- Histoire de Saint-Sébastien
-
Origine et fondation
Les premières informations écrites sur Saint-Sébastien font référence à un monastère, situé dans le quartier qui encore aujourd'hui est appelé Saint-Sébastien l'Antiguo. Sue ce lieu on a connu, selon quelques historiens, comme Izurum. Saint-Sébastien apparaît étymologiquement de l'évolution du mot Donebastian (Done = Saint, et de Sebastián).
Bien qu'on ne connaisse pas la date exacte de sa fondation, la première donnée est rapportée dans un faux document de 1014 de Sancho III de Navarre dit le Majeur, selon lequel, le monastère de Saint-Sébastien est mis entre les mains de l'abbé de Leyre et l'évêque de Pampelune. Ce document sera confirmé, en 1101, par le roi Pedro Ramirez (Pedro Sánchez I, roi de Navarre et d'Aragon).
Aux XIe et XIIe siècles, le monastère de Saint-Sébastien l'Antiguo, était également le centre spirituel de la vie sociale et administrative naissante de la population de cette zone. En vue de renforcer les frontières et faire réalité d'un vieux rêve, la création d'un port par lequel pourrait transiter les laines navarraise et aragonaise. Un tel port aurait besoin d'être défendu par une ville emmurée, le monarque navarrais Sanche VI de Navarre dit le Sage a décidé d'appliquer à Saint-Sébastien, le même For vers 1180 qui avait efficacement servi à repeupler Jaca (1135) et Estella (1164). De cette manière le centre du noyau urbain, qui était en voie de formation dans l'Antiguo, se déplace au pied du monte Urgull, grâce au dit For. Cet événement est considéré, par conséquent, comme le moment de la fondation de la ville.
Développement économique et portuaire
Bayonne, qui a fonctionné pendant beaucoup de temps comme port de Navarre, s'est trouvée au XIe siècle avec un port inadapté, englué par les sables des Landes de Gascogne. Ces événements, unis aux avantages de la juridiction récente, ont donné lieu à une importante émigration gascone (bourgeoisie armateurs et commerçants de Bayonne), qui a occupé tôt et a régi la vieille Izurum romaine, à l'abri des murailles, qui était déjà connue comme ville de Saint-Sébastien.
La ville de Saint-Sébastien naît pour être un port de Navarre, et initialement accomplit sa mission comme tel. Mais peu de temps après, en 1194, accédant au trône Sanche VII de Navarre dit le Fort, se posera une crise entre celle-ci et Saint-Sébastien. Guipuzcoa à partir de 1200 vassale au roi castillan Alphonse VIII de Castille, ennemi de Sanche le Fort.
Pour les commerçants de Saint-Sébastien ce changement sera positif, puisqu'il passe d'un port d'un petit état en décadence (la Navarre), prête à tomber sous la dynastie française, à servir de sortie à la mer d'une monarchie, la castillanne, beaucoup plus grande, plus riche, et en pleine expansion.
Les Rois de Castille compteront en 1248 pour la première fois avec des forces navales de Saint-Sébastien, qui prendront part en n'utilisant pas l'escadron des maures et le pont de Triana, dont le résultat sera la réddition de la ville de Séville.
Alphonse VIII jurera les fors (juridictions) et entamera la longue série de privilèges accordés à Saint-Sébastien, visant, d'une part, à maintenir un trafic navarrais vigoureux et d'autre part une situation privilégiée des commerçants donostiarrak (gentilé de Saint-Sébastien) sur le marché castillan.
Ses successeurs, Ferdinand III de Castille et, en 1256, Alphonse X de Castille dit le Savant, effectueront de nouvelles fondations de villes, dont l'objectif, entre autres, sera de garantir la sécurité et de doter d'une infrastructure de route qui, traversant l'Alava et le Guipuzcoa, unit la Castille avec le port de Saint-Sébastien. Cela a permis un trafic commercial plus intense et plus fluide de la Castille, qui, avec celui de la Navarre, seront la base de la prospérité de Saint-Sébastien.
