Sadisme et masochisme au cinéma

Sadisme et masochisme au cinéma

Sadisme et Masochisme au cinéma. Plutôt que sadomasochisme, cet article sépare le sadisme du masochisme. Si Sigmund Freud a confirmé le terme sadomasochisme cité pour la première fois par Krafft-Ebing, il se retrouve, vers la fin de sa vie, devant une énigme. Sigmund Freud avoue qu'« il est d'ailleurs rare que les tortures masochistes produisent la même impression de sérieux que les cruautés - fantasmées ou mises en scène - du sadisme[1] ». Il pose ainsi une première pierre au concept developpé par Deleuze, celui du « monstre sémiologique ».

Depuis, les analystes confirment le monstre sémiologique qu'est le terme sadomasochisme. Pour Gilles Deleuze[2] « Sado-masochisme est un de ces noms mal fabriqués, monstre sémiologique)[note 1] ». Il précise qu'en cas de rencontre : « chacun fuit ou périt[2] ».

Régis Michel confirme plus récemment : « Bataille est deleuzien avant l'heure, il sait bien que les deux ne font pas la paire, fût-elle freudienne[3] ». C'est pourquoi il est préférable de séparer ces deux termes afin de ne créer aucun amalgame. Une autre raison pour séparer sadisme et masochisme est que deux grands livres ont traité l'un et l'autre séparément.

  • Le masochisme au cinéma[4]
  • Le Sadisme au Cinéma[5].

Traiter le sadisme et le masochisme au cinéma, n'est pas traiter uniquement le BDSM, dont le but est la quête du plaisir sexuel. Et qui, sous cette forme, est fort dérangeante pour le grand public. Il faut traiter le sadisme et le masochisme sous toutes leurs formes. Selon la pure tradition hollywoodienne le masochisme au cinéma est acceptable « s’il évacue toute notion de plaisir sexuel : s’il peut incarner l’exaltation du martyre dans le plus pur style judéo-chrétien[6]. » De même qu'aucune censure ne frappera les films historiques au sadisme exacerbé. Films où l'on met en images des scènes de fouet à peine soutenables : Les Révoltés du Bounty. Ou encore, Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? qui met en scène un sadisme social terrifiant, un couple sadique et victime. En revanche « que le héros vienne à succomber aux avances capiteuses de cet archétype hétaïrique qu’est la vamp, et celle-ci le conduira à l’humiliation et à la déchéance[6]. »

Sommaire

Masochisme

Article détaillé : masochisme.

À propos de masochisme au cinéma Michel Etcheverry nous dit : « Ce penchant pour le supplice cinématographique constitue le versant respectable du fantasme masochiste masculin »[6]

