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Issendolus
Le bourg d'Issendolus sous le givre.Administration Pays France Région Midi-Pyrénées Département Lot Arrondissement Figeac Canton Lacapelle-Marival Code commune 46132 Code postal 46500 Maire
Mandat en coursPatrick Dellac
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes Causse Ségala-Limargue Démographie Population 454 hab. (1999) Densité 24 hab./km² Gentilé Issendoliens, Issendoliennes Géographie Coordonnées Altitudes mini. 300 m — maxi. 373 m Superficie 18,91 km2 Issendolus (/isɛ̃doly/) est une commune française, située dans le département du Lot et la région Midi-Pyrénées.
Ses habitants sont appelés les Issendoliens, Issendoliennes.
Sommaire
Toponymie
Le nom Issendolus provient d'un nom d'homme gaulois : Exindigulus. Vers 1250, il fut institué un faux hagiotoponyme : Saint Dolus[1].
Géographie
Situation
Issendolus se trouve sur l'axe Brive-la-Gaillarde - Rodez (D840) au nord-est du Causse de Gramat.
Description
Issendolus s'étend, pour neuf dixièmes de sa superficie, dans un paysage karstique composé de calcaires du Jurassique. Sur une petite bande de terre au nord-est débute le Limargue d'aspect plus verdoyant où naissent deux petits ruisseaux pérennes qui entrent sous terre à la limite Causse - Limargue : celui de Lascombes se perd derrière le couvent et celui du Morou disparaît en période sèche sous le pont de la D840. Lors des crues, ce dernier inonde sa grande vallée sèche sur plus d'un kilomètre pour finir au Creux de la Bargade. Cette vallée sèche, vallée fossile de l'Ouysse conflue avec celle de l'Alzou à Gramat.
L'habitat et les activités
L'habitat est très dispersé, il est composé d'un bourg et de 25 hameaux bâtis chacun autour d'une petite place et souvent d'un four à pain. Chaque hameau est relié à ses voisins par des chemins bordés de murets bâtis en pierre sèche. Le nombre d'exploitations agricoles est actuellement d'une dizaine. L'activité locale se réduit à une dizaine d'artisans, le reste de la population est employé dans la région dans le secteur des services.
Issendolus possède un riche patrimoine : plus de cent sites, 50 km de sentiers dont 5 circuits. Le GR6 traverse le lieu-dit l'Hôpital-Beaulieu. L'accueil des randonneurs et vacanciers se développe sous la forme d'un camping, de plus de 20 gîtes et d'un centre équestre. Un terrain de football est ouvert aux sportifs.
Histoire
Un grand hôpital fut construit à Issendolus au XIIIe siècle par Gisbert 1er de Thémines et son épouse Aigline de Castelnau pour accueillir et soigner les pélerins. Il fut donné en 1259 à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[2]. Une des religieuses célèbres fut Sainte Fleur (fête le 5 octobre). Le couvent est détruit en 1793.
Avant 1793, le village d'Issendolus s'appelait Saint-Dolus, mais le Comité de salut public décida de supprimer les références religieuses dans les noms de communes. Après le 5 septembre 1795, toutes les communes du Lot reprirent leurs anciens noms, sauf Issendolus.
A partir de 1836, c'est la fin de l'essor agricole et le début du déclin démographique, accentué par la guerre de 1914 et celle de 1939 où la division Das Reich détruit le hameau de Gabaudet et massacre les résistants.