Cette prospérité est celle qui la fera resurgir des multiples incendies qu'elle subira à partir de 1266, arrivant à brûler complètement six fois en deux siècles et quart.
Guerres et déclin commercial
L'antagonisme anglo-français aboutira à la de Guerre de Cent ans. Les deux puissances chercheront l'alliance avec la Castille, pour son potentiel naval, Alphonse XI de Castille s'ouvrant du côté français (traité de 1336 et postérieurs de 1345). Mais tout cela sans rompre avec les Anglais, maintenant ainsi les relations commerciales entre l'Aquitaine, sous domination anglaise, et le Guipuzcoa.
La lutte fratricide des rois Pierre Ier de Castille dit le Cruel et Henri II de Castille, a provoqué en Guipuzcoa la division du reste de la province face à Saint-Sébastien, à Motrico et Guetaria. Tandis que le Guipuzcoa, qui disposait déjà d'une fraternité dirigée par "los Parientes Mayores", opte pour Henri II, Saint-Sébastien, population bourgeoise, de lignées oligarchiques, adopte une position active contre "les Parientes Mayores", optera pour Pierre Ier.
Au décès de celui-ci, en 1369, assassiné par son demi-frère Henri de Trastamare, et après la montée au trône du bâtard Enrique, la Courone de Castille sera livrée à une alliance décidée avec le monarque français. Cette prise de position a été à l'origine d'une série de tensions avec l'Aquitaine anglaise, fortement touchées par les relations commerciales entre l'Aquitaine et Saint-Sébastien.
D'autre part, la période des Trastamare est pour le Guipuzcoa celui du désordre maximal dans la Guerre des Bandes[1]. Une étape dans laquelle les Oñacins et Gamboins se sont livrés à leurs rivalités tragiques, ce qui signifiera pour les donostiarrak des difficultés dans le commerce intérieur.
Un nouvel élément, négatif, s'ajoutera à ces deux, c'est que la Navarre, partie principale et riche du commerce avec le port de Saint-Sébastien, évoluera, pour des motifs dynastiques, en direction française.
Ces trois causes ont apporté à Saint-Sébastien, dans la seconde moitié du XIVe siècle, une conséquence grave, le déplacement des principales lignes de trafic vers Bilbao, diminuant Saint-Sébastien comme centre de gravité du trafic commercial.
Pendant cette longue période, où la province complète est ensanglantée avec la Guerre des Bandes, et dans lesquelles les villes essayent de s'allier pour leur faire face, Saint-Sébastien est un réduit de paix. Dans leurs murailles les bourgeois donostiarrak peuvent vivre tranquilles, mais hors d'elles et dans les environs proches, la puissance dynastique et économique "des Parientes Mayores", des oligarques qui obtenaient leur pouvoir de l'industrie ferronnière naissante, affaiblit la périphérie donostiarra, donnant lieu à une réduction du territoire municipal. Ce sera d'abord Oyarzun ensuite Fuenterrabía, plus tard Hernani, Andoain, Orio, Usúrbil, etc., les communes qui seront successivement ségréguées de Saint-Sébastien.
En janvier 1489 un incendie ont réduit la ville en cendres. Cet événement malheureux a eu comme conséquence la construction de la ville en pierre. Cet incendie sera le dernier de l'époque médiévale de Saint-Sébastien. Il n'y plus de destruction totale jusqu'en 1813.
De l'empire marchand à la place militaire
Après la catastrophe de 1489, plus qu'une reconstruction de ville il faut parler d'un nouveau mode de vie de la collectivité donostiarra. À partir du dernier quart du XVe siècle, Saint-Sébastien, passera d'un empire marchand à une place militaire de par sa situation stratégique. Son principal port, Pasajes (Pasaia en basque), jusque là essentiellement commercial, sera une base navale de l'Escadron cantabrique, force maritime qui maintiendra pendant des siècles (jusqu'au XIXe) la lutte contre les escadrons français, néerlandais et britanniques.