Un des personnages principaux est masochiste

  • Romance : Le personnage de Marie est victime de Paul, frustrée à en avoir la nausée. Elle commence une période où elle vit la douleur psychologique et les fantasmes. Cet état provient de son manque de satisfaction sexuelle avec l'homme qu'elle aime. C'est ce manque qui la rend masochiste. Le personnage de Paul Sagamore Stévenin se refuse à elle. Mary comme Belle de jour aura des fantasmes de prostitution. Elle a des rapports sexuels avec des hommes qu'elle n'aime pas. Elle se sent salie et elle en jouit. Là, seulement, commence son masochisme charnel. Avec François Berléand, il s'agit d'une relation entre adultes consentants, cette relation que la communauté des pratiquants nomme BDSM. Le rôle de François Berléand est bien celui d'un dominateur BDSM. Il n'y a aucun sadisme dans ses jeux. La scène vers la fin où l'on est dans le fantasme. Les femmes, les hommes qui se font pénétrer. Lorsque le bas du corps est extérieur et le haut du corps enfermé et contraint privant l'individu de toutes défenses. La femme ou l'homme ne peuvent plus contrôler ce qui leur arrive. Il s'agit d'un grand fantasme masochiste à la fois féminin et masculin. Le, la masochiste ne veut pas être responsable de ce qu'il considère comme une faute. D'où ce fantasme redondant de chercher à ce que le haut du corps et donc le cerveau ignore ce qui se passe dans le bas du corps. Ou, hypocritement le masochiste renvoie la faute vers l'autre. Le ou la masochiste n'est pas libre d'intervenir. C'est le plaisir sans responsabilité décrit Theodor Reik[7]
  • Sick: The Life & Death of Bob Flanagan. Sick est un documentaire. Se sachant atteint d’une maladie douloureuse et incurable, Bob Flanagan va soulager le mal par le mal. Ce documentaire met en scène des pratiques extrêmes dans lesquelles le sujet atténue la douleur de la maladie en se livrant à la douleur orgiaque.
  • Boulevard du crépuscule (Sunset Boulevard) : un film de Billy Wilder, 1950 avec William Holden, Gloria Swanson, Erich von Stroheim. Norma Desmond interprétée par Gloria Swanson et dirigée par Billy Wilder fut une grande gloire du cinéma muet. Elle vit enfermée dans une prestigieuse demeure. Pour Billy Wilder il n’est question que des affres du temps qui ont abîmé la star et délabré la demeure. Il s’agirait d’un film culte pour certains masochistes. Norma Desmond agit comme une Idole. Elle a perdu son physique de jeune première, mais a largement gagné en personnalité. Capricieuse, autoritaire, son attitude, sa manière de diriger son valet, sa manière de recevoir l’homme égaré à sa porte, sa manière de fumer, son narcissisme etc. Pour les fétichistes des femmes fumeuses, elle est un symbole. Personnage manipulé par son esclave. Elle aurait, selon Georges de Coulteray, la gifle mondaine et sadique[8]. Billy Wilder nous la montre, comme aucune femme ne se montrerait jamais, bain chaud où son visage est dégoulinant de sueur, masques de beauté terrifiants. C’est sans compter sur le masochiste qui veille en coulisse et qui veut coûte que coûte qu’elle reste sur son piédestal. C'est évidemment le valet interprété par Erich von Stroheim. Il l’a transformée, formée, sans qu’elle puisse s’en rendre compte. Elle est le bourreau, un bourreau éduqué à la sauce de l’esclave. Le maître du fantasme c’est lui et lui seul. On apprend au cours du film qu’il fut son premier mari et son impresario. « Son bureau était tapissé de cuir vernis noir. » Tout au long du film Max le valet n’est pas vraiment maltraité. On reconnaît en lui un homme brillant, mélomane, pianiste. Mais Max est vraiment humilié en tant que vrai valet. Il se ferait tuer pour elle. Il la protège de tout au point de lui envoyer des fausses lettres d’admirateurs. Ces lettres permettent à la star de continuer à rêver. Il filtre les appels de façon à ne pas distraire l’homme qu’elle aime. Il montre par moment un visage douloureux. Mais il reste fidèle et imperturbable. Puis Norma tire sur le journaliste et le tue. Lorsque les flics et toute la presse arrivent, Norma continue à rêver, elle croit qu’elle tourne à nouveau. Elle descend l’escalier en star et son fidèle valet est en bas. Il joue le jeu : « les caméras vous attendent, Madame ! Lumière ! Tournez ! »
  • Folies de femmes : (Foolish Wives) est un film américain réalisé par Erich von Stroheim, sorti en 1922. En 2008, le film est rentré dans le National Film Registry pour conservation à la Bibliothèque du Congrès aux États-Unis. Dans ce film Erich von Stroheim se fait contraindre, corseter par Mae Bush.
  • La grande illusion est un film français de Jean Renoir sorti en 1937. Ce film, considéré comme un chef d'œuvre du cinéma français et du cinéma mondial[9], est animé par un point de vue humaniste et pacifiste, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Dans ce film Erich von Stroheim est sévèrement contraint dans un minerve et à ce titre il est cité par Jean Streff qui cite à son tour Krafft-Ebing dans le plaisir masochiste de la contrainte. « Il y a quelque temps on a observé à Berlin le cas d'un officier que l'on trouva mort, étroitement enserré dans une corset, et dont on peut admettre avec certitude qu'il mourrut de cette façon, sans intention de se suicider[10]. »

Un des personnages a subi des violences non consenties et bascule vers le masochisme charnel

Les inclassables.

