Mauthausen

Mauthausen

48°15′32″N 14°30′04″E / 48.25889, 14.50111

Page d'aide sur les redirections Cet article concerne le camp de concentration nazi. Pour la ville de Mauthausen, voir Mauthausen (ville).
La libération du camp de Mauthausen par la 11e division blindée de la 3e Armée des États-Unis.

Le camp de Mauthausen (ou Mauthausen-Gusen après l'été 1940) était un camp de concentration instauré par le régime nazi du Troisième Reich autour des villages de Mauthausen et de Gusen en Haute-Autriche à environ 22 km de Linz.

Initialement un camp unique à Mauthausen, il se développa pour devenir l'un des plus grands camps de travail en Europe occupée[1],[2]. En plus des quatre camps situés à Mauthausen et dans les environs de Gusen, plus de 50 camps annexes, situés en Autriche et dans le Sud de l'Allemagne dépendaient du complexe de Mauthausen et utilisaient les prisonniers comme main d'œuvre. Parmi les camps annexes du KZ Mauthausen se trouvaient des carrières, des fabriques de munitions, des mines, des usines d'armement et d'assemblage d'avions[3].

En janvier 1945, l'ensemble des camps dirigés depuis le bureau central de Mauthausen rassemblaient plus de 85 000 prisonniers[4]. Le nombre total des victimes est inconnu mais la plupart des sources parlent de 122 766 à 320 000 morts pour l'ensemble du complexe. Les camps formaient l'un des premiers grands complexes concentrationnaire nazi et furent parmi les derniers à être libérés par les Alliés. Les deux camps principaux Mauthausen et Gusen I étaient les deux seuls camps du système concentrationnaire nazi en Europe classés « camps de niveau III », ce qui signifiait qu'ils étaient destinés à être les camps les plus durs à l'intention des « ennemis politiques incorrigibles du Reich[1] ». Mauthausen était plus particulièrement destiné à l'élimination par le travail de l'intelligentsia des pays occupés par l'Allemagne lors de la Seconde Guerre mondiale[5].

Sommaire

Histoire

KZ Mauthausen

Heinrich Himmler visitant Mauthausen en 1941. Himmler est entrain de parler avec Franz Ziereis, le commandant du camp.

Le 7 août 1938, des prisonniers du camp de concentration de Dachau furent envoyés dans la ville de Mauthausen près de Linz en Autriche pour commencer la construction d'un nouveau camp. Le site fut choisi du fait de la proximité d'une carrière de granite[4]. Bien que le camp soit, dés le départ, contrôlé par l'État allemand, il fut fondé par une compagnie privée comme une entreprise économique. Le propriétaire de la carrière Wienergraben située à Mauthausen était une compagnie DEST (acronyme de Deutsche Erd- und Steinwerke GmbH). La compagnie, une filiale de la WVHA dirigée par Oswald Pohl qui faisait partie de la Schutzstaffel, loua les terrains destinés à la construction du camp et acheta des terres près de Gusen dés le 25 mai 1938[3]. Un an plus tard, la compagnie ordonna la construction du premier camp à Gusen. Le granite extrait de la carrière avait été utilisé pour paver les rues de Vienne mais les autorités nazies envisageaient la reconstruction des principales villes d'Allemagne en accord avec les idées d'Albert Speer et des autres architectes nazis[6] et de grandes quantités de granit étaient donc nécessaires. L'argent nécessaire à la construction du camp de Mauthausen fut rassemblé de nombreuses sources dont des prêts de la Dresdner Bank, de l'Escompte Bank basée à Prague, du soi-disant fond Reinhardt issu des biens pris aux prisonniers des camps de concentration et de la Croix-Rouge allemande[4],[7].

Initialement, Mauthausen était uniquement un camp d'internement pour les criminels de droit commun, les prostituées[8] et les autres catégories de "criminels incorrigibles[9]". Le 8 mai 1939, il fut converti en camp de travail principalement pour les prisonniers politiques[10].

KL Gusen

Vue aérienne des camps I et II de Gusen
Article principal : Camp de concentration de Gusen.

