Bataille du Mans (1793)

Bataille du Mans (1793)
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Bataille du Mans
Le Mans2.jpg
La bataille du Mans, peinture de Jean Sorieul, 1852.
Informations générales
Date 12 et 13 décembre 1793
Lieu Le Mans
Issue Victoire décisive républicaine
Belligérants
France Républicains Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Pavillon LouisXIV.svg Chouans
Commandants
François-Séverin Marceau-Desgraviers
Jean-Baptiste Kléber
François-Joseph Westermann
Jacques Delaistre de Tilly
• François Muller
Henri-Pierre Delaage
• François Carpantier
Henri de La Rochejaquelein
Jean-Nicolas Stofflet
Antoine-Philippe de La Trémoïlle de Talmont
Henri Forestier
Gaspard de Bernard de Marigny
François de Lyrot de La Patouillère
Charles de Beaumont d'Autichamp
Forces en présence
20 000 hommes 15 000 à 18 000 hommes
20 000 non-combattants (blessés, femmes et enfants...)
30 canons
Pertes
30 à 100 morts,
150 à 400 blessés
10 000 à 15 000 morts (combattants et civils)
~ 5 000 à 10 000 prisonniers
Guerre de Vendée
Batailles
Première Guerre de Vendée (1793-1795)

1re Machecoul — Jallais — 1re Cholet — Pont-Charrault — 1re Pornic — 1re Sables-d'Olonne — 2e Pornic — 2e Sables-d'Olonne — Chemillé — Les Aubiers — 1re Challans — Saint-Gervais — Vezins — 1re Beaupréau — 2e Machecoul — Legé — 1re Thouars — La Châtaigneraie — Palluau — 1re Fontenay-le-Comte — 2e Fontenay-le-Comte — 3e Machecoul — Montreuil-Bellay — Saumur — 1re Luçon — Nantes — Parthenay — 1re Moulins-aux-Chèvres —1re Châtillon — Martigné-Briand — Vihiers — Les Ponts-de-Cé — 2e Luçon — 3e Luçon — 1re La Roche-sur-Yon — Chantonnay — 2e Thouars — Tiffauges — Coron — Pont-Barré — Montaigu — Saint-Fulgent — Le Pallet — Treize-Septiers — 2e Moulins-aux-Chèvres — 2eChâtillon — 1re Noirmoutier — La Tremblaye — 2eCholet 

Virée de Galerne

Laval — La Gravelle — Croix-Bataille — Entrammes — Ernée — Fougères — Granville — Pontorson — Dol — Angers — La Flèche — Pontlieue — Le Mans — Savenay

La Garnache — Bouin — 4e Machecoul — 5e Machecoul — 2e Noirmoutier — Gralas

Colonnes infernales

Gesté — Chauché — Legé — 3e Cholet — Saint-Colombin — 2e Beaupréau — Bressuire — 2e La Roche-sur-Yon — Les Clouzeaux — Mortagne — Les Ouleries — 2e Challans — Moutiers-les-Mauxfaits — Chaudron-en-Mauges — Mormaison — 3e Challans — Chanteloup — La Châtaigneraie — La Roullière — Fréligné — Chalonnes — Saint-Florent-le-Vieil


Deuxième Guerre de Vendée (1795-1796)

Les Essarts — Yeu — Saint-Cyr-en-Talmondais — Mortagne — Mouilleron-le-Captif — Les Landes-Genusson — Camp de l'Oie — Argenton-Château — La Bégaudière — La Chauvière — La Guyonnière


Troisième Guerre de Vendée (1799-1800)

Montaigu — Les Aubiers — La Flocellière — Chambretaud


Quatrième Guerre de Vendée (1815)

Les Échaubrognes — L'Aiguillon — Aizenay — Saint-Gilles-sur-Vie — Les Mathes — Rocheservière — Thouars


Cinquième Guerre de Vendée (1832)

La Hautière — Le Chêne — La Penissière

La bataille du Mans est une bataille de la guerre de Vendée. Elle vit la déroute des forces vendéennes par les troupes républicaines lors de la Virée de Galerne.

Sommaire

Prélude

Article détaillé : Virée de Galerne.