  • Boxing Helena : est un film américain réalisé par Jennifer Chambers Lynch, sorti le 11 août 1993. Bref passage sur l’enfance de Nick, un père chirurgien qui travaille beaucoup. Une mère qui collectionne les amants, une mère castratrice. Il grandit dans le culte de l’argent et de la réussite. Mais il est aussi complètement fasciné par sa mère. Il ne cesse de la regarder. Il devient un des meilleurs chirurgiens. Il est beau, riche. Un seul être lui manque Helena ! Il est obsédé. Il la persécute. Il la harcèle. Il guette Helena lors de ses relations charnelles. Il joue les voyeurs. Il la courtise, elle le jette, l’humilie. Il organise une fête dans la somptueuse maison héritée de sa mère. Il l’invite. Elle part quitte la fête avec un ami de Nick. Elle se retourne comme dans un défi, lançant à Nick un regard diabolique. Le metteur en scène donne à Helena, un statut de Déesse-Nature. Elle apparaît souvent dans l’eau, au milieu des fleurs. Nick subtilise son sac avec son carnet d’adresses, elle vient le récupérer et en s’éloignant, elle est renversée par un chauffard. Le lendemain Helena apparaît chez Nick, dans un lit somptueux. Elle n’a plus de jambes, il croit l’entourer la soigner, la posséder. Elle est de plus en plus tigresse… Et lorsqu’elle rentre dans de folles colères, c’est sa mère qu’il voit. Elle l’attaque, le lendemain, elle apparaît sur un autel entourée de fleurs comme une divinité, mais elle n’a plus de bras. Le public imagine donc, qu’après l’avoir amputé des jambes, il lui a coupé les bras. Avec un travelling redondant sur une pâle copie de la Vénus de Milo. Enfin on nous place Helena à Grande Déesse et Nick qui a tout pour être un grand maître de la séduction, en soumis vénérant et désespéré. On a l’impression qu’elle a pris la place de la dominatrice, la divinité. La question reste en suspens : Helena est-elle une dominatrice sadique ? Nick est-il un tueur fou sadique ? Qui ne va cesser d’amputer Helena, afin de la vénérer. Helena posée sur un autel comme la Déesse-Mère ? Ou le fruit d’une fantaisie sortie de l’imaginaire de Nick, masochiste délirant castré par sa mère. Le fait qu’il n’y ait aucune scène sanglante, laisse supposer qu’il s’agit d’un rêve masochiste.

Masochisme mortifère

Dominatrices

  • Maîtresse : Une plongée dans l'univers d'une dominatrice professionnelle.
  • La Femme flambée: (1983, Robert Van Ackeren), est le portrait d'une jeune femme qui décide de devenir dominatrice professionnelle... tout va "bien" jusqu'au moment où elle tombe amoureuse d'un escort-boy (bisexuel et dominateur à ses heures). Avec Gudrun Landgrebe et Mathieu Carrière.
  • Tokyo Decadence (1992, Ryu Murakami) : Une jeune escort japonaise souffre des fantasmes de ses clients (domination, nécrophilie) Repliée sur elle-même, elle rêve de son amour perdu. Elle se lie avec une dominatrice, aussi insensible et sardonique que les autres. Cette liaison lui permet de sortir de sa solitude.
  • Les Jours et les nuits de China Blue: (Crimes of Passion) est un film américain réalisé par Ken Russell, sorti en 1984. Kathleen Turner : Joanna Crane / China Blue, Bruce Davison : Donny Hopper, Gordon Hunt : Group Leader, Dan Gerrity : Group Member #1 Anthony Perkins : Rev. Peter Shayne. China Blue souvent cité comme un film BDSM alors qu'il l'est surtout en raison de la scène ou China Blue domine le policier menotté, qu'elle le sodomise avec sa matraque de flic. Et peut-être parce que l’héroïne semble assouvir un fantasme masochiste de prostitution.

