Bataille du mont Saint-Jean

Bataille du mont Saint-Jean

Bataille de Waterloo

50°40′45″N 4°24′25″E / 50.67917, 4.40694

Bataille de Waterloo
Andrieux - La bataille de Waterloo.jpg
La bataille de Waterloo. 18 juin 1815, par Clément-Auguste Andrieux, 1852
Informations générales
Date 18 juin 1815
Lieu Sud de Waterloo
proximité de Bruxelles
Issue Victoire décisive des Alliés et Prussiens
Belligérants
Drapeau de l'Empire français Empire français drapeau du Royaume de Prusse en 1803 Royaume de Prusse
Drapeau du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande Royaume-Uni
Pays-Bas Pays-Bas de 1815
Flag of Hanover (1692).svg Hanovre
Drapeau de la Maison de Nassau Nassau
Drapeau du Brunswick Brunswick
Commandants
Napoléon Ier Gebhard von Blücher
Arthur Wellesley de Wellington
Forces en présence
59 000 fantassins
12 600 cavaliers
246 canons
56 000 fantassins
12 000 cavaliers
156 canons
+ renforts prussiens
53 000 hommes
Pertes
7 000 morts
18 000 blessés
8 000 prisonniers
220 canons
Alliés : 3 500 morts
11 500 blessés
Prussiens : 1 300 morts
5 700 blessés
Campagne des Cent-Jours
Septième coalition
Batailles
Campagne de Belgique (1815)

Ligny — Quatre-Bras — Wavre — Waterloo — Rocquencourt

La bataille de Waterloo s'est déroulée le 18 juin 1815. Elle s'est terminée par la victoire décisive de deux armées : celle des alliés composée principalement de Britanniques, Allemands (contingents du Hanovre, du Brunswick, du Nassau) et Néerlandais, commandée par le duc de Wellington, et celle des Prussiens, commandée par le maréchal Blücher ; toutes deux opposées à l'armée française dite Armée du Nord emmenée par l'empereur Napoléon Ier.

La commune de Waterloo se situe à une vingtaine de kilomètres au sud de Bruxelles, en Belgique. Mais, en réalité, les combats n'eurent pas lieu à Waterloo mais, un peu plus au sud, sur le territoire des communes actuelles de Lasne et de Braine-l'Alleud. La bataille a souvent été appelée en France bataille de Mont Saint-Jean, lieu plus précis de l'engagement effectif[1]. En Allemagne, on parle de la bataille de la Belle-Alliance.

Cette bataille est la dernière à laquelle prit part directement Napoléon Bonaparte, qui avait repris le contrôle de la France durant la période dite des Cent-Jours. Malgré son désir de poursuivre la lutte avec de nouvelles forces qui se reconstituaient, il dut, par manque de soutien politique, abdiquer quatre jours après son retour à Paris.

Sommaire

Prélude

En mars 1815, une nouvelle coalition se constitue au Congrès de Vienne pour combattre Napoléon, qui a quitté l'île d'Elbe. Louis XVIII a fui à Gand. L'armée des alliés de Wellington et l'armée prussienne de Blücher arrivent les premières en Belgique.

Le 16 juin, les troupes françaises sont, le même jour, opposées à des unités de Wellington aux Quatre-Bras (une dizaine de kilomètres au sud du champ de bataille de Waterloo) et à trois des quatre corps prussiens à Ligny (une dizaine de kilomètres au sud-est des Quatre-Bras).

Le commandement de l'aile gauche française (1er et 2e Corps) est confié au maréchal Ney avec la mission de s'emparer des Quatre-Bras. Ney perd beaucoup de temps, ce qui permet l'arrivée de renforts alliés.

Avec les 3e et 4e Corps, Napoléon parvient à fixer les Prussiens à Ligny. Il veut saisir l'occasion pour les neutraliser définitivement. Pour cela, il ordonne au 1er Corps (réserve de Ney) de venir couper les arrières prussiens, quitte à retarder la prise des Quatre-Bras. Mal ou non informé de cette décision de l'Empereur, Ney rappelle cette unité qui fera donc un aller-retour inutile, privant ainsi Napoléon d'une victoire décisive sur les Prussiens.

L'armée de Blücher perd 12 000 hommes à Ligny. Le vieux maréchal de 73 ans, dont le cheval a été tué, échappe de peu à la capture mais son brillant chef d'état-major, Gneisenau, organise un repli remarquable sur Wavre. Ce n'est que le lendemain, le 17, que Napoléon confie le commandement de son aile droite (34 000 hommes) au maréchal Grouchy avec mission de poursuivre les Prussiens.

Informé de la défaite des Prussiens, Wellington fait replier ses unités des Quatre-Bras sur la position reconnue de Mont Saint-Jean où Blücher a promis de le rejoindre. Le mouvement se fait discrètement, couvert par la cavalerie. Ney ne s'en aperçoit que le 17 après-midi alors que l'orage transforme le terrain en bourbier.

La bataille

Disposition des armées avant la bataille

Les forces et le plan de Wellington

L'armée de Wellington, appelée « Armée des Alliés », comprend, à Waterloo, 68 000 hommes répartis comme suit : 25 000 Britanniques, 17 000 Belgo-Hollandais, 10 000 Hanovriens, 7 000 Brunswickois, 6 000 hommes de la King's German Legion et 3 000 Nassauviens.

Wellington a déployé son armée sur le plateau de Mont-Saint-Jean, face au sud, de part et d'autre de l'axe Charleroi-Bruxelles. Par mesure de protection et de surprise, la plupart des unités sont sur la contre-pente mais le dispositif est précédé, d'ouest en est, par trois points d'appui constitués de grosses fermes barricadées et défendues : Hougoumont, La Haye Sainte et Papelotte.

Article détaillé : Combat d'Hougoumont.