La DEST commença à acheter des terres à Gusen en mai 1938 pour établir un double camp de concentration à Mauthausen et à Gusen bien que les travaux de construction ne commencèrent qu'à l'automne 1939. En 1938 et 1939, les prisonniers du camp improvisé de Mauthausen devaient se rendre chaque jour à la carrière de Gusen qui était plus productive que la carrière Wienergraben[3]. À la fin de l'année 1939, le camp de Mauthausen non fini était déjà surpeuplé par les prisonniers du fait du début de la guerre contre la Pologne en septembre 1939. Le nombre de détenus était passé de 1 080 à la fin 1938 à plus de 3 000 un an plus tard. C'est à cette époque que la construction d'un nouveau camp « pour les Polonais » commença près de Gusen à environ 4,5 km. Le nouveau camp (par la suite nommé Gusen I) devint opérationnel en mai 1940 mais les carrières de Kastenhof et de Gusen à proximité du nouveau camp étaient déjà exploitées par les détenus de Mauthausen. Les premiers prisonniers furent placés dans les premières baraques (No. 7 et 8) le 17 avril 1940 tandis que les premiers transports de prisonniers, principalement des camps de Dachau et de Sachsenhausen arrivèrent le 25 mai[4]. Le nouveau camp de Gusen évita aux prisonniers de Mauthausen de réaliser les marches quotidiennes entre le camp et les carrières.

Comme à Mauthausen, le camp de Gusen utilisa ses prisonniers en tant que main d'œuvre esclave dans les carrières de granite mais ces derniers furent également prêtés à divers entreprises locales. En octobre 1941, plusieurs baraquements furent séparés du camp de Gusen par des barbelés et transformés en un camp de travail pour les prisonniers de guerre (allemand : Kriegsgefangenenarbeitslager). Le camp accueillit de nombreux prisonniers de guerre principalement des officiers soviétiques. En 1942, la capacité de production des camps de Mauthausen et de Gusen atteignit son maximum. Gusen fut élargi pour inclure le dépôt central de la Schutzstaffel où de nombreux biens pillés dans les territoires occupés étaient triés avant d'être répartis dans toute l'Allemagne[11]. Les carrières et les entreprises locales avaient de plus en plus besoin de main-d'œuvre car un nombre croissant d'Allemands était mobilisés dans la Wehrmacht.

En mars 1944, le dépôt SS fut converti en un nouveau sous-camp, Gusen II. Jusqu'à la fin de la guerre, le dépôt servit de camp de concentration improvisé. Le camp abrita entre 12 000 et 17 000 prisonniers qui étaient privés des commodités les plus basiques[1]. En décembre 1944, une annexe du camp de Gusen fut ouverte près de Lungitz et nommé Gusen III[1]. Le nombre croissant de sous-camps ne permit cependant pas d'accueillir le nombre croissant de prisonniers, ce qui entraîna une surpopulation des baraquements de tous les sous-camps de Mauthausen-Gusen. De la fin 1940 à 1944, le nombre de prisonniers par lit passa de deux à quatre[1].

Sous-camps de Mauthausen-Gusen

Carte des principaux sous-camps de Mauthausen-Gusen

Comme la production de tous les sous-camps du complexe de Mauthausen-Gusen était en augmentation croissante, le nombre de détenus et de sous-camps augmenta de même. Bien qu'initialement les camps de Gusen et de Mauthausen servaient principalement de source de main-d'œuvre pour les carrières locales, ils furent progressivement intégrés au sein de la machine de guerre allemande à partir de 1942. Pour accueillir le nombre croissants de prisonniers, des sous-camps (allemand : Außenlager) de Mauthausen furent construits dans toute l'Autriche. À la fin de la guerre, la liste incluait 101 camps dont 49 importants[12]. Les sous-camps étaient divisés en différentes catégories selon leur principale fonction : Produktionslager pour les usines, Baulager pour la construction, Aufräumlager pour le nettoyage des villes bombardées par les Alliés et Kleinlager (petits camps) où les prisonniers travaillaient spécifiquement pour la SS.