Ce nouveau rôle de Saint-Sébastien en tant que forteresse, chargée de freiner les attaques françaises, conduira celle-ci dans de nouveaux chemins, par lesquels elle a gagné les titres de Noble et Loyale (Leal).
Dans la période des rois catholiques et Philippe V, trois siècles environ, la ville subira de nombreux emplacements.
Cet état continu de guerre suppose pour Saint-Sébastien une forte détérioration de son économie, motivée par les frais dans les fortifications, le maintien de la garnison, et la chute continue du commerce maritime, qui, à partir de 1573, s'aggrave encore plus, parce que Séville acquerra le monopole des trafics avec l'Amérique.
Après deux siècles d'héroïque sa mission de guerre, Philippee IV, en 1662, lui accorde le titre de Villa[2].
Avec ce même monarque, Philippe IV, en 1659 elle obtient la paix avec la France, appelée Traité des Pyrénées, raison pour laquelle les classes dirigeantes de Saint-Sébastien retrouvent leur ancienne activité marchande. On fonde ainsi en 1682 les "Iltre". Consulat et la "Casa de Contratación", qui rendra de remarquables services au commerce et à la navigation de Guipuzcoa.
Mais tout a été un mirage, la guerre continue, et on doit fortifier la ville, ainsi une discussion aggravée entre les partisans de maintenir les murailles comme élément de défense et ceux qui plaident pour centrer la défense sur le château.
Ces discussions durent et on arrive en 1719 où, pour la première fois, Saint-Sébastien est prise par une forte armée française envoyée par le Duc de Berwik, qui a été trouvé une ville affaiblie dans ses fortifications, et une petite garnison avec pénurie vivres et munitions. La ville a été occupée par une garnison de 2.000 soldats français, jusqu'au 25 août 1721, puis évacuée grâce à la Paix de la Haye.
Reprise économique
Les soixante-dix années suivantes de paix, avec la fondation de la Compagnie de guipuzcoane de Caracas[3] en 1728, et le rétablissement en 1788 du libre commerce avec l'Amérique, seront aussi des années de reprise économique. Dans cette fondation sont présents les intérêts de l'État, qui veut contrôler à nouveau le commerce américain, et les intérêts du groupe de commerçants donostiarrak, qui cherche une sortie à son commerce vapuleado en perdant le trafic de la laine castillanne (monopole de Bilbao) et navarraise (dévié à Bayonne).
Parallèlement on abandonne les défenses de la ville, chaque fois plus désuètes et inadéquates, accompagnée d'une croissance de la population, avec de sérieux problèmes d'espace dans les fortifications, menant à une première extension, qui ne sera pas lancée jusqu'au XIXe siècle.
Guerre de l'indépendance et destruction
Récemment, et à l'occasion de la guerre contre la Convention française, Saint-Sébastien, mal défendue par ces fortifications inefficaces, et sans aucune tentative de défense par le Gouverneur militaire, le Général Molina, a été occupée par les français le 4 août 1794. Les troupes de la Convention ont laissé un exemplaire de la guillotine, installée plus tard dans la Plaza Nueva (aujourd'hui de Plaza de la Constitución), et qui a été utilisée pour quelques déserteurs.
Saint-Sébastien occupée, en 1808, par les troupes napoléoniennes pendant la Guerre de indépendance, et nommé José I (José Bonaparte) souverain d'Espagne, est entrée le 9 juin à Saint-Sébastien, parcourant la rue Narrica, dans laquelle toutes les fenêtres sont restés fermées.
Le 22 juin 1813, tandis que les troupes de l'armée napoléonienne en retrait passaient la frontière, le général français Emmanuel Rey s'est chargé avec 2.600 soldats de la garde de la place. Les alliés, les troupes anglo-portugueses, sous le commandement direct de Sir Thomas Graham et le plus aimé du Duc de Wellington, avec un fort contingent de troupes et armes, ont encerclé et isolé la ville.
