- Bretenoux
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Bretenoux Administration Pays France Région Midi-Pyrénées Département Lot Arrondissement Figeac Canton Bretenoux Code commune 46038 Code postal 46130 Maire
Mandat en coursJean Launay
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes Cère et Dordogne Démographie Population 1 331 hab. (2008) Densité 234 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 129 m — maxi. 245 m Superficie 5,69 km2 Bretenoux est une commune française, située dans le département du Lot et la région Midi-Pyrénées.
Ses habitants sont appelés les Bretenouvien(ne)s.Sommaire
Géographie
Bastide située au nord du Lot, près de la frontière avec le département de la Corrèze, dans la vallée de la Dordogne, Bretenoux est collée à la ville de Biars-sur-Cère. Elle est traversée par la Cère et les anciennes routes nationales RN 140 et RN 703. Fondée en 1277 par le puissant seigneur de Castelnau, elle a conservé son plan en damier, sa place et ses couverts, deux belles maisons à tourelles devenues l'une l'hôtel de ville, l'autre gendarmerie, et des restes de remparts.
Histoire
Villefranche
Le nom de Bretenoux apparaît pour la première fois dans le Cartulaire de l'ancienne abbaye bénédictine de Beaulieu-sur-Dordogne conservé actuellement à la Bibliothèque nationale de France. Ce document permet d'affirmer que Bretenoux existait déjà en l'an 866 sous le nom qu'il porte aujourd'hui. C'était une « villa » c'est-à-dire une réunion de propriétés rurales appartenant à la Centaine d'Excidunum (la centaine était d'une subdivision administrative de la Vicomté de Turenne, Vicomté qui se situait dans le département actuel de la Corrèze).
Bretenoux pris de l'importance quand les seigneurs de Castelnau y fondèrent une bastide du nom de « Villa franca ad Orlindam ». Le baron Guérin de Castelnau octroya sa première charte en 1277 presque aussitôt après sa fondation. Cette charte définissait et précisait dans un accord mutuel les droits des seigneurs et les obligations des habitants de la Bastide. Ces « innovations » étaient à l’époque considérées comme libérales, abolissant définitivement le servage. Selon la charte de 1277 la bastide était administrée par quatre consuls élus par les habitants pour un an. Ceux-ci prêtaient serment de défendre les intérêts du seigneur et ceux de la ville. Les quatre consuls étaient assistés de huit conseillers. Tous prêtaient serment au seigneur. Comme marque de leur autorité les consuls étaient chargés de la police de la cité, de lever la taille (corvée peu enviable), de s’assurer du bon état des places, des rues, de veiller sur les foires et marchés, de contrôler les marchands, bouchers, boulangers, tailleurs et autres artisans. Ils assuraient également la garde de jour et de nuit des remparts et des portes de la ville. Ils étaient consultés pour la création des officiers de la baronnie des juges, bayles et sergents.
Le seigneur de Castelnau, ayant à cœur de tenir sa Villefranche bien peuplée, exemptait ses habitants de tout péage dans les terres de la baronnie ainsi que pour la traversée de la Cère et la Dordogne ; ils jouissaient des droits de pêche dans les rivières et ruisseaux. Ils pouvaient vendre à leur gré les denrées dont ils disposaient et acheter celles dont ils avaient besoin. La dite charte fut confirmée et plus ou moins modifiée en 1314 par Manfred et en 1554 par Jacques tous deux seigneurs de Castelnau.
Vieille ville
De ce qui reste du vieux Bretenoux dont le nom se substitua quelques années plus tard à Villefranche-d’Orlinde, il nous est facile d’en reconstituer le plan primitif. La ville était entourée de rempart à créneaux, de fossés destinés à fortifier les défenses, le tout formant un quadrilatère de 140 mètres de côté. Chaque côté dans son milieu était pourvu d’une porte à cintre brisé. De nos jours une de ces portes est toujours visible. Il s’agit de la porte de la Guierle donnant sur la rivière Cère. Dans la partie sud du bourg subsistent encore quelques pans de murailles fortifiées. L’intérieur de la cité était constitué de rues en damier pavées de galets avec caniveau en leur milieu pour l’écoulement des eaux. Les maisons étaient séparées par des venelles ou andronnes. La place était entourée de couverts ou porches dont la plus grande partie a été conservée.
Guerre de Cent Ans
Pendant la guerre de Cent Ans le Quercy fut sous occupation anglaise. Le baron de Castelnau, en 1360 protesta avec d’autres seigneurs du pays contre cette occupation déclarant que ses terres dont faisait partie Bretenoux étaient inaliénables et ne pouvaient être séparées de la couronne de France. Lors des guerres de religion, il semblerait que Bretenoux fut épargné ce qui ne fut pas le cas de communes voisines grâce en particulier à la diplomatie et au prestige du baron de Castelnau.
Confrérie de pénitents
Il manquerait un chapitre à l'histoire de Bretenoux si l'on passait sous silence l'existence de la confrérie des Pénitents bleus « 1602 - 1875 ». Les confréries de pénitents abondaient jadis en France comme en Espagne et en Italie. Elles répondaient aux besoins que ressentait la chrétienté de s’unir dans le malheur pour implorer Dieu et mériter sa miséricorde.