Mauthausen-Gusen en tant qu'entreprise commerciale

La production de Mathausen-Gusen était supérieure à celle de tous les autres grands camps de travail dont Auschwitz, Flossenbürg, Gross-Rosen ou Natzwiller-Struthof que ce soit en termes de quantité ou de profits dégagés[13]. La liste des sociétés employant des détenus de Mauthausen-Gusen était longue et incluait à la fois des entreprises de taille nationale et des petites sociétés locales. Certaines parties des carrières furent transformées en ligne d'assemblage pour la société Mauser. En 1943, une usine souterraine fut construite à Gusen au profit de la compagnie Steyr. Dans l'ensemble, 45 grandes entreprises participèrent à l'exploitation et firent du KZ Mauthausen-Gusen l'un des camps nazis les plus rentables qui dégagea un bénéfice de 11 000 000 Reichsmarks[14],[15] pour la seule année 1944 soit environ 140 millions d'euros de 2011. Parmi elles[13] :

L'une des carrières de Mauthausen-Gusen

Les prisonniers étaient également 'loués' en tant que main d'œuvre forcée et étaient exploités dans les exploitations agricoles locale, pour la construction de routes, pour renforcer et réparer les berges du Danube et pour la construction de logements à Gusen[3]. Lorsque la campagne de bombardement alliée commença à cibler l'industrie de guerre allemande, les stratèges allemands décidèrent de déplacer les chaînes d'assemblages dans des complexes souterrains pour les protéger. À Gusen I, les prisonniers durent creuser plusieurs larges tunnels dans les collines entourant le camp (nom de code Kellerbau). À la fin de la guerre, les prisonniers avaient creusés 29 400 m² pour abriter une petite usine d'armement. En janvier 1944, des tunnels similaires furent construits par les détenus de Gusen II (nom de code Bergkristall). Ces derniers, d'une superficie de 50 000 m², accueillirent une ligne de production pour les avions Me 262 et pour les missiles V2. En plus de l'usine aéronautique, 7 000 m² furent utilisés pour fabriquer divers matériels militaires[3],[17]. À la fin de l'année 1944, environ 11 000 prisonniers de Gusen I et II travaillaient dans ces usines souterraines[18] et 6 500 autres travaillaient à l'expansion de ces complexes. En 1945, l'usine pour les Me 262 fut terminée avec une capacité de production de 1 250 appareils par mois même si ce chiffre ne fut jamais atteint[3].

Extermination par le travail

Prisonniers de guerre soviétiques

La principale fonction du camp continua en parallèle de son rôle économique. Jusqu'en 1942, il fut utilisé pour l'emprisonnement et l'exécution des opposants politiques réel ou imaginaires[2],[19]. Le camp servait les besoins de la machine de guerre allemande et pratiquait également l'extermination par le travail. Si les détenus étaient trop malades ou faibles pour travailler, ils étaient transférés dans le revier ("Krankenrevier", dispensaire) ou dans les autres lieux d'extermination. De 1938 à 1941, le camp ne disposait pas d'une chambre à gaz et à partir du printemps 1940, les prisonniers malades étaient transférés et gazées au château de Hartheim[20] qui se trouvait à 40 km du camp ou étaient exécutés par injection létale et incinérés dans le crématoire du camp. On construisit en octobre 1941 dans une cave une chambre à gaz dotée d'un système de désaération. Le Zyklon B était livré par la firme Slupetzky à Linz. La dernière opération de gazage eut lieu le 28 avril 1945, et on estime à environ 4 000 le nombre de victimes ainsi exécutées. On utilisa à partir de 1942 un gaswagen, un camion à gaz dont le pot d'échappement était connecté à l'intérieur du véhicule pour asphyxier les occupants, qui faisait la navette entre Mauthausen et Gusen[21],[22].

