Christianisme dans le monde romain

Christianisme dans le monde romain

Cet article traite de différents aspects du christianisme dans le monde romain.

Sommaire

Les questions posées par la christianisation de lEmpire romain

Lhistoire de Jonas, mosaïque du IVe siècle, basilique patriarcale dAquilée

La progression du christianisme dans lEmpire est sujette à de nouveaux débats. En effet, les sources à la disposition des historiens rendent ardue la quantification du développement du christianisme[1].

Pendant longtemps a prévalu lidée quau début du IVe siècle, les provinces dOrient sont majoritairement acquises au christianisme. En Occident, les provinces méditerranéennes sont plus touchées par la nouvelle religion que les autres. Mais partout dans cette partie de lEmpire romain, les campagnes restent profondément polythéistes[2]. Dans cette optique, la conversion de Constantin en 312 naurait été quun couronnement, et non un tournant de lhistoire de lEmpire[3]. Aujourdhui lampleur de la christianisation de lEmpire est remise en question[4]. Robin Lane Fox pense que le paganisme est toujours très bien implanté au début du IVe siècle et que le christianisme est encore un phénomène très minoritaire[5]. Selon lui les chrétiens ne représentent en 312, que 4 à 5 % de la population totale de lEmpire. Le débat est dautant plus délicat que, derrière les chiffres, il y a un enjeu idéologique fort.

Certains points semblent néanmoins établis. Linégalité de la christianisation selon les régions et le retard de la Gaule en particulier sont admis par tous. À un moindre degré, la situation est la même en Espagne et en Italie, mais avec en plus de fortes différences régionales. On pense quà Rome, la ville la plus christianisée dItalie, peut-être un peu moins de 10 % des habitants sont chrétiens en 312. Létude des papyrus égyptiens permet le chiffre de 20 % de chrétiens en 312 en Égypte[6]. En Asie Mineure, une proportion d1/3 de chrétiens est envisageable, 10 à 20 % en Afrique. En 312, les chrétiens ne sont donc quune minorité dans lEmpire[7].

La question du développement du christianisme a longtemps été posée en termes daffrontement avec la culture antique. Le Bas Empire est, dans cette perspective, vu comme une période de triomphe de la foi nouvelle face aux religions traditionnelles ou aux cultes à mystères. Aujourdhui, lexamen des sources pousse à modifier ce point de vue. Le christianisme sest nourri de la culture antique et sen est servi pour se développer : il na donc pas détruit la culture antique[8]. G. Stroumsa explique le passage du paganisme au christianisme dans lEmpire romain par un processus dintériorisation du culte. Une partie significative des habitants de l'empire ne se reconnaît plus dans les religions ritualistes et cherche une croyance qui soit plus personnelle. Lessor des religions du livre grâce à la généralisation du codex sert daccélérateur à un nouveau souci de soi présent dans lascèse et la lecture, au passage de la religion civique aux religions communautaires et privées[9]. Cette thèse ne fait pas lunanimité parmi les historiens[10].

Le christianisme, en devenant la religion de lEmpire romain au IVe siècle, sert à justifier un ordre politique autoritaire qui sexerce au nom de Dieu. Il permet aussi, aux yeux des empereurs dassurer la cohésion de lEmpire. Il devient un élément essentiel de la civilisation de lAntiquité tardive. La conséquence en est lexclusion de toutes les autres convictions religieuses. Les non-chrétiens sont désormais désolidarisés de lidéal romain[11].

Pour lÉglise dOccident, romanité et christianisme sont tellement indissociables que les évêques trouvent normal de défendre lEmpire face aux barbares[12].

La grande persécution

Saint Érasme flagellé en présence de lempereur Dioclétien. Fresque byzantine, milieu du VIIIe siècle, musée national de Rome

Au début du IVe siècle, avec la Tétrarchie, la lutte contre la religion des chrétiens, en expansion mais encore très minoritaire[7], donne lieu à une dernière persécution généralisée. En 303, Dioclétien et ses collègues lancent plusieurs édits contre les chrétiens donnant naissance à la grande persécution, après la quarantaine dannées de tranquillité relative qui suivirent le règne de Gallien (260-268). Les gouverneurs et les magistrats municipaux doivent saisir et faire brûler le mobilier et les livres de culte. Au début de lannée 304, un édit ordonne à tous les citoyens de faire un sacrifice général pour lEmpire, sous peine de mort ou de condamnation aux travaux forcés dans les mines. La persécution est très inégalement appliquée sur lEmpire, assez vite abandonnée en Occident après 305, plus longue et sévère en Orient[13]. En 311 juste avant sa mort, Galère décrète larrêt de la persécution, demandant aux chrétiens de prier pour son salut et celui de lEmpire[14]. Cet appel est dans le droit fil de la tradition religieuse romaine, et admet lutilité civique des chrétiens[15].