Depuis ce moment et jusqu'à la prise de la ville le 31 août, se jouent des deux côtés, les mouvements tactiques préalables au combat. Entretemps les français délogent de la place des militaires "francisés" (d'afrancesados)[4] qui s'étaient installés à Saint-Sébastien, invitant la population à l'évacuer, prennent le couvent de San Bartolomé, incendient les maisons des extra-muros. Les troupes anglo-portugueses ferment la fortification en y plaçant toutes les batteries.
Le premier assaut de la ville se produit le 25 juillet, une fois qu'ils ont considéré que les projectiles lancés ont ouvert une anfractuosité suffisamment grande, l'assaut est rejeté par les français produisant de lourdes pertes aux troupes anglo-portugueses.
Le 4 août, vingt et un des habitants qui avaient pu sortir de Saint-Sébastien avant de se produire l'emplacement, envoient au Duc de Wellington un rapport de la situation dans laquelle se trouve la ville. Cette note n'est jamais arrivée aux mains du Général Anglais, car le Général espagnol, Miguel Ricardo de Álava[5], ne l'a pas considéré opportun.
À l'aube du 31 août 1813, et après plusieurs jours de bombardement intense, dans lequel on obtient un agrandissement de l'anfractuosité (par où ils sont entrés en 1719 les troupes françaises), on a donné l'assaut par une colonne de volontaires, appelés "les désespérés". Quand ces derniers arriveront à la partie haute de l'ouverture dans la paroi, ils seront surpris de se trouver à quatre mètres de hauteur, les français profitant de ce cette surprise pour les cribler sans hésitation.
Quand une nouvelle retraite semblera plus judicieuse, un incendie fortuit et l'explosion d'une réserve de munitions français crée la confusion dans ce côté. Événement qui est mis à profit par les assaillants, obligeant les troupes françaises à se replier vers le Château, où ils capituleront le 8 septembre.
Durant cette période la troupe alliée a incendié, a pillé, a violé et a assassiné. Le pillage a duré six jour et demi, sauvant de l'incendie les deux paroisses et trente-cinq maisons, situées dans la rue Trinidad, qui pour un tel motif porte actuellement le nom du 31 de Agosto. Ces maisons n'ont pas été brûlées parce qu'elles servaient de logement pour les fonctionnaires britanniques et portugais, tandis qu'ils entamaient l'attaque au Château.
Le recensement d'habitants, qui avant l'encerclement s'élevait à quelque 5.500, était descendu à 2.600.
Deux pierres avec des inscriptions de ce triste événement ont été découvertes, l'une dans l'entrée de la rue San Jerónimo, et une autre qui a été découverte par l'ambassadeur du Royaume-Uni dans la cour d'armes du Château, le 31 août 1963.
Reconstruction et capitalité
Les habitants les plus représentatifs se sont réunis dans les alentours, dans le quartier de Zubieta, et ont décidé de reconstruire la ville.
Il faut souligner, dans cette tâche de reconstruction, que ce sera l'architecte Pedro Manuel de Ugartemendía. En 1816 on approuve le plan définitif et une confrontation se produira entre militaires et civils, sur le positionnement de la ville, sur la convenance ou non de maintenir les fortifications comme élément de défense. Le travail sera exécuté sous la protection du roi Ferdinand VII, qui maintiendra les parois.
La division du royaume en cinquante-deux provinces, établit la capitalité de Guipuzcoa à Saint-Sébastien, jusqu'alors à celle-ci il s'était alterné entre Saint-Sébastien, Tolosa, Azpeitia et Azcoitia, en fonction de l'endroit où on faisait les réunions de Juntes[6] et résidait le Corrégidor (représentant du roi dans la Province).