Les forces et le plan de Napoléon

Le matin du 18 juin, l'armée de Napoléon (71600 hommes) prend position à environ un kilomètre au sud du plateau avec :

  • à l'ouest de la route, le IIe Corps de Reille (20 000 hommes) précédant le IIIe Corps de cavalerie de Kellermann (3 400 cavaliers) et la division de cavalerie de la Garde de Guyot (2 100 cavaliers) ;
  • à l'est de la route, le Ier corps de Drouet d'Erlon (20 000 hommes) précédant le IVe Corps de cavalerie de Milhaud (2 700 cavaliers) et la division de cavalerie de la Garde de Lefèbvre-Desnouettes (2 000 cavaliers).
  • en arrière, le VIe Corps de Lobau (10 000 hommes), les divisions de cavalerie de Domon et de Subervie (chacune 1 200 cavaliers) et trois divisions d'infanterie de la Garde (9 000 hommes).

Le plan de Napoléon est de mener l'attaque principale à l'est et au centre en y incluant la ferme de la Haye Sainte (centre du dispositif allié). Il fait déployer 80 canons (appelés la grande batterie) devant le Ier Corps.

Afin d'attirer les réserves de Wellington vers l'ouest, il charge d'abord le IIe Corps de lancer, avec uniquement la division Jérôme (commandée par le frère de l'Empereur), une attaque de diversion à l'ouest, sur la ferme Hougoumont.

Il a plu toute la nuit; le terrain est détrempé. La mise en place de l'artillerie, dans la boue, est difficile. Le début de l'attaque est retardé. Par la suite, l'efficacité des tirs est réduite (les boulets s'enfoncent dans la terre au lieu de rebondir par ricochets). La progression de l’infanterie et de la cavalerie n'est guère aisée.

L'attaque de diversion

Article détaillé : Hougoumont.

À 11h30, à l'ouest, démarre l'attaque de diversion menée par le Prince Jérôme contre le château-ferme de Hougoumont. Le Prince s'acharne et, malgré le renfort d'une brigade voisine, toutes les attaques françaises sont repoussées. À 13h30, quelques hommes parviennent à pénétrer par une brèche ouverte à coups de hache dans une porte ; ils sont tous massacrés sauf un jeune tambour. Hougoumont devient, durant toute la journée, une bataille dans la bataille mobilisant inutilement 8 000 hommes du côté français contre seulement 2 000 du côté allié.

L'attaque du 1er Corps

La charge des Scot Greys

À 13h00, à l'est, les quatre-vingts canons de la grande batterie déployés sur 1 400 mètres ouvrent le feu. À 13h30, le 1er Corps d'Erlon démarre la progression avec ses quatre divisions d'infanterie. Chaque division a un front d'environ 140 mètres (180 hommes) et une profondeur de 24 rangs. À l'ouest du dispositif d'Erlon, la division commandée par Quiot (en l'absence d'Allix) est chargée de prendre la Haye Sainte. Elle est flanquée d'une brigade de cuirassiers du Corps Milhaud (deux, selon certaines sources qui citent les brigades Travers et Dubois).

La Haye Sainte est fermement défendue par le bataillon du major Baring de la King's German Legion. À l'est de la ferme, le général britannique Picton (qui y sera tué) mène une contre-attaque avec des régiments d'infanterie écossais. Wellington charge le commandant de sa cavalerie, Lord Uxbridge, de faire contre-attaquer les brigades de cavalerie lourde Sommerset et Ponsonby (dont les célèbres Scots Greys). Les Français, surpris en plein déploiement sont désorganisés et se replient. Dans leur élan, les deux brigades de cavalerie britanniques vont même jusqu'à attaquer la grande batterie mais elles se font alors décimer par la cavalerie française restée en arrière et sont mises définitivement hors combat.

Les charges de la cavalerie française

À 15h00, après réorganisation du 1er Corps et nouveau tir de préparation de la grande batterie, une nouvelle attaque est menée pour s'emparer du verrou que constitue la Haye Sainte. Suite à la canonnade, Wellington fait replier son centre. Ney croit à un repli général. D'initiative, il entraîne tous les cuirassiers de Milhaud suivis par la division de cavalerie de Lefèbvre-Desnouettes dans des charges à l'ouest de La Haye Sainte, là où l'infanterie alliée est toujours intacte. C'est le fameux affrontement de la cavalerie française et des carrés d'infanterie britannique. C'est aussi l'épisode (exagéré par Victor Hugo dans Les Misérables) du chemin creux.

Napoléon estime l'action prématurée mais, à 17h00, vu la situation, envoie, en renfort, le corps de cavalerie de Kellermann et la division de cavalerie de Guyot. Avec la cavalerie déjà engagée, cela fait un total de plus de 10 000 cavaliers français.

L'arrivée des Prussiens

Carte des forces en présence à la bataille de Waterloo, le 18 juin 1815
Carte des forces en présence à la bataille de Waterloo, le 18 juin 1815

Entre-temps, de 14 à 16 heures, Napoléon a dû déployer sur son flanc est les divisions de cavalerie Domon et Subervie et le VIe Corps de Lobau afin de faire face à l'arrivée de l'avant-garde prussienne. La capture d'un cavalier prussien envoyé en éclaireur avait révélé la menace. Napoléon avait fait envoyer, dès 10h00, un courrier à Grouchy lui ordonnant de se rapprocher. Le maréchal n'aurait reçu l'ordre qu'à 17h00. Les heures d'envoi, de réception et l'interprétation du message font l'objet de discussions entre historiens. Le maréchal Soult, chef d'état-major à Waterloo, chargé de transmettre et de faire exécuter les ordres de l'Empereur, n'avait pas, dans cette fonction, la rigueur et l'efficacité de Berthier.

La prise de la Haye Sainte

Sur le front principal (devant l'actuel Lion de Waterloo élevé à l'endroit où le prince héritier des Pays-Bas fut blessé), la bataille continue à faire rage. Lors de chaque charge française, les artilleurs britanniques se replient dans les carrés. Les canons alliés, placés en avant, ne sont ni encloués (enfoncement d'un clou dans la lumière de la pièce rendant sa mise à feu impossible) ni emportés si bien qu'ils redeviennent utilisables avant chaque nouvelle charge. Il y en a plus d'une dizaine et Ney a cinq chevaux tués sous lui. Erreur tactique, la cavalerie française n'est pas suivie d'infanterie et le IIe Corps de Reille (moins la division Jérôme engagée à Hougoumont) n'attaque qu'à 18h30. À ce moment, la Haye Sainte tombe enfin aux mains des Français. Ney fait avancer des canons qui prennent d'enfilade les positions britanniques. La situation des Alliés est critique. Ney demande des renforts pour en finir mais vu la menace prussienne, Napoléon refuse.