Victorieuse à La Flèche après avoir échoué à Angers à franchir la Loire, l'armée vendéenne, désemparée et toujours harcelée par la cavalerie républicaine, poursuivit sa marche en direction du Mans. Ses effectifs étaient considérablement réduits : l'armée catholique et royale, forte de moins de 20 000 hommes traînait toujours avec elle des milliers de blessés, de femmes et d'enfants. Sur les 80 000 personnes du début de la virée de Galerne, les Vendéens n'étaient plus que 40 000. Souffrants de la famine et du froid, ravagés par une épidémie de dysenterie à caractère gangréneux, du typhus et la fièvre putride, ils cherchaient essentiellement à se procurer des vivres.

Après avoir dispersé 4 000 républicains en une demi-heure à Pontlieu, les Vendéens, démoralisés et ayant perdu une bonne part de leur armement, s'emparèrent cependant du Mans le 10 décembre, à 4 heures de l'après-midi. Ils se répandirent ensuite dans la ville et parvinrent à trouver tout le ravitaillement nécessaire, vivres et vêtements. Cependant le moral restait bas, la maladie continuait de faire des ravages et les soldats, n'obéissant plus à leurs chefs, ne cherchèrent même pas à mettre la ville en état de défense, alors que l'armée républicaine, réorganisée depuis la déroute de Dol, marchait en force sur la ville.

La bataille

Le 12 décembre, au petit matin, l'avant-garde républicaine commandée par Westermann et Muller fit son apparition devant Le Mans. Henri de La Rochejaquelein, secondé par Talmont, rassembla alors 3 000 hommes, essentiellement des chouans, et se porta à la rencontre des Républicains. Il réussit à leur tendre une embuscade dans un bois situé près de la ville. Les cavaliers de Westermann, surpris, durent battre en retraite, tandis que la division Muller paniquait dès les premiers coups de fusils. Les républicains étaient sur le point d'être écrasés lorsque la division du général Jacques Delaistre de Tilly, de l'Armée des côtes de Cherbourg arriva en renfort sur le champ de bataille. Cédant à leur tour à la panique, les Vendéens prirent la fuite et se refugièrent à l'intérieur du Mans. La Rochejaquelein tenta alors de rassembler ses hommes, mais ses forces étaient dispersées; la plupart des Vendéens ne s'étaient même pas rendu compte que les Républicains étaient si près, certains soldats étaient encore ivres.

Peu de temps après le général en chef des républicains François-Séverin Marceau-Desgraviers, arriva à son tour sur les lieux de la bataille et fit rassembler toutes ses troupes à Cérans-Foulletourte. Il était suivi de Kléber et des troupes de l'armée de Mayence dont l'arrivée était prévu d'ici les prochaines heures. Marceau voulait attendre l'arrivée de ces troupes avant de passer à l'attaque décisive mais Westermann ne voulut rien entendre et lança ses troupes à l'assaut, Marceau dut suivre.

L'armée républicaine entra dans Le Mans à la tombée de la nuit, emportant d'assaut toutes les barricades qu'ils rencontrèrent. Les Vendéens étaient totalement désorganisés, le chaos régnait dans la ville où pendant toute la nuit des combats de rue acharnés furent livrés.

Toussaint du Breil de Pontbriand écrivit dans ses mémoires d'après des témoignages recueillis:

« Rien ne peut égaler la confusion et le désordre qui régnaient dans la ville, les rues étaient remplies de canons, caissons, voitures, équipages de tout espèce, qui encombraient l'armée. Une multitude de femmes et d'enfants cherchaient leurs parents et interrogeaient des gens qui ne leur répondaient qu'en les interrogeant eux-mêmes. On ne pouvait même réussir à se faire indiquer la route de Laval. Les hommes, les chevaux morts, remplissaient les rues, et on ne marchait que sur des cadavres, les cris des blessés, placés sur des voitures ou dans les maisons, comblaient la mesure de cette scène d'horreur[1]. »

La Rochejaquelein, constatant que tout était perdu, ne songeait désormais plus qu'à protéger la retraite des survivants en direction de la route de Laval, la seule libre, en passant par la porte Dorée et le pont sur la Sarthe. Les Vendéens déployèrent 14 canons à la sortie de la ville, ils parvinrent à couvrir la retraite des fuyards et tenir les Républicains en respect.