Prisonniers

Nouveaux prisonniers attendant la désinfection dans la cour de Mauthausen

Jusqu'au début de l'année 1940, la majorité des prisonniers étaient des socialistes, des communistes, des anarchistes, des homosexuels et des roms d'origine allemande, autrichienne et tchécoslovaque. Les étudiants de la Bible et les témoins de Jéhovah furent également internés car ils refusaient de participer à l'armée[10]

Nombre de prisonniers
dans les sous-camps
au début de l'année 1945[4],[23]
Gusen (I, II et III combinés) 26,311
Ebensee 18,437
Gunskirchen 15,000
Melk 10,314
Linz 6,690
Amstetten 2,966
Wiener-Neudorf 2,954
Schwechat 2,568
Steyr-Münichholz 1,971
Schlier-Redl-Zipf 1,488

Au début de l'année 1940, un grand nombre de Polonais furent transférés dans le complexe de Mauthausen-Gusen. Les premiers groupes étaient composés d'artistes, de scientifiques, d'enseignants et de professeurs d'université[4],[24] qui furent arretés lors de l'Intelligenzaktion qui désignait l'élimination de l'élite polonaise[25]. Gusen II fut nommé "Vernichtungslager fur die polnische Intelligenz" ("Camp de destruction de l'intelligentsia polonaise") par les Allemands[26].

Plus tard dans la guerre, les nouveaux prisonniers étaient issus de toutes les catégories d'"indésirables" mais les personnes éduquées et les prisonniers politiques formaient la majorité des détenus. Durant la guerre, de nombreux groupes de républicains espagnols furent également transférés à Mauthausen et ses sous-camps. La majorité d'entre eux avaient fui en France après la victoire de Franco et furent capturés par les forces allemandes après la bataille de France en 1940 ou livrés par les autorités du Régime de Vichy. Le plus important groupe espagnol arriva à Gusen en janvier 1941[27]. Au début de l'année 1941, presque tous les polonais et les espagnols furent transférés de Mauthausen à Gusen[28]. À la suite du déclenchement de l'Opération Barbarossa en 1941, les camps accueillirent un grand nombre de prisonniers de guerre soviétiques qui furent gardés dans des baraquements séparés du reste du camp. Ces prisonniers furent les premier à être gazés dans la nouvelle chambre à gaz au début de l'année 1942. En 1944, des juifs hongrois et hollandais furent transférés au camp[29].

Prisonniers jouant[non neutre] à « saute-mouton »

Tout au long de la guerre, le camp de Mauthausen-Gusen accueillit des petits groupes de prisonniers, principalement issus des autres camps de concentration allemands comme Dachau ou Auschwitz. Dans l'ensemble, durant les derniers mois de la guerre, 23 364 détenus des autres camps de concentrations arrivèrent au complexe de Mauthausen-Gusen[30]. Beaucoup d'autres périrent durant les marches de la mort du fait de températures glaciales et de l'épuisement. La plupart de ceux qui survivaient à la marche moururent avant d'être enregistrés tandis que les autres recevaient des numéros qui avaient déjà été attribués à des prisonniers qui étaient morts[30]. Ils furent accueillis dans les camps existants ou dans le nouveau camp de tentes (allemand : Zeltlager) juste à l'extérieur de Mauthausen où 2 000 personnes devaient utiliser des tentes prévues pour 800 prisonniers et moururent de faim[31].

Comme dans les autres camps de concentration, tous les prisonniers n'étaient pas égaux. Leur traitement dépendait largement du système de marquage nazi des prisonniers de même que de leur nationalité et de leur rang au sein du système. Les soi-disant kapos, prisonniers désignés par l'administration pour surveiller leurs camarades, recevaient des rations supplémentaires et dormaient dans des pièces séparées dans la plupart des baraquements. Himmler ordonna la construction d'un bordel qui fut ouvert en 1942 et était destiné à récompenser les kapos[32].

Femmes et enfants à Mauthausen-Gusen

Bien que Mauthausen-Gusen ait été principalement un camp de travail pour hommes, un camp pour femmes fut ouvert à Mauthausen en septembre 1944 avec des prisonnières issues d'Auschwitz. Par la suite, la majorité provenaient des camps de Ravensbrück, Bergen-Belsen, Gross-Rosen et Buchenwald. Il y eut également une soixantaine de gardiennes dans tout le complexe comme à Hirtenberg, Lenzing (le principal sous-camp pour femmes en Autriche) et Sankt Lambrecht.