Les combats de Plancenoit

Article détaillé : Combats de Plancenoit.

Sur le flanc est, sous la pression des Prussiens, le corps de Lobau débordé a dû se replier. La division de la Jeune Garde commandée par Duhesme a été envoyée pour reprendre Plancenoit. À 18h30, elle a même dû être renforcée par deux bataillons de la Vieille Garde qui délogent l'ennemi à la baïonnette.

Napoléon fait donner la Garde

Grenadiers de la Vieille Garde.
Article détaillé : Attaque de la Garde.

Protégé à l'est par l'arrivée des Prussiens, Wellington peut récupérer des unités pour renforcer son centre. Aussi, à 19h30, quand Napoléon fait donner la Garde sur les positions alliées, il est trop tard. Les grenadiers de Friant et les chasseurs à pied de Morant (dont fait partie le célèbre général Cambronne) ne peuvent rien contre la conjugaison de l'artillerie, de l'infanterie et de la cavalerie de Wellington. La Garde impériale recule, ce qui crée le désarroi dans le reste de l’armée française.

La déroute française

Le général Hill et le dernier carré
Article détaillé : Belle-Alliance.

À 21h00, Wellington et Blücher se rencontrent à la ferme de la Belle-Alliance (nom prédestiné dû au mariage d'un valet de ferme avec sa riche patronne devenue veuve). Napoléon a fui. Wellington, dont les troupes sont épuisées, laisse aux Prussiens la tâche de poursuivre. Wellington rentre à son QG, y rédige son rapport et donne à la bataille le nom de l'endroit où il se trouve : Waterloo.

Wellington à Waterloo par Robert Alexander Hilingford

Conclusions

Napoléon (reconstitution du 18 juin 2005)

Les principales causes de la défaite française sont les suivantes :

  • Mauvaises transmissions et ambiguïté des ordres : à Ney (1er Corps à Ligny), à Grouchy bloqué à Wavre : l'important n'était pas que Grouchy rejoigne Waterloo mais qu'il empêche les Prussiens d'y arriver.
  • Engagements tardifs le 16 juin aux Quatre-Bras et à Ligny et le 18 juin à Waterloo où la bataille aurait pu commencer plus tôt (l'état du terrain n'a pas contrecarré les mouvements prussiens !) et où la Garde aurait pu « donner » lorsque Ney demandait des renforts pour l'estocade.
  • Manque de coordination des armes : Jérome attaque Hougoumont sans préparation d'artillerie ; Ney lance des charges de cavalerie en oubliant son infanterie ; la Garde « donne » sans appui d'artillerie et quand il n'y a plus de cavalerie.
  • Mauvais choix du lieu des dernières attaques : Ney lance ses charges de cavalerie à l'ouest de la Haye Sainte où la position alliée est la plus solide alors que l'infanterie n'y a même pas été fragilisée ; la Garde attaque à l'ouest (emmenée par Ney) plutôt qu'à la Haye Sainte.
  • Détail non négligeable : les canons alliés capturés sont laissés intacts, permettant à chaque fois aux artilleurs de Wellington de les réutiliser.

Considérations techniques

Le fusil

Fusil britannique Brown Bess

Le fusil de l'époque est le fusil à silex. La portée et la précision sont réduites. Le chargement (par la bouche) est long. Le tir produit énormément de fumée (poudre noire). Par temps humide (ce qui est le cas à Waterloo), il y a beaucoup de ratés. Lors de l'affrontement, l'infanterie ouvre le feu (tir de salve) à moins de 100 mètres de l'ennemi. Le combat continue ensuite à la baïonnette que les grognards appellent la fourchette.

Il y a des différences significatives entre les armes des belligérants.

Le fusil français (modèle 1777 modifié an IX) tire une balle en plomb de 21 g. Le serrage de la balle dans le canon rend le tir plus précis mais l'arme plus longue à charger (1 coup par minute). Pour des raisons techniques, il a plus de ratés que le modèle britannique.

Le fusil britannique dit "Brown Bess" tire une balle de 32 g ce qui le rend plus efficace contre les chevaux. La précision est moindre que le modèle français mais la cadence de tir est plus rapide (presque deux coups par minute).

Le fusil prussien (modèle 1782 modifié) comporte une lame sur l'arme qui permet de déchirer la cartouche plus facilement qu'avec les dents. Ceci permet d'atteindre une cadence de quasi trois coups par minute.

Il y a aussi à Waterloo la carabine Baker. Elle équipe deux régiments britanniques et la très professionnelle King's German legion dont des unités défendent la ferme de La Haye Sainte. Il s'agit d'une arme à canon rayé. Le chargement est long car il faut forcer la balle mais la précision est remarquable pour l'époque : 200 mètres. Ceci explique pourquoi la Haye Sainte n'a pu être prise que lorsque les hommes de la King's German Legion ont été à court de munitions.

En conclusion, on peut en déduire que la puissance de feu de l'infanterie des alliés était plus grande que celle des Français.

Formation du 1er Corps français

Lors de l'attaque du 1er Corps, contrairement à l'usage, les trois divisions de droite ont progressé en trois blocs si compacts (sans intervalle en profondeur) que certains historiens ont même qualifié le fait de "formation macédonienne" par comparaison aux guerriers grecs de l'Antiquité.

Cette formation a l'avantage de permettre de se déployer (élargir le front) très rapidement pour l'assaut final. Elle a, par contre, un grand inconvénient : celui de ne pas pouvoir se réorganiser en carrés, seule action permettant de s'opposer efficacement à une contre-attaque de cavalerie. On ignore les raisons qui ont amené les Français à agir de la sorte. Certains historiens optent pour une sous-estimation de la cavalerie britannique.