Une des conséquences de la grande persécution pour le monde chrétien est le schisme donatiste à partir de 307. Les donatistes refusent la validité des sacrements délivrés par les évêques qui avaient failli lors des persécutions de Dioclétien, position condamnée en 313 au concile de Rome. Le schisme se poursuit en Afrique romaine jusquà la fin du siècle.

Cette dernière persécution marque plus que les autres la tradition chrétienne orientale : lhagiographie positionne lors de la persécution de Dioclétien et ses successeurs le martyre de saints dexistence légendaire[16]. Une autre trace de limpact significatif sur la mémoire chrétienne est le choix de lère copte ou « ère des Martyrs » qui débute à la date davènement de Dioclétien.

Les empereurs chrétiens

Saint Ambroise, mosaïque du IVe siècle, basilique de Saint-Ambroise de Milan

Constantin, au départ adepte de Sol invictus (le Soleil Invaincu), se convertit au christianisme lors de sa campagne contre Maxence en 312. Certains historiens pensent que Constantin a pu, entre 312 et le début des années 320, passer dans ses convictions personnelles par une phase intermédiaire et essayer de concilier le christianisme et une divinité d' émaneraient tous les dieux, La Divinité, identifiée à partir du milieu du IIIe siècle au Soleil. En effet, dans la période 312-325, des monnaies représentent le Soleil, compagnon de l'empereur, ou confond son image avec la sienne. Peu de monnaies montrent des symboles chrétiens (chrisme, labarum) à la fin ce laps de temps[7]. On peut se demander pourquoi Constantin se convertit à une religion encore minoritaire dans lEmpire : pour des raisons personnelles[17], ou pour des raisons idéologiques. En 313, lédit de Milan proclame la liberté de culte et prévoit de rendre aux chrétiens les biens qui leur avaient été confisqués pendant la grande persécution de Dioclétien. Cette conversion pose le problème des relations entre lÉglise et le pouvoir[18]. Sollicité par les évêques africains sur la querelle donastique, Constantin organise en 313 (ou 314) le premier concile pour que les évêques décident entre eux. Il convoque[19] et préside le concile de Nicée en 325 qui reconnaît le Christ comme Dieu et homme à lunanimité, même Arius acquiesçant à cette doctrine[20]. Mais ce dernier continue sa prédication et est excommunié. Constantin le fait exiler, puis le rappelle quelques années plus tard. Les ariens adoptent des positions très favorables au pouvoir impérial, lui reconnaissant le droit de trancher les questions religieuses dautorité. Constantin finit par se rapprocher de cette forme de christianisme et se fait baptiser sur son lit de mort par un prêtre arien[21]. Cette conversion à larianisme est contestée par lÉglise catholique et par certains historiens. Son fils, Constance II est un arien convaincu. Il nhésite pas à persécuter les chrétiens nicéens plus que les païens. Malgré ses interventions dans de nombreux conciles, il échoue à faire adopter un credo qui satisfait les ariens et les chrétiens orthodoxes. À l'exception de Valens, ses successeurs, soucieux de paix civile, observent une stricte neutralité religieuse entre les ariens et les nicéens. La défaite dAndrinople face aux Wisigoths ariens permet aux catholiques orthodoxes de passer à loffensive. Ambroise de Milan, voulant défendre le credo de Nicée contre les ariens qualifie lhérésie de double trahison, envers lÉglise et envers lEmpire[22].

Portrait de lempereur Théodose Ier sur le missorium de Théodose, IVe siècle, Real Academia de la Historia, Madrid

Gratien finit par sorienter vers une condamnation de larianisme sous linfluence conjuguée de son collègue Théodose[23] et dAmbroise. Lempereur de la pars orientalis a, en 380, dans lédit de Thessalonique, fait du Christianisme une religion dÉtat. Comme son collègue, il promulgue des lois anti-hérétiques[24]. Il convoque un concile à Aquilée, en 381, dirigé par Ambroise. Deux évêques ariens sont excommuniés. À ce moment, lÉglise catholique est devenue assez forte pour résister à la cour impériale. Après la mort de Gratien, le parti arien est de nouveau très influent à la cour. À son instigation, est promulguée une loi, le 23 janvier 386, qui prévoit la peine de mort pour toute personne qui sopposerait à la liberté des consciences et des cultes[25]. Ambroise refuse de concéder une basilique extra muros aux ariens fort du soutien du peuple et des hautes sphères de Milan. La cour impériale est obligée de céder. Grâce à des hommes comme Ambroise, lÉglise peut ainsi sémanciper de la tutelle impériale, surtout en Occident et même revendiquer la primauté du pouvoir spirituel sur le temporel en rappelant à lempereur ses devoirs de chrétien. Cependant, les chrétiens ont aussi besoin de la force publique pour faire prévaloir leur point de vue. Ainsi Porphyre de Gaza obtient de limpératrice Eudoxie, quelle fasse fermer par son époux Arcadius les temples polythéistes de Gaza.

