- Howard Hawks
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Howard Hawks
Howard Hawks et sa « découverte » Lauren Bacall
Données clés Nom de naissance Howard Winchester Hawks Naissance 30 mai 1896
Goshen, Indiana
États-UnisNationalité Américaine Décès 26 décembre 1977 (à 81 ans)
Palm Springs, Californie
États-UnisProfession Réalisateur, scénariste et producteur Films notables Scarface
L'Impossible Monsieur Bébé
Le Grand Sommeil
Les hommes préfèrent les blondes
Rio BravoHoward Winchester Hawks est un réalisateur, producteur, et scénariste américain né le 30 mai 1896 à Goshen dans l'Indiana, appartenant à la période classique d'Hollywood. Il est mort le 26 décembre 1977 à Palm Springs en Californie, des séquelles d'une chute, le lendemain du décès de Charles Chaplin.
Réalisateur à la production riche et éclectique, il est l'auteur de plusieurs films d'importance tels Scarface, L'Impossible Monsieur Bébé, Le Grand Sommeil, Les hommes préfèrent les blondes et Rio Bravo.
Cinéaste de la morale, ses personnages sont souvent caractérisés par une grande rigueur d'esprit et un fort sens du devoir. François Truffaut qualifiera son œuvre de "cinéma à hauteur d'homme" par sa mise en scène frontale et le refus de diminuer ses personnages.
Sommaire
Biographie
Howard Hawks est le premier enfant de Frank W. Hawks, industriel de l'Indiana et de Helen Howard issue d'une riche famille d'industriels du papier dans le Wisconsin à Neenah. Diplômé de Cornell University en 1918, il est pilote de course avant de rejoindre l'aviation militaire pendant la Première Guerre mondiale. Aussi ses films mettant en scène des aviateurs et des pilotes de course ont un cachet d'authenticité. Après la guerre, il exerce divers petits métiers puis s'installe à Hollywood en 1924. Il écrit son premier scénario, Tiger Love, la même année et dirige son premier film l'année suivante : The Road to Glory. Après huit films muets, il passe facilement au parlant, et va toucher à tous les genres: western, comédie, film noir, comédie musicale, péplum, action.
Scarface
Le premier de ses films à connaître des ennuis est Scarface, d'après le livre d'Armitage Trail. En 1931, date du tournage de Scarface, plus de 50 films de gangsters sont mis en chantier par les studios hollywoodiens. Juste après la grande dépression de 1929 et en pleine prohibition (1919-1933), la figure du gangster est magnifiée par la presse et de nombreux spectateurs la perçoivent comme une alternative possible à leur vie terne et miséreuse. Certes, les metteurs en scène prennent en général grand soin de décrire les gangsters comme des psychopathes : ainsi Edward G. Robinson dans Le Petit César (1930) de Mervyn LeRoy ou James Cagney qui écrase un demi-pamplemousse sur le visage de sa compagne dans L'Ennemi public (1931) de William Wellman mais leur intelligence et leur débrouillardise passent tranquillement au travers des mailles de la censure.
Et c'est bien à une telle épopée que nous convie Howard Hawks. Quoi qu'en dise Jacques Lourcelles, Scarface décrit bien dans les neuf dixièmes de son récit l'ascension d'un caïd aussi décidé et téméraire que dépourvu de scrupules. Tony Camonte (Paul Muni) cherchant dans ses patrons successifs les signes de l'accession au raffinement social fait souvent penser à Frank (Henry Fonda) dans Il était une Fois dans l'Ouest .
Rien d'étonnant donc que Scarface, dont le personnage principal est calqué sur Al Capone ait eu beaucoup d'ennuis avec la censure. Hawks dut concevoir trois fins. La première, interdite, montrait Scarface abattu par une bande rivale (fin réaliste et moderne mais qui avait l'inconvénient de montrer l'impuissance de la police). Hawks dut même rajouter les scènes où le commissaire compare les gangsters à des rats et celle où le directeur de l'Evening Record indique aux représentants du gouvernement des méthodes pour combattre le gangstérisme. La deuxième, où Scarface après avoir supplié les policiers de lui donner une chance puis, essayant de fuir, est abattu comme un chien sur le trottoir, est celle que nous connaissons. Dans la troisième, distribuée dans certains pays comme le Brésil, Scarface est jugé par un tribunal où il est qualifié de honte de la nation, expression qui servit d'abord de sous-titre au film avant d'être abandonnée. Il est ensuite traîné à la potence.
Hawks a souvent souligné que son scénariste Ben Hecht et lui-même avaient pris les Borgia comme référence pour dépeindre le héros, en particulier sa jalousie incestueuse vis-à-vis de sa sœur. Cette référence historique ne confère au récit une dimension tragique qu'à la toute fin du film après le retour de Californie et l'éloigne de tout sentimentalisme ou lyrisme qui s'exprimeront bientôt quand les gangsters apparaîtront aux yeux de tous comme des perdants destinés à toujours être pourchassés par la police ou des gangsters plus gros qu'eux (Les Fantastiques années 20 (1939) ou L'enfer est à lui (1949) de Walsh jusqu'à Scarface de De Palma (1983), Les Affranchis (1990) de Scorsese ou Le Parrain III (1990) de Coppola.