Enquête dans le milieu de la domination

Preaching to the Perverted :(1998, Stuart Urban) une jeune homme est chargé, par les censeurs vertueux, d'enquêter dans le milieu des sexualités plurielles à Londres. Il tombe amoureux d'une dominatrice !

Créatures pour masochiste femmes fatales, castratrices et autres masochisantes[note 2]

« À bien des égards, elle apparaît comme l’archétype de la femme dominatrice recherchée par le masochiste, (...)plus créature du masochiste que tortionnaire, parfaitement résumé par Gilles Deleuze dans sa célèbre introduction à La Vénus à la fourrure, de Sacher-Masoch »[6] Selon Michel Etcheverry : une lecture attentive de Basic Instinct et Body en est la parfaite illustration.

Les femmes fatales

  • La Femme et le Pantin - Avec Marlène Dietrich Un film de Sternberg dont le titre original est The Evil is a Woman, « le Mal est une Femme » ; voilà qui en dit long au sujet d’une certaine vision de La Femme Libre.
  • L’Ange bleu : réalisé par Josef von Sternberg, en 1930. Avec Emil Jannings : le professeur Emmanuel Rath - Marlène Dietrich : Lola-Lola. Le professeur Emmanuel Rath tombe amoureux fou de Lola-Lola, une artiste de cabaret. Il se marie avec elle. Il sera victime de la femme fatale. Elle sera sa perte. Licencié de son poste d’enseignant, bafoué, trompé, humilié, ridiculisé, il se suicide dans sa salle de classe tant regrettée.

Films où une ou plusieurs dominatrices sont mises en scène.

  • Les Beaux Mecs (TV, 2011) : le personnage d'Olga, interprété selon les époques par Victoria Abril et par Juana Acosta, gagne sa vie comme dominatrice.
  • Mr. et Mrs. Smith (2005), de Doug Liman : dans une scène, le personnage interprété par Angelina Jolie se fait passer pour une dominatrice pour accomplir une mission.

Films contenant une scène ou plusieurs scènes BDSM

  • Prête-moi ta main: caricature d'une scène BDSM
  • Lunes de fiel : Traite le sujet BDSM de manière très secondaire, sans que le thème général ne soit assimilable au BDSM. Le film Lunes de fiel : Inclut ainsi une brève scène de rapport sado-masochiste qui n'est qu'accessoire dans le récit, la relation perverse et cruelle entre les protagonistes aillant bien au-delà du BDSM.
  • Pulp Fiction : Est un film d'une grande violence, drogue, braquage, torture. Ce film est parfois assimilé au BDSM, en raison d'une scène très fugace, ou un esclave bardé de cuir et de clous apparait et reçoit un ordre de celui qui lui sert de maître, ce film est inclassable dans le BDSM, sauf explication.
  • La Gueule de l'autre : un film de Pierre Tchernia sorti en 1979. Avec Jean Poiret, Michel Serrault Film grand public, caricature d'une scène BDSM

Mimétisme canin

  • Didier : Un labrador est transformé en être humain, psychologiquement, Didier reste un chien et Alain Chabat tient le rôle du chien. Rappelons qu’Alain Chabat s’était déjà prêté à un rôle de jument dans le film prête-moi ta main.
Jean Streff traite le mimétisme canin, dans son livre, à travers des films plus anciens comme :
  • Un mari en laisse : (Henri Levin – 1962) Micheline Presle traite son époux en chien, apprendre à marcher comme un chien tenu en laisse , la patte levée pour se soulager[4].

Films contenant une scène ou plusieurs scènes sadiques et, ou masochistes

  • L'Empire des sens : Considéré à tort comme BDSM, même s’il y a des échanges de gifles, de coups demandés et acceptés, interroge sur les limites de l'érotisme[11]. C’est une sorte d’arc-en-ciel entre l’amour, la passion, la castration. La strangulation et la castration ludiques deviennent bien réelles, rien n’est plus joué. Sada, l'héroine hallucinée erre dans les rues, brandissant le sexe et les testicules ensanglantés de Kichizo, son amant qu'elle a étranglé et emasculé.