Le résultat fut que la contre-attaque du général Picton appuyée par la cavalerie lourde britannique mit les trois divisions françaises de droite en déroute et que, se retrouvant isolée, la division de gauche dut se replier à son tour. L'attaque principale fut d'emblée un fiasco.

L'artillerie

L'artillerie de l'époque est essentiellement composée de canons. La munition principale est un boulet dont le poids pouvait être de 6, 8, 9 ou 12 livres selon le type de canon avec une portée maximale de 1 800 mètres pour les pièces de 12. Ces boulets sont en fer et n'explosent pas. Il y a également des « boîtes à mitraille » ; c'est-à-dire des enveloppes en métal léger contenant des billes (appelées biscaïens) qui fonctionnent comme d'énormes cartouches de chasse. La portée efficace ne dépasse pas 400 mètres. Les Britanniques disposent d'une munition nouvelle, le shrapnell. Il s'agit d'un boulet rempli de billes et qui explose en l'air. Cette munition qui a une portée de 900 mètres s'est avérée terriblement efficace à Waterloo. Les Britanniques en auraient tiré plus de trois cents.

Les batteries d'artillerie françaises comprennent six canons mais généralement aussi un à deux obusiers. Ces derniers tirent des obus, c'est-à-dire des projectiles qui explosent après l'impact. Ces armes sont tout à fait appropriées pour tirer sur des ennemis retranchés dans des bâtiments auxquels elles boutent le feu. Les Français ont particulièrement tardé à les employer contre les fermes de Hougoumont et de la Haye Sainte. Aussi, n'ont-ils jamais pris la première et ce n'est qu'à 18h30 que la Haye Sainte tombera.

Les Britanniques disposent d'une batterie expérimentale qui tire ce que nous appellerions aujourd'hui des roquettes. Il s'agit de fusées Congrève. Elles furent utilisées pour protéger le repli des Quatre-Bras mais apparemment pas à Waterloo. Ce système manque de précision.

Anecdotes

La désertion de Louis de Bourmont

Le général français Louis de Bourmont qui commandait la 6e division abandonna son commandement le 15 juin, la veille de la bataille de Ligny, (trois jours avant Waterloo) avec quelques officiers de son état-major. Dans le Mémorial de Sainte-Hélène, Napoléon l'accuse d'avoir révélé son plan à l'ennemi. Cette accusation n'est pas fondée, Ligny fut une victoire pour Napoléon et le plan de l'attaque de Waterloo ne pouvait être établi à cette date. La défection de Bourmont a toutefois eu une influence psychologique importante sur la troupe qui l'accusait de trahison.

Le bal de la duchesse de Richmond

Le duc et la duchesse de Richmond, sujets britanniques résidant à Bruxelles, avaient organisé, la nuit du 15 au 16 juin un bal en leur hôtel où toute l'aristocratie locale avait été conviée. Le duc de Wellington et les généraux de son armée y avaient été invités et beaucoup d'entre eux étaient présents. Un peu avant minuit, une estafette envoyée du front par le général Constant-Rebecque (chef d'état-major du Prince d'Orange) prévint le duc que les Français étaient aux Quatre-Bras. Avec son flegme britannique, Wellington sut rassurer la noble assemblée et le bal retrouva toute sa gaieté. Avec le même flegme, il ordonna à ses officiers de quitter discrètement la fête et de rejoindre leurs troupes. Vers trois heures du matin, le duc fila lui-même « à l'anglaise » et dès 7 heures, il galopait vers les Quatre-Bras.

Hougoumont ou Goumont

L'orthographe du lieu de l'attaque initiale (de diversion) menée par le Prince Jérome varie selon les écrits. Cette ambiguïté est due à une annotation erronée de la carte utilisée à l'époque par les belligérants. Il s'agit de l'édition "Capitaine et Chanlaire" d'une première grande carte des Pays-Bas réalisée en 1777 par le général autrichien de Ferraris. La carte en question indique Hougoumont au lieu de Goumont ; l'origine de l'erreur est probablement phonétique.

La confusion des fermes

Dans l'ordre rédigé par Soult, l'Empereur mentionne comme objectif « le village de Mont-Saint-Jean où est l'intersection des routes ». D'après la carte, il s'agit du carrefour au nord de la ferme de Mont-Saint-Jean. L'objectif réel semble pourtant bien être le carrefour au nord de la ferme de La Haye Sainte. Des auteurs en ont déduit que Napoléon aurait confondu les deux fermes. Cette hypothèse est confortée par le fait qu'à l'époque les deux fermes étaient situées, comme indiqué sur la carte de Ferraris, du même côté de la route de Bruxelles. Le tracé de la route a été modifié plus tard.

Les couleurs britanniques

Tous les régiments britanniques arboraient deux drapeaux : l'Union Jack et le drapeau du régiment. C'est toujours le cas dans l'armée britannique actuelle.

La King's German Legion

Le prince électeur du Hanovre n'était autre que le roi du Royaume-Uni. Aussi, en 1803, après l'invasion française, un grand nombre de militaires hanovriens se réfugièrent en Grande-Bretagne. On décida de les intégrer dans l'armée de sa majesté tout en les gardant réunis. Ils formèrent ainsi la King's German Legion dont deux brigades (la 1re KGL Brigade du colonel du Plat et la 2e KGL brigade du colonel Ompteda) et cinq escadrons de cavalerie (1er, 2e et 3e Hussars, 1e et 2e Light Dragoons) combattirent à Waterloo.

Les Nassauviens

Les Maisons de Nassau (Allemagne) et d'Orange (France) liées depuis le XVIe siècle forment la Maison d'Orange-Nassau qui règne sur les Pays-Bas. En 1815, deux régiments de Nassauviens, le 2e (unité de mercenaires) et le 28e constituent la 2e brigade de la 2e division hollandaise (lieutenant général Perponcher). La brigade moins un bataillon, commandée par le Prince de Bernhard de Saxe-Weimar est chargée de la défense du flanc est, dont la ferme de la Papelotte. Le 1er bataillon du 2e Régiment est déployé sur l'autre flanc; il est intégré à la garnison de Hougoumont.