Les païens, les hérétiques et les Juifs deviennent des citoyens de seconde zone, grevés dincapacités juridiques et administratives[26]. Dans une loi, Théodose précise : « Nous leur enlevons la faculté même de vivre selon le droit romain. »[27]. Cependant, le Judaïsme est la seule religion non-chrétienne à demeurer licite en 380[28]. Sur le vieux fond de judéophobie gréco-romain[29] se greffe un antijudaïsme proprement chrétien, accusant les Juifs dêtre déicides et davoir rejeté le message évangélique. Cela nempêche pas Théodose de vouloir imposer à lévêque de Callinicum en Mésopotamie de reconstruire à ses frais, la synagogue que ses fidèles ont détruite, à la grande indignation dAmbroise de Milan[30]

Christianisation et romanité

Après la conversion de Constantin, le christianisme progresse rapidement dans lEmpire romain mais toujours de manière inégale suivant les provinces. Il sagit aussi dans bien des cas dune christianisation superficielle se mêlent un grand nombre de pratiques païennes. Lévangélisation des campagnes dOccident ne progresse que très lentement. En Gaule, laction de missionnaires déterminés joue un rôle non négligeable dans ladoption de la religion du Christ. Saint Martin reste la figure de proue de lévangélisation de la Gaule. En Occident, le latin remplace le grec comme langue liturgique à la même époque, signe de la perte de lusage du grec dans cette partie de lEmpire. LÉgypte nest considérée comme chrétienne quà la fin du Ve siècle.

Lorganisation de lÉglise

LÉglise sorganise en suivant le modèle administratif de lEmpire. Le diocèse officie lévêque, correspond à la cité, sauf en Afrique et en Égypte[31]. Celui-ci est désigné par les membres de la communauté et les évêques voisins. Laristocratie christianisée occupe souvent les fonctions dévêque. Du fait de la défaillance des élites municipales, fuyant des responsabilités trop lourdes et trop coûteuses, ils deviennent les premiers personnages de la cité aux Ve et VIe siècles. En Orient, ils deviennent ainsi des partenaires du pouvoir impérial. Ils reprennent pour lÉglise une part de lévergétisme décurional pour laide aux pauvres et aux malades. En cas de besoin, ils sérigent en défenseur de leur cité menacée face aux barbares. À Rome, ils prennent le pas sur les préfets urbains[32]. En Égypte, par contre, les évêques sont le plus souvent choisis parmi les moines. Certains cumulent le rôle dévêque et de supérieur du monastère comme Abraham dHermonthis, vers lan 600. De nombreux papes chrétiens coptes viennent du monastère de saint Macaire situé à Wadi El-Natroun. Aujourdhui, la hiérarchie de lÉglise copte se recrute toujours parmi les moines[33].

À partir du IVe siècle, un personnage nouveau se détache de lévêque, le prêtre. Il obtient peu à peu le droit de baptiser, de prêcher et denseigner. Alors que les cités dOccident se vident de leur population à cause des difficultés de ravitaillement et de linsécurité, une nouvelle cellule religieuse rurale se développe au VIe siècle, la paroisse dans laquelle il officie. La paroisse finit par forcer le maillage administratif de base du Moyen Âge[34].

Au-dessus des évêques se trouve lévêque métropolitain qui siège dans le chef-lieu de la province et dont lautorité sentend à lensemble de celle-ci. À partir du concile de Constantinople de 381, apparaissent des primats qui regroupent sous leur autorité plusieurs provinces ; en Occident, Rome et Carthage ; en Orient, Constantinople, Alexandrie et Antioche. Au cours du IVe siècle, le siège de Rome commence à établir sa primauté sur lensemble de lEmpire. En 370, Valentinien Ier déclare irrévocable les décisions du pape à Rome. Le pape Damase (366-384) est le premier prélat à qualifier son diocèse de siège apostolique[35] car il a été créé par l'apôtre Pierre, considéré comme le chef des apôtres. Lautorité pontificale nest véritablement devenue souveraine quà partir de Léon le Grand vers 450[7], ce qui n'empêchera pas les empereurs d'Orient d'user de force pour imposer à plusieurs papes leurs vues théologiques. Mais cela ne doit pas faire oublier que durant lAntiquité tardive, lÉglise nest pas un ensemble homogène. Chaque cité a ses rites, ses saints, sa langue liturgique, reflet de la diversité de lEmpire.