Avec l'invasion en 1823 des Cent mille fils de San Luis, on établira le régime absolutiste, qui apportera par conséquent le transfert de la capitalité de Guipuzcoa à Tolosa. En 1854 Saint-Sébastien est déclarée capitale de la province. On décide le recul des douanes à l'Ebre, mesure qui profite à la province, et la fermeture de Saint-Sébastien comme port habilité pour le commerce avec l'Amérique.
Saint-Sébastien la libérale
Dans la province on rencontre deux familles: les carlistes et les libéraux, ces derniers partisans de la Constitution. Tous les deux défendaient les juridictions (For), mais de manière différente. Saint-Sébastien optera pour le libéralisme face à la plus grande partie de la Guipuzcoa rurale.
Le 29 septembre 1833, au décès de Ferdinand VII, sa fille, de trois ans, Isabelle II hérite du trône. Deux jours après le décès de son frère, Charles revendiquera ses droits au trône. La mairie de Saint-Sébastien sera la première qui reconnaît Isabelle comme souveraine de l'Espagne, en proclamant le règne devant son image, sur la Plaza Nueva (aujourd'hui de Plaza dela Constitución), le 2 octobre.
Le produit de cette situation sera le début de la Première Guerre Carliste, appelée "des Sept Ans".
Le 6 décembre 1835 les carlistes se positionneront aux portes de la ville, sollicitant sa reddition. Devant le refus ils commenceront à la bombarder. Saint-Sébastien, qui, pour protéger la cause libérale, comptait depuis le 10 juillet 1835 d'une légion anglaise commandée du Sir général Lacy Evans[7], a défendu la ville en subissant de nombreuses pertes. Sa mission accomplie, la légion anglaise a été dissoute et s'est retournée à sa patrie en 1838, laissant derrière de nombreux morts et blessés.
En son honneur on a inauguré, le 28 septembre 1924 le Cimetière appelé "Cimetière des Anglais", qui se situe sur le monte Urgull. Les troupes ont été hébergées à Ategorrieta, où sera édifié plus tard le collège de Notre-Dame, dont la place voisine s'appelle Constitution Hill. En guise de protestation contre l'absolutisme carliste les paysans de la zone le traduiront comme "meurt la Constitution" (hil en basque signifie décès).
En 1839 se produira le Convention de Vergara (signée à Ognate) entre Maroto[8], chef des forces carlistes, et Espartero, mettant fin à la guerre. En accomplissant la Convention, une fois réunies les Cortes espagnols, ils reconnaîtront le régime statutaire des provinces basques.
Démolition des murailles et expansion
Fichier:Duque-de-Mandas.jpgLa croissance démographique donostiarra, 9.000 habitants dans le noyau urbain, pose de sérieux problèmes d'entassement dans laquelle ils vivent dans leurs fortifications. Huit années de gestion et confrontation avec les militaires ont été nécessaires, qui tiennent à maintenir les parois, pour qu'à la fin et grâce à l'intercession les généraux Prim et Lerchundi, arrivent les nouvelles tellement attendues par le conseil municipal et les habitants: l'ordre de démolition des fortifications. Celle-ci sera reçue par le maire Eustasio Amilibia, celui qui se trouvant dans le Théâtre Principal, reçoit un télégramme du Duc de Mandas[9], en communiquant l'accord du Gouvernement pour la démolition de ces dernières.
Le 4 mai 1863, aux accords d'une marche expressément effectuée pour un tel événement, on enlève la première pierre qui, mise en pièces, sera distribuée parmi les hôtes du premier rang.
C'est est un autre des moments importants à travers l'histoire, dans laquelle Saint-Sébastien change d'orientation. Finie son étape dont la forteresse empêchera la fonction de capitale de la province et débute son expansion reflétée dans le Plan Antonio Cortázar pour la nouvelle ville. Plan qui produira de fortes polémiques entre les partisans d'un boulevard ou alameda qui sépare l'ancien quartier du nouveau ("boulevaristes") et les opposants ("antiboulevaristes"). Le plan de la ville publié vers 1888 par la compagnie de tramway de Saint-Sébastien, créée en 1886, sera la première compagnie a électrifier toutes ses lignes en Espagne.