L'énigme Marlon Brando

« Marlon Brando est sans conteste un original. Une des plus étranges singularités de son existence de vedette est le besoin évident, dans ses films, à des traitements brutaux. Or Brando est un non violent et ses amis s'accordent pour le reconnaître[4]... »

L'inclassable Luis Buñuel

  • Cet obscur objet du désir: Avec Carole Bouquet, Angela Molina dans une adaptation de La Femme et le pantin de Pierre Louys
  • Le journal d'une femme de chambre : La femme de chambre du Journal est servante et Maîtresse
  • Belle de jour : En rêve ou en vrai, mais la frontière des deux chez Buñuel est pour le moins ténue, surréalisme oblige. Avec des personnages plus ou moins sadiques (Marcel Pierre Clémenti), mais comme le dit Deleuze, « l'un ou l'autre fuit ou l'un ou l'autre périt. » Quant à elle, en bonne victime consentante elle se livre à la prostitution dans une tentative de mise en scène des ses fantasmes.
  • Le fantôme de la liberté (Luis Buñuel, 1974) : une scène de flagellation hilarante. Dans un hôtel de province, un homme Michael Lonsdale invite l'occupante de la chambre voisine qu'il vient de croiser sur le palier à venir prendre une coupe de champagne dans la chambre qu'il partage avec son amie, une brune ravissante (Anne-Marie Deschott). La voisine lui montrant qu'elle était occupée dans sa propre chambre à jouer au poker avec trois moines. Il semble contrarié et puis se ravise et invite également les moines à les rejoindre. Dans la chambre d'hôtel, tandis que les invités commencent à boire, l'homme et sa compagne s'éclipsent dans la salle de bains. Elle se dénude et enfile un manteau de cuir noir à même la peau, lui met un pantalon largement ajouré aux fesses. Ils reviennent dans la chambre, l'homme regarde ses invités avec un air parfaitement épanoui puis se penche et retrousse le dos de sa veste pour exposer son cul, enfin prenant appui des deux mains sur le lit il dit à sa complice : « Frappe-moi, je suis un salaud, frappe-moi sale pute ! » tandis qu'elle commence à le fouetter avec un martinet devant les invités stupéfaits. Scandalisés, les moines et la voisine s'enfuient tant sous les protestations navrées de Lonsdale, que la brune n'a pas cessé de flageller : « Mais voyons mes amis, je vous en prie, restez ! »

Domination Soumission

Le masochisme religieux

Sadisme

Films d'aventures : les classiques

Le célèbre chapeau d'Indiana Jones accompagné de son fouet

Au couvent

Traitant ouvertement du sadisme

Le travestissement au cinéma

Pour Jean Streff, il y aurait un masochisme conscient ou inconscient chez le héros travesti au cinéma. Il remarque dans son livre que, « l’aspect délibérément parodique de ce travestissement et son origine le plus souvent impérative (nécessité de la situation ou caprice de la « maîtresse ») assigne au héros cinématographique et au masochiste civil une fonction rigoureusement identique : être contraint et forcé, en butte au rire sarcastique des spectateurs. Pour Jean Streff, un véritable travesti ne soulève pas les rires mais plutôt l’indignation et la colère des « braves gens[4]. » Et Pour paraphraser Jean Streff : « Le ridicule ne tue pas, il fait même jouir. »

Laurel est Hardy

Pour Jean Streff, Laurel et Hardy « représentent certainement l'expression comique la plus accomplie des rapports dominant/dominé en milieu homosexuel » Toujours selon Jean Streff, dans le tandem laurel et Hardy « La plus outrageante domination est, sans conteste, la catégorie des épouses »[4]. Elles menent leur mari à la baguette et sont « hurlantes, violentes, dévastatrices, castratrices ».

  • Why Girls Love Sailors : Stan Laurel travesti en vamp « emperlousée » selon l'expression de Jean Streff, flirte avec le commandant du bateau, un personnage rude et brutal qui n'est autre que Oliver Hardy.
  • Quelle situation ! : (Another Fine Mess) est une comédie sortie le 29 novembre 1930. Le film est réalisé par James Parrott avec Laurel et Hardy sur une production de Hal Roach. Laurel incarne Agnès, la femme de chambre de Hardy, selon Jean Streff, la garde robe de Laurel, perruque blonde, collerette en dentelle et petit tablier de soubrette, la oanoplie du rituel masochiste est au complet.