Feuillet dun diptyque représentant le Christ entouré de deux apôtres. Ivoire. Gaule, Ve siècle, musée du Louvre

Les empereurs donnent aux membres du clergé de nombreux privilèges. Ils sont dispensés des prestations fiscales imposées aux citoyens. Les évêques se voient reconnus des pouvoirs de juridiction civile. Les personnes poursuivies par le pouvoir bénéficient du droit dasile, ce qui permet de les soustraire à la justice impériale. Enfin les clercs échappent progressivement aux juridictions ordinaires et se trouvent ainsi placés au-dessus du droit commun. Constantin donne à lÉglise une personnalité juridique qui lui permet de recevoir des dons et des legs. Ceci lui permet daccroître sa puissance matérielle. Au Ve siècle, elle possède dimmenses domaines dont certains dépendent des institutions charitables de lÉglise. Le développement de ses institutions lui permet doccuper un vide laissé par les systèmes de redistributions païens, en sintéressant aux pauvres en tant que tels et non en tant que citoyens ou que clients[36]. En Orient comme en Occident, lÉglise se retrouve cependant confrontée à un paradoxe ; elle est riche, mais prône la pauvreté comme idéal.

Le monachisme

Durant lAntiquité tardive, le monachisme, au IIIe siècle connaît un premier essor. Les premiers moines apparaissent en Égypte, au sud dAlexandrie. Le retrait radical du monde que prônent les premiers ermites, Antoine[37] et Pacôme, est une véritable rupture politique et sociale avec l'idéal gréco-romain de la cité. Ceci nempêche pas lérémitisme puis le cénobitisme de se développer dans les déserts dOrient. Pourtant il semble que le vrai fondateur du mode de vie cénobitique soit Pacôme. Au début du IVe siècle, il établit une première communauté à Tabennae, une île sur le Nil à mi-chemin entre Le Caire et Alexandrie. Il fonde huit autres monastères dans la région au cours de sa vie, totalisant 3 000 moines.

Les clercs occidentaux qui se rendent en Orient propagent à leur retour lidéal monachiste. Les premiers établissements religieux apparaissent à lOuest de lEmpire à partir de la fin du IVe siècle : l'abbaye Saint-Martin à Marmoutier, Honorat à Lérins et de multiples fondations à partir du VIe siècle. À partir des premières expériences s'élaborent de nombreuses règles monastiques. Parmi celles-ci, la règle de saint Benoît est destinée à un grand avenir en Occident.

Avec le soutien de Justinien Ier, le monachisme prend une grande importance en Orient. Refuge moral, son pouvoir d'attraction est tel qu'il détourne de l'impôt et des fonctions publiques une partie des forces de l'Empire, et devient un véritable contre-pouvoir qui se manifestera lors de la crise de l'iconoclasme. En Occident, le monachisme recevra une impulsion décisive sous la dynastie carolingienne. Dans toutes les contrées anciennement romaines, les monastères joueront un rôle précieux de conservateurs de la culture antique.

Mentalités et pratiques religieuses

Croix copte gravée sur un mur du temple de Philae près dAssouan (Égypte)

Cest pendant lAntiquité tardive quest fixée lorganisation du calendrier chrétien. Constantin choisit de fêter la naissance du Christ, Noël, le 25 décembre, jour de la célébration du dieu Sol Invictus, le Soleil Invaincu[38]. On peut y voir une tentative de syncrétisme religieux. Pâques reste une fête mobile à linstar de Pessah. Sa date de célébration est différente dune communauté chrétienne à lautre. Pendant le jeûne de Carême qui la précède, les catéchumènes, des adultes, se préparent au baptême célébré durant la nuit de Pâques. Constantin interdit aussi un grand nombre dactivités le dimanche, jour consacré au culte chrétien. Le calendrier chrétien[39] avec ses fêtes chrétiennes, le découpage du temps en semaine supplante définitivement le calendrier romain à la fin du Ve siècle[40]. Par contre, pendant toute lAntiquité tardive, le décompte des années se fait à partir dun critère antique : la fondation de Rome (753 av. J.-C.), les premiers Jeux olympiques (776 av. J.-C.) ou même lère de Dioclétien. Au VIe siècle, Denys le Petit élabore un décompte chrétien à partir de lannée de naissance du Christ. Ce nouveau comput nentre en action quau VIIIe siècle.

Sur le plan des mentalités, le christianisme introduit un grand changement dans la vision du monde divin. Les Romains avaient toujours accepté sans grande résistance les divinités non romaines. Le christianisme, religion monothéiste, saffirme comme étant la seule vraie foi qui professe le seul vrai Dieu. Les autres divinités et religions sont ramenées au rang didoles ou derreurs. Cette position a comme corollaire la montée de lintolérance religieuse chrétienne au IVe siècle, qui serait due aux discours apocalyptiques de certaines communautés chrétiennes et à leurs attentes eschatologiques, ainsi quau pouvoir politique impérial[41]. LÉglise multiplie les adjectifs pour se définir : katholicos, cest-à-dire universelle, orthodoxos, cest-à-dire professant la seule vraie foi[42]. De ce fait, lÉglise chrétienne est amenée à combattre non seulement les païens, mais aussi les chrétiens professant une foi contraire aux affirmations des conciles, qui sont considérés à partir du Ve siècle comme des hérétiques.