Les anciens de la Grande Armée

Le général Chassé qui commandait la 3e division néerlandaise avait servi dans l'armée française pendant la guerre d'Espagne (1807-1812) et avait même été élevé au titre de baron.
Le général Trip qui commandait une brigade de cavalerie de l'armée néerlandaise avait commandé le 14e régiment de Cuirassiers pendant la campagne de Russie.
Le général Van Merlen qui commandait la 2e brigade d'infanterie légère de la cavalerie belgo-hollandaise avait combattu dans l'armée française en Espagne.

Le guide Decoster

J.-B. Decoster était un cabaretier-paysan de la région qui occupait une maison non loin de l'actuel monument à l'Aigle Blessé. Il fut enrôlé, contre son gré, par Napoléon pour servir de guide. Comme il se cachait au moindre coup de feu, l'histoire raconte que l'empereur le fit attacher les mains sur son cheval. La mission a probablement dû l'inspirer car, plus tard, la situation étant devenue plus calme, il offrit ses services comme guide aux nombreux touristes qui venaient visiter le champ de bataille. Il a laissé un témoignage saisissant du champ de bataille : [2].
Tout le champ de bataille de Waterloo, trempé de pluie et de sang, pétri avec la moisson de seigle et de maïs, par les pieds des chevaux, ressemblait à une espèce de pâte.
Il présentait alors à l'œil vingt-cinq mille morts et blessés au moins, et un plus grand nombre de chevaux dans le même état. La terre était jonchée d'armes, de selles, de brides, de sacs, de vêtements divers, de débris de cartouches, de livrets militaires, etc.
Le lendemain on consuma sur des bûchers dressés à la hâte, et l'on enterra dans des espèces de tranchées qui traversent le champ de bataille, les corps qui semblaient ne plus respirer, sans s'informer bien strictement s'ils n'auraient pas pu être ramenés à la vie. Le reste fut aussi bien soigné qu'il fut possible. [...]

Le lieutenant Legros

Lors de l'attaque d'Hougoumont, le lieutenant Legros, un ancien sapeur, parvint, à coups de hache, à défoncer un battant de la porte nord de la ferme. Quelques hommes entrèrent dans la cour de la ferme mais il furent immédiatement fusillés par les Coldstreams. Seul, un jeune tambour fut épargné et fait prisonnier.

Le lieutenant général Picton

Le général Picton commandait la contre-attaque qui désorganisa l'assaut du Ier Corps français. Cet officier britannique extrêmement compétent y fut tué. Il s'était déjà distingué à la bataille des Quatre-Bras où il avait été blessé. Le coffre contenant son uniforme n'étant pas arrivé, Picton s'est battu en habit civil et en chapeau haut-de-forme (exposé au National Army Museum à Londres).

Le général major Ponsonby

Le général major Ponsonby commandait une des brigades de cavalerie qui après avoir chargé le Ier Corps français s'aventurèrent jusqu'à la position de la grande batterie où ils furent contre-attaqués par la cavalerie française. Il fut fait prisonnier mais lorsque ses hommes essayèrent de le délivrer, un lancier français n'hésita pas à le tuer. Cet acte a été attribué à Louis Bro par Charles Mullié dont les écrits sont contestés par les historiens militaires modernes tels que Henri Bernard, Jacques Logie, Luc De Vos...

Le colonel Hamilton

Le colonel Hamilton commandait les Scots Greys qui participèrent à la charge de la cavalerie britannique contre le 1er Corps français. Il ne devait certainement pas manquer de bravoure car lorsqu'on retrouva son corps, il avait les deux bras coupés.

Les attrapeurs d'oiseau

Aigle napoléonien
Lors de la charge de la cavalerie britannique contre le 1er Corps français, le sergent Charles Ewart des célèbres Scots Greys (nom dû à leurs chevaux gris) réussit à s'emparer du drapeau du 45e régiment de ligne français et de l'aigle qui surmontait sa hampe. Depuis cette époque, le badge du 2nd Royal North British Dragoons (Royal Scots Greys) est surmonté du dessin d'un aigle et l'unité a été surnommée les Bird Catchers (Attrapeurs d'oiseau). L'aigle capturé est toujours exposé au musée du Château d'Edimbourg.

Le chemin creux

Dans Les Misérables, Victor Hugo a décrit un ravin dans lequel s'entassaient chevaux et cavaliers. Ledit « chemin creux » correspond à l'actuelle route macadamisée qui mène de la chaussée Charleroi - Bruxelles à la Butte du Lion. En 1815, le chemin était certes encaissé sur environ 150 mètres mais le récit de Hugo est complètement romancé et invraisemblable car aucun témoignage de l'époque ne relate pareille tragédie.

Les francs-maçons

Les officiers français faits prisonniers étaient généralement dépouillés de leur argent et autres valeurs. Les francs-maçons qui se faisaient reconnaître par leurs « frères » du camp opposé échappaient à ce pillage et étaient bien traités.

La jambe de Lord Uxbridge

Un dernier tir de canon français blessa vilainement la jambe gauche de Lord Uxbridge. L'amputation fut pratiquée et la jambe fut enterrée à Waterloo dans une tombe appropriée qui reçut d'ailleurs, dans les années qui suivirent, la visite de nombreux touristes britanniques.
Lorsque Lord Uxbridge mourut (en 1854), la jambe fut exhumée, ramenée au Royaume-Uni et placée dans la tombe du grand cavalier. La prothèse fit le chemin inverse et se trouve au musée de Waterloo.
Ce beau dénouement est toutefois contredit par une version quelque peu macabre pour laquelle subsistent des preuves. À une période indéterminée, la jambe a été exhumée et ce qu'il en restait, les os, semble-t-il, ont été exposés à Waterloo. Cela a fait l'objet d'une plainte de la famille. La jambe a alors été retirée pour être de nouveau enterrée mais a finalement disparu. La présence de la prothèse au musée de Waterloo est toutefois bien réelle.