Les fessées au cinéma

Les fessées au cinéma peuvent être à l'origine d'un fantasme originaire.

Films susceptibles de déclencher un fantasme originaire

Tous films

  • If... - Lindsay Anderson - Palme d’or, 1969, Cannes, non seulement l’acteur principal prend une gifle monumentale par une fille dans la cafétéria, mais il y a dans ce film une scène de châtiment à la canne anglaise (caning), où l’élève victime est placé penché sur une table, poitrine collée à la table.
  • Huit Et Demi : un film italien réalisé par Federico Fellini, sorti en 1963, dans le harem Marcello Mastroianni menace les femmes avec un fouet[18].
  • La Sorcellerie à travers les âges (Häxan) est un film dano-suédois réalisé par Benjamin Christensen, sorti en 1922. Christensen s'inspire en partie de ses études du Malleus Maleficarum. « Les damnés viennent un à un s'agenouiller devant les rotondités démoniaques et en baiser l'orifice,unique représentation cinématographique, à ce que je sahe et en dehors des films spécoalisés, d'une pratique masochiste par excellence : l'anilingus[4]. »

Films d'horreur

  • Le Corps et le Fouet, réalisé par Mario Bava. Avec Christopher Lee, Daliah Lavi, Tony Kendall, Ida Galli, Harriet Medin, Gustavo de Nardo, Luciano Pigozzi, Jacques Herlin. Scénario : Ernesto Gastaldi, Ugo Guerra, Luciano Martino .

Science fiction

Le Rêve de la femme du pêcheur d'Hokusai est une représentation artistique du fantasme sexuel.(ventre maternel op: Otto Rank)
  • Men in black 2 : Truffé de clins d'œil à la psychanalyse et de scènes de captures. Les personnages sont tour à tour « enserrés », « encordés », « enpieuvrés », « enserpentés », suspendus, pris dans tous les pièges possibles. Dès le début du film on est dans le bain. Car Serleena n'est autre que Méduse la pétrifiante, la castratrice. Elle est serpent quand elle arrive sur la planète. Durant sa transformation elle est entourée, recouverte de serpents. Au bout de ses doigts elle restera armée de tentacules de pieuvre rétractables. Elle feuillette un catalogue de lingerie sexy, elle se transforme en femme fatale. Elle se fait attaquer. Et elle dévore son assaillant. Certes, il n'a pas cherché ce retour au ventre maternel dont parle Otto Rank[12] , mais il y est bel et bien. Serleena enceinte de l'homme dévoré. Le temps qu'elle digère et il retombera dans le néant. Jeff le ver metrophage serait peut-être la représentation du gros poisson de Jonas - Le livre de Jonas. En tous cas Serleena procède à des interrogatoires musclés. Elle veut retrouver la lumière de Zarka. Elle ligote et « enserpente ». Toute « encuirée », elle suspend d'une main le gérant de la pizza. Elle ligote à la corde Franck le carlin extra terrestre. Le patron de la station c'est Z. Les men in black sont J. et k, l'autre. Serleena est avalée par Jeff le ver metrophage. Prisonnière, elle s'y repose elle y puise à nouveau des forces. Les aquariums où elle emprisonne et plonge des serpents qui enserrent les victimes. La chaise à « déneuroliser » le visage est enserré par des plaques d'acier, les bras emprisonnés sur les bras de la chaise. K. est complètement immobilisé. On retrouve des chaises semblables dans l'univers bdsm. La pieuvre, le serpent qui emprisonnent les corps semblent faire partie d'un imaginaire collectif. On retrouve la pieuvre emprisonnant les corps chez de nombreux artistes. Par exemple Dorian Cleavenger[19]. Au Japon, de multiples illustrations dans le livre d'Agnès Giard au chapitre Monstres et tentacules : Les étreintes de l'horreur»[20]
  • La planète des singes : (Planet of the Apes) est un film américain réalisé par Franklin J. Schaffner et sorti en 1968. Il est inspiré du roman La Planète des singes de Pierre Boulle, publié en 1963. Avec Charlton Heston : Le capitaine Taylor, Roddy McDowall: Cornélius, Kim Hunter :Dr. ZiraMaurice Evans : Dr. Zaius, ministre de la Science. Apocalypses, l'humanité réduite en esclavage, les Hommes capturés, mis en cage et dominés par des singes évolués. Pour Gérard Lenne, c'est une vision hallucinate du roman de Pierre Boulle. D'après Gérard Lenne tout fut mis en oeuvre pour éviter le ridicule dans la transformation des acteurs et figurants en chimpanzés, gorilles. « Quant aux humains, auprès d'un Charlton Heston, qui prototype du héros viril, n'a pas hésité à entrer dans ce fantasme masochiste[21]. »