Les historiens se posent la question des changements moraux induits par le christianisme. La morale chrétienne de lAntiquité tardive se concentre avant tout sur la sexualité et la charité et ne remet pas en cause la hiérarchie familiale en place, insistant au contraire sur le nécessaire respect de lautorité du pater familias[43]. Le discours religieux est donc en général conservateur. Grégoire de Nysse est le seul auteur chrétien à avoir condamné lesclavage, mais non en raison du triste sort des esclaves. Il est en fait préoccupé par le salut des propriétaires desclaves, coupables, selon lui, du péché dorgueil. Augustin dénonce la torture en raison de son inefficacité et de son inhumanité.

Les débats théologiques

Article détaillé : Christologie .
Anastasis
représentation symbolique de la résurrection du Christ. Panneau d'un sarcophage romain, v. 350, Musées du Vatican

Les premiers siècles du christianisme sont ceux pendant lesquels sélabore la doctrine chrétienne. Cette élaboration ne va pas sans divisions et conflits. Outre les conflits de primauté, les querelles dogmatiques sont nombreuses. Le donatisme africain, larianisme, le priscillianisme, le pélagianisme, le nestorianisme, le monophysisme sont autant de doctrines condamnées comme des hérésies par les premiers conciles œcuméniques. Contre larianisme, deux conciles sont réunis. En 325 à lissue du premier concile de Nicée, le Symbole de Nicée, que les latins appellent credo est rédigé[44]. Cest l'invention solennelle de lorthodoxie[45]. Plus tard, en 451, le concile de Constantinople définit Dieu comme un être unique, en trois personnes éternelles, le Père, le Fils et le Saint Esprit. Laffirmation du dogme de la Trinité. Jésus-Christ est défini comme : « fils unique de Dieu, engendré du Père, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non créé, de la même substance (homoousios) que le Père[46] » Les ariens pensent, eux, que le Père est antérieur au Fils et au Saint Esprit et quil est donc leur créateur[47]. Larianisme a de nombreux partisans en Orient comme en Occident. Modèle:Noneutre. Voilà pourquoi lÉglise catholique a accordé un tel poids à la conversion et au baptême de Clovis, roi des Francs, à la fin du Ve siècle [non neutre]. Cest le premier roi barbare à embrasser la foi catholique et à bénéficier ainsi du soutien de lÉglise romaine[non neutre].

Au Ve siècle les disputes théologiques portent sur la nature du Christ, humaine et/ou divine. Le nestorianisme, défendu par le patriarche de Constantinople Nestorius, privilégie la nature humaine du Christ. Il est condamné par le concile dÉphèse de 431 réuni à linstigation du patriarche dAlexandrie Cyrille. À Antioche, on insiste sur le fait que Jésus est certes Dieu parfait mais aussi homme parfait. Il est rappelé que son incarnation, qui maintient la dualité des natures, est la condition du salut du genre humain et que cest parce que le Verbe de Dieu (le Christ) sest fait homme, que lon peut dire que Marie est mère de Dieu[48]. Les monophysites, suivant les idées du moine Eutychès, nient la nature humaine du Christ. Eutychès prêche que dans lunion en Jésus-Christ, la nature divine absorbe en quelque sorte la nature humaine[48]. Dioscore dAlexandrie neveu et successeur de Cyrille le soutient. Les monophysites sont condamnés par le concile de Chalcédoine de 451 réuni à linitiative du pape Léon le Grand. Celui-ci reprend la thèse défendue par le concile de Nicée dune double nature du Christ, à la fois tout à fait homme et tout à fait Dieu. Dans le canon du concile, le Christ est reconnu « en deux natures sans confusion, sans mutation, sans division et sans séparation, la différence des natures nétant nullement supprimée à cause de lunion »[49]. Le pape retrouve la première place dans le débat religieux. Mais le monophysisme est très bien implanté en Égypte, en Syrie et dans une partie de lAsie Mineure. Il résiste pendant deux siècles en se repliant sur les langues locales, le copte en Égypte et le Syriaque en Syrie. Justinien échoue lui aussi à mettre fin aux divisions religieuses de lOrient malgré la réunion du concile des « trois chapitres ». Le rôle des hérésies, nest pas à minorer. Les querelles religieuses se poursuivent en Orient jusquau VIIe siècle. Le monophysisme des Égyptiens suscite une prise de conscience nationale. La conquête musulmane est acceptée favorablement tant le pays détestait lemprise impériale, qui superposait un patriarche et des évêques byzantins à la hiérarchie copte[50].