En 1872 commence la troisième Guerre Carliste[10],[11]. Devant cette nouvelle menace Saint-Sébastien a construit en 1873 de nouvelles fortifications de défense depuis Santa Catalina jusqu'à San Bartolomé, en remplacement des parois disparues.
Cité de villégiature des Cortes
Au décès du roi Alphonse XII, en 1885, sa veuve la Reine Régente Marie-Christine transfère tous les étés les Cortes à Saint-Sébastien, résidant dans le Palais de Miramar. La mairie de Saint-Sébastien en reconnaissance de lcet honneur en faveur de la ville, la nommera maire honoraire. Par la suite, déjà en plein développement de l'étendue des Cortes, la construction du Casino en 1887 augmentera le nombre de villégiature.
Au début du XXe siècle Saint-Sébastien maintient la tendance de la fin du siècle précédent, dans la ligne de son amélioration comme capitale d'été et centre administratif et politique de la province, dont les communes subissent une forte augmentation démographique et une importante avance dans leur industrialisation. Ce sera des années de consolidation avec la constitution différentes banques et de caisses d'épargnes.
De même au début du siècle, en 1904, apparaissent à Saint-Sébastien les premiers noyaux du nationalisme.
Dans la capitale de Guipuzcoa on mènera à bien des initiatives dans différents secteurs : parcs et espaces de loisir (Ulía, Igueldo, plage d'Ondarreta, acquisition de la forteresse d'Urgull…), installations d'aide, transport public…, durant les années 1920 interviennent même dans les secteurs de son environnement, avec la construction du golf et du circuit automobile à Lasarte et de l'hippodrome à Zubieta.
Splendeur et déclin
En 1914, et avec le début de la Guerre Mondiale, Saint-Sébastien se transforme en ville la plus cosmopolite d'Europe. Dans son Casino se donneront rendez-vous tous les personnages la vie européenne, de Mata Hari, Léon Trotsky, Maurice Ravel, Romanones, Pastora Empire[12], les toreros de renommée, de riches banquiers… C'est le temps de la « belle époque », et à Saint-Sébastien agissent la compagnie française d'opérette, les ballets russes, chantants des opéra et beaucoup autres artistes célèbres.
À la suite de la Guerre Mondiale on consolide l'industrialisation croissante du secteur, donnant lieu à un important mouvement migratoire, à de base d'importants groupes prolétaires d'où apparaît le Mouvement Ouvrier (movimiento obrero). Devant la répression de la dictature de Primo de Rivera (1923 à 1930), les organisations ouvrières basques traverseront une période de crise, diminuant le nombre d'adhérents à l'UGT à Saint-Sébastien passant de 4.000 à 2.700.
En 1925 on interdit le jeu et le Casino est fermé. Le facteur vacances perd aussi sa force, tandis que croît la fonction de Saint-Sébastien comme capitale de province dans ses tâches administration publique et de services, chaque jour plus croissants. Dans cette décennie elle compte plus de 61.000 habitants.
En 1930 les chefs des différents partis politiques républicains se réunissent à Saint-Sébastien pour décider d'un accord commun, connue comme le Pacte de Saint-Sébastien, qui mettra un terme à la monarchie et apportera la république.
Saint-Sébastien et le franquisme
Peu de temps avant la Guerre Civile, le 13 septembre 1936, Saint-Sébastien tombe entre les mains des nationalistes.
Suivent des années critiques, avec pénurie d'aliments et d'essence, rationnement de tabac, manque de matériel dans les industries, files d'attentes pour l'acquisition de beaucoup d'articles…
Une fois la guerre terminée, on crée en 1939 la Quinzaine Musicale, dont le siège initial est dans le Théâtre Kursaal, se déplaçant en 1940 au Théâtre Victoria Eugenia. Par le biais de celui-ci on offrira de grands spectacles et l'activité de grandes figures de la musique.