Les statistiques disponibles sur les détenus de Mauthausen[33] datant du printemps 1943 montrent qu'il y avait 2 400 prisonniers âgés de moins de 20 ans qui représentaient 12,8 % de l'effectif total de 18 665. À la fin mars 1945, ce nombre passa à 15 048 sur 78 547, soit 19,1 %, et reflète l'utilisation accrue d'adolescents polonais, tchèques, russes et des Balkans comme main-d'œuvre forcée avec la poursuite de la guerre[34]. Juste avant la libération du camp, les statistiques concernant les moins de 20 ans faisaient état de[33] 5 809 civils, 5 055 prisonniers politiques, 3 654 juifs et 330 prisonniers de guerre soviétiques.

Traitement des prisonniers

Hans Bonarewitz est emmené à son exécution après s'être échappé et avoir été capturé le 7 juillet 1942.

Bien qu'il ne fut pas le seul camp de concentration allemand destiné à l'extermination par le travail (Vernichtung durch Arbeit), Mauthausen-Gusen était l'un des plus sévères et des plus violents. Les conditions de travail étaient jugées particulièrement dures même selon les standards des camps de concentration[35],[36],[37]. Les prisonniers ne souffraient pas seulement de malnutrition, de baraquements surpeuplés et de violences permanentes de la part des gardes et des kapos[28] mais devaient effectuer des travaux très durs[21]. Le travail dans les carrières était « réservé » aux prisonniers coupables de soi-disant « crimes » dans le camp comme par exemple ne pas avoir salué un Allemand.

Le travail dans les carrières, dans une chaleur étouffante ou par des températures de -30 °C[28], entraînait des taux de mortalité particulièrement élevés[37],[38]. Les rations alimentaires étaient limitées et durant la période 1940-1942, le poids moyen des prisonniers était de 40 kg[39]. Les rations alimentaires journalières estimées à 1 750 kilocalories durant la période 1940-1942 passèrent à environ 1 300 sur la période 1942-1944. En 1945, les rations étaient encore inférieures et n'excédaient pas 600 à 1 000 kilocalories par jour, moins du tiers de l'énergie nécessaire à un travailleur standard de l'industrie lourde[1]. Cela mena des milliers de détenus à mourir de faim.

Les détenus des camps de Mauthausen, Gusen I et II avaient accès à un sous-camp séparé pour les malades appelé Krankenlager. Malgré la présence d'environ 100 médecins eux-mêmes prisonniers[40], ces derniers n'avaient accès à aucun médicament et ne pouvaient effectuer que les actes de premiers secours[4],[40]. Par conséquent, le « camp hospitalier » comme l'appelait les autorités allemandes, était en fait un mouroir dont peu de prisonniers ressortaient vivants.

L'« escalier de la mort ». Les prisonniers devaient porter de lourds blocs de granit sur les 186 marches jusqu'au sommet de la carrière.
Visite d'Heinrich Himmler en avril 1941

La carrière de granite de Mauthausen se trouvait à la base du terrible "escalier de la mort". Les prisonniers devaient porter des blocs de pierre grossièrement taillés atteignant souvent 50 kg au sommet des 186 marches de l'escalier. De nombreux prisonniers épuisés s'effondraient et entraînaient la chute de ceux se trouvant derrière eux[41]. Les gardes SS ordonnaient parfois aux prisonniers de se mettre en rang le long d'une falaise appelée « mur des parachutistes » (allemand : Fallschirmspringerwand)[42]. Sous la menace d'une arme, chaque prisonnier avait le choix entre être abattu et pousser le prisonnier devant lui[12]. Une telle brutalité n'était pas isolée et bien d'autres méthodes étaient utilisées pour tuer les prisonniers :