Administration
Liste des maires successifs[3] Période Identité Étiquette Qualité 1989 2014 Patrick Dellac 1977 1989 Jean-Claude Dellac Suite de la liste des mairesPériode Identité Étiquette Qualité 1960 1977 Camille Brunet 1942 1960 Marius Aubin Désigné par Vichy, puis réélu par la suite. 1935 1942 Léonce Vernet 1934 1935 Elie Bonafoucie Exerce la fonction en tant qu'adjoint. 1920 1934 Léopold Vernet 1919 10 août 1920 Ambroise Bergougnoux 1892 1919 Henry Grimal 1888 1892 Julien Meyzen 1881 1888 Jean-Pierre Tournié 1878 1881 Baptiste Bonafoucie 1865 1878 Jean-Pierre Brunet 1848 1865 Jacques Fabre 1837 1848 Louis Lamothe 1835 1837 Jean-Pierre Grimal 1831 1835 Pierre Amadieu 1811 1831 Jean-Gabriel Lescale 1800 1811 Jean Nastorg 1798 1800 Jean Montet 1796 1798 Jean Vieilhescazes 23 décembre 1792 1796 Jean Nastorg Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[4])1828 1836 1851 1866 1876 1896 1901 1906 1910 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2008 1004 1052 967 920 844 708 665 632 608 529 505 506 443 395 338 342 334 397 365 454 527 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Histogramme
(élaboration graphique par Wikipédia)Lieux et monuments
Couvent de l'Hôpital-Beaulieu
Selon Delpon, un hospice aurait été fondé en 1220 par un seigneur de Thémines nommé Barrascou pour recevoir les pèlerins qui se rendaient en Terre Sainte[7].
Gisbert et Aigline de Thémines fondèrent l'hôpital de 1235 à 1253 au lieu-dit Pech-Vilaugès, sur une voie empruntée par les pèlerins. En 1259, il dépendait du grand prieuré de Saint-Gilles en Provence rattaché à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Les bâtiments subirent des dommages importants pendant la période troublée de la guerre de Cent ans jusqu'en 1453. À partir de 1463, débuta une grande restauration du couvent et la construction du cloître, mais entre 1540 et 1588, les protestants, qui tenaient les places fortes d'Assier et de Cardaillac, le pillèrent et l'appauvrirent. Le pape Pie IV permit de rétablir les bâtiments et le culte que les religieuses avaient abandonnés. En 1608, Galiote de Saint-Anne fit construire l'église Saint Jean-Baptiste achevée en 1617 et le grand mur d'enceinte : 7 mètres de haut et 715 de longueur. Le prieuré des Fieux, situé sur l'ancienne route de Martel à Miers lui fut rattaché par une bulle du pape Pie V de 1608 et une lettre de patente de Louis XIII de 1624[8]. En 1677, il relevait de la juridiction de l'évêque de Cahors.
Le couvent était dirigé par une grande Prieure élue par les sœurs réparties en trois catégories[9] :
- Les sœurs dites de chœur, de justice ou chevalières. Elles étaient issues de la noblesse;
- Les sœurs dites d'office, issues de la bourgeoisie;
- Les sœurs dites converses, qui effectuaient les travaux manuels aidées par des servantes.
A son apogée, L'Hôpital couvrait un immense domaine dont les possessions s'étendaient jusqu'à Fontanes-du-Causse et comptait 80 religieuses. Les bâtiments étaient fortifiés et comprenaient une muraille de 7 mètres de haut, deux tours à l'entrée et une salle de corps de garde, une autre tour de 17 mètres, une église, un cloître, un cimetière, des salles pour l'accueil des pèlerins.... La grande prieure Galiote II, élue en 1634, avait même fait poser 3 kilomètres de canalisations de terre cuite pour l'alimentation en eau.
Il fut détruit à la Révolution en février 1793.
Actuellement, il ne subsiste que quelques portions du mur d'enceinte, de belles clés de voûte en médaillon (main de Dieu, croix de Malte) dans la salle capitulaire, classée "Monument historique" par arrêté du 4 janvier 1921[10]. On peut y voir des roses et des bâtons écotés sculptés sur les nervures des voûtes [11],[12]. Les pierres taillées ont été dispersées dans le village et dans la région.
Un des portails de la salle capitulaire fut déplacé en 1860 à Rocamadour et fut intégré par l'abbé Chevalt à la chapelle Sainte Anne[13].
Monument de Gabaudet
Ce monument nous rappelle le drame du 8 juin 1944[14].
Suite à la nouvelle du débarquement, plus de 200 personnes, dont une grande quantité de gendarmes qui refusent d'obéir aux ordres de Vichy, se rassemblent à la ferme de la famille Joutet située au lieu-dit isolé de Gabaudet[14].
