- Bataille de la Croix-Bataille
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Bataille d'Entrammes
Pour les articles homonymes, voir Entrammes.La bataille d'Entrammes se déroula lors de la guerre de Vendée. L'armée républicaine de l'Ouest lancée à la poursuite des Vendéens rattrapa l'armée catholique et royale près d'Entrammes.
Sommaire
Prélude
L'avant-garde de l'armée républicaine commandée par François-Joseph Westermann et Michel de Beaupuy avait été mise en déroute à la bataille de Croix-Bataille et les deux généraux s'étaient repliés sur Château-Gontier avec ce qui leur restait d'hommes. Le lendemain, le gros de l'armée républicaine arriva à son tour. Kléber apprit avec colère l'annonce de la déroute, cependant l'armée étant épuisée par plusieurs jours de marche Kléber choisit de donner un ou deux jour de repos à l'armée avant de lancer une contre-attaque. Mais c'était sans compter l'impatience de Westermann, ce dernier réussit à convaincre le général en chef Jean Léchelle de lancer une attaque immédiate sur Laval toujours tenue par les Vendéens en passant par les collines d'Entrammes.
La bataille
Le 27 octobre, les Républicains passèrent à l'attaque. Westermann et Danican envoyés en avant-garde avec 300 cavaliers commencèrent par s'emparer du pont sur la Jouanne au sud d'Entrammes.
Prévenu, Henri de La Rochejaquelein rassembla toute son armée et se porta au nord d'Entrammes. Au moment où les Vendéens commençaient à déployer leurs troupes, Westermann reçut l'ordre de Léchelle d'évacuer sa position, le pont fut ainsi abandonné aux Vendéens.
Léchelle avait imposé son plan aux autres généraux: attaquer en colonne « majestueusement et en masse ». Les généraux se rendirent compte de la stupidité de ce plan mais ils n'eurent d'autres choix que d'obéir. Sur ordre de Léchelle, les Mayençais de Beaupuy, suivis de ceux de Kléber passèrent à l'attaque en colonne deux par deux.
Du côté des Vendéens, La Rochejaquelein, sur les conseils de Lescure blessé, avait disposé ses hommes en demi-cercle, avec Jean-Nicolas Stofflet au centre, Talmont, Royrand et d'Autichamp à droite et les chouans, menés notamment par Jean Cottereau à gauche. Lorsque les Républicains parurent l'artillerie de Marigny ouvrit le feu sur la colonne de Beaupuy, l'avant-garde de celle-ci fut décimée par la mitraille. Les Vendéens passèrent alors à la charge et Beaupuy, sur le point d'être enveloppé dut ordonner la retraite, cependant la queue de la colonne commandée par Chalbos et Muller paniqua et prit la fuite. La panique continua par se répendre dans les rangs républicain, Léchelle lui-même, resté à l'arrière, donna l'ordre de la retraite puis prit la fuite à son tour. La déroute était devenue générale et tout l'armée prit la fuite et se réfugia à Château-Gontier, poursuivie par les Vendéens qui taillaient en pièce les fuyards.
Arrivés à Château-Gontier les Vendéens ne laissèrent pas les républicains se reprendre et ils tentèrent immédiatement d'emporter la ville.
Le général Louis Blosse resté en réserve dans la ville au début de la bataille tenta alors d'intervenir avec sa division sur le pont situé devant la ville, mais il fut tué et sa division repoussée. Les Vendéens parvinrent alors a pénétrer dans Château-Gontier, Michel de Beaupuy, qui tenta de s'opposer à leur progression fut grièvement blessé lors du combat. Les Républicains furent finalement forcés d'évacuer la ville à la nuit tombante, n'étant plus poursuivis par les Vendéens il bivouaquèrent en pleine campagne et ils regagnèrent Le Lion-d'Angers le lendemain.
Pour les Vendéens la victoire était complète, La Rochejquelein songea un moment à profiter de l'opportunité pour retourner en Vendée, mais les femmes et les enfants, ainsi qu'une partie de l'armée étant restée à Laval, il dut faire demi-tour.
Suites
L'armée républicaine était dans un piteux état, sur 20 000 soldats, elle en avait perdu 13 000, dont 4 000 tués et 9 000 blessés. Elle n'allait plus pouvoir organiser d'opérations avant des jours, le temps de la réorganiser. La colère des soldats et même des généraux était grande contre Léchelle dont le plan catastrophique les avaient conduits au massacre. Kléber, notamment, n'avait pas de mots assez durs pour dénoncer l'imbécilité du plan du général en chef. Craignant de servir de bouc émissaire,il écrivit une lettre au Comité de salut public où il dénonça l'incompétence de son supérieur et inversement loua les qualités militaires de La Rochejaquelein.
Peu de temps après Léchelle voulut passer en revue ce qui restait de ses troupes. Ayant accusé ses soldats de lâcheté, Léchelle fut conspué par ses troupes au cris de « À bas Léchelle. Vive Kléber ». Les soldats réclamèrent également le retour des généraux Canclaux et Aubert du Bayet.
Après cet incident il était évident aux yeux des représentants en mission que Léchelle ne pouvait plus commander. Malgré les protestations de Jean-Baptiste Carrier et des Sans-culottes Léchelle fut destitué et arrêté sur ordre du représentant Antoine Merlin de Thionville et envoyé en prison à Nantes où il mourut le 11 novembre dans des conditions mystérieuses.
L'abbé Angot signale [2] que le récit du combat publié par Arthur Duchesne, d'après les notes du soldat Bellanger, contiennent de fortes exagérations. L'affaire du 27, poursuite d'Entrammes à Château-Gontier est pour lui plus exacte et conforme aux autres sources, spécialement la charge sur l'aile gauche de Léchelle et le rôle de l'artillerie (La guerre des Chouans, p. 67-70)..
Sources
- Jean Tabeur, Paris contre la Province, les guerres de l'Ouest, éditions Economica, 2008, p.158-159.
- Yves Gras, La Guerre de Vendée, éditions Economica, 1994, p.99-101.
- Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book. Greenhill Books, 1998.
- « Bataille d'Entrammes », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)
- Pierre Gréau, La bataille d'Entrammes, Siloë, 2007 (ISBN 2842314131) [présentation en ligne]
Notes et références
- ↑ (En réalité Beaupuy ne fut que blessé lors de cette bataille)
- ↑ Ref. : article additif « Croix Bataille » in Dictionnaire historique, topographique et géographique de la Mayenne Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain éd. Joseph Floch, Mayenne, 1962, tome IV, p. 272.
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