  • Battus à mort (par les SS et les kapos)
  • Quelque 3 000 prisonniers moururent d'hypothermie après avoir été forcés de prendre une douche froide et de rester à l'extérieur par un temps glacial[43].
  • Fusillade
  • Expériences médicales
    • Aribert Heim surnommé « docteur la Mort » par les prisonniers resta à Mauthausen durant sept semaines, ce qui lui fut suffisant pour mener ses « expérimentations[44] ».
    • Karl Gross, un autre médecin nazi, infecta des centaines de prisonniers avec le choléra et le typhus pour tester ses vaccins. Entre février 1942 et avril 1944, plus de 1 500 prisonniers moururent des suites de ces expériences[45].
  • Pendaison
  • Inanition
  • Injections de phénol[43]
  • Noyade dans des tonneaux pleins d'eau (Gusen II)[46]
  • Projection des prisonniers sur les clôtures électrifiées[47]
  • Forcer les prisonniers à l'extérieur du camp et les abattre en prétendant qu'il s'échappaient[48].

Après la guerre, l'un des survivants, Antoni Gościński rapporta 62 méthodes d'exécutions des prisonniers[43]. Hans Maršálek estima que l'espérance de vie des prisonniers arrivant à Gusen passa de six mois entre 1940 et 1942 à moins de trois au début de 1945[49].

Paradoxalement, avec la croissance du travail forcé dans les différents sous-camps, la situation de certains prisonniers l'améliora significativement. Tandis que les rations de nourriture diminuaient, l'industrie lourde nécessitait des ouvriers qualifiés et certains furent autorisés à recevoir des colis alimentaires de la part de leurs familles (principalement polonaises et françaises)[50].

Nombre de morts

Pourcentage approximatif des victimes par nationalité
Corps allant être enterrés dignement par des civils allemands après la libération du camp de Gusen
Crematorium de Mauthausen

Comme les Allemands ont détruit une grande partie des documents administratifs et donnaient souvent aux nouveaux prisonniers qui venaient d'arriver les matricules des morts[21], le nombre exact des morts à Mauthausen est impossible à calculer. Pour compliquer le problème, certains prisonniers de Gusen furent exécutés à Mauthausen et au moins 3 423 furent tués au château de Hartheim à 41 km du camp. De même, des milliers furent tués dans des chambres à gaz mobiles[51]. Avant la libération des camps le 4 mai 1945, les SS détruisirent les preuves et seuls 40 000 victimes ont pu être identifiées. Dans les jours qui suivirent la libération, le bâtiment administratif principal du camp fut occupé par des prisonniers résistants qui empêchèrent les autres prisonniers de l'incendier[52]. Après la guerre, ce bâtiment fut acheté par l'un des survivants qui le transmit au musée national Auschwitz-Birkenau à Oświęcim[53],[54]. Certains dossiers du camp de Gusen I furent pris par des prisonniers polonais qui les emmenèrent en Australie après la guerre. En 1969, les documents furent donnés au service international de recherches de la Croix-Rouge[51] Les archives survivantes du camp contiennent les dossiers personnels de 37 411 prisonniers exécutés dont 22 092 Polonais, 5 024 Espagnols, 2 843 prisonniers de guerre soviétiques et 7 452 de 24 nationalités différentes[55]. Le registre des morts du KZ Gusen contient également une liste additionnelle de 30 536 noms.

En plus des dossiers restants des sous-camps de Mauthausen, d'autres importants documents furent utilisés pour donner une estimation du nombre de victimes :

  1. Un rapport de Józef Żmij, un prisonnier qui a travaillé dans l'administration du camp de Gusen I. Son rapport est basé sur des copies des rapports annuels réalisés entre 1940 et 1944 et sur les rapports journaliers rédigés par le commandant du camp entre le 1er janvier 1945 et la libération.
  2. Notes personnelles de Stanisław Nogaj, un autre prisonnier qui a travaillé à l'administration de Gusen.
  3. Registre des morts rédigé par le médecin chef SS du camp de Mauthausen pour les sous-camps de Gusen (des documents similaires pour les sous-camps de Mauthausen furent détruits).

Du fait de ces sources parcellaires, le nombre de morts dans le complexe concentrationnaire de Mauthausen-Gusen varie considérablement de 122 766[56] et 320 000[43]. Le nombre de 200 000 est également fréquemment donné[57],[58]. Les historiens avancent le nombre de 55 000[21] à 60 000[59] morts pour les quatre camps principaux de Mauthausen et Gusen I, II et III. De plus, 1 042 prisonniers moururent dans les hôpitaux de campagne américains après la libération des camps[60].

