mis en place fin 2005 une formation sur la maîtrise de la demande en électricité, concernant l'éclairage et intégrant les aspects dits de « "pollution lumineuse" », alors que l'AFE (Association Française des Éclairagistes) publiait son premier guide sur les "nuisances lumineuse" ; autant d'éléments qui pourront aider à une meilleure prise en compte de ces facteurs, en particulier pour l'éclairage extérieur qui prend une importance croissante.
- Vers une certification : Le 1er mai 2006, l’activité de certification des acteurs et des ouvrages de construction initiée au sein du CSTB est transférée à une nouvelle société dénommée Certivea qui conçoit, développe, et réalise des prestations de certification d’acteurs et d’ouvrage de construction
Pistes d'amélioration et de réflexion :
- - Choix du lieu d'implantation ;
- Ce choix échappe généralement à l'architecte, voire au prescripteur. On peut regretter que certains sites à vocation HQE soient éloigné des réseaux de transport en commun, construits en zone inondable ou qu'ils contribuent à fragmenter les écosystèmes. Comment encourager le maître d'ouvrage à localiser de manière écologiquement cohérente le bâti et les infrastructures le desservant, en tenant compte du contexte écologique, paysager, urbain, socioéconomique, et de manière à minimiser les flux, les distances de déplacement (et la consommation d’énergie et les sources de pollutions et nuisances y afférant ?… Encourager l'intégration très en amont de la HQE à l'échelle des Pays, des Agglomérations, par ex dans le cadre d’un Agenda 21, d’un SCOT (Schéma de COhérence Territoriale en France) est une des pistes développées mi 2007 par le Grenelle de l'environnement (Atelier 1)
- - L’intégration du Vivant (faune et flore)
- Il est approché pour des raisons esthétiques, mais il est nécessaire pour des raisons éthiques et fonctionnelles (voir quinzième cible HQE). Il est trop souvent limité au végétal. Les équilibres écologiques nécessitent la présence d'une faune minimale. Les pollinisateurs, les insectivores méritent une attention particulière. l'éclairage nocturne ne doit pas les perturber, etc. Ils devraient trouver place :
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- dans le bâti extérieur (enveloppe, cours intérieurs, fondations, surplombs, etc, dans un esprit proche du concept de maison-nichoir),
- dans certains espaces tampons, pour certaines espèces (type véranda, jardin d’hiver, dans la mesure du possible planté dans le sol naturel),
- dans certains espaces intérieurs (ex : système d’épuration de l’air, des eaux usées utilisant les plantes comme Phyt'air, les algues, mais aussi les bactéries et d’autres organismes aquatiques), avec les précautions et le suivi qui s'imposent.
- en prévoyant des niches écologiques pour les espèces potentiellement présentes après que l’environnement se sera amélioré et non pour les seules espèces présentes au moment de la réalisation de l’état initial ou du profil environnemental.
Les principes de l'intégration de la biodiversité dans l'environnement humain (structure bâtie et non bâtie) sont résumés dans l'article biodiversité dans le bâti et le jardin.
- - Le développement de fonctions compensatoires et restauratoires.
Ces deux fonctions sont nécessaires à un objectif de « remboursement de la dette écologique ».
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- Ceci implique d'inscrire le bâti dans un réseau écologique fonctionnel (maillage de corridors biologiques à créer, restaurer, préserver, puis gérer (gestion écologique et restauratoire, et donc différentiée).
- Le bâtiment et ses occupants ne devraient-ils pas produire plus d’oxygène qu’ils n’en consomment, et rejeter de l’eau et de l’air aussi ou plus propres que ce qu’ils auront prélevé dans le milieu ? Leurs déchets organiques et ceux des espaces verts ne devraient-ils pas systématiquement contribuer à restaurer les écosystèmes (quand cela ne pose pas de problème sanitaires) ?
- Des niches écologiques compensatoires pourraient tendre à effacer l’empreinte écologique des aménagements et de leur fonctionnement.
