- Bataille des Clouzeaux
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La bataille des Clouzeaux se déroula lors de la guerre de Vendée.
La bataille
Repoussé un première fois à La Roche-sur-Yon au début du mois, Charette ne renonce pas à s'emparer de la ville. Mais sa troupe est poursuivie depuis plusieurs semaine par la colonne du général Haxo, ce dernier écrit : « Charette périra de ma main ou je tomberai sous ses coups[1]. » Et s'adressant au Comité de salut public : « Dans six semaines, j'aurai la tête de ce Brigand, ou il aura la mienne[2]. »
Le 21 mars Haxo, à la tête de 300 cavaliers[3], attaque Charette aux Clouzeaux. Mais le général vendéen a disposé ses troupes, il commande 1 000 hommes, renforcés par les troupes de Joly[4]. Son armée est divisée en quatre groupes, il commande lui-même la droite, Joly la gauche, Guérin le centre et Bodereau la réserve[3].
Les dragons républicains chargent les premiers l'avant-garde vendéenne commandée par Joly. Ils sont sur le point de la faire plier lorsque la cavalerie vendéenne les prend de flanc. Les dragons prennent aussitôt la fuite et jettent la confusion dans les rangs des deux bataillons[5] d'hommes à pied et c'est bientôt la déroute générale. Haxo, dont le cheval a refusé de sauter un obstacle doit mettre pied à terre et se retrouve seul face aux cavaliers vendéens[4].
Turreau, dans son rapport adressé au au ministre de la guerre, écrit que Haxo, touché par deux coups de feu, son cheval à terre, se « brûle la cervelle[5]. » En réalité, Haxo est probablement tué au combat. Il refuse de se rendre[4] et adossé à un arbre il tue ou blesse au corps à corps trois assaillants, puis est mis en joue par Arnaud, ancien chef divisionnaire de l'armée du Centre. Haxo s'exclame alors : « Est-il possible que je périsse de la main d'un lâche ? Viens ici que je te coupe les oreilles » mais il est aussitôt abattu[3].
Selon le rapport de Turreau, les pertes républicaines sont d'une vingtaine d'hommes tués et de 57 blessés[5]. Les Vendéens évacuent rapidement les lieux, tandis que les deux bataillons de l'aile gauche reprennent le champ de bataille, ce qui permet à Turreau de transformer la défaite de ses troupes en victoire[3],[5].
Charette, dont Haxo avait épargné la demeure de l'incendie, déclara regretter la mort du général républicain : « Pourquoi ne l'a-t-on pas pris vivant ; pourquoi avoir tué un si brave homme ? Je l'aurais renvoyé à nos ennemis pour leur donner un grand exemple à suivre[3]. »
L'issue de la bataille est également marqué par une dispute opposant Charette et Joly, chacun réclamant le cheval du vaincu, qui revient finalement à Charette. Cette querelle conduit à la séparation des deux armées[3].
Bibliographie
- Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, 1912-1931 (réimpr. 2009), p. 393-394.
- Charles-Louis Chassin, La Vendée Patriote (1793-1800), t. IV, édition Paul Dupont, 1893-1895, p. 379.
- Jean Julien Michel Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République, t. III, p. 307-308. texte en ligne sur google livres
- Jean Tabeur, Paris contre la Province, les guerres de l'Ouest, Economica, 2008, p. 195.
- Yves Gras, La Guerre de Vendée (1793-1796), Economica, 1994, p. 132.
Références
- Yves Gras, La Guerre de Vendée, p. 132.
- Pitre-Chevalier, Histoire des guerres de la Vendée, p. 530.
- Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, p. 393-394.
- Jean Tabeur, Paris contre la Province, les guerres de l'Ouest, p. 195.
- Jean Julien Michel Savary, Guerre des Vendéens et des chouans, par un officier supérieur de l'armée de Vendée (1824-1827), t. III, p. 307-308.
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