Sur environ 320 000 prisonniers qui furent internés dans le complexe de Mauthausen tout au long de la guerre, seuls 80 000 survécurent[61].

Libération et héritage

Survivants de Gusen peu après la libération

Durant les derniers mois de la guerre, le commandant du camp Franz Ziereis se prépara à une possible offensive soviétique. Les prisonniers durent construire des obstacles anti-chars en granit à l'est de Mauthausen. Le camp accueillit également des prisonniers issus d'autres camps dont les sous-camps de Mauthausen situés en Autriche orientale. Le manque de nourriture déjà flagrant devint dramatique vers la fin de la guerre avec l'arrêt de la distribution des colis alimentaires par la Croix-Rouge. Les prisonniers transférés à l'« hôpital » ne recevaient qu'un pain pour vingt personnes et environ un demi-litre de soupe d'herbe par jour[62]. On ne sait pas pourquoi les prisonniers de Gusen I et II ne furent pas tous exterminés conformément aux ordres de Himmler ; le plan de Ziereis prévoyait d'emmener tous les prisonniers dans les tunnels des usines souterraines de Kellerbau et de détruire les entrées.

Le 28 avril, sous le prétexte d'une alerte aérienne, quelque 22 000 prisonniers de Gusen furent emmenés dans les tunnels. Cependant, après quelques heures, tous ressortirent. Selon Stanisław Dobosiewicz, auteur de plusieurs ouvrages sur l'histoire du camp, l'échec du plan allemand aurait put être causé par la destruction des câbles de détonation par les prisonniers. Même si ce plan fut abandonné, les prisonniers craignaient que les SS ne veuillent éliminer les détenus par d'autres moyens. Par conséquent, les prisonniers préparèrent un plan visant à attaquer les baraquements des gardes SS pour s'emparer des armes s'y trouvant[63].

Le 3 mai, les SS et les autres gardes commencèrent à se préparer pour l'évacuation du camp. Le jour suivant, les gardes de Mauthausen furent remplacés par des soldats du Volkssturm sans armes et par des unités improvisées formées par des anciens agents de police évacués de Vienne. L'officier de police en charge de l'unité accepta l'autorité de Martin Gerken, jusqu'alors le plus haut gradé parmi les kapos, comme de facto le nouveau commandant du camp. Le travail cessa dans tous les sous-camps de Mauthausen et les prisonniers se préparaient à leur libération ou à la défense des camps contre un possible assaut des unités SS positionnées dans la zone[63]. Il y eut effectivement des attaques mais elles furent repoussées par les prisonniers[8]. Gusen III fut le seul camp principal à avoir été évacué. Le 1er mai, les prisonniers entamèrent une marche de la mort vers Sankt Georgen mais reçurent l'ordre de retourner au camp quelques heures plus tard. L'opération fut répétée le lendemain mais elle fut à nouveau annulée. Le 3 mai, les gardes SS abandonnèrent le camp et laissèrent les prisonniers livrés à leur sort[63].

Le 5 mai 1945, le camp de Mauthausen fut libéré la 11e division blindée de la 3e armée américaine. À ce moment, la plupart des gardes SS avaient quitté le camp de Mauthausen mais 30 qui étaient restés furent lynchés par les prisonniers[64] ; un nombre similaire fut tué à Gusen II[64]. Le sous-camp du col de Loibl fut le dernier à être libéré le 6 mai.

Parmi les survivants du camp figurait le lieutenant Jack Taylor, officier de l'Office of Strategic Services[65] dont le témoignage fut déterminant lors du procès du camp de Mauthausen-Gusen au tribunal militaire de Dachau[66]. Simon Wiesenthal faisait également partie des survivants du camp tout comme Tibor Rubin, un juif hongrois, qui rejoignit l'armée américaine et s'illustra lors de la guerre de Corée.

