- Pacome de Tabennesis
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Pacôme de Tabennesis
Pacôme de Tabennensis[1] (parfois: Pachôme), dit saint Pacôme le Grand, né en Thébaïde vers l'an 292, et mort vers 348, est généralement considéré comme le fondateur du cénobitisme, c'est-à-dire: de la vie religieuse vécue en commun. C'est un saint de l'Église catholique (fêté le 9 mai) et de l'Église orthodoxe.
Sommaire
Vie
Au contraire de Paul et Antoine Pacôme est d'origine modeste et élevé dans le paganisme. À vingt ans, il est enrôlé de force dans les armées impériales. Quelques temps plus tard, démobilisé et sans ressource il est recueilli par des chrétiens à Thèbes. Le païen qu'il est est profondément touché par la charité et l'attention des chrétiens à l'égard de ceux qui souffrent. Il se convertit au christianisme et reçoit le baptême. Il aime réciter la prière suivante : Ô Dieu, créateur du ciel et de la terre ! Jette sur moi un regard de pitié ; délivre-moi de mes misères ; enseigne-moi le vrai moyen de me rendre agréable à tes yeux. Tout mon désir et tous mes soins seront de te servir et d'accomplir ta sainte volonté.
Naissance du cénobitisme
Il se retire dans le désert et cherche l'initiation religieuse à l'école de Palémon, un anachorète. Encouragé par ce dernier il fonde un couvent avec trois compagnons. De nombreux candidats se présentent. Quelques habitations et un oratoire sont construits, le tout entouré d'un mur: c'est le monastère de Tabennesis, entre la grande et la petite Diospolis (Thébaïde). Et autour de ce monastère principal qui rassemble plusieurs centaines de disciples, il fonde encore six monastères.
Organisation
Pacôme est un bon organisateur. Ses moines sont groupés - une vingtaine de membres - sous la direction d'un préposé, assisté d'un second. Ils habitent sous le même toit, exercent le même travail (tailleur, tanneur, scribe, agriculteurs,etc), obéissent au préposé et observent un ordre du jour commun. Chaque groupe a son pavillon.
Première règle cénobitique
Selon la tradition (ou une belle légende...), il reçoit directement d'un ange une règle monastique. Cela ne l'empêche pas de la modifier suivant les circonstances et les besoins. Mais les grands traits de la vie religieuse cénobitique s'y trouvent déjà :
- L'admission des recrues est précédée d'un examen (Pacôme s'en chargeait lui-même).
- Un temps d'essai est prescrit durant lequel le candidat apprend à lire et écrire (noviciat).
- L'habit est uniforme: celui des gens simples du pays.
- Toute possession est mise en commun.
- Aucun moine ne pouvait être prêtre, et si le candidat l'est déjà il sera traité comme les autres.
- Les repas sont pris en commun, avec jours de jeûne prescrit.
- Oraison commune, matin et soir. Le service divin (Opus Dei) en commun les dimanches et jours de fête.
- Obéissance stricte aux préposés de groupe ainsi qu'aux supérieur du couvent, Pacôme gardant l'autorité suprême.
Cette réalisation exemplaire de vie communautaire contrastait avec l'aspect charismatique et désordonné des anachorètes. Elle eut un grand retentissement en Orient comme en Occident. Au Ve siècle Jérôme traduisit le règle de Pacôme en latin.
Parmi les grands fondateurs
Comme saint Antoine est tenu pour l'instituteur de la vie monastique et érémitique, saint Pacôme est le patriarche des cénobites. C'est du moins la perspective latine. Pour les Grecs, le fondateur du monachisme érémitique est saint Chariton, dont le système des laures a été refondé par saint Sabas, tandis que le fondateur du cénobitisme est saint Théodose le Cénobiarque.[2]
Bibliographie
- HOSTIE, Raymond: Vie et mort des ordres religieux, Paris, 1972.
Notes
- ↑ On écrit Tabennensis, non Tabennesis
- ↑ Voir la remarque relative à saint Euthyme sur la page laure (monachisme).
Voir aussi
CPG 2353-2358
Liens internes
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