Le franquisme maintiendra à Saint-Sébastien le rôle de ville de villégiature. Franco résidera le mois d'août de 1940 à 1975 dans le Palacio d'Ayete, qui a été acheté par la mairie a été offert au chef de l'État. Pendant cette période ont lieu dans ce lieu les Conseils des Ministres.
Dans les années 1940 et au début des années 1950 on reprend le développement de la ville, avec le projet d'Etandue du quartier d'Eguia et du début de la construction de celui d'Amara, dans les marais de l'Urumea.
En 1950 Saint-Sébastien compte 113.776 habitants, ce qui représente 30% du total de la province.
Arts et festival de cinéma
De nos jours commence à se former l'idée d'une caractérisation de l'artiste basque. Apparaît à Saint-Sébastien l'Association Artistique de Guipuzcoa. Ce sont des années dorées pour le théâtre amateur de la ville, étrennant tous les dimanches une œuvre nouvelle.
Avec la conclusion du premier Festival International de Cinéma en 1953, Saint-Sébastien sera le lieu de rencontre de gens du septième art, en passant par Audrey Hepburn, Ava Gardner, Gregory Peck, Alfred Hitchcock, Vittorio Gassman, Charlton Heston,…
Durant ces années alors le Príncipe l'Espagne, Juan Carlos de Borbón y Borbón, et de son frère l'Infant Don Alfonso[13] résident dans le Palais de Miramar.
Expansion territoriale et démographique
Dans les années 1960 un fort processus d'expansion urbaine se déchaîne, avec la construction de nombreux logements, à cause d'un important phénomène d'immigration attirée par l'industrie naissante. Ceette expansion était due également à l'accroissement de la natalité dans la province. La ville continue sa consolidation avec le développement de l'étendue du quartier d'Amara.
Tant Saint-Sébastien que sa périphérie se transforment en récepteurs d'importants courants migratoires, plus de 40% provenant hors du Pays basque. Les quartiers Alza, Amara, Gros et d'Eguia, d'un plus grand volume démographique, sont ceux qui reçoivent un plus grand pourcentage d'émigrants.
Ce flux migrateur, associé au caractère de capitale estivale de la ville, provoquera une forte demande de terrain, transformant l'investissement immobilier en une source sûre et lucrative de recettes.
En 1965 Saint-Sébastien souffrira un des temps forts du siècle avec des vagues de plus de 15 mètres passant au-dessus du pont du Kursaal, les rues de la Parte Vieja étant inondées au moment de la pleine mer.
La mairie donostiarra s'ajoutera en 1966 à l'initiative d'approuver une motion, sollicitant la suppression du décret de 1937 qui laissait le Guipuzcoa sans les Concerts Economiques.
À cette même date on créera le Festival de Jazz de Saint-Sébastien[14], unique en Espagne pendant des années.
Dans les années 1960 Saint-Sébastien, noyau de la renaissance culturelle basque et du mouvement politique nationaliste, sera la scène de nombreuses manifestations, avec des états d'exception par décret en 1968 et 1969. Cette situation sera prolongée spécialement pendant les années 1970, une fois arrivée la fin de la période franquiste (1975).
Avec la réforme politique apparue après cette période et avec l'approbation du statut de Guernica, on établit un nouveau Concert Économique en 1981.
La capitale continuera à effectuer ses fonctions administratives, culturelles, commerciales et touristiques. Entretemps quelques quartiers et les villages du secteur assumeront des fonctions industrielles, de petits services et résidentiels pour la classe des travailleurs.