Le mot de Cambronne

Cette réponse est passée à la postérité. Certains disent qu'il aurait plutôt dit « La garde meurt mais ne se rend pas ». Cambronne survécut à la bataille. Blessé, il fut emmené comme prisonnier au Royaume-Uni. Revenu en France en 1830, il fut à plusieurs reprises interrogé sur le sujet. Il a toujours prétendu n'avoir jamais dit ni le mot ni la phrase. Néanmoins, en 1862, Victor Hugo, dans Les Misérables, écrivit qu’au général britannique qui cria « Braves Français, rendez-vous ! » Cambronne répondit : « Merde !».

La fortune des Rothschild

Comme la plupart des banquiers, les Rothschild disposaient d'un réseau de renseignement. Dès que l'issue du combat fut certaine, un agent partit pour Londres via Ostende. Informé dès le 20 juin au matin, Nathan Rothschild vendit ostensiblement ses titres à la Bourse puis après avoir provoqué un krach racheta ces mêmes titres au dernier moment alors que les cours s'étaient effondrés. Le rapport que Wellington rédigea après la bataille n'arriva dans la capitale britannique que le 21 au soir. Dès le lendemain, la victoire provoqua une hausse de la Bourse. Les Rothschild ont toutefois prétendu qu'on avait surestimé leurs gains.

La dotation Wellington

Le 8 juillet 1815, Guillaume Ier, roi des Pays-Bas dont la Belgique fait alors partie, nomma Wellington « Prince de Waterloo » avec titre transmissible à la descendance masculine par primogéniture. Ceci permet encore aujourd'hui à la famille Wellington de tirer les revenus de plus de 1 000 hectares de biens domaniaux. En cas d'extinction de descendance masculine, la propriété reviendra à l'État belge. Ces terrains provenaient de la nationalisation antérieure de biens religieux par la France.

L'arbre de Wellington

Lors de la bataille, Wellington aurait occupé, à plusieurs reprises, un poste d'observation près du carrefour de la chaussée de Charleroi et du chemin de la Croix (route actuelle menant au Lion). Un bel orme s'élevait à cet endroit. Un marchand britannique eut l'idée d'acheter l'arbre pour en faire des souvenirs. Il en fit même deux fauteuils qu'il offrit l'un à la Reine Victoria, l'autre au duc de Wellington. Vers 1980, un nouvel arbre a été replanté au même endroit pour le plaisir des touristes friands d'anecdotes.

Les berlines impériales

Comme ses maréchaux et généraux, Napoléon disposait de berlines transportant tout ce qui était nécessaire et même plus pour faciliter la vie en campagne. Après la bataille, lors de la poursuite, les Prussiens découvrirent, vers 23 heures, à Genappe, les véhicules que l'Empereur avait dû abandonner. Il y découvrirent des berlines de luxe particulièrement bien équipées pour le voyage et même une Panzerberline, véritable coffre-fort sur roues, contenant pierres précieuses, pièces d'or et d'argent. Il s'agissait d'un trésor considérable. Les soldats s'empressèrent de remplir leurs poches et leurs gibernes mais, sur ordre des officiers, le butin fut presque reconstitué et offert au Roi de Prusse. Une des berlines de luxe fut rachetée par le Musée de cire de Madame Tussauds à Londres où elle fut exposée dès 1842. La « Waterloo berline » disparut en 1925 dans le terrible incendie qui ravageât le bâtiment.

Le Bourbon Cavalry Corps

Selon des sources britanniques, de nombreux cavaliers français, surtout des carabiniers, auraient déserté et rejoint le camp des alliés. Vu leur nombre, Wellington les aurait surnommés le Bourbon Cavalry Corps.

Le kilt écossais

Six bataillons provenant de régiments d'infanterie écossais furent engagés à Waterloo. Ces régiments dénommés Highland ou Highlanders portaient les numéros 42, 71, 73, 78, 79 et 92. Seuls trois bataillons portaient le kilt; ils provenaient des 42, 79 et 92e régiments. Les officiers, plus frileux ou plus pudiques, portaient le pantalon.

Les grenadiers britanniques

La brigade britannique du général major Maitland, composée de deux bataillons du 1er Regiment des Guards, s'illustra lors de l'attaque de la Garde impériale sur le plateau de Mont-Saint-Jean. En récompense de cette action, une proclamation royale attribua au 1er Regiment des Guards l'appellation de « Grenadier Regiment of Foot Guards ». Curieusement, ce n'est pas aux Grenadiers mais aux Chasseurs de la Garde impériale que les Guards britanniques avaient été confrontés.

Les hémorroïdes de l'Empereur

Lors des journées des 17 et 18 juin, l'Empereur souffrait d'hémorroïdes qui l'empêchaient de tenir longtemps en selle. Cela a inévitablement gêné ses reconnaissances et ses déplacements lors de la bataille[3].

Mythes

À Saint-Hélène, Napoléon consacra la plus grande partie de son temps à réarranger l'histoire. Le Mémorial de Sainte-Hélène est devenu la « bible » des romantiques. Peu soucieux de la vérité historique, des écrivains comme Thiers et Mullié tronquaient la vérité. La bataille de Waterloo dont Napoléon lui-même a rédigé plusieurs versions différentes n'a pas échappé au mensonge.

Le mouvement de Grouchy

Ce n'est que le 17 juin à 11 heures que Napoléon charge Grouchy de poursuivre les Prussiens avec les III et IV Corps, la division Teste, les Corps de cavalerie de Pajol et d'Exelmans. 32 000 Français sont ainsi chargés de poursuivre 100 000 Prussiens qui ont 18 heures d'avance. Pajol trouve quelques éléments à Namur mais Exelmans découvre le Corps Thielemann à Gembloux. Napoléon persiste à penser que les Prussiens sont démis.