Cependant, des milliers de Vendéens, non-combattants pour la plupart, étaient encore bloqués à l'intérieur de la ville retranchés dans des maisons. Des groupes de soldats vendéens formaient encore des îlots de résistance éparpillés dans la ville. Ceux-ci offrirent une longue résistance et parvinrent à tenir jusqu'au point du jour. Néanmoins, ils finirent par être tous détruits par l'artillerie républicaine du général François Carpentier, les canons ouvrirent le feu sur les bâtiments d'où partaient des tirs et écrasèrent les Vendéens sous les décombres.

La bataille tourna ensuite au massacre ; les blessés, les femmes et les enfants qui s'étaient réfugiés dans les maisons en furent délogés et massacrés par les soldats républicains. Marceau put sauver des milliers de prisonniers, mais ils ne put empêcher le massacre. À ce moment, Kléber arriva en renfort avec ses troupes, mais la bataille était finie. Il tenta lui aussi de s'opposer au massacre, mais en vain. Dans ses mémoires il écrivit:

« On ne saurait se figurer l'horrible carnage qui se fit ce jour-là, sans parler du grand nombre de prisonniers de tout sexe, de tout âge et de tout état qui tombèrent en notre pouvoir[2]. »

Certains Vendéens qui avaient réussi à sortir de la cité furent reconduits dans celle-ci et livrés à la vindicte, tandis que d'autres étaient sauvés par l'intervention de protecteurs, comme la propre mère du général François Roch Ledru des Essarts. De son côté, Westermann rassembla ses hussards et, suivi des régiments d'Armagnac et d'Aunis, se lança à la poursuite des Vendéens. Tous les traînards que cette troupe rencontra furent massacrés, la plupart par des paysans sarthois, cependant le gros de l'armée vendéenne, réduit de moitié, parvint à gagner Laval le 14 décembre. Les cavaliers républicains, n'osant pénétrer dans les faubourgs, firent demi-tour.

Quelques heures après la bataille, Benaben fit un long récit de la bataille dans une longue lettre écrite à Jean-Antoine Vial, procureur syndic du Maine et Loire[3]. Les corps des victimes furent ensevelies dans des charniers[4].

Rapport du représentant Benaben

Les pertes

D'après le commissaire Maignan, 2 300 Vendéens sont tués à l'intérieur de la ville tandis que les pertes républicaines s'élèvent à environ 100 tués et au moins 400 blessés. Dans son rapport, le général François-Séverin Marceau-Desgraviers déclare que les pertes de ses troupes sont de 30 morts et 150 blessés.

De leur côté, les administrateurs républicains de la Sarthe, évaluent le nombre de morts vendéens à 5 000 à l'intérieur de la ville du Mans, et à 10 000 sur la route du Mans à Laval. Le représentant en mission Benaben écrit même que les paysans Sarthois y tuèrent un plus grand nombre d'hommes que les soldats républicains.

Le nombre de 15 000 morts vendéens à la bataille du Mans est également donné par Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein dans ses mémoires. En 2009-2010, neuf charniers contenant les corps d'environ 200 victimes ont été découverts[5].

Sources

Notes

  1. Mémoires du colonel de Pontbriand, tome I, p. 53.
  2. Jean-Baptiste Kléber, Mémoires politiques et militaires, p. 330.
  3. Jean-Claude-Gauthier-Louis de Benaben, Correspondance et papiers de Benaben, édités par Arsène Launay, A. Sauton, Paris, 1886 t. 1, 166 pages, p. 71-74.
  4. Le Mans : archéologie de la virée de GalerneNeufs charniers contiennent les restes d’au moins 140 sujets. Les individus sont parfois tête bêche ... La disposition anarchique des corps évoque un charnier creusé dans l’urgence, sans réel geste funéraire. Hormis plusieurs adolescents, les sujets inhumés sont tous des adultes tant hommes que femmes.
  5. Premières fouilles de charniers de Vendéens Six des neuf fosses découvertes ont été presque entièrement fouillées. Elles ne représentent qu'une partie des victimes, puisqu'elles rassemblent en tout près de deux cents squelettes. Les autres ont été ensevelies en dehors du site du chantier. Nombre d'individus portent des traces de très sévères blessures portées par des armes blanches au crâne ou sur les os des bras ou des membres inférieurs.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Bataille du Mans (1793) de Wikipédia en français (auteurs)

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