Notes et références
- Mendoza, avec comme alliés les Beaumontais et la couronne de Castille. Les Gamboins étaient les partisans de la lignée guipuscoane des Gamboa. Ils étaient alliés aux Agramontais (qui apparaissent pour la première fois au début du XIIe siècle avec Sanche VII le Fort) et le Royaume de Navarre. La guerre des bandes opposait les partisans de deux familles: les Oñas et les Gamboins. Les Oñacins étaient des partisans de la lignée guipuscoane des Oñas. Ils étaient menés par la famille
- aldea et une ciudad. Le terme «villa» dérive du latin villa, domaine rural. Une villa est une population rurale de taille intermédiaire entre une
- XVe et XIXe siècles.) envoyée par le roi Philippe V, pour établir un schéma d'échange commercial réciproque et exclusif entre Madrid et la Province du Venezuela. La Real Compañía de guipuzcoa de Caracas a été constituée le 25 septembre 1728 en vertu d'une Real cédula (La Real Cédula était un ordre motivé envoyé par le roi d'Espagne entre les
- Napoleon Se dit spécialement des Espagnols qui, durant la Guerre de indépendance, ont suivi le parti de
- Vitoria, 7 février 1772 - Barèges, France, 14 juillet 1843). Militaire espagnol, homme politique et diplomate. Miguel Ricardo Alava y Esquível, connu comme le Général Alava (
- Parlement et l'organe législatif du territoire historique et la province de Guipuzcoa, qui fait partie de la Communauté autonome du Pays Basque en Espagne. Les Juntes Générales de Gipuzkoa (Gipuzkoako Batzar Nagusiak en basque) sont le
- Irlande, 1787 - Londres, 9 janvier 1870). Militaire Britannique. Sir George de Lacy Evans (Moig,
- Lorca (Espagne) le 15 octobre 1783 et décédé à Valparaíso (Chili) le 25 août 1853. Fils de Rafaël Maroto, natif de Zamora Rafaël Maroto Yserns, général espagnol, né à
- Fermín Lasala y Collado, Duc de Mandas, (Saint-Sébastien) 1832 - 1917 dans la rue du Puyuelo (aujourd'hui Fermín Calbetón. Il appartenait à une riche famille.
- Espagne entre 1872 et 1876 entre les partisans de Charles, le duc de Madrid, le prétendant carliste avec le nom de Carlos VII La Troisième Guerre Carliste s'est déroulée en
- Laibach, 30 mars 1848 - Varèse, 18 juillet 1909), autoproclamé « duc de Madrid » et « comte d'Alcarria » a été prétendent carliste au trône d'Espagne avec le nom de Carlos VII (1868-1909) et prétendent légitimiste au trône français avec le nom de Carlos XI de France et de Navarre (1887-1909), et les gouvernements d'Amédée Ier, de la première République et Alphonse XII. Carlos María Borbón et Autriche-Est (
- Séville, 1889 - † Madrid, 14 septembre 1979), Danseuse sévillanne, une des figures les plus représentatives du folklore flamenco de tous les temps. Pastora est la grand-mère de l'actrice espagnole Pastora Vega. Pastora Empire est le nom artistique de Pastora Rojas Monje (
- Espagne (Rome, 3 octobre 1941 - Estoril, 29 mars 1956). Il est le fils de Juan Borbón, comte de Barcelone, et de María de las Mercedes Borbón y Orléans. Alfonso Borbón et de Borbón Dos-Sicilias (Alfonso Cristino Teresa Ángelo Francisco de Asis y Todos los Santos) Infant d'
- Saint-Sébastien (Pays basque - Espagne). Il a été créé en 1966, et le long de son histoire ont pris part plus de 1.400 musiciens, ce pourquoi ça a été un fidèle reflet de la création jazzistique des dernières années. C'est le festival le plus long (longévité) de jazz d'Espagne. Le Festival de Jazz de Saint-Sébastien (Jazzaldia en basque) est un festival de jazz qui a lieu dans la ville de
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Historia de San Sebastián » (voir la liste des auteurs)
Catégories :- Saint-Sébastien (Espagne)
- Histoire de l'Espagne par thème
- Histoire par ville
- Histoire basque
Wikimedia Foundation. 2010.