Le 18 juin à 11h45, Grouchy était à Walhain (22 km au sud-est de Mont-Saint-Jean) où dit-on, il dégustait des fraises en compagnie du notaire Hollert à la terrasse d'une auberge. Le bruit du canon indiquant que la bataille venait de commencer à Waterloo y a incontestablement été entendu. Le général Gérard qui commandait le 4e Corps a suggéré à son chef « de marcher au canon ». Le maréchal a refusé de prendre une telle initiative pour s'en tenir aux ordres qu'il avait reçus. Plus tard, Napoléon et d'autres ont fait de cette passivité la cause de la défaite de Waterloo. On a aussi beaucoup écrit sur le courrier que l'Empereur a fait envoyer à 10 heures. On passe souvent sous silence, le fait que le 18 à 2 heures du matin, Napoléon ait reçu une lettre de Grouchy écrite quatre heures auparavant et l'informant qu'une colonne de Prussiens se repliait en direction de Wavre. Napoléon n'a donné aucune suite immédiate à cette lettre. Les historiens actuels sont convaincus que, en toute hypothèse, Grouchy n'aurait pas pu rassembler ses forces et les amener à temps à Waterloo.

Les erreurs de Ney

Napoléon considérait la plupart de ses maréchaux comme de simples agents d'exécution. Un jour, n'avait-il d'ailleurs pas dit « Tenez-vous strictement aux ordres que je vous donne … moi seul, je sais ce que je dois faire ». À Waterloo, Napoléon donnait directement des ordres aux subordonnés de Ney. Si le maréchal, qui était un chef extrêmement courageux mais incompétent à son niveau de commandement, a commis indiscutablement des fautes, l'empereur l'a laissé faire alors qu'il était en mesure de l'en empêcher.

Les trahisons

Selon un récit du sergent britannique Cotton, un capitaine des carabiniers français aurait déserté juste avant l'attaque de la garde impériale et aurait révélé l'imminence de cette attaque et l'endroit où elle aurait lieu. Suite à cette information, des partisans de l'Empereur ont prétendu après la bataille que cette trahison aurait permis à Wellington d'adapter ses plans pour empêcher la percée de la garde.

L'attaque de la garde

Il est évident que la garde impériale, qui était incontestablement une unité d'élite, a dû reculer après son attaque sur la ligne de défense britannique. En effet, dès l'arrivée des Français sur la crête, la brigade des guards britanniques de Maitland, qui s'était dissimulée dans les blés, s'est brusquement levée, a ouvert le feu à bout portant. En agitant son chapeau, Wellington ordonna à ses troupes de marcher vers l'avant. Que pouvait donc faire d'autre la garde que de reculer ? Ces faits sont rapportés dans tous les récits historiques sérieux et sur la plupart des sites Internet traitant du sujet.

Le champ de bataille aujourd'hui

Panorama du champ de bataille
Vue sur 180° vers le Sud du champ de bataille tel qu'il se présente au visiteur. (Photos prises de la Butte du Lion)

Lieux

Le Parlement belge vota le 26 mars 1914 une loi protégeant le site de la bataille. Cette loi a jusqu'à présent été respectée, à l'exception du couvent des Dominicaines de Fichermont qui a été construit en 1929 dans la partie nord-est du champ de bataille avec la "bénédiction" du gouvernement de l'époque.

Les bâtiments suivants de 1815 sont toujours en place :

  • le long de la N5 (axe Charleroi / Bruxelles):
    • La Haye Sainte (propriété privée)
    • La Belle Alliance (propriété privée)
    • Le Caillou, dernier Q.G. de Napoléon dans lequel celui-ci passa la nuit du 17 au 18 juin 1815 (visitable). Chaque année s'y tient un 'bivouac' qui réunit en tenue d'époque des figurants représentant les diverses armées, grades et fonctions.
    • Le dernier Q.G. de Wellington dans le centre de Waterloo, face à l'église (visitable).
  • Ailleurs :
    • La ferme de Hougoumont (propriété privée)

Monuments, stèles ...

  • Butte du Lion
Article détaillé : Butte du Lion.
Il s'agit d'une haute butte surmontée d'un Lion. Elle marque l'endroit où le Prince d'Orange a été (légèrement) blessé au cours de la bataille. Le monument a été érigé entre 1824 et 1826. La butte a une hauteur de 43 mètres. Elle entoure une colonne en maçonnerie partant du sol ferme et supportant en son sommet un socle de pierre surmonté d'un lion de fonte de fer. Le lion a été fondu aux usines Cockerill à Liège. Il a une hauteur de 4,45 mètres et pèse 28 tonnes. En 1830, après que la Belgique se révolta et se sépara des Pays-Bas, certains[Qui ?] voulurent le détruire mais l'important rapport touristique prévalut sur la haine des Hollandais. En 1863, un escalier de 226 marches fut même ajouté.
Le Lion de Waterloo se trouve sur le territoire de Braine-l'Alleud ; la limite avec la commune de Waterloo se trouve le long du chemin menant à la butte.
  • Monument Gordon
Situé au sud-ouest du carrefour de la chaussée de Bruxelles (N5) et du chemin d'Ohain.
Le lieutenant-colonel Gordon était le frère du ministre Lord Aberdeen. Il était aide de camp de Wellington et fut gravement blessé à la cuisse alors qu'il accompagnait le duc. Amputé, il expira après avoir appris la victoire des alliés. Il avait 29 ans. Sa famille fit ériger un important monument à sa mémoire.
  • Monument aux Belges
Situé à proximité du monument Gordon (au nord-est du carrefour).
Érigé en 1914 à la mémoire des Belges morts lors de la bataille… et ayant combattu dans les deux camps.
  • Monument aux Hanovriens
Situé à proximité du monument Gordon (au sud-est du carrefour).
Érigé en 1818.
  • L'Aigle-blessé
Situé 300 mètres au sud de la Belle-Alliance, à Plancenoit.
Le monument est inauguré en 1904 pour honorer les soldats français.
Dès 1929, il fit l'objet de pèlerinages de Wallons (qui voulaient dénoncer l'influence grandissante de la Flandre).
Contrairement à certaines affirmations, il ne correspond pas à l'emplacement du dernier carré.
  • Monument Victor Hugo
Situé 200 mètres au sud de la Belle-Alliance.
Commencé en 1911, le monument n'a été terminé et inauguré qu'en 1956.
Lors de son premier séjour en Belgique, en 1837, Hugo avait refusé de visiter Waterloo. Il y vint en 1852, lors de son exil et y passa huit semaines qu'il résuma par la phrase « J'ai été deux mois courbé sur le cadavre ». Ici commença l'amplification démesurée de la légende.