- La mesure de l’empreinte écologique, qui est nécessaire à l'évaluation de la dette écologique.
Formations
La demande de compétence augmente rapidement[réf. nécessaire], et devrait en France être dopée par les engagements pris à la suite du Grenelle de l'Environnement.
- Des modules de formation commencent à être proposés, en formation initiale et/ou continue par des écoles d'Architecture, par l'Académie du Développement Durable et Humain ou encore par l'Internationale des Techniques Avancées.
- L'Ademe a mis en place (3 sessions en 2006) une formation "Sensibilisation à la démarche HQE, qualité environnementale du cadre de vie bâti".
- L'Internationale des Techniques Avancées Europe ( www.techniques-avancees.com ), propose plusieurs sessions "HQE", "Développement durable" et "Qualité environnementale" en urbanisme, architecture, construction et BE en plusieurs modules et spécialités dispensées par les experts métiers européens et français ; elles sont dispensées à Paris, Lille, Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse et Strasbourg (Europe et Environnement) dans le cadre de la formation professionnelle, sessions pour ARCHITECTES, Bureaux d'Etudes, et autres acteurs BTP.
- Une formation est en préparation avec la CAPEB pour les artisans.
- Il existe une Charte des formations continues à la démarche HQE®
- Des cours de HQE sont donnés dans plusieurs formations d'ingénieurs (Mastère spécialisé énergies renouvelables de l'ENSAM, Master professionnel de Construction et d'Aménagement Durable (CAD) de l'IAUL de l'USTL...)
- Formations développement durable et Haute Qualité Environnementale Ponts Formation Édition, formation continue de l'ENPC
- Formation[8] "Développement durable et qualité environnementale en aménagement du territoire, urbanisme, architecture et construction" en Alsace, Lorraine (classe 4), Champagne-Ardenne (IFRB), Franche-Comté (AJENA), Rhônes-Alpes (Europe et Environnement et l'Ordre des Architectes)
Initiée par l'association Europe et Environnement en Alsace, c'est une formation continue multi-acteurs de 19 jours, visant les acteurs de l'aménagement et de la construction, agréée par la Direction de l'architecture et du patrimoine, certifiante et encourageant le développement d'un réseau d'acteurs compétents dans le domaine de la construction de Qualité Environnementale.
- Le CSTB propose dans son catalogue de formation 2008 16 stages différents, dont 6 sont nouveaux.
Annexes
Notes et références
- ↑ Par décret du 5 janvier 2004 Journal officiel, présentant la reconnaissance d'utilité publique
- ↑ Journal le Marin, p 15, , 31 oct 2008
- ↑ Démarche HQE : le vert a la cote dans les bureaux
- ↑ Un immeuble en pierre de taille certifié HQE
- ↑ LeMonde - Les écoquartiers relancés par la Caisse des dépôts
- ↑ Novethic- Quartier d'affaires : Issy-les-Moulineaux mise sur la HQE
- ↑ Source : papier d'angle AFP intitulé « La Commission Attali en contradiction flagrante avec le Grenelle », par Emmanuel ANGLEYS, du 12 octobre 2007 (ref : ea/mpf/def)
- ↑ Site Europe et env
Articles connexes
- Attestation de Conformité Sanitaire (ACS)
- Chantier Carbone
- Construction à biodiversité positive
- Écoconstruction
- Écomatériaux
- Écologie urbaine
- Facteur 4 (objectif d'économies d'énergie et de diminution d'émission de Gaz à effet de serre)
- Facteur 9
- Glossaire de l'immobilier
- Habitat passif
- Mur végétalisé
- Quinzième cible HQE
- Renouvellement de l'air intérieur
- Route HQE
- Piscine biologique
- Lagunage naturel
- Gestion alternative des eaux pluviales et de ruissellement
- Sustainable Building Alliance
- Syndrome du bâtiment malsain
Liens externes
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