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Èbre
Èbre
(Ebro, Ebre)
Bassin de l'Èbre
l'Èbre à Miravet (Tarragone)Caractéristiques Longueur 928 km Bassin 85,550 km2 Bassin collecteur Èbre Débit moyen (1 994) 426 m3⋅s-1 Cours Se jette dans Mer Méditerranée Géographie Pays traversés Espagne L'Èbre (Ebro en espagnol, Ebre en catalan) est le plus puissant des fleuves espagnols. Sa longueur est de 928 km et son bassin versant a 85 550 km² de superficie.
Sommaire
Géographie
Source
Jusqu'à peu, sa source était située à Fontibre (du latin, Fontes Iberis, 'sources de l'Èbre', en grec, Έβρος), à 880 m d'altitude, près de Reinosa dans la communauté autonome de Cantabrie. On estime aujourd'hui que l'Èbre prend naissance dans les sources de l'Híjar, à Peñalabra, à 1 980 m d'altitude et 27 km en amont de Reinosa.
Cours et embouchure
Son cours supérieur s'inscrit dans des gorges remarquables. Il traverse la Cantabrie, la Castille-et-León, La Rioja, la Navarre, l'Aragon avant de se jeter dans la Méditerranée en Catalogne, par un grand delta de 320 km² près de Amposta (province de Tarragone), où l'ile de Buda divise le courant en deux bras principaux (Golas nord et sud). Les alluvions très abondantes qu'il charrie font avancer ce delta profondément dans la mer. Ces alluvions ont créé l'« isthme » du Trabucador : un long cordon de sable qui sépare la mer de la baie des Alfacs. Né des alluvions du fleuve, le delta s'avance dans la mer comme la pointe d'une flèche. Longtemps marécage insalubre, il est devenu l'un des greniers de l'Espagne, grâce à un système méticuleux de canaux d'irrigation et d'évacuation favorisant la culture du fameux riz bomba. Cinquante mille habitants vivent dans ce bout du monde : riziculteurs, maraîchers, pêcheurs, ostréiculteurs.
Près de 20 % du delta sont des zones naturelles. Le parc naturel du delta de l'Èbre fut créé en 1983 par la province de Catalogne à la demande des habitants de la commune de Deltebre. Il constitue la zone humide la plus importante de Catalogne avec une superficie totale de 7 802 ha. Le delta est une " volière où se rassemblent cent mille oiseaux appartenant à trois cents espèces ".Régime fluvial
L'Èbre est un fleuve à débit important, au caractère irrégulier. À la fin de l'été se produisent des étiages significatifs dans tout le bassin conduisant à des débits d'un dixième du débit moyen. Durant l'hiver un étiage secondaire intervient, résultant des chutes de neige touchant une grande partie de son bassin, puisque son régime est pluvieux, accumulant les grandes réserves hydrauliques des Pyrénées, et dans une moindre mesure des monts Cantabriques et du système ibérique. Au printemps, avec la fonte des neiges et les précipitations, il est à son débit maximal. Il atteint son second maximum à l'automne, à l'arrivée des pluies.
Les crues les plus importantes de ses cours haut et moyen interviennent à la fin de l'hiver, lors des chutes de neige de faible altitude suivies du dégel, surtout si celui-ci s'accompagne de pluies qui accélèrent la fonte. Lors de ces crues, ce sont les affluents gauches, tels que le Zadorra, l'Ega, l'Arga et l'Aragon, qui jouent le rôle le plus important. Ainsi les crues les plus significatives ont été constatées à Castejón, dans la Ribarra navarraise, ainsi qu'aux abords de Saragosse.
Le flux aval est régulé par les marais de Ribarroja et de Mequinenza, bien que des crues puissent toujours se produire, causées par le dégel des affluents pyrénéens tels que le Sègre, le Cinca, le Noguera Pallaresa et le Noguera Ribagorzana, ou plus bas par l'influence de l'arrivée des pluies automnales sur les affluents de l'aval. En dépit de ces débordements et inondations, c'est de nos jours le cours intermédiaire du fleuve qui a le plus souffert des crues du XXIe siècle.