Les soldats de la division SS Das Reich, à la recherche de résistants se rendirent à Issendolus. Sur dénonciation et guidés par un avion de reconnaissance, vers 19 heures, ils encerclèrent les granges de la ferme de Gabaudet, y mirent le feu et tirèrent sur ceux qui tentaient de sortir du brasier. Il fut dénombré 35 résistants et 4 civils tués. 71 résistants et deux femmes (Philomène Joutet et Maria Lacan) sont capturés et placés debout et serrés sur un camion bâché tiré par un char[14].
La colonne passa la nuit dans la région de Saint-Céré, puis furent amenés le 9 juin à Tulle. Les prisonniers furent rassemblés avec d'autres hommes raflés. 99 personnes furent pendues. Philomène Joutet est la centième, la corde lui fut passée autour du cou, mais les exécutions s'arrêtèrent alors. Elle revint à pied avec sa cousine, mais elle avait perdu Antonin, son fils qui avait été mitraillé la veille à bout portant par un soldat allemand, et sa fille Denise elle-aussi massacrée. Certains prisonniers comme Marcel Lages furent déportés à Dachau[14].
Église Saint Julien
A l'intérieur, le gisant de Sainte Fleur qui vécut au couvent de l'Hôpital.
Deux dates de chaque côté de la travée centrale : 1736 et 1741. A l'extérieur, sur le linteau de la porte latérale : MDCCCXIII (1813).
Autres curiosités
Plus de 110 sites et curiosités[15]: dolmens, caselles, igues, pertes, croix, site préhistorique des Escabasses dont :
- le dolmen dit Pierre Levée : monument inscrit par arrêté du 6 décembre 1988;
- les deux dolmens près de Gabaudet : monuments classés par arrêté du 28 août 1934.
Personnalités liées à la commune
- Sainte Fleur d'Issendolus : religieuse de l'Hôpital d'Issendolus décédée en 1347.
Références
- Gaston Bazalgues, À la découverte des noms de lieux du Quercy : Toponymie lotoise, Gourdon, Éditions de la Bouriane et du Quercy, juin 2002, 127 p. (ISBN 2-910540-16-2), p. 112
- Monographie autour de Thémines, Chanoine Edmond Albe, transcription de Gérard Peyrot et Paulette Aupoix, Editions du Ver Luisant, p295
- Bulletin n°1 de la commune d'Issendolus, article du maire : Jean-Claude Dellac
- Issendolus sur le site de l'Insee
- Journal L'ami des familles de Thémines et d'Issendolus juin-juillet 1946 reproduit dans le bulletin n°9 d'Issendolus de 1994
- Bulletin n°2 d'Issendolus de 1987 - article du maire Jean-Claude Dellac
- Delpon, Statistique du Département du Lot, 1821, tome 1, p. 540-542
- Bulletin d'Issendolus n°20 de 2006 p22
- Bulletin d'Issendolus n° 14, 1999 p36, article de Christiane Cayrol
- Classement monument historique du cloître de l'Hôpital sur le site patrimoine de France
- Bulletin d'Issendolus n° 14 bis, 2000, article de Christiane Cayrol
- les plans du site du couvent de l'Hôpital avant et après sa destruction
- Jean Rocacher, Les restaurations des sanctuaires de Rocamadour, Toulouse, Institut Catholique de Toulouse, coll. « Bulletin de littérature Ecclésiastique », 1987, 318 p., p. 143
- Élie Constans, La tragédie de Gabaudet - Donnadieu, mai 1994, 127 p.
- la liste de plus de 110 sites et curiosités
Voir aussi
- Communes du Lot
- Sentier de grande randonnée GR 6
- Massacres perpétrés par les Allemands en France durant la Libération de 1944
Liens externes
- Issendolus sur la carte de Cassini
- Issendolus sur le site de l'Institut géographique national
- Autres crimes nazis Saint-Pierre-de-Clairac en Lot et Garonne
References
Wikimedia Foundation. 2010.