- Bataille de La Guyonnière
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La bataille de La Guyonnière se déroula lors de la guerre de Vendée.
Sommaire
La bataille
Charette, progressivement abandonné par ses troupes depuis l'échec de l'expédition de l'île d'Yeu, est harcelé par les colonnes mobiles du général Hoche.
Charette et les 45 hommes qui lui restent sont réveillés à l'aube, à La Pellerinière, entre Saint-Sulpice-le-Verdon et Les Lucs-sur-Boulogne. Les Vendéens, surpris par une colonne d'une centaine d'hommes, s'enfuient en traversant la Boulogne au moulin de Gâtebourse, puis passent par les chemins creux en direction de La Guyonnière. Mais arrivé au village, ils se heurtent à une deuxième colonne, forte elle aussi d'une centaine d'hommes menés par l'adjudant-général Valentin[1].
La fusillade s'engage, mais Pfeiffer, garde du corps de Charette, juge que son général est trop reconnaissable à son chapeau à plumes blanches, il s'en empare, s'en coiffe et est rapidement abattu par les Républicains. Les Vendéens peuvent de nouveau s'enfuir mais à 11 heure, à La Boulaye, une troisième colonne, forte de 85 hommes, apparaît, menée par le commandant Dupuis. Un bref combat s'engage, les Vendéens, qui ne sont plus que 35, reculent et filent vers le bois des Essarts. Mais, vers midi, alors qu'ils sont sur le point de s'y réfugier, ils sont surpris par une quatrième colonne, commandée par l'adjudant-général Travot et forte de 350 hommes[1].
Charette et ses hommes font demi-tour et courent se réfugier au petit bois de La Chabotterie. Mais le bois est bientôt encerclés, à sa sortie les Vendéens sont accueillis par une fusillade, Charette est touché à la tête et à la main gauche, il s'effondre, presque évanoui. Deux hommes, Bossard et La Roche-Davo sont tué tour à tour, en le portant sur leur dos. Un troisième homme, de Lepinay, tente de le cacher dans un fourré mais un groupe de Républicains, menés par Travot lui-même surgissent. Charette est pris[1],[2], presque tous ses hommes ont été tués[3] :
« Es-tu Charette ? - Oui, c'est moi. Où est ton commandant ? - Je suis le commandant. - Tu es Travot ? - Je le suis. - À la bonne heure ; c'est à toi que je voulais me rendre. » puis il lui tend son épée[2].
Suites
Charette, blessé, est conduit au château de La Chabotterie. Il est soigné dans la cuisine et converse avec Travot avec lequel il échange des propos courtois. Dans la soirée, les Républicains gagnent Le Poiré-sur-Vie où se trouve le général Grigny. Par crainte d'une embuscade visant à le délivrer, il est décidé de conduire Charette à Angers plutôt qu'à Nantes[4].
Le prisonnier est reçu par le général Hédouville, ses blessures sont soignées par le docteur Lachèze et il est même reçu à dîner par les généraux républicains[2]. Quant à Travot, il est récompensé par le grade de général de brigade[4].
Le 26 mars, à 9 heures du matin, Charette est embarqué sur la Loire sur une chaloupe canonnière, accompagné de Travot, Grigny et Valentin. À 11 heures du soir la chaloupe arrive à Nantes et Charette est enfermé à la prison du Bouffay, il réclame un verre d'eau puis s'endort. Le lendemain matin, il réclame une soupe à l'oignon, à 9 heures il est conduit chez le général Dutilh, commandant de la place, qui procède à son interrogatoire. Avant le faire ramener à sa cellule, Dutilh faut savoir à Charette que, malgré ses blessures, il va être promené dans les rues de Nantes. Ce à quoi Charette répond : « Si vous étiez tombé en mes mains je vous aurais fait fusiller sur le champ[2],[4]. »
Charette est exhibé à la vue des habitants pendant deux heures, de façon évoquer le Triomphe romain, 50 cavaliers, 50 tambours, 50 musiciens, 050 grenadiers et 50 artilleurs précèdent Charette entouré de gendarmes, sans compter les troupes qui ferment la marche[2].
Ramené au Bouffay, il peut recevoir la visite de sa sœur Marie-Anne et de sa cousine Mme Charette de Thiersant[4]. Il subit ensuite un second interrogatoire mené par le capitaine Perrin. Le 29 mars, à 9 heures du matin, Charette est conduit devant un Conseil militaire où il est jugé et condamné à mort. Ramené dans sa cellule, il est confessé par l'abbé Guibert, prêtre constitutionnel[2]. À 4 heures, il est conduit à la place Viarmes où sont rassemblés 1 000[1] à 5 000[4] soldats et 10 ou 12 généraux[2].
Charette embrasse deux fois son confesseur, il refuse qu'on lui bande les yeux[2], faisant face aux 18 hommes du peloton d'exécution il s'écrit en désignant son cœur : « Soldats, ajustez bien, c'est ici qu'il faut frapper un brave[4]. » Charette, d'un signe de la main, commande lui-même le peloton, avant d'être renversé par la salve[2].
La mort du général Charette met fin à la guerre de Vendée, qui ne connut plus dès lors que quelques sursauts en 1799, 1800, 1815 et 1832.
Bibliographie
- Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, 1912-1931 (réimpr. 2009), p. 506-509.
- Jean Julien Michel Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République, t. VI, p. 267-268. texte en ligne sur google livres.
- Yves Gras, La Guerre de Vendée (1793-1796), Economica, 1994, 184 p. 165-169.
- Jean Tabeur, Paris contre la Province, les guerres de l'Ouest, Economica, 2008, p. 255-259.
Références
- Yves Gras, La Guerre de Vendée, p. 165-167.
- Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, p. 505-509.
- Jean Julien Michel Savary, Guerre des Vendéens et des chouans, par un officier supérieur de l'armée de Vendée (1824-1827), t. VI, p. 267-268.
- Jean Tabeur, Paris contre la Province, les guerres de l'Ouest, p. 255-259.
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