Pénétrées de l'esprit de l'Évangile mais laïques et indépendants (l’évêque n'avait qu’à approuver le statut ou règlement) elles s’administraient ensuite elle-même. Dans la paroisse elles ne seront pas une entrave mais plutôt un auxiliaire puissant pour le clergé qui pourra compter sur leur dévouement. Une chapelle leur fut consacrée. Cette chapelle dont la façade principale donnait sur la place des Consuls fut détruite en 1920.
Accident de 1749
En 1749 la commune fut endeuillée par un accident. À cette époque la liaison rive droite et rive gauche de la rivière Cère était assurée par bac. Des personnes de communes voisines venues assister à l’office du dimanche avaient pris place sur le « le plus grand vaisseau du port quand celui-ci par un triste accident coula à fond ». Sept ou huit personnes furent sauvées et une trentaine périrent noyées.
De la Révolution à nos jours
Sous la Révolution, Bretenoux devint chef-lieu de canton du district de Saint-Céré puis de l’arrondissement de Figeac. De 1789 à nos jours plusieurs faits plus ou moins importants se rattachent à l’histoire locale. En 1848 le révolutionnaire et socialiste Louis Auguste Blanqui traqué par toutes les polices se réfugia à Bretenoux où grâce à la complicité d’un habitant le docteur Lacambre il réussit à échapper aux gendarmes avant de se faire reprendre. Il est à noter également la venue à Bretenoux de Pierre Loti qui dans son adolescence venait passer ses vacances chez son « oncle du Midi » et dont il relate son séjour dans Le roman d’un enfant. En 1891 fut inaugurée la ligne de chemin de fer Aurillac Saint-Denis près Martel avec la gare de Bretenoux-Biars.
Comme dans les campagnes, lors de la guerre de 1914-1918 de nombreux jeunes hommes de la commune furent tués au cours des combats.
La débâcle de 1940 amena sur son territoire une forte colonie de Lorrains et de Polonais
Lors de la Seconde Guerre mondiale, la commune subit la répression nazie du « régiment SS Der Führer », appartenant à la 2e division SS Das Reich. Au cours de la journée du 9 juin 1944, des maquisards essayèrent de s’opposer à des éléments de cette division. Au cours des combats qui s’en suivirent 19 maquisards trouvèrent la mort ainsi que 13 victimes civiles. Contrairement à ce qui est communément admis, cette division quitta ses cantonnements le 7 juin 1944 non pour rejoindre à marche forcée la Normandie, comme la date pourrait le laisser supposer, mais pour mettre fin à l’insécurité qui régnait dans le périmètre Brive Clermont-Ferrand Limoges. Alors que les maquisards étaient persuadés que leur action avait pour but de freiner la progression de renfort, c’est seulement le 10 juin que parviendra l’ordre de rejoindre cette région.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1989 réélu en 2008 Jean Launay PS Député et ancien conseiller général Démographie
En 1691 d'après un Livre de l'estat des Ames et des registres de catholicité la population de la paroisse était de 590 habitants Au début du XXe siècle, Bretenoux comptait 927 habitants[1].
Évolution démographique
(Source : Insee[2])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 931 1 071 1 115 1 213 1 211 1 231 1 311 1 322 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
- la place centrale : de forme carrée, entourée de maisons à arcades ;
- la maison de l'"oncle du Midi" de Pierre Loti, à l'angle de la rue d'Orlinde et de la rue Pierre Loti ;
- la mairie.
Personnalités liées à la commune
- Pierre Loti (1850-1923), écrivain, passa une partie de son enfance à Bretenoux. Il y séjourna chez son oncle, Pierre Bon, durant les vacances scolaires d’été de 1861 à 1864. Il en garda des souvenirs inoubliables qu’il décrit dans ses derniers ouvrages comme : Le Roman d’un enfant, Prime jeunesse ou Journal intime ;
- le chanoine Eugène Sol (1877-1953), historien du Lot, mourut à Bretenoux ;
- Louis Auguste Blanqui (1805-1881), fut arrêté le 17 mars 1871 à Bretenoux alors que, malade, il se reposait chez un ami médecin ;
Sports
- Club de rugby à XV : le Club de Rugby Bretenoux-Biars Cére et Dordogne évoluait dans le Championnat de France de 3e division fédérale pour la saison 2006-2007.
- Club de basket-ball : le Dynamic Basket Lot Corrèze (ou DYBA) évolue en championnat régional du Limousin ; une grande partie de ses équipes jouent dans le gymnase de Bretenoux-Biars. Les autres équipes jouent sur les sites de Meyssac, Saint-Sozy et Vayrac.
club ERNQ: Entente Rugby Nord Quercy, regroupant les cadets et juniors de Bretenoux-Biars, Saint-Cére, Beaulieu.
Notes et références
- Le Lot chapitre Centres d'excursion p. 248 - Armand Viré - Réédition de l'ouvrage de 1907 - ISBN 2-7455-0049-X
- Bretenoux sur le site de l'Insee
Sources
- Chanoine J.S Gouzou, Bretenoux en Haut-Quercy, Note d'histoire locale imprimerie Salingardes 2e édition 1955.
- Pierre Laborie, Les Mots de 39-45, Presses universitaires du Mirail mai 2006
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
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