- Pollen
-
Pour les articles homonymes, voir Pollen (film) et Association pour la politique à l'ENS.
Le pollen (du grec palè : farine ou poussière) constitue, chez les végétaux supérieurs, l'élément fécondant mâle de la fleur : ce sont de minuscules grains de forme plus ou moins ovoïde de quelques dizaines de micromètres de diamètre, initialement contenus dans l'anthère à l'extrémité des étamines.
Le grain de pollen n'est pas un gamète mais un gamétophyte à part entière, c'est-à-dire un producteur de gamète. On ne peut pas faire d'analogie entre le grain de pollen et l'ovule car l'ovule n'est pas un gamétophyte à proprement parler, mais un macrosporange qui renferme un gamétophyte.
L'homologue du grain de pollen chez les végétaux inférieurs (algues, mousses, prothalle des fougères) est le gamétophyte mâle.
Il correspond à la phase haploïde du développement du végétal.
Chez certains plantes à fleurs, la germination du grain de pollen commence souvent avant même qu'il ne quitte le microsporangium, avec la cellule générative formant les deux cellules « spermatiques ».
Sommaire
Taille, structure et aspect du pollen
Concernant la taille, on considère que les pollens les plus petits sont ceux du myosotis (7µm) et les plus gros, ceux de la courge (150µm). Les pollens de moins de 10 µm sont réputés plus souvent allergènes : bouleau, aulne, charme, noisetier, châtaignier, chêne, cyprès, frêne, olivier, peuplier, platane...
Le pollen peut se composer d'un grain isolé (monade inaperturé, poré, colpé ou colporé) ou de grains multiples (dyade, tetrade, polyade)[1].
Le grain de pollen est une spore contenant le gamétophyte mâle. Il apparaît chez les préspermaphytes, qui ne libèrent donc pas de spores puisqu'elles restent sur le sporophyte.
Le grain de pollen mature est constitué habituellement :
- de deux ou trois cellules non cloisonnées. Il comporte deux noyaux haploïdes : le plus gros est le noyau végétatif, l'autre le noyau génératif ou reproducteur. La cellule végétative est constituée d’un noyau, d’organites, de petites vacuoles déshydratées et de réserves (amidon, gouttelettes lipidiques). Sa première fonction est d’assurer la survie du grain de pollen, sa seconde fonction sera de fabriquer le tube pollinique. La cellule reproductrice est petite, excentrée et entourée par la cellule végétative. Le noyau est condensé et bloqué en prophase I de méiose.
- d'une double enveloppe externe (sauf chez certaines plantes aquatiques submergées), avec :
- une couche externe très résistante, l'exine qui consitue l'exospore. Elle est constituée de sporopollenine. Cette couche comporte des apertures (points de moindre résistance, qui permettront l'émission du tube pollinique destiné à féconder l'ovule). L'exine, fortement cuticularisée résiste à la plupart des dégradations chimiques et biologiques, permettant au pollen d'être diffusé dans l'environnement sans être abîmé (certains pollens meurent néanmoins rapidement). L'ectexine est plus alvéolaire que les autres couches et peut être lisse (dissémination par le vent) ou ornementée (pour accrocher aux poils animaux, aux pattes des insectes etc.).
Les ornements de l'exine, en forme d'épines, de creux, de verrues, crochets ou motifs propres à chaque espèce permettent souvent l'identification des genres, espèces, ou même de cultivars ou individus. Ils rendent possible l'identification de la plante qui a produit le grain de pollen, parfois même des millions d'années après son émission.
- La couche interne qui forme l'endospore. Elle est mince et fragile, constituée de cellulose non modifiée et éventuellement d'autres polysaccharides ; c'est l' « intine ».
Composition chimique et biochimique : Le pollen contient une forte proportion de protéines (de 16 à 40 %) contenant tous les acides aminés connus. Il contient également de nombreuses vitamines, notamment vitamine C, Vitamine E, Pro-vitamine A, vitamine PP et beaucoup de minéraux essentiels dont, le sélénium (peut contenir jusqu'à 515% AJR). Il est toujours présent, en petite quantité, dans le miel, ce qui permet d'identifier ses origines botaniques. L'apiculture fait appel à la mélissopalynologie qui est la science du miel et du pollen. Les taux de glucides varient suivant l'espèce de 15% à 75% habituellement au centre de la France[2], il est environ de 30% en moyenne pour du pollen toutes fleurs et de 50% pour par exemple le pollen de datte[3]. Ces glucides sont les fructoses, les glucoses dans une proportion qui peut elle même beaucoup variée et de saccharose « formé » en moindre proportion.
Le pollen sert de nourriture aux butineurs dont les abeilles pour il est la principale source de protéines. Il entre dans la composition de la gelée royale, du miel.