Le sujet est plutôt osé : un gangster, amoureux de sa sœur, voulant prendre le contrôle de la ville. Le scénario à peine rédigé fait scandale, et le film va mettre deux ans avant de sortir sur les écrans. C'est l'époque du code de censure de William Hays. Le producteur du film, l'extravagant Howard Hughes, se charge de régler les problèmes juridiques et demande à Hawks de ne se soucier que de la réalisation. Après de multiples coupes, et un carton moralisateur en guise d'introduction, Hawks doit encore modifier le titre qui devient Scarface, la honte d'une nation.La relation hommes-femmes
Parmi ses films, nombreux sont ceux qui ont fait date dans l'histoire du cinéma, comme L'Impossible Monsieur Bébé avec Cary Grant, Le Grand Sommeil avec Humphrey Bogart et Lauren Bacall, Les hommes préfèrent les blondes avec Marilyn Monroe, ou Rio Bravo avec John Wayne.
Son cinéma se caractérise aussi par la faiblesse, voire le ridicule des hommes, face à des femmes très déterminées. Jean Tulard observe que Rio Bravo est caractéristique de ce rapport de séduction où la femme est dominante au point de « laisser croire qu'elle est choisie ».
Howard Hawks se considérait comme un salarié surpayé par ses studios pour faire des films dénués de son style afin de ne pas perturber les affaires de ses employeurs[1].Filmographie
Réalisateur
- 1926 : The Road to Glory
- 1926 : Sa Majesté la Femme (Fig Leaves)
- 1927 : Si nos maris s'amusent (The Cradle Snatchers)
- 1927 : Princesse sans amour (Paid to Love)
- 1928 : Une fille dans chaque port (A Girl in Every Port)
- 1928 : L'Insoumise (Fazil)
- 1928 : Les Rois de l'air (The Air Circus)
- 1929 : L'Affaire Manderson (Trent's Last Case)
- 1930 : La Patrouille de l'aube (The Dawn Patrol)
- 1931 : Le Code criminel (Criminal Code)
- 1932 : La foule hurle (The Crowd Roars)
- 1932 : Scarface (Scarface, the Shame of a Nation)
- 1932 : Le Harpon rouge (Tiger Shark )
- 1933 : Après nous le déluge (Today we live)
- 1933 : Un cœur, deux poings (The Prizefighter and the Lady) (non credité)
- 1934 : Viva Villa! (non credité)
- 1934 : Train de luxe (Twentieth Century)
- 1935 : Ville sans loi (Barbary Coast)
- 1936 : Brumes (Ceiling Zero)
- 1936 : Sutter's Gold (non credité)
- 1936 : Les Chemins de la gloire (The Road to Glory)
- 1936 : Le Vandale (Come and Get It)
- 1938 : L'Impossible Monsieur Bébé (Bringing Up Baby)
- 1939 : Seuls les anges ont des ailes (Only Angels Have Wings)
- 1940 : La Dame du vendredi (His Girl Friday)
- 1941 : Sergent York (Sergeant York)
- 1941 : Boule de feu (Ball of Fire)
- 1943 : Air Force
- 1943 : Le Banni (The Outlaw) (non crédité)
- 1944 : Le Port de l'angoisse (To Have and Have Not)
- 1946 : Le Grand Sommeil (The Big Sleep)
- 1948 : La Rivière rouge (Red River)
- 1949 : Si bémol et fa dièse (A Song Is Born)
- 1949 : Allez coucher ailleurs (I Was a Male War Bride)
- 1951 : La Chose d'un autre monde (The Thing From Another World) (non credité)
- 1952 : La Captive aux yeux clairs (The Big Sky)
- 1952 : Chérie, je me sens rajeunir (Monkey Business)
- 1952 : La Sarabande des pantins (O. Henry's Full House, partie The Ransom of Red Chief)
- 1953 : Les hommes préfèrent les blondes (Gentlemen Prefer Blondes)
- 1955 : La Terre des pharaons (Land of the Pharaohs)
- 1959 : Rio Bravo
- 1962 : Hatari (Hatari!)
- 1964 : Le Sport favori de l'homme (Man's Favorite Sport?)
- 1965 : Ligne rouge 7000 (Red Line 7000)
- 1966 : El Dorado
- 1970 : Rio Lobo
Voir aussi
Bibliographie
- Hawks, Todd McCarthy (Grove Press, 1997; traduction française : Actes Sud, 1999)
- Hawks par Hawks, Joseph MacBride (University of California Press, 1982; traduction française: Ramsay, 1999)
- Hawks, cinéaste du retrait, Jean-Michel Durafour (Presses Universitaires du Septentrion, Université Lille 3 Charles-de-Gaulle, 2007)
Notes et références
- Peter Biskind, Le Nouvel Hollywood, Le Cherche midi éditeur, 2006, 704 p. (ISBN 9782749105093), p.10.
Liens externes
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