Après la capitulation de l'Allemagne, le complexe de Mauthausen-Gusen fut intégré au sein de la zone d'occupation soviétique de l'Autriche. Initialement, les autorités soviétiques utilisèrent certaines infrastructures des camps de Mauthausen et de Gusen I comme casernements pour l'Armée rouge. Les industries souterraines furent démantelées et envoyées en Union Soviétique. Après cela, entre 1946 et 1947, les camps furent abandonnés et de nombreux équipements furent démantelés par l'Armée rouge et par la population locale. Les forces soviétiques détruisirent les tunnels et se retirèrent de la zone à l'été 1947 et le camp fut cédé aux autorités civiles autrichiennes.

Le site ne devint un mémorial national qu'en 1949. Le 3 mai 1975, le chancelier Bruno Kreisky inaugura le musée de Mauthausen[2]. À la différence de Mauthausen, la zone occupée par les camps de Gusen I, II et III a été utilisée pour la construction d'habitations après la guerre[67]. En 1989, Gerhard Skiba, maire de la ville de Braunau am Inn, commanda un bloc de granite de la carrière de Mauthausen, où tant de détenus moururent d’épuisement en y travaillant ou abattus par les gardes, au comité de Mauthausen. Il le fit installer en face de la maison où Adolph Hitler est né. Sur la pierre figure cette inscription : « Für Frieden Freiheit und Demokratie nie wieder Faschismus millionen Tote mahnen » (Pour la paix, la liberté et la démocratie. Plus jamais le fascisme. À la mémoire de millions de morts).

Voir aussi

Notes et références

  1. a, b, c, d, e et f (pl) Stanisław Dobosiewicz, Mauthausen-Gusen; w obronie życia i ludzkiej godności, Varsovie, Bellona, 2000 (ISBN 978-83-11-09048-4) (LCCN 00417445), p. 191–202 
  2. a, b et c (en) Günter Bischof, Anton Pelinka, Austrian Historical Memory and National Identity, New Brunswick u, Transaction Publishers, 1996 (ISBN 978-1-56000-902-3) (LCCN 96024124) [lire en ligne], p. 185–190 
  3. a, b, c, d, e et f (en) Rudolf A. Haunschmied, Jan-Ruth Mills, Siegi Witzany-Durda, St. Georgen-Gusen-Mauthausen - Concentration Camp Mauthausen Reconsidered, Norderstedt, Books on Demand, 2008 (ISBN 978-3-8334-7610-5) (OCLC 238792343) 
  4. a, b, c, d, e, f et g (pl) Stanisław Dobosiewicz, Mauthausen/Gusen; obóz zagłady (Mauthausen/Gusen; the Camp of Doom), Varsovie, Ministry of National Defence Press, 1977, 2e éd. (ISBN 978-83-11-06368-6), p. 449 
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  7. Oswald Pohl, en plus d'avoir été un haut-gradé SS, dirigeant de la DEST et de nombreuses autres sociétés et de diverses organisations nazies était également le directeur de la Croix-Rouge allemande. En 1938, il transféra 8 000 000 de Reichsmarks à des comptes de la SS qui furent ensuite donné à la DEST en 1939.
  8. a et b Tadeusz Żeromski, Międzynarodówka straceńców, Varsovie, Książka i Wiedza, 1983 (ISBN 978-83-05-11175-1), p. 76+ 
  9. Comme l'écrivit Reinhard Heydrich dans son mémo du 1er janvier 1941 ; in: Dobosiewicz, Stanisław, op.cit., p. 12
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  23. Le nombre de prisonniers fait référence à la situation au début de l'année 1945 avant la réorganisation du camp et avant l'arrivée de nombreux trains d'évacuations et des marches de la mort
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  29. Environ 8 000 personnes
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  38. . Ce dernier atteignit 58 % en 1941, à comparer à 36 % à Dachau et 19 % à Buchenwald sur la même période. Dobosiewicz, qui fit l'étude la plus complète, compara divers facteurs et ces estimations sont basées sur le nombre de prisonniers arrivés sur une année et le nombre de morts sur la même année.
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  60. Zbigniew Wlazłowski, op.cit., pp. 175–176
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  62. Dobosiewicz, op.cit., p. 374–375
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