Paganisme, superstition et syncrétisme dans un Empire chrétien

Buste de Sérapis. Marbre, copie romaine dun original grec du IVe siècle avJ.‑C. qui se trouvait dans le Sérapéion dAlexandrie, musée Pio-Clementino

Pendant tout le IVe siècle, les cultes polythéistes traditionnels continuent à être pratiqués, de même que les cultes à mystère dorigine orientale comme ceux de Mithra, de Cybèle, dIsis et de Sérapis malgré des restrictions progressives. Les textes chrétiens qui les dénoncent violemment, les dédicaces, les ex-voto, les attestations de travaux dans les temples en sont autant de témoignages[7]. Chenouté, mort vers 466 et abbé du monastère Blanc en Haute-Égypte, rapporte dans ses œuvres sa lutte contre les païens, quil appelle « les Grecs »[51]. Lhistorien païen Zosime nous apprend lui aussi que la nouvelle religion nétait pas encore répandue dans tout lEmpire romain, le paganisme sétant maintenu assez longtemps dans les villages après son extinction dans les villes.

Constantin nintervient guère que pour interdire les rites qui relèvent de la superstitio, c'est-à-dire des rites religieux privés, comme les sacrifices nocturnes, les rites dharuspice privés et autres pratiques identifiées à la sorcellerie et la magie. Il manifeste en général la plus grande tolérance vis-à-vis de toutes les formes de paganisme[7]. En 356, Constance II interdit tous les sacrifices, de nuit comme de jour, fait fermer des temples isolés et menace de la peine de mort tous ceux qui pratiquent la magie et la divination[52]. Lempereur Julien, acquis au paganisme, promulgue en 361 un édit de tolérance permettant de pratiquer le culte de son choix. Il exige que les chrétiens qui sétaient emparés des trésors des cultes païens les restituent. Ses successeurs sont tous chrétiens. En 379, Gratien abandonne la charge de Grand Pontife. À partir de 382, à linstigation dAmbroise, évêque de Milan, lautel de la Victoire, son symbole au Sénat, est arraché de la Curie, tandis que les Vestales et tous les sacerdoces perdent leurs immunités. Le 24 février 391, une loi de Théodose interdit à toute personne dentrer dans un temple, dadorer les statues des dieux et de célébrer des sacrifices, « sous peine de mort »[53]. En 392, Théodose interdit les Jeux olympiques liés à Zeus et à Héra, mais aussi à cause de la nudité du corps des compétiteurs, le culte du corps et la nudité étant dénigrés par le christianisme. Peu à peu, les temples abandonnés tombent en ruines. En 435, un décret renouvelant linterdiction des sacrifices dans les temples païens ajoute : « si lun de ceux-ci subsiste encore »[52]. Le renouvellement du décret prouve que les sacrifices nont certainement pas disparu. Ramsay MacMullen pense que les païens restent malgré tout très nombreux[54]. En Égypte, en Anatolie, les paysans saccrochent à leurs anciennes croyances. Certaines communautés chrétiennes font parfois preuve de fanatisme destructeur vis-à-vis du paganisme. Elles sont désavouées par les grands esprits de leur époque, comme saint Augustin[55]. Lexemple le plus frappant est celui de la philosophe néoplatonicienne Hypatie, mise en pièces dans une église, puis brûlée par une foule de fanatiques menée par le patriarche Cyrille, en 415, à Alexandrie. Des temples sont détruits comme le Sérapéum dAlexandrie dès 391, le temple de Caelestis, la grande déesse carthaginoise héritière de Tanit en 399. Pourtant lÉtat ne fait pas œuvre de destruction systématique des temples païens et de leurs objets dart. Au contraire, des décrets officiels témoignent de la volonté de lÉtat de conserver ce patrimoine artistique[55]. Plusieurs édits du règne de Justinien enlèvent aux païens le droit dexercer des fonctions civiles ou militaires[56] et denseigner, ce qui a comme conséquence la fermeture de lécole philosophique dAthènes. Un édit de 529 aggrave encore leur situation en leur imposant la conversion au christianisme[57].