L'irrégularité de l'Èbre est telle qu'à Tortosa on a constaté un débit de 32 m³/s en période de sécheresse et des pointes à 20 000 m³/s lors de certaines crues. En amont, on a pu mesurer des débits supérieurs à 1 000 m³/s à Miranda del Ebro. Dans le cours intermédiaire, un maximum de 4 950 m³/s a été constaté en 1961 à Castejón.
Au début des années 1900, le fleuve était encore navigable. C'était le seul trait d'union, de commerce, entre la côte et l'intérieur des terres.
Les principales inondations à Saragosse depuis la fin du XIXe siècle ont été :Régions traversées
Le fleuve arrose Miranda de Ebro (Castille-et-León), Logroño (La Rioja), Tudela (Navarre), Saragosse (Aragon). Son cours a été aménagé (canaux impérial et de Tauste, et barrages de l'Èbre, de Mequinenza et de Ribarroja) pour la production d'électricité, l'irrigation et la riziculture. Le débit moyen était en 1971 de 11 m³/s à Reinosa, 81 m³/s à Miranda de Ebro, 300 m³/s à Saragosse et 614 m³/s à Tortosa. L'irrigation intensive a depuis encore réduit ces valeurs. À l'embouchure, le débit devrait être de 745 m³/s contre 426 m³/s en 1994.
Villes arrosées
Production hydroélectrique
L'hydroélectricité du bassin fournit à l'Espagne 50 % de son électricité. La liste ci-dessous n'est pas exhaustive :
- 74 centrales dans la province de Huesca, d'une puissance installée de 847 297 kW et d'une production de 2 787 000 000 kWh.
- 30 centrales dans la province de Saragosse, d'une puissance de 372 437 kW d'une production de 761 000 000 kWh.
- 34 centrales dans la province de Teruel, d'une puissance installée de 24 135 kW et d'une production de 28 000 000 kWh.
Histoire
Le nom provient du latin Iberus qui le désignait dans l'Antiquité. On peut noter que le terme basque ibar signifie 'rivage' ou 'rive'.
Le fleuve a donné leur nom au peuple des Ibères, et de là, l'adjectif ibérique.
Le traité de l'Iber (-226) semble faire référence à ce fleuve. (Il reste quelques doutes.)
Pendant la Guerre d'Espagne, l'Èbre a été le théâtre de l'une des batailles les plus importantes du conflit.Principaux affluents
Affluents gauches
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- Aguas Limpias (alimente le barrage de la Sarra)
- Guarga
- Asabón
- Sotón
- Sègre
- Valira
- Noguera
- Noguera Pallaresa
- Noguera Ribagorzana (700 hm³/an. Débit régulé par les barrages d'Escales, Canellas et Santa Ana)
Affluents droits
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- Ribota
- Jiloca
- Pancrudo
- Río Grío
- Güeimil
- Piedra (alimente le barrage de la Tranquera)
- Nágima
- Manubles
- Huerva (35 hm³/an. Alimente les barrages de Mezalocha et de las Torcas)
- Aguas Vivas (35 hm³/an. Alimente les barrages d'Almochuel et de Moneva)
- Moyuela
- Martín (60 hm³/an. Alimente le barrage de Cueva Foradada)
- Guadalope (250 hm³/an. Alimente le barrage de Calanda, de 54,2 hm³ de capacité, et celui de Santolea, de 54 hm³ de capacité)
- Bergantes (son bassin est situé dans la partie septentrionale de la province de Castellón, dans la communauté autonome de Valence)
- Guadalopillo (alimente le barrage de Gallipuén, de 4,4 hm³ de capacité)
- Matarraña (50 hm³/an)
- Algas
Marais et barrages
- Barrage de l'Èbre en amont
- Barrages de Mequinenza et de Ribarroja en aval.
Canaux
- Canal de Lodosa
- Canal Imperial d'Aragon
- Canal de Tauste
- Canal de Bardenas Reales
- Canal de Monegros
- Canal de Cinca
- Canal d'Aragon et Catalogne
Voir aussi
Notes et références
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