Liens externes

Notes

  1. G. Deleuze considère que sadisme et masochisme sont deux univers différents. Qu'ils ne peuvent être de parfaits contraires, ni une parfaite complémentarité. Le sadisme étant un univers de crimes, de ce fait hors consentement. Et, le masochisme l'univers du contrat où tout est accepté par le sujet qui éduque son bourreau. op. cit. p. 114
  2. Néologisme Deleuzien pour nommer la femme créature du masochiste, et par forcément sadique, imaginée par le masochiste, éduquée par lui de manière consciente ou inconsciente, celle qui est dans le contrat
  3. Selon Otto Rank, le sujet cherche à retrouver au travers de son immobilisation la situation voluptueuse de l'immobilité intra-utérine

Sources

  1. Sigmund Freud, Névrose, psychose et perversion, Paris, Presses Universitaires de France, 1894 (réimpr. 1999) (ISBN 2-130-45208-6).
    voir Le Problème Économique du Masochisme
     
  2. a et b Gilles Deleuze, Présentation de Sacher-Masoch, Paris, Éditions de Minuit, 1er février 1967 (ISBN 2-707-30332-1). présentation de la Vénus à fourrure et essai sur le masochisme
  3. Régis Michel « L'extase et l'agonie ou... le corps sans organes », Savoirs et clinique 1/2007 (n° 8), p. 95-103.. DOI : 10.3917/sc.008.0095[1]
  4. a, b, c, d, e, f et g Jean Streff, Le masochisme au cinéma, éditions H. Veyrier
  5. Georges de Coulteray, le sadisme au cinéma éd Losfeld, au Terrain Vague en 1964
  6. a, b, c, d et e Michel Etcheverry: Le pouvoir de la victime [2]
  7. Theodor Reik, Le masochisme, Paris, Payot, 1953 (réimpr. 2000), 418 p. (ISBN 2-228-89359-5).
    un essai de psychanalyse sur la psychologie et le psychisme masochiste
     op. cit. p. 135
  8. a, b et c Georges de Coulteray - Le sadisme au cinéma éditions Losfeld, Le Terrain Vague
  9. Nomination aux Oscars en 1939
  10. Richard von Krafft-Ebing, Psychopathia sexualis, (1886), trad. 8ème édition allemande (1893), É. Laurent et S. Csapo, G. Carré, Paris, 1895.
  11. L'Empire des sens est un film franco-japonais de Nagisa Oshima sorti en 1976.[3]
  12. a et b Otto Rank, Le traumatisme de la naissance, éd. Payot Petite bibliothèque p. 54 ISBN : 2-228-89551-2
  13. Positif n° 88, octobre 1967
  14. La Religieuse de Monza[4]
  15. Annick Foucault, Françoise Maîtresse, éditeur Gallimard, collection « Digraphe »
  16. Capitaine mystère [5]
  17. Vidéo Fessée administrées par Gary Cooper[6]
  18. La scène de fouet [7]
  19. Dorian Cleavenger sur Secret Magazine N°31
  20. Agnès Giard, L'imaginaire érotique au Japon, éd. Albin Michel
  21. Gérard Lenne, Cinéma fantastique éd Seghers

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