- Damase Ier
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Damase Ier ou saint Damase, est citoyen romain, né de parents espagnols. C'est le 37e évêque de Rome ; il succède à Libère, mort en 366. Pontife, homme de lettres, et poète il est une des grandes figures pontificales des premiers siècles.
Décédé à Rome le 11 décembre 384 ce saint chrétien est liturgiquement commémoré le 11 décembre[1].
Sommaire
Élection mouvementée
Lors de son élection - une des plus mouvementées (et ensanglantées) de l’histoire de l’Église - le 1er octobre 366, sept prêtres et trois diacres, à la tête d'un groupe de fidèles lui reprochent de s'être rallié un certain temps, sous le pontificat précédent, à l'antipape Félix II. Les rebelles désignèrent l'un d'entre eux, Ursin, comme successeur de Libère.
En fait, ces rebelles sont des fonctionnaires ecclésiastiques qui montrent un luxe alimenté par les, déjà importantes, richesses de l'Église qui sont administrées par des diacres, en général irréprochables, comme Damase lui-même. Les rebelles massacrent un certain nombre de fidèles. Damases a des partisans qui font de même. Plus de 130 personnes meurent dans les confrontations entre les deux groupes. Le gouverneur de Rome Prétextat, sous l'autorité impériale, triomphe de la rébellion. L'antipape Ursin doit prendre le chemin de l'exil et meurt après 16 ans de schisme, sans avoir renoncé à ses prétentions.
Action pastorale et politique
Damase est un fidèle gardien de la tradition. Il doit affronter de graves questions doctrinales et disciplinaires. Ce qui est neuf c’est la conscience de plus en plus grande de l’autorité de l’évêque de Rome sur l’ensemble de l’Église. Pour Damase, la primauté de Rome est liée à son double siège apostolique (Pierre et Paul sont morts martyrs à Rome), et non pas à la position dominante de la ville comme capitale de l’empire. Le titre de Siège apostolique qu’acquiert la ville de Rome date du pontificat de Damase.
Il obtient également que l’on distingue entre autorité civile et religieuse. Dès le début de son pontificat, l'empereur Valentinien ordonne que toutes les causes de religion soient soumises au pape, sans droit pour les juges séculiers d'y intervenir. Son successeur, Gratien est aussi un empereur chrétien. Les synodes de Rome (369) et d'Antioche (378) édictent qu'un évêque doit être considéré comme légitime lorsqu'il est reconnu par le pape ; ce qui a comme conséquence que le pape dépose les évêques qui demeurent attachés à l'arianisme et que cette hérésie commence à refluer dans l'Empire.
La Gaule est évangélisée avec ardeur. Des monastères y sont fondés par Martin de Tours, celui de Ligugé et celui de Noirmoutier. Sous Gratien et Théodose Ier, l'hérésie n'est plus que tolérée et seule l'Église catholique a une existence officielle.
Priscillien est condamné par le concile de Saragosse en 380 pour avoir propagé une hérésie fondée sur l'interprétation personnelle des Écritures : Damase Ier tolère que l’empereur exile ces hérétiques, et donc que le pouvoir temporel se mêle d’affaires religieuses, et refuse ensuite la grâce à Priscillien[2].
Organisation de l’Église
Synodes et conciles
Sous le pontificat de Damase se réunirent plusieurs conciles :
- en 374, Symbole d'Epiphane (Foi Catholique n°5-8)
- en 381, le Ier concile de Constantinople, qui complète celui de Nicée en affirmant la divinité du Saint-Esprit ;
- en 381, le concile d'Aquilée contre les Ariens, où le pape ne peut s'y faire représenter, étant en lutte contre l'antipape Ursinus ;
- en 382, le deuxième concile de Rome qui, sous l'impulsion de saint Jérôme, condamne les apollinaristes et fixe le Canon des Écritures ;
- et en 383, un troisième concile de Rome.
Restauration des catacombes
Pour éviter la construction d'églises dédiées aux martyrs, Damase fait restaurer les catacombes et y encourage les pèlerinages. Il fait rechercher les tombes des martyrs et fait placer sur chacune une pierre avec une inscription relatant les circonstances de leur martyre. Il est l'auteur de poèmes en vers (épigrammes), qu'il fait magnifiquement graver par le lapicide Furius Dyonisius Filocalus ; ces inscriptions, qui sont parmi les plus belles de l'Antiquité, sont placées sur des tombes de martyrs ou dans d'autres sites aménagés par Damase. Ce faisant, le Pape manifeste la mainmise de l'Église sur des sanctuaires construits par les empereurs (Constantin, en particulier).
Œuvre littéraire et progrès du latin
On attribue à Damase l’utilisation du latin dans la liturgie romaine, jusque là semble-t-il plus souvent célébrée en grec.
C'est lui aussi qui charge saint Jérôme de faire une nouvelle traduction latine de la Bible: une traduction « scientifique » (à partir des langues originales, en comparant les manuscrits) : c'est la Vulgate qui fera autorité dans l’Église latine jusqu’à Vatican II, avec un statut de référence quasi officiel pour tout ce qui concerne le texte des Saintes Écritures. On a conservé de Damase deux lettres traitant de problèmes textuels de la Bible.
Il a laissé quelques poésies chrétiennes et des écrits théologiques, réunis à Paris, avec sa Vie, 1672, in-8. On le fête le 11 décembre.
Damase meurt le 11 décembre 384 et a pour successeur le Romain Sirice.
Voir aussi
Articles connexes
Sources
- Pierre de Luz - Histoire des Papes - Albin Michel - 1960
- Michel Lhospice - La Succession des 261 papes de l'Église romaine - Les Cahiers de l'Histoire nº21 - octobre 1962
Liens externes
Notes et références
- Nominis : Saint Damase
- Régine Pernoud, Les Saints au Moyen Âge - La sainteté d’hier est-elle pour aujourd’hui ?, Paris, Plon, 1984, 367 p. (ISBN 2-258-01186-1) p 193
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