Par ailleurs, le christianisme lui-même se trouve imprégné des anciens rites païens. Certaines fêtes traditionnelles romaines sont toujours fêtées à la fin du Ve siècle, comme la fête de Lupercales consacrée à la fécondité et aux amoureux. Pour léradiquer, le pape Gélase Ier décide en 495 de célébrer la fête de Saint Valentin, le 14 février, un jour avant la fête des Lupercales pour célébrer les amoureux. Il sagit donc bien dune tentative de christianisation dun rite païen. Les Africains continuent de célébrer des banquets aux jours anniversaires des morts directement sur les tombes. Au VIe siècle, Césaire dArles dénonce dans ses sermons à ses fidèles les pratiques païennes qui subsistent dans le peuple. Le port damulettes, les cultes aux arbres et aux sources nont pas disparu de la Gaule méridionale. Les plaintes des clercs sont nombreuses jusquà la fin de lAntiquité tardive. En Orient, les attendus du concile in Trullo (Constantinople, 691-692) flétrissent des coutumes qui subsistent : célébrations danciennes fêtes païennes, chants en lhonneur de Dionysos lors des vendanges, bûchers allumés à la nouvelle lune, etc[58].

Pour les populations christianisées, linefficacité de la médecine antique favorisait les croyances dans les miracles produits par les saints[59]. Les pèlerinages se multiplient dans tout lEmpire romain. Au VIe siècle, le tombeau de Martin de Tours draine des foules considérables[59]. Cette foi naïve en une guérison miraculeuse correspond bien aux mentalités des campagnes et favorise leur adhésion au christianisme. Les évêques y voient un moyen dassurer le rayonnement de leur diocèse. Les guérisons miraculeuses sont utilisées comme un argument pour convaincre les foules simples de la véracité de la foi nicéenne. Les miracles censés avoir été accomplis par les saints après leur mort sont donc soigneusement répertoriés et diffusés comme un instrument de propagande. Autour du culte des saints, toute une série de croyances proches des superstitions anciennes se développe. Les gens cherchent à se faire enterrer près des saints car ils pensent que leur sainteté se diffuse à travers la terre sous laquelle ils reposent[60]. Le culte des saints donne naissance aux pèlerinages porteurs de prospérité pour les villes daccueil.