Pollinisation
Pour germer, le grain de pollen doit atterrir sur le Pistil d'une fleur femelle de la même espèce.
Le transport du pollen : Il se fait généralement par un vecteur comme le vent ou les insectes : c'est la pollinisation. La plante peut aussi le disséminer elle-même . Les animaux permettent un certain ciblage. Le vent n’a en revanche aucune spécificité. Les plantes dont le pollen est disséminé par le vent vont donc en produire de plus grandes quantités. De même, quand les étamines sont mûres, il faut que le pistil le soit aussi pour que la fécondation soit possible.
La germination du grain de pollen chez les angiospermes : Le pollen doit être retenu par le stigmate. Pour cela, il existe de petites forces électrostatiques qui retiennent le grain ou il y a des substances gluantes (sucres). Il y a également des liaisons spécifiques entre les molécules du grain de pollen et le récepteur au niveau du stigmate.
Le grain de pollen doit être hydraté (l'eau provient du pistil). Il va y avoir alors le déclenchement de la formation du tube pollinique. Au niveau des pores du pollen : on observe un amincissement de l’endexine, lors de la turgescence, le pore du grain de pollen sera percé. La cellule du tube pollinique passe alors entre les deux cellules du stigmate et du style qui présentent des particularités (cellules plutôt lâches, parois cellulosiques non lignifiées, lamelle moyenne plutôt hydratée avec pectine liquéfiée, apparition d’espaces pour le passage du tube pollinique). La germination peut être inhibée par des mécanismes d’incompatibilité. Il existe différents types d’incompatibilités polliniques : interspécifique, hétéromorphe, homomorphe (gamétophytique ou sprorophytique). La fécondation se fait dans le cas contraire, le tube arrivant jusqu’à l’oosphère. Sur les deux gamètes mâles- Un gamète mâle ira avec l'oosphère (ceci donnera l'œuf principal, diploïde)
- Un gamète mâle ira avec un des deux noyaux polaires qui sont diploides (ce qui engendrera un œuf triploïde, qui donnera ulétérieurement l'albumen)
C'est ce que l'on appelle la « double fécondation »
Allergies
La présence de grains de pollens dans l'atmosphère que nous respirons est très importante au printemps et provoque des allergies chez les personnes sensibles. La diffusion du pollen par le vent est l'anémogamie.
En France, l'Institut Pasteur a ses propres cultures de fleurs allergéniques qui serviront à désensibiliser les personnes allergiques.
Mesure des taux de pollens dans l'air
Les palynologues et les réseaux d'alertes et de mesure de la pollution de l'air ou les organismes mesurant les taux de pollens dans l'air bénéficient des mesures permises par des capteurs de pollens, dont les échantillons sont périodiquement analysés. Un indice pollinique peut être produit et mis à jour et utilisé pour la veille et la prévention concernant le risque d'allergie aux pollens.
-
Capteur pollinique de Lille
Palynologie
La palynologie est l'étude scientifique des pollens. Un pollen est souvent spécifique d'un groupe végétal (famille, genre), parfois même de l'espèce : il est possible d'identifier une espèce végétale par l'observation de son pollen. Les caractères observés sont la taille (de 2,5 à 200 micromètres), la forme générale et l'aspect de l'exine : la stratification, les sculptures et granulations de la surface, le nombre, la forme et la disposition des apertures.
Les applications de la palynologie sont nombreuses :
- la palynologie apporte des éléments utiles dans les études de systématique végétale ;
- la paléopalynologie est l'étude des pollens fossiles : elle permet de donner des informations sur le climat et la végétation au cours de l'ère quaternaire ;
- l'aéropalynologie, qui consiste à analyser la présence dans l'air de différents types de pollens, a des applications en médecine (pathologies allergiques) et en agronomie (pollinisation) ;
- la mélissopalynologie est l'étude des pollens présents dans le miel, ce qui permet de détecter les mélanges et les fraudes.
-
pollen de tournesol
-
pollen de ricin commun
Notes et références
- Voir clé de détermination des pollens.
- http://www.poitou-charentes.inra.fr/content/download/7593/110641/version/1/file/aupinelp.pdf
- Production de fruits et d’embryons diploïdes par traitement à l’acide gibbérellique des inflorescences femelles non pollinisées chez le palmier dattier (Phœnix dactylifera L.)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Voir un schéma détaillé d'un grain de pollen
- Site du RNSA (France), réseau national surveillance aérobiologique qui fournit des cartes et des calendriers polléniques : http://www.pollens.fr/accueil.php
- Site de l'Université de Jussieu avec photos et système d’identification des grains de pollens, complété par un glossaire.
Catégories :- Cellule végétale
- Reproduction végétale
- Apiculture
Wikimedia Foundation. 2010.