Musées et tourisme

  • Le centre du visiteur
Construit à proximité de la Butte du Lion et du Panorama, il reçoit les visiteurs. Il propose spectacle audiovisuel et film et délivre les tickets pour les diverses visites.
La salle du panorama de la bataille
La salle du panorama de la bataille
  • Le panorama
À côté du Lion, se trouve un bâtiment circulaire. Il contient une peinture de 110 mètres de circonférence et 12 m de haut, réalisée en 1912 par le peintre militaire français Louis Dumoulin aidé d'autres peintres et représentant un panorama de la bataille. Un système sonore à 360° reconstitue les bruits de la bataille. Entre le centre du panorama où sont les visiteurs et le panorama lui-même, une reconstitution du champ de bataille est réalisée par des aménagements divers: canons, mannequins de soldats et de chevaux[4].
  • Le musée de cires
Situé en face de la Butte du Lion.
Après 1815, le champ de bataille fut le lieu de visite de nombreux touristes d'outre-Manche. Le sergent major Cotton, des hussards britanniques, qui combattit à Waterloo, eut l'idée d'y ouvrir un hôtel pour recevoir ses compatriotes et y rassembla en même temps quelques souvenirs de la bataille. En 1909, le bâtiment fut vendu et aménagé en musée de cires.
Photographie du champ de bataille, plat avec pour seul relief la Butte du Lion
La fameuse "morne plaine" immortalisée par Victor Hugo et la Butte du Lion.
  • Le musée du Caillou
Situé sur la chaussée de Charleroi (N5), au sud du champ de bataille.
La ferme du Caillou, dernier quartier général de Napoléon, fut pillée le soir du 18 juin par les Prussiens et incendiée le lendemain. Plus tard, elle a été partiellement reconstruite et est devenue depuis 1950 un musée où des souvenirs ont été rassemblés.
  • Le musée Wellington
Situé sur la chaussée de Bruxelles (N5), à Waterloo-centre.
Cet endroit fut le quartier général de Wellington. Le déroulement de la bataille y est clairement expliqué étape par étape. La collection de tenues et d'armes est extrêmement riche. On peut y voir, entre autres, les quatre types de fusil différents utilisés par les belligérants, un canon britannique, une fusée Congrève, etc.
  • Le tour du Champ de bataille
Un camion tout terrain fait le tour du champ de bataille afin de montrer les positions des armées en présence. Le tour en camion dure 45 minutes avec des commentaires en plusieurs langues et des bruitages de la bataille.
  • Bivouacs napoléoniens
Depuis plusieurs années ont lieu vers la date du 18 juin, à Plancenoit et à proximité de la ferme de Hougoumont, des bivouacs napoléoniens. De nombreux participants (plus de 1 000), représentant les deux camps, en uniforme, à pied et à cheval, installent des bivouacs et simulent les combats. Napoléon est incarné par l'acteur américain Mark Schneider, étonnant sosie de l'empereur. La onzième représentation a eu lieu les 20 et 21 juin 2009.

Littérature

Notes et références

  1. Wellington écrivit de son état-major situé à Waterloo, la dépêche annonçant la victoire des coalisés, c'est pour cela que la bataille prit ce nom.
  2. "Un témoignage méconnu sur Waterloo", Revue de l'Empire, 1er mai 1843
  3. Augustin Cabanès en parle dans Les Indiscrétions de l'histoire (1924), p. 295 (il est cité par André Larivière, À la rencontre de l'homme, 1951, p. 82), ainsi que Pierre Hillemand dans Pathologie de Napoléon (1970), p. 21 et alii. Mais la crise hémorroïdaire de Waterloo est l'objet de débats. Voir également l'Histoire de la campagne de 1815 (1863) du Lt-colonel Charras (note H), qui évoque les différentes théories.
  4. Si le son semble être un apport (justifié) moderne, il serait intéressant de savoir si la reconstitution du champ de bataille en relief est contemporaine du panorama. Pour l'histoire de l'art, le maintien du panorama est très important, car ce genre pictural était assez prisé à la fin du XIXe siècle et rares sont les panoramas encore conservés dans leur intégralité.
  5. Le Médecin de campagne, Bibliothèque de la Pléiade, 1978, p.520-537(ISBN 2070108694)

Bibliographie

  • Alessandro Barbero, Waterloo, Flammarion, 2005.
  • Gilles Bernard, Waterloo : Les reliques, Histoire et Collections, 2006, 128p, (ISBN 978-2915239683)
  • Bernard Coppens, Waterloo, les mensonges, Jourdan éditeur, 2009 (ISBN 2-87466-040-5)
  • Jean-Claude Damamne, La bataille de Waterloo, Perrin, 2003 (ISBN 2-2620-2049-3)
  • Luc De Vos, Les 4 jours de Waterloo, Didier Hatier, 1990 (ISBN 2-8708-8693-4)
  • George Robert Gleig, Story of the battle of Waterloo , London : John Murray Publishers, 1861
  • Henry Houssaye, 1815 : Waterloo (3 vol), Paris : Perrin et Cie, 1908
  • Jean-Marc Largeaud, Napoléon et Waterloo : la défaite glorieuse de 1815 à nos jours, Boutique De L'histoire, 2006, 462p, (ISBN 978-2910828387)
  • Jacques Logie, Waterloo, l'évitable défaite, Éditions Racine, Bruxelles, 1998
  • Jacques Logie, Waterloo : De la bataille à la légende (18 juin 1815), Napoléon Ier éditions, 2008, 82p, (ISBN 13 978-2916385105)
  • Andrew Roberts, Waterloo : 18 juin 1815 Le dernier pari de Napoléon, Ed. de Fallois, 2006 (ISBN 2-8770-6600-2)


  • (en) Archibald Frank Becke, Napoleon and Waterloo : the Emperor's Campaign with the Army du Nord, 1815, London : Greenhill Books, 1995

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