Notes et références

  1. Pour le problème des sources voir Yves Modéran, La conversion de Constantin et la christianisation de lEmpire romain, conférence pour la Régionale de lAPHG en juin 2001.
  2. Christol et Nony, p233. Aline Rousselle dit que « les chrétiens étaient une puissante minorité présente dans des lieux et positions clés (en 312). » in Nouvelle histoire de lAntiquité, tome 9, Seuil, 1999.
  3. Cest entre autres le point de vue que le cardinal Daniélou développe dans la Nouvelle histoire de lÉglise parue au Seuil en 1963. Il écrit : « Au début du IVe siècle, les forces vives de lEmpire étaient en grande partie chrétiennesEn dégageant lEmpire de ses liens avec le paganisme, Constantin ne sera pas un révolutionnaire. Il ne fera que reconnaître en droit une situation déjà réalisée dans les faits ».
  4. Entre autres par Alan Cameron et Robin Lane Fox aux États-Unis, et Pierre Chuvin et Claude Lepelley en France.
  5. Robin Lane Fox, Païens et chrétiens : La religion et la vie religieuse dans lEmpire romain de la mort de Commode au Concile de Nicée, Presses Universitaires du Mirail, 1997.
  6. Roger S. Bagnall, Egypt in Late Antiquity, Princeton, Princeton University Press, 1993.
  7. a, b, c, d, e et f Yves Modéran, « La conversion de Constantin et la christianisation de lempire romain », Association des professeurs dhistoire et de géographie Caen.
  8. Lançon (1997), p60.
  9. G. Stroumsa, La Fin du sacrifice. Les mutations religieuses de lAntiquité tardive, Odile Jacob, 2005, p182.
  10. Lire le compte rendu de Bruno Delorme sur louvrage de G. Stroumsa en pages 3 et 4 dans [1]
  11. A. Momigliano, The Disadvantages of monotheism for an universal state, Classical Philology, t. 81, 1986, p285-297.
  12. Balard, Genêt, Rouche.
  13. Petit, Histoire générale de lEmpire romain, Seuil, 1974, p575-579 et 582.
  14. Lactance, De la mort des persécuteurs, XXXIII, 1.
  15. Robert Turcan, Constantin en son temps, Edition Faton, 2006, (ISBN 2-87844-085-4), p138.
  16. Par exemple sainte Catherine, saint Georges ou encore la légion thébaine.
  17. Cest la thèse avancée par André Piganiol dans son livre, Lempereur Constantin publié aux éditions Rieder en 1932.
  18. Gilbert Dagron,Empereur et prêtre, étude sur le césaropapisme byzantin, Gallimard, 1996.
  19. Eusèbe de Césarée, Vie de Constantin, III, 6-7.
  20. Christianisme et stoïcisme, X-Passion, 2001 dans
  21. Paul Petit et Yann Le Bohec, « LAntiquité tardive », Encyclopædia universalis, DVD 2007.
  22. Ambroise, Lettres, 10, 9-10.
  23. Lempereur dOrient promulgue des lois qui interdisent les doctrines sopposant à la foi de Nicée : Code Théodose, 16, 1, 2 et 16, 5, 4.
  24. Code Théodose, 16, 5, 5.
  25. Code Théodose, 16, 1, 4.
  26. Histoire du droit, 1re année de DEUG, Université Paris X - Nanterre dans [2]
  27. Code Théodose,XVI, V, 7 et XVI, VII, 2
  28. Esther Benbassa, article antisémitisme, Encyclopaedia Universalis, DVD, 2007.
  29. Maurice Sartre, « Des rites abominables et des mœurs effrénées », LHistoire, no 269 (octobre 2002), p32-35.
  30. Giovani Miccoli, « Ils ont tué le Christ… », LHistoire no 269 (octobre 2002), p36.
  31. Christol et Nony, p236.
  32. Lançon (1997), p62.
  33. Anne Boudhors dans [3].
  34. Les royaumes barbares : culture et religion, dans [4].
  35. Lançon (1997), p84.
  36. Peter Garnsey et Caroline Humfress, LÉvolution du monde de lAntiquité tardive, chapitre 4, La Découverte, 2005.
  37. La légende raconte quAntoine sest retiré dans le désert égyptien comme ermite pendant la persécution de Maximien en 312. Sa renommée attire auprès de lui un grand nombre de disciples imitant son ascétisme afin dapprocher la sainteté de leur maître. Plus il se replie dans une région reculée et sauvage, et plus des disciples accourent. Ils construisent leurs huttes autour de celle de leur père spirituel rompant ainsi son isolement. Cest ainsi que serait née la première communauté monastique, composée danachorètes vivant chacun dans leur propre maison.
  38. Lançon (1997), p67.
  39. On ignore à partir de quand les chrétiens prennent lhabitude de fixer le calendrier de leurs fêtes. Le chronographe de 354, communément appelé « calendrier de 354 », juxtapose la liste des saints à célébrer, Pâques, la Nativité, la Natalice de Saint Pierre aux fêtes romaines traditionnelles. Voir [5].
  40. Lançon (1997), p69.
  41. G. Stroumsa, op. cit., p167.
  42. Sans doute sagit-il aussi dun legs de la philosophie platonicienne et de la volonté du penseur grec dimposer en politique la Vérité philosophique comme norme absolue, idée reprise par le christianisme et sa théologie.
  43. Garnsey et Humfress, op. cit., chapitre 5.
  44. Aujourdhui, ce credo, n'est toujours pas partagé par les nombreuses confessions chrétiennes. Cf. Églises des deux conciles, Églises des trois conciles, libre examen. La seule prière partagée par tous les chrétiens est le Notre Père
  45. Dont Alain Dierkens, dans son introduction au recueil d'articles "Sectes" et "hérésies", de l'Antiquité à nos jours (Dierkens Alain, Morelli Anne, Bruxelles, Éditions de l'Université de Bruxelles, 2002,) dit qu'elle est le fauit d'une secte qui s'est payé une armée
  46. Symbole de Nicée de 325. Le concile de Constantinople de 381 ajoute que le Christ a été « engendré du Père avant tous les siècles, ceci pour montrer quil est incréé ».
  47. Lançon (1997), p82.
  48. a et b Jacques-Noël Pérès dans Historia, disponible sur
  49. Dictionnaire universel et complet des conciles du chanoine Adolphe-Charles Peltier, publié dans LEncyclopédie théologique de labbé Jacques-Paul Migne (1847), tomes 13 et 14.
  50. La religion copte dans [6].
  51. Le Monde de la Bible, entretien avec Anne Boudhors dans [7].
  52. a et b André Chastagnol, Le Bas-Empire, Armand Colin, 1999.
  53. Pierre Chuvin, Chronique des derniers païens, Les Belles Lettres, 1994.
  54. Christianisme et paganisme du IVe au VIIIe siècles, les Belles Lettres.
  55. a et b Henri Lavagne, « La tolérance de lÉglise et de lÉtat à légard des œuvres dart du paganisme dans lAntiquité tardive », Études littéraires, 2000.
  56. Code Justinien 1, 5, 12 : « Il est juste de priver de biens terrestres ceux qui nadorent pas le vrai Dieu. »
  57. « Sils désobéissent, quils sachent quils seront exclus de lÉtat et quil ne leur sera plus permis de rien posséder, bien meuble ou immeuble ; dépouillés de tout, ils seront laissés dans lindigence, sans préjudice des châtiments appropriés dont on les frappera. » Code Justinien 1, 11, 10.
  58. Georges Ostrogorsky, ouvrage précité, p 167
  59. a et b Lançon (1997), p77.
  60. Lançon (1997), p112.

Voir aussi

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